MANIAC réalisé par William Lustig, disponible en combo Blu-ray/DVD chez Le Chat qui fume
Acteurs : Joe Spinell, Caroline Munro, Abigail Clayton, Kelly Piper, Rita Montone, Tom Savini, Hyla Marrow, James L. Brewster, Sharon Mitchell…
Scénario : Joe Spinell, C.A. Rosenberg d’après une histoire originale de Joe Spinell
Photographie : Robert Lindsay
Musique : Jay Chattaway
Durée : 1h28
Année de sortie : 1980
LE FILM
Un psychopathe sème la mort à New York en scalpant ses victimes pour recréer sa mère abusive décédée plusieurs années auparavant.
Maniac, c’est tout d’abord une affiche inoubliable qui a dû orner les murs des cinéphiles déviants et des amateurs de films d’horreur au début des années 1980. Une flaque de sang, un scalp tenu de la main gauche, du sang qui s’écoule des cheveux encore fraîchement « coupés », qui dégouline sur le pantalon (sous lequel on devine une érection) et les godasses de cette silhouette sans tête, capturée en dessous de la ceinture. La main droite agrippe un couteau, dont la pointe rouge indique que le crime vient d’être commis. Une affiche qui aura rendu hystérique les mouvements féministes, qui n’hésitaient pas à la recouvrir de peinture blanche, afin que le cinéma d’épouvante arrête d’utiliser la violence faite aux femmes comme objet de divertissement. Maniac, c’est aussi un visage absent de cette campagne de promotion. Celui du comédien Joseph J. Spagnuolo alias Joe Spinell (l’usurier Tony Gazzo dans Rocky), visage grêlé, silhouette massive, yeux chassieux. Et surtout exceptionnel acteur, qui officie en plus ici comme coscénariste (avec C.A. Rosenberg) et coproducteur. Sa fantastique interprétation dans Maniac demeure l’une des grandes références du genre, du cinéma d’horreur, qui remplissait alors les salles depuis Halloween, la nuit des masques de John Carpenter. Véritable électrochoc au cinéma, carton international en VHS, film culte, le premier véritable long métrage de William Lustig (né en 1955) est comme qui dirait le Citizen Kane du thriller paranoïaque d’épouvante des années 1980.
Frank Zito est un homme tourmenté, discret, secret. Victime d’une mère abusive durant son enfance, il a gardé depuis lors un complexe vis-à-vis des femmes. La nuit, après avoir quitté son petit appartement minable des bas-fonds, il erre dans les quartiers chauds de New York et, dès que l’occasion se présente, tue sauvagement ses proies. Chaque fois, il scalpe la fille ayant eu la malchance de croiser sa route et ramène le trophée chez lui, pour le placer sur la tête d’un des mannequins décorant sa chambre. Toutes les femmes susceptibles d’éloigner Frank Zito de sa mère doivent mourir… Et elles sont nombreuses. Jusqu’au jour où il rencontre, Anna, une photographe.
Bienvenue dans les méandres d’un esprit malade ! Récit raconté à la première personne, Maniac place les spectateurs comme témoins des terribles pulsions homicides du personnage principal. Joe Spinell a porté à bout de bras cette histoire pour laquelle il s’est largement documenté. Usant de son physique atypique, le comédien se fond dans le costume de cet homme qui rôde et écume la Big Apple à la recherche de nouvelles proies. Maniac est entré dans l’histoire du cinéma avec ses séquences hallucinantes où Zito assassine puis scalpe ses victimes féminines. Loin d’enchaîner les scènes gore de façon purement gratuite, le scénario propose une approche psychologique de son protagoniste à travers un monologue intérieur, pendant que l’audience prend conscience de son environnement. A ce titre, l’habitation de Frank Zito est réellement impressionnante, sorte de projection de sa propre psyché, avec ses mannequins coiffés des cheveux « prélevés » sur les victimes, ses éclairages étranges, ses bibelots et éléments accrochés aux murs. Résonne également la composition de Jay Chattaway, qui renvoie à une ritournelle de boite à musique entêtante, inquiétante, hypnotique.
