Test DVD / 10 jours encore sans maman, réalisé par Ludovic Bernard

10 JOURS ENCORE SANS MAMAN réalisé par Ludovic Bernard, disponible en DVD et Blu-ray le 23 août 2023 chez Studiocanal.

Acteurs : Franck Dubosc, Aure Atika, Alexis Michalik, Annelise Hesme, Héléna Noguerra, Swan Joulin, Violette Guillon, Ilan Debrabant, Evan Paturel, Vincent Martin…

Scénario : Ludovic Bernard & Mathieu Oullion, d’après une histoire originale de Mariano Vera

Photographie : Vincent Richard

Musique : Harry Allouche

Durée : 1h32

Date de sortie initiale : 2023

LE FILM

Antoine Mercier a été licencié de son poste de directeur des ressources humaines dans une grande enseigne de bricolage. Depuis deux ans, il est devenu père au foyer et s’occupe de ses quatre enfants, souvent seul car sa femme Isabelle est très prise par son activité d’avocate. Depuis deux ans dans la famille Mercier, les rôles ont donc clairement été inversés et Antoine commence à de moins en moins tenir le coup face à l’énergie que lui demande sa petite famille. Voilà pourquoi 10 jours de vacances à la montagne s’annoncent comme une aubaine, surtout à Courchevel. Antoine se dit alors qu’il va pouvoir enfin se reposer. Malheureusement pour lui, alors qu’ils sont sur le quai de la gare, le cabinet d’Isabelle la sollicite et elle ne peut plus partir avec les siens. Antoine va alors devoir à nouveau passer 10 jours seul avec ses 4 enfants.

En 2020, Ludovic Bernard (Mission Pays Basque, L’Ascension) connaît un joli succès mérité avec 10 jours sans maman. Porté par Franck Dubosc, ce remake du film argentin Mamá se fue de viaje d’Ariel Winograd, sorti en 2017 et inédit dans l’Hexagone, parvient à attirer 1,2 million de français dans les salles, juste avant l’instauration du confinement et de la fermeture des cinémas. Après deux épisodes emballés pour la série Lupin, le réalisateur qui a fait ses classes dans l’écurie Besson en étant assistant sur Lucy, Taken 2 et 3, 3 Days to Kill, Malavita et autres ignominies, décide de revenir à la famille Mercier, histoire sans doute de surfer sur le hit rencontré par le premier opus, qui aurait pu aller plus loin si nous n’avions pas été « en guerre » (pour citer un humoriste qui s’ignore) contre la Covid 19. Le fait est que cette suite qui ne s’imposait pas reprend certes les personnages, mais n’en fait pas grand-chose et perd la dynamique de groupe qui faisait la réussite du précédent, en se focalisant beaucoup plus sur Franck Dubosc, trop souvent isolé des enfants. L’alchimie entre les comédiens, qui reprennent tous leurs rôles respectifs y compris les quatre rejetons, est évidente et les scènes les plus amusantes sont indéniablement celles où ils sont tous confrontés les uns aux autres, mais elles apparaissent étonnamment peu. On a donc l’impression constante que Ludovic Bernard a dégoté un ancien scénario et l’a quelque peu remanié pour en faire une pseudo-suite à 10 jours sans maman, mais sans jamais parvenir à retrouver cette fraîcheur et le sens du gag qui faisaient mouche il y a trois ans. Au final, 10 jours encore sans maman n’est pas désagréable en soi et Franck Dubosc est entre autres très bien, mais l’ensemble demeure un brin poussif.

Comme dans 10 jours sans maman, sa suite, comme certains des derniers films avec Franck Dubosc, se moque gentiment de ce dernier qui commence à prendre de l’âge (il aura 60 ans cette année), le comédien étant cette fois encore particulièrement à son aise entouré de ses quatre jeunes comparses. Cependant, Ludovic Bernard et son co-scénariste Mathieu Ouillon (capable du pire comme Gangsterdam, De l’huile sur le feu et Ibiza) semblent oublier ce qui faisait la moelle du premier film. Ainsi, notamment dans le second acte, un ventre mou se fait douloureusement ressentir quand l’action se concentre sur le père qui enchaîne les maladresses et autres catastrophes dans la neige, pendant que ses progénitures apprennent à skier de leur côté.

Il faut véritablement attendre l’apparition de l’excellent Alexis Michalik (qui retrouve donc son rôle de Di Caprio) pour que la cadence reprenne. D’ailleurs, les seconds rôles sont plus marquants dans 10 jours encore sans maman, à l’instar de Ragnar Le Breton, qui peut se targuer d’avoir la meilleure scène, ou tout du moins la plus marquante en début de métrage. C’est le cas aussi de la belle Annelise Hesme, trop rare au cinéma, souvent hilarante dans le rôle de l’entreprenante Laure, qui essaye d’attirer Antoine dans ses beaux filets. Et Aure Atika a décidément une superbe cinquantaine, tout comme Helena Noguerra, qui reprend brièvement son rôle. Enfin, bon point également pour le tandem formé par les géniaux Romain Lancry (Taxi 5, Demi-sœurs, Les Crevettes pailletées et sa suite) et Xavier Robic (Irréprochable, Les Vedettes).

Dommage que 10 jours encore sans maman rejoigne finalement le lot conséquent des comédies banales du cinéma français, même si le jeu de Franck Dubosc continue de faire mouche et que celui-ci ne tire pas la couverture à ses partenaires. En l’état, le film n’est pas déplaisant (avec même une petite référence sympa à Shining, Les Bronzés font du ski, Maman, j’ai raté l’avion ! et…Camping), mais on n’y retrouve jamais le rythme trépident du précédent, ni le charme (y compris dans sa photographie, ici passe-partout), un peu comme si toute l’équipe se reposait sur ses lauriers après le succès de 10 jours sans maman. Résultat, les spectateurs ont quelque peu boudé cette séquelle avec seulement 680.000 entrées, préférant se ruer dans les salles pour applaudir le dernier long-métrage de Jeanne Herry, Je verrai toujours vos visages.

LE DVD

À l’instar de 10 jours sans maman, sa suite débarque en DVD et Blu-ray chez Studiocanal. La jaquette de l’édition Standard, glissée dans un boîtier classique Amaray, reprend le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce est proposée en guise de supplément. La galette du premier volet était un poil plus fournie et comprenait entre autres un making of.

L’Image et le son

Nous n’avons pas eu l’édition HD entre les mains, mais ce DVD en met plein les yeux tout de même. Dès la première séquence, les couleurs sont pétillantes, le piqué est constamment ciselé, la luminosité chronique (mention spéciale à la neige immaculée) et les détails omniprésents aux quatre coins du cadre large. Les contrastes affichent également une solidité à toutes épreuves sur les scènes nocturnes et diurnes, le relief est indéniable et la profondeur de champ éloquente.

10 jours encore sans maman n’est pas à proprement parler d’un film à effets et le mixage Dolby Digital 5.1 ne fait pas d’esbroufe inutile. Seule la musique d’Harry Allouche est impeccablement spatialisée. Les effets latéraux et autres ambiances percent honorablement sur la scène arrière, quelques petites basses soulignent les scènes burlesques. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription et une autre Stéréo.

Crédits images : © Studiocanal / SOYOUZ FILMS- STUDIOCANAL-M6 FILMS-Claire Nicol / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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