Test Blu-ray / La Course à l’échalote, réalisé par Claude Zidi

LA COURSE À L’ÉCHALOTE réalisé par Claude Zidi, disponible en Edition limitée Blu-ray & DVD le 25 juin 2025 chez Pathé.

Acteurs : Pierre Richard, Jane Birkin, Michel Aumont, Marc Doelnitz, Amadeus August, Henri Déus, Luis Rego, Catherine Allégret…

Scénario : Michel Fabre, Jean-Luc Voulfow & Claude Zidi

Photographie : Henri Decaë

Musique : Vladimir Cosma

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Pierre Vidal, cadre dans une banque, doit remplacer le directeur temporairement. Alors que les responsabilités lui montent à la tête et que sa jalousie envers sa fiancée, Janet, devient maladive, il se fait dérober une mallette appartenant à un gros client. Pierre se lance, avec sa fiancée, à la poursuite des voleurs.

La Moutarde me monte au nez ayant conforté Claude Zidi, non seulement au box office avec 3,7 millions d’entrées en France et près de 27 millions rien qu’en U.R.S.S., ainsi que dans son désir de s’émanciper des Charlots, quand bien même il vient de s’associer une dernière fois avec eux pour Les Bidasses s’en vont en guerre, le réalisateur multiplie les projets et souhaite retrouver le tandem Pierre Richard-Jane Birkin. L’équipe s’étant on ne peut mieux entendue sur leur première association se retrouve donc quelques mois plus tard pour La Course à l’échalote, qui dispose d’un budget plus conséquent, ce qui permet quelques prises de vues en Angleterre. Claude Zidi invite le spectateur à une délirante vadrouille entre Paris et Brighton. Le couple vedette fait des étincelles et leur complicité apparaît comme l’une des plus réussies du cinéma français des années 1970. Le réalisateur signe une comédie raffinée, enchaîne les quiproquos, les gags burlesques (Pierre Richard est ici un véritable personnage de cartoon), le vaudeville, avec un sens indéniable de l’inventivité au service du rire. Un film haut en couleur, une comédie extrêmement soignée pour le plus grand bonheur de tous, à voir et à revoir.

Jeune et dynamique fondé de pouvoir de la 20th Century Bank, Pierre Vidal épie régulièrement avec ses jumelles sa compagne Janet, qui travaille dans un salon de coiffure de l’autre côté de la rue. Celle-ci, lassée de la monotonie de sa relation avec Pierre, envisage de le quitter. Pierre accompagne jusqu’à la salle des coffres un certain M. de Rovère, venu déposer l’acte de cession des parts d’une société organisatrice de spectacles. Ne souhaitant pas apparaître comme le propriétaire officiel de cette société, il a acheté les parts au nom d’un acheteur tiers, qui lui a signé en contrepartie des cessions de parts en blanc, qui lui permettront le jour venu de reprendre le contrôle de la société. Ces documents font l’objet de convoitises de la part de certains membres de la troupe qui ne voulaient pas vendre la société. Pierre est chargé de remplacer son directeur d’agence, parti en vacances pendant une semaine. Plus nerveux que jamais sous le poids de cette écrasante responsabilité, ses maladresses diverses attirent la suspicion d’un commissaire de police. Ce dernier relève que la banque a été cambriolée un an auparavant et soupçonne une complicité interne au sein de l’institution. Le dernier jour de sa semaine d’intérim, Pierre assiste impuissant au vol de la précieuse mallette de M. de Rovère. Soucieux de ne pas nuire à la réputation de sa banque, il décide de mener l’enquête lui-même sans prévenir la police. Il annule son week-end avec Janet, ce qui déclenche la curiosité de celle-ci. Le voleur a abandonné son imperméable dans lequel se trouve une invitation pour un voyage à bord d’un train festif transportant une troupe de music-hall de Paris à Brighton en Angleterre. Pierre se rend à bord du train, poursuivi par Janet, qui pense qu’il la trompe, et par le commissaire de police. À bord du train, il retrouve les malfrats…

S’il a étonnamment moins fonctionné dans nos contrées que La Moutarde me monte au nez, La Course à l’échalote (3 millions de spectateurs, près de trente millions en Union Soviétique), demeure l’un des films les plus diffusés à la télévision et s’avère plus réussi que son prédécesseur. Claude Zidi bénéficie cette fois encore du cadre large et surtout de l’oeil aiguisé du grand chef opérateur Henri Decaë (La Moutarde me monte au nez, Les Aventures de Rabbi Jacob, Le Cercle rouge, Le Samouraï, La Tulipe Noire, Plein soleil…), raison pour laquelle La Course à l’échalote a de la gueule, une élégance que l’on oublie souvent de mentionner quand on l’évoque. De son côté, Vladimir Cosma signe à nouveau une partition entraînante, un petit bijou qui reste définitivement dans les mémoires. Chose amusante, et qu’il refera à plusieurs reprises au cours de son illustre carrière, le compositeur reprendra un thème du film (celui entendu lors de l’incendie), pour la séquence du requin dans Les Sous-Doués en vacances, pour celle du crash de l’avion sur le porte-avions dans Banzaï et même dans Astérix et la Surprise de César.