Pensé comme « le requin des Dents de la mer sur terre », Frank Zito se cache dans l’ombre, observe celle qui l’aura titillé et tel Norman Bates qui se dédouble au moment de l’excitation sexuelle, s’arme principalement d’une pointe – prolongement phallique – pour exterminer la jeune femme. Comme dans Psychose, la mère est au centre du trauma originel. Quand Anna, merveilleuse Caroline Munro, débarque dans sa vie – le seul élément grossièrement amené dans le récit – Frank va voir tous ses repères, déjà en décrépitude, s’écrouler définitivement. Maniac n’est pas un film d’horreur ordinaire. C’est une tragédie, un drame psychologique et existentiel. A travers le portrait insoutenable de cet homme solitaire et blessé, William Lustig dresse celui de la ville de New York, asile d’aliénés où la violence, le sexe et le meurtre étaient présents à chaque coin de rue. Cette arène à ciel ouvert et ses ruelles poisseuses étaient le territoire idéal pour y plonger un monstre à visage humain. Probablement le plus dangereux d’entre tous, car capable de se fondre dans la masse.
Du point de vue technique, William Lustig est solidement épaulé par le mythique Tom Savini, qui malgré un budget dérisoire a su concocter de fabuleux effets, notamment le célèbre scalp de la prostituée, filmé de façon frontale, très lentement. Aujourd’hui encore, cette séquence anthologique fait son effet. Même chose avec la tête explosée de Tom Savini à coup de fusil à pompe. Porté par un amour absolu et entier pour le cinéma, plus particulièrement pour le cinéma de genre en prenant Mario Bava et Dario Argento pour références, Maniac n’a eu de cesse de remplir les salles américaines « spécialisées » – le film ayant été classé X – à sa sortie en janvier 1981.
Avec ses quelques milliers de dollars de budget, le film amasse plus de six millions rien que sur le territoire de l’Oncle Sam. Son succès ne s’est jamais démenti depuis, le visuel est connu partout, même par ceux qui ne sont pas forcément amateurs d’épouvante. En 2012, sort un remake réalisé par Franck Khalfoun, produit par Alexandra Aja, avec Elijah Wood…qui se déroule à Los Angeles…mais ceci une autre histoire…
LE COMBO BLU-RAY/DVD
Après une édition ultra-limitée comprenant le CD de bande-originale du film, Le Chat qui fume a remis en vente 1000 exemplaires de Maniac, édition de la mort qui scalpe non vendue en magasin. Disponible depuis la fin septembre 2019 au prix de 30 euros sur le site du Chat, ce combo Blu-ray/DVD de Maniac s’impose définitivement comme l’édition de l’année avec ses nombreuses heures de suppléments, la qualité du master HD, la beauté de son packaging, la gentillesse de Stéphane Bouyer, sa barbe soyeuse et…bref, tout est y beau, tout y bon. Cela nous a pris du temps de tout visionner, de prendre des notes, de rédiger, de relire, de publier, de relire à nouveau, mais cela en valait franchement la peine. Le digipack à trois volet renferme deux DVD et un Blu-ray et se voit glisser dans un fourreau cartonné, reprenant le légendaire visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.
En ce qui concerne les bonus…attention…c’est parti ! :
Le premier commentaire audio (vostf) disponible sur cette édition est réalisé par le cinéaste William Lustig, le responsable des maquillages (et acteur) Tom Savini, Lorenzo Marinelli (montage) et Luke Walter (assistant personnel de Joe Spinell). Durant près d’1h30, les quatre comparses échangent et partagent leurs souvenirs liés à la genèse de Maniac, au tournage, à la sortie du film. Les partis pris et les intentions du metteur en scène sont ici largement abordés, tout comme l’implication de Joe Spinell, comédien, scénariste et producteur de Maniac, dont les recherches et la préparation pour le rôle sont longuement évoquées. Les effets spéciaux sont également analysés de la part de Tom Savini, notamment la création du scalp et la séquence de la tête explosée. Chose amusante, on apprend que Tom Savini lui-même tire le coup de feu dans sa fausse tête remplie de choses ragoûtantes. La musique de Jay Chattaway (William Lustig désirait au départ le groupe de rock progressif italien Goblin), les références (Répulsion de Roman Polanski, Les Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot, les films de Dario Argento), le casting et l’acharnement de quelques groupes féministes qui luttaient pour obtenir l’interdiction de Maniac sont également passés au peigne fin. Un commentaire largement conseillé.
En revanche, le commentaire audio de William Lustig et du producteur Andrew W. Garroni n’est disponible qu’en version originale non sous-titrée et donc réservé qu’aux plus anglophiles.
