LAROY réalisé par Shane Atkinson, disponible en DVD et Blu-ray le 21 août 2024 chez ARP Sélection.
Avec : Steve Zahn, John Magaro, Dylan Baker, Galadriel Stineman, Matthew Del Negro, Megan Stevenson, Bob Clendenin, Brad Leland…
Scénario : Shane Atkinson
Photographie : Mingjue Hu
Musique : Rim Laurens, Delphine Malaussena & Clément Peiffer
Durée : 1h49
Date de sortie initiale : 2023
LE FILM
Quand Ray découvre que sa femme le trompe, il décide de mettre fin à ses jours. Il se gare sur le parking d’un motel. Mais au moment de passer à l’acte, un inconnu fait irruption dans sa voiture, pensant avoir affaire au tueur qu’il a engagé.
Quand on s’intéresse au cinéma, on lit souvent qu’un film est fait « à la Tarantino » (alors que, rappelons-le, celui-ci n’a rien inventé à part des objets filmiques mash-up)…la référence qui revient également de manière fréquente est sans conteste celle faite aux frères Coen. Si LaRoy, premier long-métrage du réalisateur Shane Atkinson ne pourra échapper à cette comparaison, nous tenons là un coup de maître, qui certes lorgne donc bel et bien sur No Country for Old Men (2007), mais s’en démarque rapidement pour imposer l’univers propre et singulier de son auteur. Magistralement interprété par une bande de comédiens en état de grâce, LaRoy, tourné avec un budget de seulement deux millions de dollars, est à la fois un thriller, une comédie noire et grinçante, un polar décalé, un savoureux divertissement très largement récompensé dans nos contrées. Lauréat du Grand Prix du Jury, du Prix de la Critique et du Prix du Public au Festival du cinéma américain de Deauville en 2023, LaRoy est une sacrée découverte, révèle un metteur en scène sur lequel il faudra désormais compter et qui a d’ores et déjà décidé de poser sa caméra en France pour son prochain opus.
PRISCILLA réalisé par Sofia Coppola, disponible en DVD et Blu-ray le 3 mai 2024 chez ARP Sélection.
Avec : Cailee Spaeny, Jacob Elordi, Ari Cohen, Dagmara Dominczyk, Tim Post, Lynne Griffin, Dan Beirne, Rodrigo Fernandez-Stoll…
Scénario : Sofia Coppola, d’après le livre Elvis et moi de Priscilla Presley
Photographie : Philippe Le Sourd
Musique : Phoenix
Durée : 1h53
Date de sortie initiale : 2023
LE FILM
Quand Priscilla rencontre Elvis, elle est collégienne. Lui, à vingt-quatre ans, est déjà une star mondiale. De leur idylle secrète à leur mariage iconique, Sofia Coppola dresse le portrait de Priscilla, une adolescente effacée qui lentement se réveillera de son conte de fées pour prendre sa vie en main.
C’est une histoire qui revenait de droit à Sofia Coppola et qui s’intègre parfaitement dans sa filmographie. Priscilla est un biopic, celui consacré à Priscilla Presley, compagne (évidemment) du King et mère de sa fille Lisa Marie (décédée en 2023 à l’âge de 54 ans), un nouveau portrait de femme, un autre récit d’émancipation. La critique n’a pas été tendre avec Priscilla, aussi bien de la part des professionnels que des spectateurs. Pourtant, ce drame biographique s’avère bien plus réussi et intéressant que The Bling Ring, le plus mauvais film de son auteure, le vide absolu, qui avait été porté par des avis dithyrambiques. On est ici entre Marie-Antoinette et Somewhere, avec une adolescente de 14 ans (comme Marie-Antoinette quand elle épouse le dauphin Louis) qui se retrouve littéralement prise au piège par un ogre et enfermée dans une maison de poupée où celle-ci doit attendre d’être manipulée avec des épingles par le vaudou qui la retient, la fascine, l’entraîne dans un (faux) conte de fées. Basé sur les mémoires de Priscilla Presley, Elvis and Me, le huitième long-métrage de Sofia Coppola est un film sur l’attente, sur l’emprise, sur la frustration, sur l’ennui, des thèmes (pour ne pas dire des obsessions) déjà abordés et par ailleurs récurrents chez la cinéaste, qui signe une nouvelle grande réussite à son palmarès.
