Test Blu-ray / Un p’tit gars de Ménilmontant, réalisé par Alain Minier

UN P’TIT GARS DE MÉNILMONTANT réalisé par Alain Minier, disponible en DVD et Blu-ray le 4 février 2020 chez Rimini Editions.

Acteurs : Olivier Marchal, Smaïn, Catherine Marchal, Nassim Boutelis, Jeanne Savary, Hélène Bizot, Sofia Lassoued, Tom Invernizzi, Christian Mulot…

Scénario : Alain Minier

Photographie : Cyrill Renaud

Musique : Thomas Couzinier, Frédéric Kooshmanian, Philippe Mallier, Michel Ochowiak

Durée : 1h31

Année de sortie : 2013

LE FILM

Jo a passé quinze ans derrière les barreaux après un braquage qui a mal tourné. Lorsqu’il revient chez lui, les choses ont bien changé. Chez les voyous, les règles du jeu ne sont plus les mêmes. De jeunes délinquants hyper violents ont pris les commandes du quartier. L’ex-gangster doit reprendre les armes.

Depuis ses débuts devant la caméra dans Ne réveillez pas un flic qui dort de José Pinheiro en 1988, Olivier Marchal a traîné sa tronche burinée, certains diront ses couilles mais c’est un autre débat, aussi bien dans les films policiers que dans les comédies. Grand admirateur de Jean Gabin, de Lino Ventura et des autres monstres du cinéma français de l’époque, le comédien-réalisateur a souvent voulu marcher dans les pas de ses illustres modèles. Un p’tit gars de Menilmontant d’Alain Minier lui permet d’aller dans cette direction. Fidèle à lui-même, Olivier Marchal, gueule fermée, cheveux gras, blouson de cuir élimé, démarche traînante et flingue dans la poche, promène sa carcasse fatiguée dans ce petit polar classique, mais bien troussé, dans lequel il incarne un homme qui sort de prison après avoir passé 15 ans derrière les barreaux et qui retrouve son quartier complètement transformé. Celui-ci va tenter de reprendre sa place dans un monde qui ne répond plus aux mêmes règles.

Ayant vécu toute sa jeunesse à Ménilmontant, Alain Minier a réalisé un film à la fois policier et sociologique, qui dépeint la réalité de ce quartier dans lequel il a d’ailleurs grandi et où il habite depuis plus de quarante ans, avec la poésie qui se dégage de chacune de ses ruelles ou de ses points de vue, et l’essor d’une délinquance extrêmement jeune.

Olivier Marchal a peu à faire pour apporter un passé à son personnage. Sa présence est indéniable et le décalage anachronique se crée d’emblée entre Jo, prenant les rues montantes pavées du quartier de Ménilmontant, et les nouveaux logements sociaux du 20ᵉ arrondissement. En quinze ans, un homme change, mais aussi son environnement, les repères s’effacent, mutent, tout est bouleversé. Jo retrouve son ami d’enfance Maklouf, qui tient un vieux bistrot qui pour le coup semble avoir été figé dans le temps. En plus de cela, Jo apprend que son ex-femme Marianne (Catherine Marchal, toujours excellente) a eu un enfant durant son incarcération et que ce jeune adolescent de quinze ans est probablement son fils. Alors quand les nouveaux caïds se retrouvent confrontés à la vieille école, forcément, on sait que ces conflits ne vont pas se régler à coup de commandes chez Interflora.

Sur un rythme lent, mais maîtrisé, Un p’tit gars de Ménilmontant, inspiré par un fait divers réel, convoque à la fois le cinéma d’antan avec le polar plus contemporain. Si Olivier Marchal campe un vieux briscard plutôt attachant, c’est surtout Smaïn qui lui vole la vedette dans le rôle de Maklouf. Sobre, épaissi avec l’âge, voix posée, inattendu, le comédien n’a pour ainsi dire jamais été aussi bon. En s’inspirant d’un de ses propres courts-métrages réalisé en 2009, Alain Minier, dont il s’agit ici de l’unique long métrage à ce jour, parvient à jouer habilement avec les stéréotypes (tout ce qui concerne les jeunes livrés à eux-mêmes notamment) pour livrer au final un thriller efficace, ponctué par quelques scènes violentes (le règlement de comptes avec les gitans vaut son pesant), sans oublier l’émotion et la réflexion.

LE BLU-RAY

Cinq ans après avoir proposé le film d’Alain Minier en DVD, Rimini Editions livre l’édition HD d’Un p’tit gars de Ménilmontant. Changement de distributeur, adieu Zylo, bonjour ESC Distribution ! Rimini reprend le même visuel que le précédent. Le menu principal est minimaliste, animé et musical, ne proposant que le lancement du film et le chapitrage.

Aucun supplément.

L’Image et le son

Cette édition Blu-ray s’avère très soignée. Les contrastes affichent une densité rarement démentie, le piqué est ciselé et les détails s’avèrent très plaisants sur le cadre large. La profondeur de champ est fort appréciable et la colorimétrie froide est très bien rendue. La mise en scène brute entraîne quelques pertes inévitables de la définition mais l’ensemble demeure probant la plupart du temps avec de superbes noirs.

Le mixage DTS-HD Master Audio 2.0 crée un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique. Quelques ambiances naturelles percent les enceintes sans se forcer mais avec une efficacité chronique. Une piste riche, qui instaure un large confort acoustique. Pas de sous-titres pour les spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © Rimini Editions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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