GÉRARD DE PAR LE MONDE : LE JAPON réalisé par Sébastien Fallourd, disponible en DVD le 17 juin 2020 chez ESC Editions.
Acteurs : Gérard Depardieu, Eriko Takeda…
Scénario : Sébastien Fallourd, sur une idée originale de Gérard Depardieu et de Sébastien Fallourd
Photographie : Sébastien Fallourd, John Gabriel Biggs
Musique : Racha Arodaky
Durée : 5 épisodes de 26 minutes
Date de sortie initiale : 2018
LA SÉRIE
Entre art, gastronomie et spiritualité, Gérard Depardieu sillonne l’archipel nippon à la rencontre d’un peuple profondément attaché à ses traditions, en laissant la part belle à l’imprévu.
En 2015, Arte avait proposé une série documentaire intitulée À pleines dents ! où Gérard Depardieu, accompagné du chef cuisinier Laurent Audiot, nous emmenait réaliser un voyage gastronomique. Durant deux saisons, ils voyageaient dans plusieurs pays, tels que la France, l’Écosse, l’Italie, le Portugal, l’Espagne et l’Allemagne. Leur route, qui se terminait en Afrique dans la ville de Fès, nous fait découvrir les différentes cultures culinaires. Gérard Depardieu et Laurent Audiot dévoraient, cuisinaient, buvaient et allaient à la rencontre de personnages atypiques.
Face aux succès de cette série, Arte diffuse en 2018, sous forme de cinq épisodes, Gérard de par le monde, avec une idée de départ similaire : un voyage en compagnie de Gérard Depardieu, l’un des monstres du cinéma français. Mais cette fois-ci, le comédien part au Japon pour un séjour non seulement gastronomique, mais aussi culturel et spirituel. Ce dernier devait voyager avec son ami, Toshiro Kuroda, grand spécialiste et promoteur du saké en France. Malheureusement décédé avant le début de cette aventure, il laisse à Gérard Depardieu un carnet d’adresses avec les lieux à visiter impérativement.
Accompagné de l’actrice Eriko Takeda, Gérard Depardieu se rend dans les villes de Fukui, Kyoto, Tokyo, Hiroshima et Okayama. Ayant une gourmandise difficilement dissimulable, Gérard Depardieu va dévorer les différentes spécialités culinaires du pays. Bien sûr, il mange les inconditionnels sushis, mais aussi des râmen un plat typique, le bentō un repas individuel complet et du crabe. Il va même jusqu’à partager la nourriture des sumos qui consomment 10 000 calories par repas. Rien ne l’arrête, Depardieu veut tout boire et tout manger, même un poisson qui peut mettre sa vie en péril, puisque venimeux, finit dans son estomac. Enfin, Gérard Depardieu, amateur d’alcool, goûte du saké dans une usine qui le fabrique.
Au Japon, nous visitons des endroits extraordinaires. Tout d’abord, une usine où est fabriqué artisanalement un papier de qualité, avec une technique ancienne et reconnue comme faisant partie du patrimoine. Puis, il y a ce tisserand qui nous montre la fabrication d’un kimono. Nous découvrons des geishas, encore trop souvent associées à des prostituées, qui sont en voie de disparition. Elles nous font découvrir l’art du maquillage, de la musique et de la danse avec un spectacle magnifique. Il y a aussi cet immense marché aux poissons où toutes les espèces sont vendues. Depardieu rend visite à un tatoueur qui ne s’occupe que des clans mafieux, où les personnes viennent se faire tatouer tout le corps. Il rencontre un maître céramiste ou encore un forgeron spécialisé dans le sabre katana, l’arme des samouraïs. Enfin, nous pouvons voir un entraînement impressionnant de sumos.
Ce voyage a aussi une importance spirituelle. Depardieu médite dans un monastère. Il visite un temple où il apprend les différents rituels comme la purification du corps. Nous comprenons que la superstition est très présente et les porte-bonheur sont nombreux. Très curieux, Depardieu n’est pas un simple observateur, dans certains lieux, il va même jusqu’à apprendre à manier les différentes spécialités des personnes qu’il rencontre. Par exemple, il prend un cours de calligraphie, un exercice difficile et méditatif. Nous pouvons voir aussi Depardieu dans des transports en commun comme le TGV ou le métro, lieux qui étonnent par leur propreté.
L’épisode le plus passionnant est sans doute le quatrième qui se déroule à Hiroshima. La série prend une dimension historique. Nous pouvons y voir le Dôme de la bombe atomique, le seul monument conservé, dévasté mais toujours debout après l’explosion de la bombe atomique en 1945. Depardieu se rend au musée mémorial de la paix, édifier afin de ne pas oublier la folie des hommes. Sur place, nous rencontrons l’un des derniers témoins survivants de cet événement. Le jour du largage de la bombe, ce dernier n’était pas loin de la zone de destruction, le souffle de l’explosion l’a renversé alors qu’il était à vélo. Son témoignage sur cette période de l’Histoire est fascinant. D’autres séquences sont plus drôles comme cette balade de Depardieu en pousse-pousse, où l’on plaint ce pauvre porteur transporter la carrure imposante de l’acteur. Ou encore ce jeu auquel joue Gérard Depardieu en compagnie des geishas, une sorte de Shifumi, qui l’amuse énormément.
Gérard Depardieu est un amoureux de la vie, durant la série, il rit et profite du moment présent. Passionné par les voyages, il semble chez lui partout où il se rend. Curieux de tout, il pose des questions intéressantes aux personnes qui croisent son chemin. Sa voix en narration nous offre des moments touchants. Quand Gérard Depardieu nous sert de guide, le voyage devient tout de suite plus palpitant.
LE DVD
Le DVD de la série Gérard de par le monde est disponible chez ESC Distribution. Le visuel de la jaquette est magnifique avec cette photo d’une couleur bleutée du visage de Gérard Depardieu en gros plan. Le menu principal est animé par quelques extraits et sonorisé par la musique de la série.
Malheureusement, le DVD ne comporte aucun bonus. La série était destinée à être vue à la télévision. Rien ne présageait une édition en DVD deux ans après sa diffusion, donc aucun making of n’a dû être prévu ni de témoignages filmés, ou de scènes coupées.
L’image et le son
Ce DVD nous donne de bonnes conditions pour admirer les couleurs éclatantes que nous offre le Japon. Certains inserts entre les séquences principales, notamment des paysages, sont magnifiques, avec des lumières superbes.
La série, se déroulant au Japon, les personnes rencontrées parlent leur langue maternelle. Les sous-titres sont absents, ce qui est dommage pour les sourds et malentendants ou pour les personnes voulant écouter la version japonaise. Une voix de doublage français vient se superposer au-dessus des propos. Il est parfois difficile de se concentrer sur la voix française en entendant simultanément la voix originale. Mention spéciale à la belle musique de Racha Arodaky.