Déjà présent sur le Blu-ray de Vigilante, Fathi Beddiar déclare tout son amour pour le cinéma de William Lustig, dans sa passionnante présentation intitulée Bill & Joe (29’). Le scénariste se souvient de sa découverte de Maniac en VHS, avec ses trois grands frères, un film qui l’a vraiment traumatisé. Ensuite, Fathi Beddiar en vient plus précisément au film de William Lustig, « un approfondissement thématique de Taxi Driver », qui se déroule à New York alors « asile de fous à ciel ouvert », qui reflète « l’aliénation urbaine et sociale, déjà évoqué dans Cruising de William Friedkin ». L’invité du Chat qui fume évoque également les liens de Maniac avec le cinéma de Dario Argento et de Mario Bava. Il en vient ensuite à Joe Spinell, en dressant un très beau portrait du comédien. Ses films (Le Parrain, Taxi Driver, Rocky, Le Convoi de la peur) sont passés en revue, ainsi que son amitié avec Sylvester Stallone, que Joe Spinell avait pris sous son aile. Enfin, Fathi Beddiar analyse plus précisément les thèmes et les partis pris de Maniac, « non pas un slasher, mais un thriller psychologique teinté d’éléments horrifiques et doublé d’un film sur la solitude et d’un document sur la ville de New York ». On ne saurait être plus précis. Ne manquez pas ce module !
Nous retrouvons d’ailleurs Fathi Beddiar dans le supplément suivant, cette fois centré sur le remake de Maniac (18’30). En effet, en 2010, le scénariste avait été attaché à un projet de remake du classique de William Lustig. « Quelle idiotie ! Quelle bêtise » dit d’ailleurs Fathi Beddiar, même s’il avoue avoir imaginé Gaspar Noé à la mise en scène, Benoît Nuytten à la photographie et Jo Prestia (Irréversible) dans le rôle principal ! Un film finalement annulé en raison de l’apparition d’un scénario écrit par Grégory Levasseur (Haute tension, Mirrors), que produira finalement Alexandre Aja, le tout parrainé par Christophe Gans. « Une horreur ! Avec un Elijah Wood ridicule et risible ! » dit d’ailleurs Fathi Beddiar. Enfin, un remake avorté de Maniac Cop réalisé par Fabrice Du Welz est abordé dans la dernière partie. Aujourd’hui, Maniac Cop serait adapté en série par Nicolas Winding Refn pour le compte HBO.
Maniac Outtakes (19’) : Ce montage est constitué de séquences perdues, retrouvées dans un entrepôt du côté de San Frernando. Il s’agit de scènes coupées, illustrées par les commentaires du réalisateur William Lustig. Des images de tournage dévoilent également l’envers du décor, comme les prises de vue de la scène du scalp.
Retour sur la scène du crime (8’) : Quarante ans après Maniac, William Lustig revient sur les différents lieux de tournage de son film. C’est ici l’occasion d’évoquer la ville de New York à la fin des années 1970 et de parler du grand Joe Spinell lorsqu’il se rend sur la tombe du comédien.
Anna et la Maniac (13’) : La magnifique Caroline Munro revient sur ses débuts au cinéma et sur son premier film américain – Maniac donc – au fil d’une belle interview. Face caméra, la comédienne du Voyage fantastique de Sinbad, L’Espion qui m’aimait et Starcrash : Le Choc des étoiles partage ses impressions sur Maniac, qui lui avait laissé une impression mitigée au premier visionnage. Elle a ensuite revu son jugement, trouve le film très bien réalisé et pense qu’il a su résister à l’épreuve du temps. Elle y évoque aussi sa rencontre avec Joe Spinell (sur le tournage de Starcrash), dont elle garde un merveilleux souvenir, le reste du casting de Maniac et son arrivée sur le projet, au dernier moment, en remplacement de Daria Nicolodi, épouse de Dario Argento.
Le Trafiquant de mort (12’) : Au tour du maquilleur de génie Tom Savini de partager tous ses souvenirs et son travail sur Maniac ! Quelques photos de tournage viennent illustrer ses propos. Les anecdotes s’enchaînent pour notre plus grand plaisir, surtout quand Tom Savini explique qu’il devait souvent freiner Joe Spinell dans ses idées gore, non pas en raison du manque de budget (puisqu’il n’y avait quasiment pas d’argent sur le film), mais parce que le comédien – scénariste – producteur voulait repousser les limites de l’épouvante.
