Test DVD / Mob Land, réalisé par Nicholas Maggio

MOB LAND réalisé par Nicholas Maggio, disponible en DVD le 23 août 2024 chez Program Store.

Acteurs : John Travolta, Shiloh Fernandez, Stephen Dorff, Kevin Dillon, Ashley Benson, Tia DiMartino, Timothy V. Murphy, Robert Miano…

Scénario : Nicholas Maggio & Rob Healy

Photographie : Nick Matthews

Musique : David Gerald Steinberg

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Un shérif tente de maintenir la paix lorsqu’un père de famille désespéré braque violemment une fabrique de pilules avec son beau-frère, alertant ainsi un homme de main de la mafia de la Nouvelle-Orléans.

Tiens mais oui au fait, il devient quoi John Travolta ? Au-delà du fait que le comédien ait été salement touché par le destin en perdant de façon prématurée son épouse Kelly Preston en 2020 (à l’âge de 57 ans) et leur premier fils en 2009 (disparu à 16 ans de maladie), son dernier succès au cinéma remonte déjà à 2012, avec Savages d’Oliver Stone. Depuis, l’ancien Tony Manero et Danny Zuko n’a eu de cesse d’enchaîner les panouilles dans quelques DTV peu reluisants (euphémisme). Peu se souviennent (et à raison) de Face à Face Killing Season de Mark Steven Johnson dans lequel il donne la réplique (avec un accent à couper au couteau de chasse) à Robert De Niro, du pourtant sympatoche The Revenge I Am Wrath de Chuck Russell, de l’improbable La Victoire dans le sangTrading Paint de Karzan Kader où il a pour partenaire la chanteuse Shania Twain et qui lui vaudra une nomination aux Razzie Awards, de l’immonde The Poison Rose de George Gallo où Morgan Freeman ressemble à un épouvantail mal cousu. À 70 piges, l’ami John, après avoir partagé l’affiche de Paradise City avec Bruce Willis, paraît reprendre le flambeau de ce dernier ainsi que la même éponge pour coiffer son crâne luisant, qu’il accepte enfin de montrer à l’écran (et qu’il ne recouvre plus d’un hérisson écrasé) avec Mob Land, dans lequel il n’apparaît que comme une guest-star de luxe, en pointillés, en laissant la place principale à ses confrères. Bruce Willis ayant raccroché après avoir tourné plus de trente films en dix ans (quasiment tous destinés à la VOD) et prenant un repos bien mérité auprès des siens qui l’aident dans son aphasie, John Travolta continue son bonhomme de chemin et vient d’ailleurs d’emballer deux thrillers avec le dénommé Randall Emmett, habituellement producteur de multiples williseries (la trilogie Detective Knight, 10 Minutes Gone et bien d’autres). Mais pour l’heure, il participe à Mob Land, premier long-métrage écrit et mis en scène par un certain Nicholas Maggio (inconnu au bataillon), où il incarne le shérif d’une petite bourgade du Sud des États-Unis, touchée par les affaires de la mafia de la Nouelle-Orleans. Si l’histoire rappelle (de loin) les récits de James Lee Burke, notamment la saga Dave Robicheaux, Mob Land (production Corey Large, autre responsable de williseries comme Gasoline Alley, Vendetta, White Elephant) est complètement anecdotique, pas folichon, ni calamiteux, passe le temps sans se forcer et ce grâce à la participation de l’excellent Stephen Dorff, dont le personnage prend de l’ampleur au fur et à mesure, au point de voler la vedette. Il est incontestablement le gros atout de ce film qui s’autodétruit immédiatement de votre mémoire sitôt le déroulé du générique de fin.

Dans la petite ville de Dixie située dans le Sud des États-Unis1, tenue par le shérif Bodie Davis qui tente de maintenir la paix coûte que coûte malgré une maladie qui le ronge, un père de famille au chômage, Shelby, décide d’aider son beau-frère Trey à cambrioler un laboratoire de fabrication d’oxycodone pour subvenir aux besoins de sa femme et de leur fille. Malheureusement, le duo ignore que le bâtiment sert de business caché à la mafia de La Nouvelle-Orléans qui se lance à leurs trousses.

Si John Travolta est bel bien la figure sur laquelle le matériel publicitaire demeure centré, le premier rôle est attribué à Shiloh Fernandez, croisé dans la série United States of Tara, ou sur grand écran dans Le Chaperon rouge de Catherine Hardwicke, Evil Dead de Fede Alvarez, The East de Zal Batmanglij, White Bird de Gregg Araki et The Old Way de Brett Donowho. Mais son manque de charisme pour porter un film sur ses épaules se fait ressentir, surtout que celui-ci n’est guère aidé par l’écriture de son personnage. Heureusement, l’inénarrable Kevin Dillon, qui lui aussi cumule les projets sans envergure (Hot Seat, Wire Room) vient faire son numéro et amuse la galerie en en faisant des caisses (avec ses répliques bas de gamme et une philosophie de comptoir), l’ancienne « spring breakeuse » Ashley Benson (celle au bikini rose pour les connaisseurs) et Hanna Marin de la série Pretty Little Liars montre son joli minois (mais bien trop peu) et soudain Clayton Minor, interprété par Stephen Dorff apparaît.

Tueur agissant pour le compte de la mafia, il arbore des boots en peau pour fouler le sol de ces bouseux, dont il se fout de la gueule à longueur de temps, en se demandant constamment ce qu’il fout là. Mais Minor va étrangement prendre conscience de la vie de Shelby Connors, qu’il prend d’abord pour un plouc paumé au milieu des autres, mais qui s’avère en réalité un père de famille atteint de la maladie de Parkinson, qu’il tente de dissimuler, adepte de tuning et de course automobile en amateur, qui joint difficilement les deux bouts. L’évolution du personnage est peu crédible et un autre film semble alors démarrer à mi-parcours, plus divertissant que la première moitié du film où il ne se passe rien ou pas grand-chose.

Tourné en une dizaine de jours (onze pour être précis) et distribué par la Saban Films, Mob Land est un thriller qui ne révolutionne évidement rien et sa raison d’être se résume à apporter du contenu à quelques obscures plateformes ou à prendre un peu de place dans les rayons de DVD qui subsistent un quart de siècle après la création du support physique.

LE DVD

Pas de Blu-ray sur le sol français pour Mob Land, mais une sortie en DVD tout de même et ce grâce à Program Store, qui avait déjà sorti The Fanatic en 2020 et La Victoire dans le sang en 2019. Évidemment, comme partout ailleurs, le visuel du DVD fait uniquement la part belle à John Travolta qui a l’air de vouloir en découdre. Le menu principal est animé et musical.

En ce qui concerne les suppléments, ceux-ci ne se résument qu’à la bande-annonce en version française.

L’Image et le son

Si le film de Nicholas Maggio n’a pas connu de sortie dans nos salles, il bénéficie tout de même d’une édition DVD élégante. Cependant, si les contrastes affichent une densité fort acceptable, le piqué n’est pas aussi ciselé sur les scènes sombres et certaines séquences apparaissent un peu douces avec des visages légèrement cireux. En dehors de cela, la profondeur de champ demeure fort appréciable, les détails se renforcent et abondent en extérieur jour, le cadre est idéalement exploité et la colorimétrie est très bien rendue.

Les mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique. Quelques ambiances naturelles et déflagrations percent les enceintes latérales sans se forcer mais avec une efficacité chronique, tandis que le caisson de basses distille ses effets avec ardeur comme lors des différentes poursuites et fusillades.

Crédits images : © Program Store / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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