THE RENTAL réalisé par Dave Franco, disponible en DVD et Blu-ray le 12 février 2021 chez Metropolitan Films.
Acteurs : Dan Stevens, Alison Brie, Sheila Vand, Jeremy Allen White, Toby Huss, Connie Wellman, Anthony Molinari…
Scénario : Dave Franco & Joe Swanberg
Photographie : Christian Sprenger
Musique : Danny Bensi & Saunder Jurriaans
Durée : 1h29
Date de sortie initiale : 2020
LE FILM
Deux couples louent une sublime maison face à l’océan pour un week-end de fête. Les quatre amis comprennent très vite que derrière la beauté de l’endroit, un danger les guette : une présence mystérieuse semble les espionner et révèle des secrets inavouables sur chacun d’eux. La tension monte et le week-end de rêve va virer au cauchemar absolu…
Frère de l’inénarrable James Franco, Dave Franco (né en 1985) est déjà apparu dans moult films, particulièrement des comédies, à l’instar de SuperGrave de Greg Mottola, 21 Jump Street de Phil Lord et Chris Miller, Nos pires voisins de Nicholas Stoller (et sa suite), ainsi que dans les blockbusters à succès, Insaisissables de Louis Leterrier (et sa suite) et Six Underground de Michael Bay. A défaut de briller devant la caméra, Dave Franco c’est avant tout une cool-attitude et un charisme légèrement suintant avec des yeux mi-clos et un rictus qui donne l’impression que le mec est en train de se foutre de vous. Ce dernier s’est mis en tête de suivre l’exemple de son aîné (qui affiche déjà une quarantaine de réalisations) et de passer derrière la caméra pour son premier long-métrage, The Rental, thriller horrifique, mais aussi comédie-dramatique de mœurs, on ne sait pas vraiment en fait comment qualifier ou classer ce coup d’essai, qui s’avère au final plutôt prometteur.
Charlie (Dan Stevens), sa femme Michelle (Alison Brie), son frère Josh (Jeremy Allen White) et son partenaire commercial Mina (Sheila Vand), également la petite amie de Josh, décident de louer une maison en bord de mer pour un week-end. En arrivant à la propriété éloignée de tout, le groupe rencontre Taylor (Tobby Huss), le gardien de la propriété, qui agit bizarrement et fait des commentaires racistes à Mina. Après le départ de Taylor, Mina, Josh et Charlie prennent de la MDMA, alors que Michelle se couche. Josh s’évanouit sur un canapé, tandis que Mina et Charlie se rapprochent et font l’amour sous la douche après s’être embrassés dans le bain à remous. Le lendemain matin, la gueule de bois, Mina et Charlie conviennent qu’ils doivent oublier ce qui s’est passé, tandis que Josh mentionne à Michelle que Charlie a trompé plusieurs anciennes petites amies, faisant douter Michelle de Charlie. Mina découvre alors une caméra dans la pomme de douche et alerte Charlie. Les deux sont convaincus que Taylor a installé les caméras et les a filmés. Charlie l’empêche d’alerter la police, estimant que cela signifierait que dans l’enquête policière, Michelle et Josh verraient les images d’eux en train d’avoir des relations sexuelles. Charlie convainc Mina de ne rien dire à Josh ou Michelle et ils partiront dès que possible, pensant que si Taylor révélait un jour les images, il révélerait également qu’il espionnait via la caméra.
Evidemment, rien ne va se passer comme prévu. C’est le cas de le dire, puisque c’était sans compter l’apparition inopinée d’un tueur au marteau qui a visiblement décidé de s’en prendre au quatuor et de prendre leurs têtes pour des clous. Vous y repenserez la prochaine fois que vous réserverez un placard à balais ou un palace sur Airbnb ! Peut-être que des caméras ont été dissimulées dans la douche ou dans la chambre, tandis que votre hôte, qui vous paraissait si sympathique, est peut-être allé se planquer à l’autre bout du couloir pour vous mater ! C’est sur ce postulat de départ que sont partis Dave Franco et son coscénariste Joe Swanberg, un des porte-drapeaux du mouvement Mumblecore, courant naturaliste marqué par des moyens limités, quelques improvisations et une mélancolie douce-amère qui parcourt les veines de films comme Funny Ha Ha (2002), Hannah Takes the Stairs (2007), Baghead (2008) et Nights and Weekends (2008), ainsi que les films de frères Safdie (The Pleasure of Being Robbed, Lenny and the Kids et Mad Love in New York).
Si le début du film ressemble (un peu) aux personnages croisés dans ce cinéma, The Rental prend une autre tournure et se rapproche alors du Mumblegore, qui reprend la moelle du Mumblecore, mais agrémentée d’éléments de films d’horreur, comme pouvait l’être l’excellent Baghead (2008) de Jay et Mark Duplass. Néanmoins, The Rental s’éloigne aussi du Mumblecore-gore avec une mise en scène assez stylisée, des moyens plus que convenables et une photographie très soignée que l’on doit à Christian Sprenger, remarqué avec la série Atlanta de et avec Donald Glover.
Le casting est porté par la géniale Alison Brie, madame Dave Franco à la ville et pour les fans Trudy Campbell dans la série Mad Men, qui donne la réplique à Dan Stevens (Matthew Crawley dans la série télévisée Downton Abbey), Sheila Vand (révélée en 2014 dans A Girl Walks Home Alone at Night de Ana Lily Amirpour) et Jeremy Allen White (Lip de la série Shameless), tous excellemment dirigés et impeccables. C’est d’ailleurs cette sobriété qui étonne, pour ne pas dire son côté un peu sage, trop scolaire peut-être, avant que le ton du film devienne plus mordant, puis violent et déroutant. Si la première partie pourra sembler un peu longue pour certains, le rythme est suffisamment maîtrisé et le suspense distillé au compte-gouttes, jusqu’à l’arrivée de ce mec bourru, masqué et armé de son outil ravageur. L’épilogue, ou le générique de fin plutôt, semble indiquer qu’une suite pourrait être possible…why not ?
LE BLU-RAY
The Rental était parvenu à se faufiler dans les salles de cinéma hexagonales en août 2020. Et c’est désormais sous la bannière de Metropolitan Films que le premier long-métrage réalisé par Dave Franco arrive dans les bacs, en DVD et en Blu-ray. Le menu principal est très légèrement animé et musical.
Comme bonus, vous ne trouverez qu’un tout petit making of (5’30), composé essentiellement d’interviews de l’équipe (les acteurs et le réalisateur), ainsi que de rapides instantanés de tournage.
L’Image et le son
Metropolitan Vidéo soigne son master HD. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, y compris sur les très nombreuses séquences sombres, avec une image sans cesse affûtée. Le piqué est acéré, les gros plans riches, les contrastes denses. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large et la copie restitue les volontés artistiques du chef opérateur Christian Sprenger. Ce Blu-ray offre d’excellentes conditions pour revoir le film de Dave Franco et profiter de la superbe photographie. L’apport HD sur ce titre est évidemment indispensable.
Les deux versions DTS-HD Master Audio 5.1 font quasiment match nul en ce qui concerne la délivrance des ambiances sur les enceintes latérales, la restitution des dialogues et la balance frontale. Le spectateur est littéralement plongé dans ce quasi-huis clos, la spatialisation reste solide tout du long et le caisson de basses est utilisé à bon escient. Sans surprise, la version originale l’emporte de peu sur l’homogénéité et la fluidité acoustique, tandis que la piste française a tendance à mettre les voix un peu trop en avant. Les sous-titres français ne sont pas imposés. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres destinés au public sourd et malentendant.