Un solo de flûte couplé à un instrument à cordes, le son délicat d’une clochette et d’un piano ? C’est le thème principal et mythique de Maniac, composé par Jay Chattaway, qui revient point par point sur la création de la bande-originale du film et ses intentions, à savoir comment faire entrer les spectateurs dans la tête du personnage. Jay Chattaway évoque également ses autres collaborations avec William Lustig (12’).
Maniac men (10’30) : Voici le supplément le plus anecdotique de cette édition. Une légendaire urbaine aurait longtemps circulé sur Maniac et du tube pop du même nom figurant dans le film Flashdance. Elle fut alimentée par Joe Spinell, mais aussi par les créateurs de la chanson. Selon eux, le titre aurait été créé pour Maniac, avec des paroles différentes. En mai 2010, William Lustig s’est rendu chez Michael Sembello, auteur-compositeur-interprète de la chanson pour discuter de l’origine de la chanson. Dennis Matkosky, collaborateur de Sembello, les a rejoints. Un bonus amusant et léger, qui se clôt sur une petite démo au piano !
On passe à deux gros morceaux de cette imposante interactivité. Tout d’abord, le module consacré à Joe Spinell (L’histoire de Joe Spinell – 2010 – 49’). Un documentaire illustré par des photos et des archives diverses (Joe Spinell qui regarde les nominations aux Oscars avec Steven Spielberg !), qui rend hommage au comédien à travers moult témoignages de ses amis, proches, collaborateurs, sa sœur et acteurs qui lui ont donné la réplique. Vous en saurez plus sur la passion du cinéma qui animait Joe Spinell depuis sa plus tendre enfance, ainsi que sur ses rôles dans Le Parrain, Taxi Driver, Rocky (sa grande amitié avec Sylvester Stallone est une fois de plus évoquée), Maniac, et bien d’autres. Richard Lynch, William Lustig, Robert Forster, Caroline Munro ont répondu présent. Cette fois encore, le reportage revient sur le tournage de Maniac et sa sortie houleuse marquée par les manifestations des mouvements féministes.
L’autre supplément conséquent est l’émission intégrale Movie Madness (47’) durant laquelle William Lustig répond aux questions des téléspectateurs, qui appellent le présentateur en direct. Réalisé le 18 février 1981 à l’occasion de la sortie de Maniac, qui était déjà bien présent dans les bonnes salles crasseuses de New York, ce show vaut vraiment son pesant avec ses problèmes techniques à répétition (bonjour les larsens), l’animateur qui monopolise la parole et qui n’hésite pas à couper ses interlocuteurs, ainsi que son invité, pour ramener sa science. Bill Lustig doit également subir les mauvaises critiques des téléspectateurs qui déclarent ne pas avoir aimé le film, ou fronce les sourcils quand ils racontent purement et simplement le dénouement de l’intrigue ! Le réalisateur a quand même le temps d’en placer une et parle du cinéma qui l’a inspiré. C’est aussi un document très intéressant dans le sens où on y parle de l’explosion des films d’horreur dans les salles, suite au succès démentiel et international d’Halloween de John Carpenter. On appréciera aussi le conseil donné à Bill Lustig par un intervenant : « Hey Bill, ne fous pas tout en l’air comme Steven Spielberg avec 1941 ! ».
En 2010, William Lustig, le producteur Andrew W. Garroni et la comédienne Sharon Mitchell répondent aux questions des spectateurs après la projection de Maniac, dans le cadre du Grindhouse Film Festival (22’).
Joe Spinell est ensuite au centre de deux documents d’archives. Le premier le montre au Festival de Cannes (44 secondes) où il parle rapidement de Maniac 2 en préparation, tandis que le second reprend sa participation à l’émission The Joe Franklin Show (13’), où il vient faire la promotion de Maniac qui allait sortir au cinéma. L’occasion pour lui d’évoquer ses différents rôles au cinéma et ses inspirations.
Mr Robbie (7’) : Fausse suite du Maniac de William Lustig où Joe Spinell incarne un clown qui tue les parents d’enfants maltraités qui lui ont envoyé des lettres d’appel à l’aide. Le film ne vit jamais le jour suite au décès de l’acteur. Demeurent ces quelques minutes tournées, pensées comme un montage destiné à trouver des financements pour en faire un long métrage, durant lesquelles Joe Spinell s’en prend à un type et lui plonge la tête dans l’eau bouillante !