Les seconds rôles sont comme d’habitude soignés par Maître Zidi, qui retrouve l’ex-Charlot Luis Rego et dirige pour la première fois le grand Michel Aumont. Les moyens mis en œuvre permettent au cinéaste de voir plus grand en matière de trucages, le plus impressionnant étant celui qui clôt l’impressionnante séquence de la maison en feu, après quoi Pierre et Janet se retrouvent suspendus à la baignoire plantée au sommet d’une canalisation, qui surplombe la demeure réduite en cendres.

Durant le premier acte, Claude Zidi situe essentiellement l’action dans la banque où Pierre officie, décor qui permet au comédien de laisser libre cours à sa fantaisie aussi unique qu’habituelle, rebondissant tel un Zébulon, le pied coincé dans les toilettes, tout en espionnant sa divine compagne. Le reste est une immense course-poursuite lancée sur les rails et sur mer, menée sans aucun temps mort. Claude Zidi a toujours été un sale gosse, celui que l’on a rêvé d’être, sans jamais oser, raison pour laquelle il n’hésitait pas à s’entourer de saltimbanques pour lesquels il avait une immense affection.

Metteur en scène inspiré par le burlesque américain, ce qui ne pouvait qu’attirer Pierre Richard étant lui-même passionné par Chaplin, Buster Keaton et (plus jeune et moins célèbre chez nous) Danny Kaye, Claude Zidi offre à ses acteurs un écrin au sein duquel il ne cesse de les faire briller, de les mettre en valeur.

LE BLU-RAY

Alléluia ! Il est là ! Il est de retour ! Il a ressuscité ! La Course à l’échalote est ENFIN présenté en DVD, mai aussi en Haute-Définition !!! C’est peu dire que ce grand classique de la comédie française était attendue…depuis toujours en fait…après une sortie discrète en édition Standard chez les marchands de journaux, dans une collection Pierre Richard, qui se revendait à près de 200 euros sur internet ! Pathé fait les choses en grand et propose le film de Claude Zidi en Combo Blu-ray + DVD, dans son anthologie Pathé présente – Version restaurée. Fourreau cartonné reprenant le célèbre visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

En plus de la bande-annonce d’époque, composée parfois de prises alternatives, l’éditeur joint deux entretiens croisés, celui de Baptiste Vignol (journaliste chez Schnock et auteur de Jane Birkin (chez Grund)) et celui de Vincent Chapeau (journaliste à Première Classique et auteur de Claude Zidi, en toute discrétion). Durant un peu plus d’une demi-heure, on fait l’aller-retour entre les deux intervenants, le premier étant spécialisé dans la carrière de Jane Birkin et donc replaçant La Course à l’échalote, non seulement dans sa filmographie (qui comportait déjà une vingtaine de rôles), mais aussi dans sa vie personnelle (ou comment Gainsbourg commençait à devenir jaloux du succès grandissant de sa muse), le second se focalisant sur la genèse, la production et la sortie du film de Claude Zidi.

L’Image et le son

La Course à l’échalote a été restauré 4K à partir des éléments originaux. Des plans flous demeurent, mais ne semblent pas liés au lifting numérique et paraissent bien d’époque. Superbe Blu-ray tout de même (Encodage MPEG 4 / AVC – Format du film respecté 2.35, 1080p) qui respecte les volontés artistiques originales dont le grain original, tout en tirant intelligemment profit de l’élévation HD. La clarté est fort appréciable, notamment sur toutes les séquences en extérieur, la propreté du master est irréprochable, ainsi que la stabilité, le relief, la gestion des couleurs, contrastes et le piqué qui demeure souvent agréable. Les séquences sombres et nocturnes sont également excellemment conduites avec des noirs denses.

La piste DTS-HD Master Audio 2.0 s’en sort bien, avec un bon équilibre entre les dialogues, les effets annexes et la splendide partition de Vladimir Cosma, qui passe en boucle pendant la rédaction de cet article. En revanche, nous noterons l’absence de sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants…

Crédits images : © Pathé / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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