Test DVD / Le Choix, réalisé par Gilles Bourdos

LE CHOIX réalisé par Gilles Bourdos, disponible en DVD le 12 mars 2025 chez UGC.

Acteurs : Vincent Lindon, Emmanuelle Devos, Micha Lescot, Pascale Arbillot, Grégory Gadebois, Cédric Kahn, Milo Machado Graner, Solan Machado Graner…

Scénario : Michel Spinosa, d’après le film et le scénario de Steven Knight (Locke)

Photographie : Ping Bin Lee

Durée : 1h17

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Joseph Cross ressemble à son métier. Solide comme du béton. Marié, deux enfants, son existence est parfaitement organisée. Pourtant cette nuit, seul au volant, il doit prendre une décision qui peut ruiner sa vie.

Alors celui-là, on ne l’a pas vu venir ! En effet, Le Choix est le remake de Locke, sorti en 2013, réalisé par Steven Knight, avec Tom Hardy enfermé dans sa voiture pendant 80 minutes. À la barre de ce remake français, Gilles Bourdos, connu pour le superbe Renoir (2012), dans lequel Michel Bouquet incarnait l’illustre peintre impressionniste. Nous n’avions plus de nouvelles du cinéaste depuis Espèces menacées, sorti en 2017, qui réunissait un casting de luxe (Alice Isaaz, Vincent Rottiers, Grégory Gadebois…). À peine 8500 spectateurs (oui oui) s’étaient déplacés dans les salles il y a dix ans pour découvrir le monolithique Tom Hardy grogner dans sa bagnole. Pour Le Choix, Gilles Bourdos n’aura guère attiré les foules de son côté avec seulement 41.000 entrées au compteur. Celles et ceux qui auront déjà vu Locke pourront trouver le temps long, puisqu’il s’agit quasiment d’un plagiat plan par plan (à quelques exceptions près) du film de Steven Knight, qui participe à cette aventure en tant que producteur. Le scénariste, auteur de Dirty Pretty Things et Les Promesses de l’ombre, faisait fi d’un budget réduit (1,5 million de dollars) et n’avait tourné que pendant sept nuits consécutives. On imagine que les conditions de prises de vues étaient plus ou moins similaires pour Le Choix, qui repose donc ici entièrement sur les épaules carrées de Vincent Lindon, qui s’avère bien plus convaincant que son (surestimé, et on persiste à le dire) confrère britannique. C’est une curiosité, peu dispensable pour les spectateurs qui ont Locke en tête, et, malgré la prestation toujours aussi magnétique de Vincent Lindon, qui risque de décontenancer les autres.

Chef de projet dans une importante entreprise de construction immobilière, Joseph Cross abandonne précipitamment son chantier après avoir reçu un appel téléphonique. Tout en conduisant sa voiture, il multiplie les appels pour faire face aux conséquences de ce qu’il vient d’apprendre. Les choix qu’il va faire vont bouleverser sa vie professionnelle comme personnelle.

Le Choix met Vincent Lindon quasi-seul en scène (en dehors de la première scène), de tous les plans (comme Ryan Reynolds dans Buried), au volant de sa voiture, sur une autoroute. Brillant contremaître de travaux publics, Joseph sort d’un chantier, s’installe dans sa belle caisse (une Renault, placement de produit) et file droit devant lui. Où va-t-il ? Pourquoi ne rentre-t-il pas chez lui où l’attendent sa femme et ses fils pour voir un match important retransmis à la télévision ? Pourquoi annule-t-il des rendez-vous importants ? Qui est-il ? Le Choix dresse le portrait de cet homme qui va voir sa vie s’effondrer par téléphone interposé. Grâce à son kit mains-libres, Joseph passe 1h15 à préparer une livraison historique de béton (« la plus grande coulée de la décennie ») qui doit avoir lieu à la première heure le lendemain, à parler avec sa femme, son fils, son supérieur hiérarchique, à une autre femme… et même à son père récemment disparu, qui n’est pas pour rien dans sa prise de décision.

Si Vincent Lindon, imposant, monstre de charisme, est formidable, Le Choix se retrouve quelque peu prisonnier de son dispositif, unité de lieu, de temps et d’action, dans le sens où une bonne moitié des conversations téléphoniques – on entend les voix des interlocuteurs (Emmanuelle Devos, Pascale Arbillot, Grégory Gadebois, Cédric Kahn) – sur lesquelles repose le film, s’éloignent du sujet principal, à tel point que les séquences où Joseph prépare son chantier s’étirent en longueur et plombent l’ensemble. Toutefois, Le Choix ne manque pas d’imagination pour placer le spectateur aux côtés du personnage grâce à une utilisation habile du cadre et du montage, soutenus par l’impressionnante photo nocturne du chef opérateur Ping Bin Lee (The Assassin, Millenium Mambo, In the Mood for Love).

Revenir sur les diverses intrigues principales du film, adapté par Michel Spinosa (complice de Gilles Bourdos et lui-même réalisateur de l’excellent Anna M.), serait trop le dévoiler et dénaturer l’expérience radicale (à défaut d’être captivante) que représente Le Choix, huis clos immersif qui mérite le coup d’oeil, ne serait-ce que pour Vincent Lindon.

LE DVD

Une toute petite édition DVD pour Le Choix, disponible chez UGC. La jaquette, glissée dans un boîtier Amaray classique et transparent, reprend le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

Aucun supplément.

L’Image et le son

Le label UGC est au rendez-vous avec ce beau master Standard. Les contrastes sont denses, ainsi que les détails aux quatre coins du cadre large. Même si le lieu de l’action demeure confiné dans l’habitacle de la voiture, les ambiances nocturnes sont souvent magnifiques, parfois dignes d’une HD. Le visage taillé à la serpe de Vincent Lindon peut être analysé sous toutes ses coutures, les ombres et les lumières s’accordent parfaitement avec des éclairages ambrés sur l’autoroute, le piqué est vif et les réflexions sont superbes. En dépit de quelques fléchissements, ce DVD est une franche réussite technique et restitue les très beaux partis esthétiques du chef opérateur Ping Bin Lee.

Ce n’est pas avec le DVD du Choix que vous épaterez la galerie du point de vue acoustique ! L’essentiel du film se concentre sur les échanges entre Vincent Lindon et ses interlocuteurs au téléphone et donc, les enceintes latérales ne sont guère mises à contribution. Le mixage Dolby Digital 5.1 n’a que peu d’occasions de briller, idem pour le caisson de basses, et seules les ambiances d’autoroute jouissent d’une réelle spatialisation. Présence d’une piste Stéréo, d’une autre en Audiodescription, ainsi que des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © UGC / CURIOSA FILMS – UGC IMAGES / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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