Test DVD / Fêlés, réalisé par Christophe Duthuron

FÊLÉS réalisé par Christophe Duthuron, disponible en DVD le 3 décembre 2025 chez Blaq Out.

Acteurs : Pierre Richard, Charlotte De Turckheim, Bernard Le Coq, François Berléand, Émilie Caen, Patrick de Valette, Arthur Jugnot, Méliane Marcaggi…

Scénario : Christophe Duthuron, Alfred Lot & Christophe Carrière

Photographie : Pierric Gantelmi d’Ille

Durée : 1h27

Année de sortie : 2025

LE FILM

L’Arc-en-ciel est un authentique lieu associatif à Marmande (Lot-et-Garonne) qui accueille des personnes ordinaires mais violentées par la vie. Ses adhérents se soutiennent mutuellement dans leur lutte contre les difficultés quotidiennes. Quand on menace de les expulser, un élan de solidarité s’organise autour de Pierre, le fondateur, pour sauver cette maison d’accueil unique.

Entre Pierre Richard et Christophe Duthuron, c’est une grande histoire d’amitié. En 1991, alors étudiant en lettres et âgé de 17 ans, le second, grand admirateur du premier, monte à Paris et parvient à trouver où le comédien résidait alors, autrement dit la fameuse péniche amarrée quai de la Concorde. Le jeune homme parvient à attirer son attention, au point où Pierre Richard l’invite à prendre un café chez lui. Les deux hommes ne se quitteront plus. Christophe Duthuron obtient un petit rôle dans Droit dans le mur (1997), signe la mise en scène et parfois même le texte de ses spectacles (Détournement de mémoire, Pierre et fils), participe au scénario du Bonheur de Pierre (de Robert Ménard), avant de le diriger enfin dans Les Vieux fourneaux (2018), gros succès au box-office adapté de la bande dessinée de Lupano et Cauuet, qui connaîtra une suite en 2022, dont l’accueil ne sera pas du tout du même acabit. Après l’édition de Souvenirs d’un distrait (avec Pierre Richard), disponible chez Le Cherche midi, les deux refont équipe avec Fêlés, ou l’histoire de la véritable association Arc-en-ciel située à Marmande, fondée par le psychiatre et psychanalyste François Tosquelles dans les années 1970, qui accueille des personnes atteintes de troubles psychiques. Un lieu qui aura inspiré Christophe Duthuron et ses co-scénaristes Alfred Lot (metteur en scène de l’excellent La Chambre des morts, adapté de Franck Thilliez) et le journaliste Christophe Carrière. Il en résulte une comédie sociale, proche de l’univers des films anglais à la The Full Monty et Les Virtuoses, sympathique et reposant essentiellement sur son casting. Car on ne peut pas dire que l’histoire passionne plus que cela et l’on a même souvent l’impression que le récit a été improvisé pendant le tournage, avec son intrigue qui part dans tous les sens, pour finalement ne plus savoir où aller en fin de parcours. Il n’en restera sûrement rien après quelques heures, si ce n’est l’énergie toujours contagieuse de Pierre Richard, qui à plus de 90 ans passés continue encore et toujours de nous enchanter.

L’oeil vif et pétillant, le Grand Blond continue d’enchaîner les tournages. Après avoir incarné le maréchal-duc de Richelieu dans Jeanne du Barry de Maïwenn et Panoramix dans Astérix et Obélix : L’Empire du Milieu de Guillaume Canet, le comédien débarque dans la ville de Marmande, où est né Christophe Duthuron, qui à cette occasion a écrit une fiction centrée autour de l’association Arc-en-Ciel. D’où le mélange des acteurs avec les pensionnaires, qui fonctionne parfaitement bien et qui donne lieu à quelques scènes cocasses. Certes, ce ne sont pas les plus jeunes spectateurs qui s’intéresseront à Fêlés, mais les autres sauront sans doute apprécier les aventures rocambolesques de cette bande de vieux briscards, prêts à tout pour sauver la maison qui a su les recueillir, menacée d’être rasée pour devenir un parking. Aux côtés de Pierre Richard, Charlotte De Turckheim, moins présente devant la derrière la caméra ces dernières années, Bernard Le Coq, qui retrouve le réalisateur après Les Vieux Fourneaux 2 : Bons pour l’asile, François Berléand, qui arbore toujours le même visage bougon, la ravissante Emilie Caen (Intouchables, La Clinique de l’amour, la trilogie Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?) et bien d’autres s’amusent comme des petits fous dans Fêlés.

Alors oui, tout ceci ressemble sérieusement à un téléfilm France 3 Nouvelle-Aquitaine, la photographie de Pierric Gantelmi d’Ille (Alibi. com 2, Maison de retraite, Belle-fille, All inclusive) est passe-partout et se contente du minimum syndical, tout comme la mise en scène transparente, mais cela se laisse suivre sans véritable ennui, grâce à l’abattage de la distribution, en particulier Pierre Richard donc, qui en a encore sérieusement sous le capot.

Le gros couac provient du scénario, comédie-dramatico-sociale et feel-good movie, qui brasse beaucoup d’éléments, pioche des ingrédients ici et là, mais dont le rendu final sent trop le réchauffé. Heureusement, l’émotion est là et certaines scènes délicates, liées au passé du personnage interprété par Pierre Richard, parviennent à toucher.

LE DVD

120.000 entrées…c’est peu. Néanmoins, Fêlés, bénéficie tout de même d’une sortie en DVD chez Blaq Out. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est fixe et musical.

À l’occasion de la présentation de Fêlés au Festival d’Angoulême, Pierre Richard, Charlotte de Turkheim, François Berléand et Christophe Duthuron répondent aux questions des journalistes. Ceux-ci reviennent sur la genèse du film, sur les conditions de tournage, le travail avec les non-professionnels et pensionnaires de l’association Arc-en-ciel. Pierre Richard et le réalisateur s’expriment aussi sur leur rencontre et leur amitié.

L’Image et le son

Point d’édition Blu-ray, mais un beau DVD pour Fêlés. Le master est soigné avec des contrastes élégants, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce et moins affûtée, mais cela demeure franchement anecdotique. La clarté est frappante, le piqué vif, les gros plans détaillés et la colorimétrie reste chatoyante, riche et bigarrée.

La version Dolby Digital 5.1 parvient sans mal à instaurer un indéniable confort phonique. Les enceintes sont toutes mises en valeur et spatialisent excellemment les effets naturels, la musique et les ambiances. Une version Stéréo est aussi au programme et saura contenter celles et ceux non équipés sur la scène arrière. Présence d’une piste Audiodescription, ainsi que de sous-titres destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Blaq Out / Djamila SADOU – Vito Films / Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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