Test Blu-ray / Le Flic de Belleville, réalisé par Rachid Bouchareb

LE FLIC DE BELLEVILLE réalisé par Rachid Bouchareb, disponible en DVD et Blu-ray le 18 février 2018 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Omar Sy, Luis Guzmán, Biyouna, Diem Nguyen, Issaka Sawadogo, Eriq Ebouaney, Maïmouna Gueye, Julie Ferrier, Franck Gastambide…

Scénario : Rachid Bouchareb, Larry Gross, Marion Doussot

Photographie : Alain Duplantier

Musique : Éric Neveux

Durée : 1h51

Date de sortie initiale : 2018

LE FILM

Baaba est flic à Belleville, quartier qu’il n’a jamais quitté, au grand désespoir de sa copine qui le tanne pour enfin vivre avec lui, ailleurs, et loin de sa mère. Un soir, Roland, son ami d’enfance, est assassiné sous ses yeux. Baaba prend sa place d’Officier de liaison auprès du Consulat de France à Miami, afin de retrouver son assassin. En Floride, flanqué de sa mère plus qu’envahissante, il est pris en main par Ricardo, un flic local toujours mal luné. Contraint de faire équipe, le duo explosif mène l’enquête…

Etrange idée de la part de Rachid Bouchareb d’avoir voulu s’inspirer du buddy-movie américain à l’ancienne pour son dernier film, Le Flic de Belleville, un temps envisagé avec Jamel Debbouze et Queen Latifah. En effet, nous n’imaginions pas le réalisateur de Little Senegal (2001), Indigènes (2006), Hors-la-loi (2010), du superbe téléfilm Just Like a woman (2012) et également producteur de Bruno Dumont (La Vie de Jésus, L’Humanité, Flandres et Camille Claudel 1915) s’aventurer sur le terrain de la comédie policière à gros budget. Le titre fait évidemment référence à la trilogie du Flic de Beverly Hills et cette production, entièrement montée sur le nom d’Omar Sy, essaye de proposer un spectacle plus ambitieux que la moyenne, toutes proportions gardées. Conspué par la critique à sa sortie, certains ont même parlé d’accident industriel, Le Flic de Belleville, pensé comme le troisième volet d’une trilogie américaine après Just Like a Woman et La Voie de l’ennemi, n’est certainement pas honteux et malgré ses points faibles (un gros manque de rythme entre autres) reste un divertissement plus qu’honnête et dépaysant dans lequel Omar Sy est parfaitement à sa place.

Originaire du quartier de Belleville, Sebastian Bouchard, dit « Baaba », est devenu officier de police. Il est bien décidé à rester dans son quartier, au grand désespoir de sa copine souhaitant aller vivre ailleurs. Baaba a du mal à s’éloigner de sa mère, légèrement envahissante. Un soir dans un restaurant, Roland, son ami d’enfance, est assassiné sous ses yeux. Roland était officier de liaison du Consulat général de France à Miami et était de passage à Paris pour une enquête sur un trafic de stupéfiants. Baaba décide alors de se rendre en Floride, en emmenant avec lui sa mère, qu’il n’arrive toujours pas à laisser seule. À Miami, il est encadré par un flic local blasé et irascible, Ricardo Garcia. Les deux hommes vont alors être forcés de travailler ensemble malgré tout ce qui les sépare.

Le scénario, coécrit avec Larry Gross (48 heures, 48 heures de plus), est prétexte pour faire un parallèle entre Omar Sy et Eddie Murphy, y compris sur l’affiche d’exploitation, tout en faisant un clin d’oeil à 2 flics à Miami et L’Arme fatale. De ce point de vue-là, le comédien s’éclate dans ce rôle et se révèle autant à l’aise dans les scènes de comédie que dans les séquences d’action flingue à la main, tout comme dans les rues crasseuses de Belleville et sur les boulevards ensoleillés de Miami. Depuis son César du meilleur acteur pour Intouchables, Omar Sy a su profiter de quelques opportunités à Hollywood (X-Men : Days of Future Past de Bryan Singer, Inferno de Ron Howard, Jurassic World de Colin Trevorrow) même s’il s’agissait plus d’une participation, tout en confortant sa place au box-office en France avec De l’autre côté du périph de David Charhon, Samba d’Eric Toledano et Olivier Nakache, Chocolat de Roschdy Zem et Demain tout commence d’Hugo Gélin, qui ont tous été de gros cartons qui se sont d’ailleurs bien exportés. En revanche, Knock de Lorraine Lévy s’est soldé par un échec cuisant. Avec près de 650.000 entrées, Le Flic de Belleville n’est pas LE bide entendu ici et là, mais cela n’a pas suffi à rembourser les 15 millions d’euros de budget. Pourtant, une fois n’est pas coutume dans la comédie française, l’argent se voit à l’écran.

Rachid Bouchareb soigne sa mise en scène avec un très beau cadre et la photographie du chef opérateur Alain Duplantier (À bout portant) est belle, lumineuse et très élégante. Maintenant il est vrai que l’histoire n’a absolument rien de transcendant et que l’intérêt s’essouffle rapidement. Omar Sy assure le show et le film ne vaut que pour lui, ainsi que pour sa confrontation avec Luis Guzmán (déjà présent au générique de La Voie de l’ennemi), éternel second rôle du cinéma hollywoodien, vu chez Ridley Scott, Sidney Lumet, Anthony Minghella, Brian De Palma, Paul Thomas Anderson et Steven Soderbergh. Un C.V. impressionnant pour le comédien portoricain emblématique de la rubrique « On ne sait jamais comment il s’appelle ».

Balançant ses vannes en français et en anglais, menant son enquête, tout en s’engueulant avec sa nana (la ravissante Diem Nguyen) et subir les railleries de sa vieille maman (Biyouna), Omar Sy traverse tranquillement Le Flic de Belleville, sans se forcer, dans une série B honnête et sympathique.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray du Flic de Belleville, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé, lumineux et musical.

En plus d’un lot de bandes-annonces, l’éditeur joint un (très mauvais) making of (23’). Mollement réalisé, mal monté, ce documentaire se contente de compiler les interventions du casting et les images de tournage dans le quartier de Belleville à Paris. Le son est très étouffé, les propos sont sans intérêt, uniquement dithyrambiques et promotionnels. Aucune image de plateau à Miami et Luis Guzmán n’est même pas évoqué.

L’Image et le son

C’est superbe. Les couleurs sont resplendissantes, les contrastes riches et remarquables, le piqué aiguisé, les détails légion aux quatre coins du cadre large. La profondeur de champ est exceptionnelle, tout comme la luminosité des séquences tournées à Miami. La HD permet de se rendre compte de la richesse insoupçonnée de la photographie.

La version originale mixe le français et l’anglais, tout en respectant la musicalité des langues et donc la confrontation entre les deux personnages principaux sur le sol américain. Privilégiez donc cette option, plutôt que la version 100 % française, même si les deux pistes se valent du point de vue dynamique, avec des effets latéraux percutants, des basses frappantes (surtout sur la scène du DJ et les séquences agitées), des ambiances naturelles et des voix bien plantées sur la centrale. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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