Test Blu-ray / Syndicat du meurtre, réalisé par John Guillermin

SYNDICAT DU MEURTRE (P.J.) réalisé par John Guillermin, disponible en Combo Blu-ray + DVD le 26 août 2025 chez Elephant Films.

Acteurs : George Peppard, Raymond Burr, Gayle Hunnicutt, Brock Peters, Wilfrid Hyde-White, Jason Evers, Coleen Gray, Susan Saint James…

Scénario : Philip H. Reisman Jr.

Photographie : Loyal Griggs

Musique : Neal Hefti

Durée : 1h44

Année de sortie : 1968

LE FILM

Quand P.J. Detweiler, détective privé sans le sou, se voit offrir le poste de garde du corps de la belle Maureen Preble, il n’a d’autres choix que d’accepter le boulot. La jeune femme, maîtresse du mystérieux William Orbison, est victime de menaces de mort et de tentatives d’assassinat. Mais les apparences sont trompeuses et ce cas cache peut-être de sombres machinations.

Quand on évoque George Peppard (1928-1994), on pense évidemment tout de suite à L’Agence tous risquesThe A-Team, dans lequel il incarnait le Colonel John « Hannibal » Smith, pendant cinq saisons et dans près de cent épisodes. On oublie aussi curieusement qu’en dehors de sa carrière dans d’autres séries, notamment Banacek, le comédien a aussi beaucoup roulé sa bosse et promené son regard bleu laser au cinéma. Si son rôle le plus célèbre reste celui qu’il campait face à Audrey Hepburn dans Diamants sur canapéBreakfast at Tiffany’s de Blake Edwards, il a également tourné pour Lewis Milestone (La Gloire et la peur), Vincente Minnelli (Celui par qui le scandale arrive), John Ford (pour son segment de La Conquête de l’Ouest) et Edward Dmytryk (Les Ambitieux). En cette fin des années 1960, George Peppard a le vent en poupe et il n’est pas rare de le retrouver en haut de l’affiche. En 1968, il porte même deux films réalisés par John Guillermin, Un cri dans l’ombreHouse of cards, dont l’auteur de ces mots vous a déjà parlé en 2021, et Syndicat du meurtreP.J. (titre provenant des initiales du prénom de Detweiler, personnage principal), qui nous intéresse donc aujourd’hui. Thriller quelque peu paranoïaque, mais dont l’intrigue reste assez plan-plan, Syndicat du meurtre n’atteint pas la réussite d’Un cri dans l’ombre, mais reste cependant très regardable, ne serait-ce que pour la classe de George Peppard, qui traverse tout le film en totale décontraction et qui donne la réplique à la sublime Gayle Hunnicutt, avant d’aller donner du poing et de swinguer avec sa belle. Rien de mémorable, mais le spectacle vaut le coup d’oeil.

Peter Joseph Detweiler, dit « P.J. », est un détective privé new-yorkais cynique, ayant besoin de se refaire financièrement. De ce fait, il accepte de devenir le garde du corps de l’épouse d’un richissime homme d’affaires. Ce dernier révèle avoir été la cible de plusieurs agressions de la part d’une famille vénale et il tient donc à protéger les siens. L’enquêteur ne tarde pas à tomber sous le charme de sa cliente mais découvre plus tard qu’elle pourrait être liée aux différentes attaques dirigées envers son mari…

Les machinations s’enchaînent, se multiplient, se recroisent, mais au final, la révélation fait pschitt. Le scénario part un peu dans tous les sens, finit par lasser et si l’on parvient à aller au bout c’est grâce aux acteurs, on ne peut plus sympathiques, charismatiques, sexy et bad-ass. George Peppard est aussi à l’aise dans les scènes de séduction que dans les bastons (il y en a d’ailleurs plusieurs, brutales et excellemment chorégraphiées), mais il faut dire que la gent masculine n’aura d’yeux que pour sa partenaire principale, Gayle Hunnicutt (1943-2023). Révélée dans Les Anges sauvagesThe Wild Angels de Roger Corman, l’actrice texane est encore au tout début de sa carrière quand elle tourne Syndicat du meurtre. Elle se distinguera peu après dans Les Griffes de la peur de David Lowell Rich, Scorpio de Michael Winner, La Maison des damnés de John Hough, Spécial Magnum Una Magnum Special per Tony Saitta d’Alberto de Martino, puis se tournera petit à petit vers la télévision, notamment la série Dallas. Elle est impeccable, hot, ambiguë et crève l’écran dans Syndicat du meurtre, même si l’on se doute assez rapidement de la tournure des événements en ce qui concerne son personnage. Raymond Burr s’impose aussi sans mal, de par sa carrure bien sûr, mais aussi par son personnage de millionnaire obsessionnel et radin, qui dissimule une violence que l’on sent prête à exploser n’importe quand.

John Guillermin, célèbre à vie pour ses trois cartons planétaires successifs, La Tour infernaleThe Towering Inferno (1974), King Kong (1976) et Mort sur le NilDeath on the Nile (1978), redoutable technicien (la scène du métro et celle de la bagarre dans le bar gay valent sacrément le détour), emballe soigneusement son thriller et peut aussi compter sur le talent de son chef opérateur Loyal Griggs, directeur de la photographie de renom ayant officié sur La Plus grande histoire jamais contée de George Stevens, Les Dix Commandements de Cecil B. DeMille, Noël Blanc de Michael Curtis, atout de choix qui apporte une élégance à l’ensemble.

LE COMBO BLU-RAY + DVD

Quatre ans après Un cri dans l’ombre, Elephant Films propose Syndicat du meurtre, autre association George Peppard/John Guillermin, présenté dans un très beau Combo Blu-ray + DVD. Les deux disques reposent dans un boîtier Scanavo, comprenant une jaquette réversible, avec d’un côté le visuel créé pour cette sortie, et de l’autre le visuel original d’exploitation. Le menu principal est fixe et musical.

Cette édition comprend une présentation du film par Julien Comelli (29’). Ce dernier retombe dans ses travers, à savoir une intervention complètement éclatée, qui part dans tous les sens. S’il est on ne peut plus généreux, Julien Comelli passe souvent du coq à l’âne (ou du Coca light comme disent certains jeunes), s’égare à maintes reprises, parle d’autres films ou d’acteurs qui n’ont qu’un lien ténu avec Syndicat du meurtre, John Guillermin ou George Peppard. On arrive forcément à tirer des informations sur la carrière du réalisateur, sur le casting. Il fait aussi un parallèle inévitable avec Un cri dans l’ombre, sorti la même année, du même metteur en scène et avec la même tête d’affiche.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

Elephant Films semble reprendre le même master HD édité aux États-Unis chez Kino Lorber depuis 2020. Présenté au format 2,35:1, encodé en MPEG-4 AVC et bénéficiant d’un transfert 1080p, Syndicat du meurtre débarque donc enfin en France, à travers un master restauré 2K, qui offre un confort de visionnage assez dingue. À l’exception de quelques minuscules points blancs, la clarté et la délimitation sont remarquables, tout comme la profondeur des contrastes, en dehors de quelques fluctuations. La palette chromatique est un des points forts de cette copie, avec une belle restitution des couleurs primaires. La texture argentique est préservée, équilibrée, organique.

Les mixages anglais et français DTS HD Dual Mono 2.0 distillent parfaitement la musique de Neal Hefti (Pieds nus dans le parc, La Bataille de la vallée du diable, Boeing Boeing). Néanmoins, la piste française se focalise sans doute trop sur le report des voix, parfois au détriment des ambiances annexes. La piste originale est très propre, sans souffle, dynamique et suffisamment riche pour instaurer un très bon confort acoustique. Les sous-titres français ne sont pas imposés. Présence aussi de sous-titres anglais.

Crédits images : © Elephant Films / Universal Pictures / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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