Un bonus rapide montre Caroline Munro, invitée d’un journal télévisée pour faire la promotion de Maniac (3’). La comédienne a à peine le temps de parler du film, puisque les journalistes ne cessent de la couvrir de louanges.
Les critiques du Sac à vomi (2’) : Derrière ce titre énigmatique, se cache en fait une intervention de la critique de films « intrépide » Katie Kelly, qui pour le compte de l’émission Live at 5 sur la chaîne NBC, a décidé d’attribuer des notes aux « mauvais films », sous forme de « sac à vomi ». En d’autres termes, plus le film sera atroce, plus il se verra récompensé de sacs à vomi ! Maniac sera évidemment le prochain film testé…
Place à Al Goldstein, éditeur du magazine porno américain Screw et célèbre pour ses provocations, qui s’indigne au cours de deux vidéos Midnight Blue (4’ et 2’40) de l’interdiction des films pornographiques sur HBO, alors que la chaîne américaine n’hésite pas à diffuser des films violents et d’horreur particulièrement gore. Très remonté, Al Goldstein n’hésite pas à mutiler sa poupée gonflable et à conseiller à Time Life d’aller se faire foutre !
L’éditeur joint deux reportages de l’émission Newsbeat, produite par BBC News. Ces flashs de 8’30 et de 13’ évoquent la multiplication des films d’épouvante dans les salles de cinéma depuis le triomphe d’Halloween dont la suite était d’ailleurs en tournage au moment de la réalisation de ce reportage. Quelques critiques, certains spectateurs, les réalisateurs William Lustig et Joe Dante prennent la parole sur la violence au cinéma, ainsi que sur la représentation des personnages féminins dans les films d’horreur.
NBC Tomorrow Show (4’) : Un peu dans la continuité des deux précédents suppléments, nous trouvons ici un mini-débat sur les films gore au cinéma et les problèmes avec la censure. Au passage, on apprend que trois chaînes de télévisions avaient refusé de diffuser Pulsions de Brian De Palma en prétextant qu’on y voyait Michael Caine habillé en femme. Le cas Maniac est ensuite abordé, notamment le fait que le Times ait refusé de parler du film de William Lustig. Une décision très contestée de la part de nombreuses célébrités comme William Friedkin et Roy Scheider.
On termine les archives vidéos avec des extraits de journaux télévisés (Chicago, Los Angeles et Philadelphie) ayant pour thèmes les manifestations anti-Maniac où les mouvements féministes essayaient d’empêcher la diffusion du film de William Lustig (8’ au total).
L’interactivité se clôt sur la bande-annonce américaine (hard et soft), le film-annonce international (qui montre quasiment tout le film), le film-annonce allemand (x2), le film-annonce italien, et la bande-annonce française.
Ajoutez à cela 9 spots TV, ainsi que le film proposé en mode VHS (René Chateau !), en version française et en 1.33.
Edition disponible sur le site du Chat qui fume https://lechatquifume.myshopify.com/
L’Image et le son
Exceptionnelle nouvelle restauration 4K réalisée à partir du négatif original. Maniac apparaît dans un superbe master HD au format 1080p. La copie affiche une propreté irréprochable, une stabilité à toutes épreuves, des détails à foison (voir la chambre de Zito) et de très belles couleurs, en particulier le rouge qui n’a jamais été aussi éclatant. Les nombreuses séquences nocturnes sont soignées avec une solide gestion du grain original et des contrastes. Les scènes diurnes sont également lumineuses et le piqué probant. Maniac a été réalisé en 16mm, support fragile et délicat, puis gonflé en 35mm. La texture argentique est parfois plus accentuée sur les scènes sombres, mais les partis-pris sont conformes aux volontés artistiques originales.
En ce qui concerne le son, la version originale est disponible en DTS-HD Master Audio 2.0, 5.1 et même en 7.1. ! Si les puristes se tourneront immédiatement vers la Stéréo, il serait dommage de passer à côté des autres options acoustiques, qui parviennent sans mal à respecter le mixage original, tout en proposant une nouvelle immersion dans la cacophonie new-yorkaise, ses rues bondées, ses klaxons pétaradants et bien d’autres ambiances qui instaurent un véritable confort. D’un côté comme de l’autre, les pistes sont riches, équilibrées, les frontales sont vives, les effets annexes concrets, la musique de Jay Chattaway excellemment restituée et les dialogues solides. La version française au doublage plus que médiocre, fait son travail, sans se forcer, assez platement…