BURIAL réalisé par Ben Parker, disponible en DVD le 19 avril 2023 chez AB Vidéo.

Acteurs : Tom Felton, Harriet Walter, Charlotte Vega, Barry Ward, Bill Milner, Dan Renton Skinner, Kristjan Üksküla, David Alexander…

Scénario : Ben Parker

Photographie : Rein Kotov

Musique : Alex Baranowski

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 2022

LE FILM

Un petit groupe de soldats russes, dirigé par l’officier de renseignement Brana Vasilyeva, a pour mission de ramener les restes découverts d’Hitler à Staline, à Moscou.

Voilà un pitch bien concis, qui va droit à l’essentiel. Un DTV dont nous n’attendions rien, si ce n’est le plaisir de revoir l’excellent Tom Felton (Drago Malefoy dans la saga Harry Potter), qui à l’instar de son compatriote Daniel Radcliffe a su prendre un virage déroutant dans des productions modestes et indépendantes, mais souvent intéressantes. Burial est le second long-métrage du britannique Ben Parker (rien à voir avec l’oncle de Peter hein), auteur d’un court-métrage en 2011 (Shifter). Comme pour son premier long-métrage The Chamber, sorti en 2016, le réalisateur est aussi le seul scénariste de Burial, qui revisite l’Histoire et imagine ce qui serait arrivé si le corps d’Hitler avait secrètement été récupéré par un escadron de soldats soviétiques, dans le but de l’apporter à Staline, désireux de contempler son ennemi vaincu. C’est une petite surprise fort sympathique que ce film de guerre, qui n’est sans doute pas une réussite totale, mais qui s’avère bien mis en scène, tendu du début à la fin et surtout brillamment interprété.

La guerre n’est pas techniquement terminée, mais Hitler est mort et il n’y a que de petits groupes d’Allemands qui résistent encore et combattent les forces alliées. Ces partisans sont appelés « Loups-garous », mais en réalité ce ne sont que des jeunes nazis qui ne supportent pas l’idée de perdre et qui se cachent dans les bois en attendant que les soldats étrangers passent pour pouvoir les abattre. Une demi-douzaine de soldats russes sont chargés d’une mission secrète qui consiste à transporter une caisse (qui ressemble énormément à un cercueil) hors d’Allemagne, à travers la Pologne, en direction de la Russie où ils doivent personnellement la remettre à Staline afin qu’il puisse confirmer son contenu.

N’attendez surtout pas un film basé sur des événements réels, Ben Parker imaginant ce qui aurait pu se passer si…Burial est donc une dystopie sous certains aspects et on oublie d’ailleurs très rapidement que ce qu’on nous raconte est uniquement fictif. Le film s’ouvre et se clôt à Londres le 25 décembre 1991, au moment de la démission de Mikhaïl Gorbatchev et de son discours annonçant la dissolution de l’Union soviétique à la télévision. L’introduction, très prenante et singulière avec cette femme seule et d’un certain âge, nous emmène progressivement dans le Berlin en ruines de 1945, où les soldats russes sont investis d’une mission, convoyer une mystérieuse caisse à travers l’Allemagne jusqu’à Moscou. Seule Brana Brodskaya (excellente Charlotte Vega), officier du renseignement, est au courant de son contenu, le corps d’Hitler donc, récupéré dans le bunker où il s’est donné la mort. Les camarades de Brana ne savent qu’une seule chose, que la caisse doit être systématiquement enterrée quand ils campent pour la nuit, pour éviter ainsi qu’elle soit dérobée au cas où ils se feraient arrêter ou même tuer. Mais les Allemands et les « loups-garous » ne sont pas loin. C’est le seul bémol que l’on pourrait signaler dans Burial, à savoir l’affrontement avec ces lycanthropes en question. Attention, il ne s’agit pas de créatures fantastiques (même si le film lorgne un peu sur le côté horrifique à ce moment-là), mais de soldats et tireurs d’élite qui attendent souvent que la nuit soit tombée pour attaquer. Ces séquences nocturnes, où il est déjà difficile de percevoir ce qui se déroule à l’écran, ne sont guère aidées par un montage médiocre.

Mais le jeu en vaut la chandelle et une fois ces scènes passées, l’intérêt reprend, ainsi que l’action et le suspense, jusqu’au dénouement qui réserve son lot de rebondissements. À l’exception de cet acte un peu longuet dans la forêt polonaise durant lequel on finit par ne plus comprendre ce qui est en train de se passer, Burial est un film qui a de la gueule avec un cadre et une photographie qui ne manquent pas d’élégance. Le rythme ne fléchit pas durant 90 minutes, le casting est top (mention spéciale à Harriet Walter et Barry Ward), la fusillade finale est aussi immersive qu’anxiogène et l’ensemble est plus que prometteur. Un auteur et cinéaste à suivre de près.

LE DVD

Burial débarque en France, directement en DVD, chez AB Vidéo. La jaquette, au visuel attractif, est glissé dans un boîtier Amaray classique. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce (VF) est proposée en supplément.

L’Image et le son

AB Vidéo nous propose un très beau master de Burial. Respectant les volontés artistiques du réalisateur et de son directeur de la photographie Rein Kotov, la copie affiche une colorimétrie froide et soignée, des contrastes de belle tenue et un piqué ferme. L’image est propre, sans fioritures, les gros plans impressionnent par leur précision, le cadre large fourmille de détails et la clarté est de mise. Seules les scènes de nuit posent problème comme nous l’indiquons dans la critique. Mais la qualité technique du DVD impressionne. Pas d’édition Haute-Définition pour ce titre.

Du côté acoustique, les mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique et à quelques effets latéraux. Des ambiances naturelles percent les enceintes arrière sans se forcer mais avec une efficacité chronique, surtout sur les scènes de fusillades et l’incendie final. Les sous-titres français sont imposés et le changement de langue impossible pendant le visionnage nécessite le recours au menu.

Crédits images : © AB Vidéo / Forest Grave / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr