SKYFIRE réalisé par Simon West, disponible en DVD et Blu-ray le 10 mars 2021 chez Program Store.
Acteurs : Xueqi Wang, Hannah Quinlivan, Shawn Dou, Jason Isaacs, An Bai, Lingchen Ji, Liang Shi…
Scénario : Wei Bu & Sidney King
Photographie : Alan Caudillo
Musique : Pinar Toprak
Durée : 1h34
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Sur l’île paradisiaque de Tianhuo dans le Pacifique, la fête bat son plein quand le volcan situé sur L’Anneau de Feu se réveille brutalement. Une jeune scientifique doit convaincre le propriétaire du site touristique de faire évacuer la zone tandis que la terre gronde et que chaque instant les rapproche d’une inévitable catastrophe…
Pour beaucoup, le nom de Simon West évoque surtout Les Ailes de l’enfer – Con Air, son premier long-métrage, devenu culte dès sa sortie en 1997. La suite de sa carrière n’a pas connu le même engouement, même si ses films demeurent sympathiques, à l’instar d’Expendables 2 : unité spéciale (2012), indéniablement le meilleur opus de la trilogie, ou bien encore Le Déshonneur d’Elisabeth Campbell – The General’s Daughter (1999) avec John Travolta et Madeleine Stowe, ainsi que Lara Croft : Tomb Raider (2001) avec Angelina Jolie dans le rôle du wonderbra éponyme. Après trois collaborations avec Jason Statham, Le Flingueur – The Mechanic (2011), remake éponyme du film de Michael Winner, Expendables 2 et le décevant Joker – Wild Card (2015), le réalisateur aura aussi emballé un Nicolas Cage’s Movie (l’amusant 12 heures – Stolen). Depuis, Simon West s’est quelque peu perdu dans quelques DTV avec Stratton (2016) et Gun Shy (2017), deux longs-métrages d’action, le premier avec Dominic Cooper, le second avec Antonio Banderas et Olga Kurylenko. Après ces errances inévitables, on le retrouve à la barre de Skyfire, un film catastrophe chinois écrit par les inconnus Wei Bu et Sidney King, qui s’avère ni plus ni moins qu’un mix entre Le Pic de Dante, Jurassic Park et Volcano. Autant dire que ce gros divertissement fleure bon les années 1990. Outre ce parfum de nostalgie qui l’imprègne du début à la fin, Skyfire est présenté comme étant le premier film du genre à gros budget de la Chine, porté par un casting du cru et américain, pour contenter à la fois tous les producteurs, ainsi que pour faciliter son exportation. Si l’on accepte le GROS truc complètement improbable, autrement dit qu’un homme d’affaires ait pu investir plus de cent millions de dollars dans un complexe hôtelier construit au pied d’un volcan éteint depuis vingt ans, afin de proposer un « cadre dépaysant » aux touristes, alors ce qui se déroule ensuite dans Skyfire ne vous fera pas peur. Rien, absolument rien n’est réaliste, les clichés abondent et pourtant ça fonctionne ! Car effectivement, on a souvent l’impression de revenir 25 ans en arrière, époque où l’on était sans doute plus clément avec les blockbusters nawaks, du temps de notre adolescence ingrate, de notre jeunesse perdue, de notre innocence pas encore bafouée. En l’état, Skyfire est un divertissement génial, qui ne se prend pas au sérieux, prévisible certes, mais ô combien réjouissant, prenant et drôle dans ses actes héroïques « hénaurmes », aidés pour cela par des effets visuels plutôt réussis. Comme quoi, ce retour aux sources a quelque chose de bon pour Simon West qui assure derrière la caméra, en faisant monter l’adrénaline de ses spectateurs complices.
Meng (Hannah Quinlivan), une géologue, a développé un efficace système d’alerte aux séismes en étudiant le volcan de Tianhuo situé sur une île paradisiaque du Pacifique. Depuis deux décennies, le Tianhuo s’est assoupi mais Meng craint son réveil. En dépit de ses avertissements, l’Américain Jack Harris (Jason Isaacs) a fait construire au pied u cratère un luxueux parc d’attractions. Hélas, Meng avait raison : le Tianhuo prépare une nouvelle colère dantesque au moment même où le parc de Harris est inauguré…
Dès le départ, on sait ce qui va se passer, même sans avoir lu le pitch, juste en regardant la première séquence, où l’on parvient même à anticiper les dialogues, le « 20 ans plus tard », ainsi que ce qu’est devenue la petite fille qui a vu mourir sa mère devant ses yeux suite à une éruption volcanique. Vous l’aurez sans doute compris aussi, Meng est devenue vulcanologue à son tour et étudie ce put*** de volcan avec l’aide de ses collègues. Le truc, c’est qu’entre-temps un bel hôtel a été bâti sur cette petite île perdue au milieu du Pacifique, par un type qui « a dépensé sans compter », dans le but de s’en mettre plein les fouilles avec son concept unique, d’autant plus que le volcan ne se réveillera pas – selon les experts (de BFM sûrement) – dans plus de cent ans. Évidemment, il ne faut JAMAIS écouter les estimations de pseudo-scientifiques, car le soufre commence à se faire sentir…
Une fois lancé, impossible d’arrêter Skyfire qui enchaîne les gros morceaux de bravoure, à l’instar du sauvetage des touristes entre deux navettes suspendues au-dessus du vide, ou toutes les tentatives d’échappatoire de nos héros dans leur véhicule tout-terrain, alors que la lave et les nuées ardentes se rapprochent. Le casting de Skyfire est mené par la comédienne Hannah Quinlivan, australienne par son père et taïwanaise par sa mère, aperçue dans The Shanghaï Job aux côtés d’Orlando Bloom et dans Skyscraper avec Dwayne – The Rock – Johnson. Avec sa jolie frimousse et son côté bad-ass, elle tient le haut de l’affiche et s’en acquitte très bien, tout en étant bien épaulée par Xueqi Wang, une gueule reconnaissable déjà croisée dans le Iron Man 3 de Shane Blake, ainsi que le comédien Liang Shi (Hacker de Michael Mann) pour la production chinoise, et Jason Isaacs (le célèbre Lucius Malfoy dans la saga Harry Potter) pour représenter les capitaux américains. Tout ce beau petit monde affronte ces éléments naturels, ce qui n’est pas une mince affaire quand on sait que la température de la lave oscille entre 700 et 1200 degrés, sans jamais être (ou presque) décoiffé.
Est-ce en raison de cette pandémie qui nous a privés de cinéma, de liberté, de joie sans doute, ainsi que de grands spectacles ? Toujours est-il que Skyfire, pensé comme étant le premier volet d’une trilogie, s’avère une vraie bouffée d’oxygène que l’on accueille avec une grande joie non dissimulée. Pas un navet, encore moins un nanar, sûrement pas entre les deux, juste une très bonne série B.
LE BLU-RAY
Skifire remplissait les salles de cinéma en Chine avant d’être rattrapé par le confinement. Du coup, pas de sortie dans les cinémas français, pour lesquels le film de Simon West aurait sûrement trouvé son chemin, mais heureusement, Program Store permet de le découvrir en DVD et en Blu-ray. Jaquette efficace glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, menu principal animé et musical.
Seule la bande-annonce est proposée comme supplément, en VF ou en VOSTF. Chose amusante, elle est ici très axée sur le personnage secondaire interprété par Jason Isaacs.
L’Image et le son
Le nec plus ultra de la HD. Il ne s’agit peut-être pas d’un disque de démonstration, néanmoins, nous n’en sommes pas loin. Le bémol provient de ces green-screen très souvent apparents devant lesquels déambulent les comédiens, en particulier lors de la visite du volcan via la passerelle où tout fait artificiel et passe mal le cap du petit écran. Mais à part ça, c’est une explosion de couleurs, les teintes chaudes sont vives, avec bien sûr une prédominance de gammes orangées comme la lave en fusion et le feu qui se déclare un peu partout dans l’île. Le piqué est acéré, le cadre large regorge de détails dans tous les coins, la luminosité est frappante, c’est beau, c’est clinquant et on en prend plein les yeux durant 1h30. Le Blu-ray est au format 1080p.
En chinois (avec quelques dialogues en anglais) comme en français, les pistes DTS-HD Master Audio 5.1 assurent le spectacle acoustique avec un fracas assez jouissif. Au jeu des différences, la langue de Molière n’est pas aussi dynamique que la version originale, mais n’en demeure pas moins immersive. Dans les deux cas, la balance frontale en met plein les oreilles lors des séquences de destruction et d’éruption. Quelques scènes sortent du lot avec un usage probant des ambiances latérales et du caisson de basses. La musique profite également d’une belle délivrance, mettant toutes les enceintes à contribution. Un vrai festival ! Deux pistes Dolby Digital 5.1 sont également proposées. Les sous-titres ne sont pas imposés et le changement de langue n’est pas verrouillé à la volée.