RIDERS OF JUSTICE (Retfærdighedens ryttere) réalisé par Anders Thomas Jensen, disponible en DVD et Blu-ray le 2 février 2022 chez M6 Vidéo.
Acteurs : Mads Mikkelsen, Nikolaj Lie Kaas, Andrea Heick Gadeberg, Lars Brygmann, Nicolas Bro, Gustav Lindh, Roland Møller, Albert Rudbeck Lindhardt…
Scénario : Anders Thomas Jensen
Photographie : Kasper Tuxen
Musique : Jeppe Kaas
Durée : 1h51
Date de sortie initiale : 2020
LE FILM
Markus, militaire danois en poste en Afghanistan, rentre précipitamment chez lui après la mort de son épouse dans un accident de métro pour s’occuper de leur fille. Un rescapé, Otto, prend contact avec Markus et lui explique que l’accident était en fait un attentat soigneusement orchestré.
Nous avions laissé Mads Mikkelsen danser en état d’ivresse, ou de célébrer l’ivresse de la vie plutôt, à la fin du magnifique Drunk – Druk de Thomas Vinterberg. Le voilà déjà de retour et ce pour notre plus grand plaisir, dans un rôle aux antipodes de celui du professeur qu’il tenait précédemment, dans Riders of Justice – Retfærdighedens ryttere, pour lequel il s’associe avec le réalisateur Anders Thomas Jensen pour la cinquième fois de sa carrière. Après Lumières dansante – Blinkende lygter (2000), Les Bouchers verts – De grønne slagtere (2003), Adam’s Apples – Adams Æbler (2006) et Men and Chicken – Mænd og høns (2006), celui que l’on peut aisément définir comme étant l’un des plus grands comédiens du cinéma contemporain (quelle puissance bordel), se métamorphose à nouveau dans Riders of Justice, où il trône de façon impériale sur un casting fabuleux, dans lequel on retrouve évidemment Nikolaj Lie Kaas, qui lui aussi accompagne son camarade et le cinéaste à chaque film depuis plus de vingt ans. Certes ponctué par quelques éclats de violence sèche, Riders of Justice est avant tout une comédie bien noire, dans laquelle un Paul Kersey danois serait obligé de faire équipe avec Les Bandits Solitaires – The Lone Gunmen de la série X-Files : Aux frontières du réel. Ces individus mal assortis vont se révéler les uns aux autres, surtout leurs points communs, en l’occurrence une sévère solitude. Cette union percera la carapace de chacun de ces inadaptés, tout cela sur fond d’accident ferroviaire, qui n’en serait pas un, enfin vous verrez. N’attendez plus, foncez découvrir Riders of Justice, l’un des meilleurs films de 2021, ainsi qu’un des plus jubilatoires, un des plus beaux, un des plus surprenants…
Markus (Mads Mikkelsen) est un militaire danois engagé sur le théâtre d’opération de la guerre d’Afghanistan. Mais alors qu’il lui restait encore trois mois de service, il doit rentrer toute affaire cessante chez lui auprès de sa fille adolescente, Mathilde (Andrea Heick Gadeberg), lorsque sa femme meurt tragiquement dans un accident de métro. Suite au témoignage d’Otto, un scientifique excentrique, qui était lui aussi dans le métro lors du drame et qui s’en est sorti indemne, Markus apprend que l’événement serait en réalité un attentat soigneusement orchestré, dans le but d’éliminer un criminel – ainsi que son avocat par la même occasion – qui devait témoigner contre son ancien gang, The Riders of Justice. Aidé par Otto et de ses « confrères », Markus va mener sa propre enquête…
Disons-le immédiatement, la distribution est exceptionnelle et une fois de plus, même s’il n’a de cesse de bouffer l’écran, Mads Mikkelsen ne tire jamais la couverture. A l’instar du récent Drunk, ce dernier se « fond dans la masse », auprès de ses complices Nikolaj Lie Kaas (découvert en 1998 dans Les Idiots – Idioterne de Lars von Trier et l’une des stars de la franchise à succès Les Enquêtes du département V), ainsi que de Nicolas Bro (Nymphomaniac de Lars Von Trier, Domino : La Guerre silencieuse de Brian De Palma) hilarant dans le rôle d’Emmenthaler, sans oublier Lars Brygmann, grande révélation dans le rôle de Lennart, et la jeune Andrea Heick Gadeberg, dans celui de Mathilde, la fille de Markus, qui vient de perdre sa mère, qui doit faire son deuil et affronter cette douleur, en comptant peu sur son père, toujours absent, les deux s’apprivoisant réellement pour la première fois. Thriller, drame psychologique, comédie sombre, film d’action, Riders of Justice est tout cela à la fois et déjoue les attentes des spectateurs, en désamorçant systématiquement les séquences difficiles et brutales, par un humour noir aussi dévastateur qu’inattendu.
Tous les éléments de cette équipe de bras cassés, fragiles et même et brisés par la vie sont extrêmement attachants. Leur mauvais caractère, le repli sur soi, leur incommunicabilité, les caractérisent. Alors forcément, ceux-ci étant peu habitués à s’adresser « normalement » aux autres ou même tout simplement à échanger, découvrent qu’ils ont plus de ressemblances qu’ils pouvaient le penser au tout début. Une étrange famille recomposée apparaît au fur et à mesure que leur enquête personnelle avance et si cette dernière ne prendra pas la direction qu’ils attendaient, leur existence ne sera probablement plus jamais la même.
Porté par une critique très positive, à juste titre, Riders of Justice a malheureusement été privé d’une sortie dans les salles françaises. Sa disponibilité en DVD et Blu-ray devrait logiquement offrir la chance que le film d’Anders Thomas Jensen mérite amplement.
LE DVD
Riders of Justice nous arrive dans les bacs en DVD et en Blu-ray, par l’intermédiaire de M6 Vidéo. Visuel sobre, avec un menu animé et musical du même acabit.
Malheureusement, il s’agit d’une sortie « technique » et seule la bande-annonce est disponible comme supplément.
L’Image et le son
Nous n’avons pu obtenir que l’édition Standard de Riders of Justice. Néanmoins, il n’y a pas de quoi faire la fine bouche. M6 Vidéo se rattrape concernant l’image de son édition Standard, qui offre ce qui se fait de mieux en la matière. D’emblée, les contrastes affichent une densité remarquable. Un léger grain donne à l’ensemble une texture flatteuse, la clarté est de mise, la définition subjugue, les couleurs sont riches, élégantes et variées, les noirs denses, le piqué est suffisamment acéré – il l’est sûrement plus en HD – aux quatre coins du cadre large, les détails abondent et les nombreuses scènes nocturnes sont vraiment très belles.
Les versions danoise et française bénéficient de mixages Stéréo et DTS-HD Master Audio 5.1. Le confort acoustique est assuré et l’immersion plus ou moins concrète dans les deux langues. Le caisson de basses n’a guère d’occasion de faire parler de lui, tout comme les latérales qui se contentent la plupart du temps de spatialiser le thème musical de Jeppe Kaas, compositeur complice d’Anders Thomas Jensen sur tous ses films. Les ambiances naturelles apparaissent là où on les attendait le plus. Evitez tout de même le doublage français, indigne de la sensibilité des comédiens. De leur côté, les pistes stéréo sont fracassantes et d’une remarquable fluidité. L’éditeur joint aussi une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.