QUI M’AIME ME SUIVE ! réalisé par José Alcala, disponible en DVD le 24 juillet 2019 chez AB Vidéo
Acteurs : Daniel Auteuil, Catherine Frot, Bernard Le Coq, Solam Dejean-Lacréole, Vanessa Paric, Diouc Koma, India Hair, Olivier Loustau…
Scénario : José Alcala, Agnès Caffin
Photographie : Philippe Guilbert
Musique : Fred Avril
Durée : 1h26
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Gilbert et Simone vivent une retraite agitée dans un village du Sud de la France. Le départ d’Étienne, son voisin et amant, le manque d’argent, mais surtout l’aigreur permanente de son mari, poussent Simone à fuir le foyer. Gilbert prend alors conscience qu’il est prêt à tout pour retrouver sa femme, son amour.
Depuis son César largement mérité pour Marguerite (2015) de Xavier Giannoli, Catherine Frot est devenue plutôt rare sur le grand écran. Celle qui aura rempli les salles sur son nom, en passant allègrement de l’univers d’Albert Dupontel (Le Vilain) à Pascal Thomas (la trilogie Mon petit doigt m’a dit / Le Crime est notre affaire / Associés contre le crime), a également été récompensée par le Molière de la meilleure comédienne dans un spectacle de théâtre privé en 2016 pour Fleur de cactus. Après le succès modéré de Momo (2017) dans lequel elle tenait le haut de l’affiche avec Christian Clavier, Catherine Frot retrouve le réalisateur José Alcala, qui l’avait dirigée en 2011 dans le polar Coup d’éclat, mais pour une comédie cette fois intitulée Qui m’aime me suive ! Lumineuse, bondissante et fantaisiste, elle y donne la réplique à Daniel Auteuil et Bernard Le Coq, pour un triangle amoureux doux-amer, mais aussi une réflexion sur le désir après soixante ans, la situation des retraités qui ont du mal à subvenir à leurs besoins, l’amitié fraternelle et le pardon. Une chronique de mœurs, un drame sentimental inattendu.
Qui m’aime me suive ! rappelle parfois Et si on vivait tous ensemble ? de Stéphane Robelin, succès de l’année 2012, qui réunissait Guy Bedos, Géraldine Chaplin, Jane Fonda, Claude Rich et Pierre Richard, qui ciblait clairement les spectateurs du troisième âge. Rien de péjoratif à dire cela et surtout rien de honteux à vouloir atteindre essentiellement ce public. Le trio d’acteurs est bien rôdé et même si on les a déjà vus bien plus en forme ailleurs, ils assurent ici le spectacle gentiment, sans se forcer, avec une immense empathie, débordant d’humour. A l’aube de ses soixante-dix ans, Daniel Auteuil prend visiblement beaucoup de plaisir à jouer Gilbert, ancien garagiste surendetté et marié depuis 35 ans à Simone, qui de son côté entretient une relation avec leur voisin Gilbert, incarné par le truculent Bernard Le Coq. Quand ce dernier décide de tout plaquer pour profiter du temps que la vie consentira à lui accorder, Simone subit un véritable électrochoc, surtout quand les huissiers frappent à leur porte. C’en est trop. Simone part à son tour.
Pour la première fois de sa vie, Gilbert se retrouve seul. Ou presque, puisqu’il doit prendre en charge son petit-fils Terence, qu’il n’a jamais vu de sa vie en raison de conflits avec sa fille Nathalie. Qui m’aime me suive ! prend alors la forme inattendue d’un petit road-movie dans de magnifiques paysages du sud de la France, en se focalisant sur le personnage bougon de Daniel Auteuil, qui apprend à connaître ce petit bonhomme débrouillard, franc et fort en gueule. L’affiche peut alors paraître un rien trompeuse, car il faut véritablement attendre près de 50 minutes pour que le trio vedette se retrouve et que les personnages, attachants y compris dans leurs défauts, se dévoilent véritablement. Sur un rythme lent et maîtrisé, José Alcala enchaîne les scènes tendres et amusantes qui font de Qui m’aime me suive ! un véritable feel-good movie dont la petite ritournelle ne cesse de revenir en tête.
LE DVD
Qui m’aime me suive ! débarque en DVD chez AB Vidéo. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.
Nous ne trouvons que la bande-annonce comme supplément.
L’Image et le son
Qui m’aime me suive ! est uniquement disponible en DVD. Ce master convainc avec ses couleurs chaudes et son cadre large qui offre de jolies vues sur les paysages méridionaux. Quelques moirages et un piqué émoussé sont également constatés, mais rien de bien méchant.
La piste Dolby Digital 5.1 réserve quelques belles surprises et notamment une spatialisation musicale soignée qu’il serait dommage de négliger. Les ambiances naturelles ne manquent pas sur les séquences en extérieur, les dialogues sont précis sur la centrale. Vous trouverez également au programme, une piste stéréo tout aussi saisissante, limpide et riche, même si l’atmosphère musicale de la première option acoustique fait évidemment défaut ici. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendants sont présents.