LES FOUS DU STADE réalisé par Claude Zidi, disponible en Edition limitée Blu-ray & DVD le 25 juin 2025 chez Pathé.

Acteurs : Jean-Guy Fechner, Gérard Filippelli, Gérard Rinaldi, Jean Sarrus, Paul Préboist, Martine Kelly, Gérard Croce, Jacques Seiler…

Scénario : Claude Zidi & Jacques Fansten

Photographie : Paul Bonis

Musique : Les Charlots

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

Graveson, un charmant petit village du Midi de la France, avec ses joueurs de pétanque dont l’accent fleure bon la Provence. Jules, l’épicier, et son fils sont chargés d’organiser les festivités marquant le passage de la flamme olympique. Celle-ci est portée par un athlète allemand, très grand, très blond, avec des yeux très bleus, possesseur d’une spectaculaire musculature. Aux abords du village, dans la joie et avec fantaisie, quatre garçons font du « camping sauvage ».

Immédiatement après l’incroyable triomphe des Bidasses en folie, qui avait attiré 7,5 millions de français dans les salles pendant les fêtes de fin d’année, Les Charlots et Claude Zidi remettent le couvert en septembre 1972 avec Les Fous du stade qui lui aussi connaît un bel accueil du public avec 5,7 millions d’entrées. Incontestablement l’un de leurs meilleurs films, Les Charlots continuent avec Les Fous du stade d’être pris en main par l’un de nos meilleurs réalisateurs de comédie, qui se surpasse autant à l’écriture de gags visuels qu’ à leur exécution à l’écran. Aidé au scénario et aux dialogues par Jacques Fansten, avec lequel il avait travaillé sur La Femme infidèle et Que la bête meure de Claude Chabrol, où il officiait alors comme cadreur avant de passer lui-même à la mise en scène, Claude Zidi emmène ses quatre comédiens, Luis Rego ayant quitté le groupe entre-temps, dans quelques aventures rocambolesques, burlesques, souvent proches du cinéma muet qu’il admire depuis son enfance. Les Fous du stade est comme Les Bidasses en folie et plus tard Le Grand bazar, un film BD, où les personnages défient toutes les lois possibles, y compris celle de la gravité, du réalisme. Pas étonnant que cela ait collé entre Les Charlots et Claude Zidi sur le tournage de La Grande Java, où les comédiens n’ont jamais pu s’entendre avec Philippe Clair, car le cinéaste et ses trublions ont ce truc hors-sol en commun, qui a grande participé à proposer un divertissement quasiment-inclassable, unique et finalement ultra-populaire, qui a fait rire petits et grands du monde entier (le film a été un hit planétaire, faisant même plus de cinquante millions d’entrées en Inde) et qui continue encore aujourd’hui à faire de nouveaux adeptes. Un chef d’oeuvre bien de chez nous. Merci Monsieur Zidi.

Les Charlots sont en vacances dans un petit coin de Provence à Graveson, et les vacances ne manquent pas d’entrain : les entrées à cyclomoteur au village voisin bien remarquées, une vache qui ne cesse de faire ses petits besoins dans la tente, et un chien qui ne cherche qu’à manger le jambon suspendu. Mais quand Lucien le fils de Jules l’épicier du village a un accident pendant les préparatifs pour l’arrivée de la flamme olympique, Jules demande de l’aide aux Charlots. Délice, la fille de l’épicier qui est aimée par Gérard, va tomber amoureuse d’un beau sportif. Perdant peu à peu ses chances avec elle, Gérard fera une tentative de suicide bien sûr vouée à l’échec. Alors les Charlots montent en ville pour retrouver Délice et assister aux JO de Paris. Mais collectionnant les gaffes auprès des sportifs musclés qui ne vont pas tarder à leur en vouloir, ils volent des vélos aux coureurs de l’équipe de France. Or ils remporteront la course et se feront engager par le directeur de cette équipe. Multipliant les médailles d’or dans toutes les épreuves, il ne leur reste plus qu’à accomplir le marathon.