BONNE POMME réalisépar Florence Quentin,disponible en DVD et Blu-ray chez ARP Sélection le 2 janvier 2018
Avec : Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Chantal Ladesou, Guillaume de Tonquédec, Françoise Lépine, Grégoire Ludig…
Scénario : Florence Quentin, Alexis Quentin
Photographie : Pascal Gennesseaux
Musique : Mathieu Lamboley
Durée : 1h41
Date de sortie initiale : 2017
LE FILM
Gérard en a marre d’être pris pour une bonne pomme par sa belle-famille. Il quitte tout et part reprendre un garage dans un village niché au fin fond du Gâtinais. En face du garage, il y a une ravissante auberge tenue par Barbara : une femme magnifique, déconcertante, mystérieuse, imprévisible. Leur rencontre fera des étincelles.
Deneuve/Depardieu : Dixième ! Après Le Dernier métro (1980), Je vous aime (1980), Le Choix des armes (1981), Fort Saganne (1984), Drôle d’endroit pour une rencontre (1988), Les Cent et une nuits de Simon Cinéma (1995), Les Temps qui changent (2004), Potiche (2010) et Astérix et Obélix : Au service de sa majesté (2012), les deux monstres du cinéma français sont à nouveau réunis pour Bonne Pomme. A cette occasion, ils ont visiblement décidé de se faire plaisir avec un tout petit film, sans prétention, une comédie réalisée dans le seul but de se retrouver une fois de plus devant la caméra. Bonne pomme est le quatrième long métrage de Florence Quentin, venue de la publicité, scénariste césarisé pour La Vie est un long fleuve tranquille (1988), également auteur de Tatie Danielle (1990) et Le Bonheur est dans le pré (1995), du même Etienne Chatiliez. La suite de sa carrière est d’un tout autre acabit. Scénariste chez Ariel Zeitoun (XXL, 1997), elle signe J’ai faim !!! (2001), son premier film en tant que réalisatrice, puis Olé ! (2005) avec déjà Gérard Depardieu, et enfin Leur morale…et la nôtre (2008). Un honnête succès et deux échecs cinglants. Après les retrouvailles avec Etienne Chatiliez sur L’Oncle Charles (2012), qui se sont soldées par un bide monumental, Florence Quentin persiste et signe avec Bonne pomme.
Soyons honnêtes, ce film, qui s’apparente d’ailleurs plus à un téléfilm, n’aurait absolument aucun intérêt s’il n’y avait pas la grande Catherine et notre bon Gégé en tête d’affiche. Parce-que bon, il faut bien avouer que cette comédie champêtre ne vole pas bien haut. Tous les comédiens réunis ici ont visiblement eu envie de s’amuser, en assurant le minimum syndical et en suivant une intrigue quelque peu éculée, redondante et même invraisemblable où Gérard Depardieu nous refait le coup de la bonne pâte comme dans La Tête en friche de Jean Becker, bonhomme costaud à l’immense sensibilité, tandis que Catherine Deneuve, en très grande forme, joue la foldingue douce et poétique. Guillaume de Tonquédec, Chantal Ladesou et Grégoire Ludig appuient les deux stars, sachant pertinemment qu’ils ne jouent pas dans le plus grand film du monde, mais dans lequel ils peuvent laisser libre cours à leur fantaisie. Ils sont tous très bien ici.
Il ne faut pas attendre grand-chose de Bonne pomme, récréation désuète d’1h40 où il ne se passe quasiment rien, mais force est de constater que l’aura, le charisme et l’immense talent des deux stars demeurent intacts. On les suivrait donc n’importe où, comme c’est le cas ici pour ce divertissement modeste et néanmoins sympathique.
LE BLU-RAY
Le test du Blu-ray de Bonne Pomme, disponible chez ARP Sélection a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.
L’éditeur livre trois petits entretiens avec Guillaume de Tonquédec (4’), Chantal Ladesou (3’) et Grégoire Ludig (3’), durant lesquels les comédiens reviennent sur les personnages et les conditions de tournage avec Gérard Depardieu et Catherine Deneuve. Des images de plateau illustrent l’ensemble.
L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et deux teasers.
L’Image et le son
Les contrastes sont denses et flatteurs pour les mirettes, la copie se révèle claire et lumineuse, le relief est appréciable, la colorimétrie chatoyante mais quelques fourmillements sont constatables sur les arrière-plans et quelques détails manquent à l’appel. Le piqué est parfois émoussé mais cela n’entrave en rien les conditions de visionnage qui demeurent plaisantes.
La musique composée par Mathieu Lamboley (Lolo, Daddy Cool) est très bien délivrée et spatialisée par le mixage DTS-HD Master Audio 5.1. Les voix des comédiens s’imposent sans mal sur la centrale, toujours clairs et distincts. Quelques ambiances naturelles parviennent à percer sur les latérales sur les séquences en extérieur, la balance gauche-droite est dynamique, même si le caisson de basses reste au point mort. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.