Gérard Rinaldi, Gérard Filippelli, Jean Sarrus, aujourd’hui tous les trois disparus, et Jean-Guy Fechner se surpassent dans Les Fous du stade, le rôle du séducteur étant une fois de plus attribué au premier. L’objet de son affection est par ailleurs incarné par le Délice-ieuse Martine Kelly, révélée six ans auparavant dans Les Grandes Vacances de Jean Girault, revue après dans Hibernatus d’Édouard Molinaro. Claude Zidi fait de nouveau appel à l’excellent Jacques Seiler, éternel sergent Bellec, qui fait ici une petite apparition dans le rôle de l’entraîneur de l’Équipe Nationale, Paul Préboist interprète Jules Lafougasse, l’épicier du village qui voit sa fille prendre la poudre d’escampette avec un jeune sportif, tandis que l’indispensable Gérard Croce, déjà présent dans Les Bidasses en folie, mais aussi dans Les Charlots font l’Espagne de Jean Girault, campe le fils dévoué à son père et parcourt les alentours sur son vélo pour vendre quelques tubes de colle. Quelques amis (Antoine, avec lequel Les Charlots avaient démarré, Aimable à l’accordéon vient jouer Paulette, la reine des paupiettes) viennent aussi faire quelques caméos sympathiques.

Suite ininterrompue de gags, de trouvailles, de jeux de mots, de poursuites, le tout se déroulant dans une bonne humeur contagieuse et sous un beau soleil d’été photographié par Paul Bonis (Les Sous-Doués passent le bac, Les Sous-Doués en vacances, Le Grand bazar, Cléo de 5 à 7), Les Fous du stade est sans doute l’un des films les plus fous de Maître Zidi, qui tournera encore à deux reprises avec Les Charlots, Le Grand bazar en 1973 et Les Bidasses s’en vont en guerre en décembre 1974, avant d’accéder aux budgets colossaux et aux plus grandes stars du moment.

LE BLU-RAY

Jusqu’en 2018, Les Fous du stade était inédit en DVD en France. De plus, le film de Claude Zidi était alors présenté uniquement en coffret par TF1 Studio aux côtés des Charlots font l’Espagne, Les Charlots en délire et Les Charlots contre Dracula. Avant cela, les cinglés possédaient le DVD tchèque, qui contenait tout de même la langue française. Pathé récupère les droits du film et le propose désormais dans un sublime écrin Blu-ray + DVD. Les deux disques reposent dans un boîtier Digipack à deux volets, typique de la collection Pathé Présente – Version restaurée. Fourreau cartonné élégant et qui saura taper dans l’oeil des fans des Charlots. Le menu principal est animé et musical.

Un seul supplément au programme, une présentation des Fous du stade par Vincent Chapeau (23’). Le journaliste à Première Classique et auteur de Claude Zidi, en toute discrétion (auquel on avait préféré Le Cinéma de Claude Zidi par Thibault Decoster sur le même sujet), replace le film dans la carrière des Charlots et du réalisateur. Si comme nous vous vous y connaissez tant sur Les Charlots que sur le cinéaste, les propos tenus ici ne vous apporteront guère d’éléments nouveaux. Toutefois, les autres y trouveront leur compte, sur la genèse des Fous du stade, les conditions et les lieux de tournage, mais aussi et surtout sur le succès mondial du film. Bonus dédié à la mémoire de Jean Sarrus.

L’Image et le son

Restauration complète et en 4K, réalisée à partir des éléments originaux, pour Les Fous du stade. Un lifting digne de celui des Bidasses en folie et du Grand bazar, récemment édités en HD chez Studiocanal, sans oublier le Blu-ray de La Grande java dispo chez Cinéfeel. On n’a jamais autant parlé des Charlots ! Une restauration étincelante, des contrastes d’une densité remarquable, une copie très propre et lumineuse. Les détails étonnent par leur précision, les gros plans impressionnent, les couleurs bigarrées retrouvent un éclat inespéré, le relief des séquences diurnes est inédit et le piqué demeure acéré. La texture argentique est elle aussi préservée et solidement gérée. Un lifting impressionnant !

Ce mixage DTS-HD Master Audio Mono est de fort bon acabit et instaure un confort acoustique probant et solide. Les dialogues sont délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise et les silences sont denses. Présence de sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

Crédits images : © Pathé / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr