Test Blu-ray / Jack Reacher : Never Go Back, réalisé par Edward Zwick

JACK REACHER : NEVER GO BACK réalisé par Edward Zwick, disponible en DVD et Blu-ray le 28 février 2017 chez Paramount Pictures

Acteurs : Tom Cruise, Cobie Smulders, Robert Knepper, Aldis Hodge, Danika Yarosh, Holt McCallany

Scénario : Richard Wenk, Edward Zwick, Marshall Herskovitz d’après le roman Jack Reacher : Never go back (Retour interdit) de Lee Child

Photographie : Oliver Wood

Musique : Henry Jackman

Durée : 1h58

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Quatre ans après avoir déjoué les plans criminels d’un gang, l’ancien policier militaire Jack Reacher se rend au siège de son ancienne unité militaire en Virginie pour y rencontrer son contact au sein de l’armée, le major Susan Turner. Mais il apprend très vite que celle-ci vient d’être arrêtée pour espionnage. Accusé lui-même d’avoir commis un homicide, Reacher se retrouve bientôt confronté à une sombre affaire de conspiration gouvernementale. Devenu un fugitif aux yeux de l’armée, de la police et du FBI, il décide de tout risquer pour secourir Turner et découvre un secret sur son propre passé…

Sorti en 2012, Jack Reacher réalisé par Christopher McQuarrie demeure l’un des meilleurs films avec Tom Cruise sorti depuis 15 ans. Tourné pour un budget de 60 millions de dollars, le film en rapporte 80 sur le sol américain et près de 140 millions dans le reste du monde. Envisagé comme le premier opus d’une nouvelle franchise, la Paramount reste cependant indécise quant au feu vert à donner pour un second volet, compte tenu des recettes US jugées décevantes. Il a fallu que la star elle-même fasse le forcing pour que Jack Reacher – Never Go Back soit enfin mis en chantier. Si Christopher McQuarrie, alors à la tête du cinquième et formidable épisode de Mission Impossible, n’a pas rempilé derrière la caméra, il reste cependant coproducteur. Pour le remplacer, Tom Cruise, également producteur, engage le cinéaste Edward Zwick, avec lequel il avait déjà tourné Le Dernier Samouraï en 2003.

Dans cette suite au budget confortable de 96 millions de dollars, Jack Reacher est prêt à tout pour obtenir justice. Susan Turner, qui dirige son ancienne unité, est arrêtée pour trahison : Jack Reacher ne reculera devant rien pour prouver l’innocence de la jeune femme. Ensemble, ils sont décidés à faire éclater la vérité sur ce complot d’État. Autant dire les choses d’emblée, tout ce qui faisait le charme et la grande réussite de Jack Reacher premier du nom a ici totalement disparu et Jack Reacher – Never Go Back s’avère un des pires films portés par la star Tom Cruise. Agé de 54 ans, le comédien qui parvient à se maintenir au box-office grâce à la franchise Mission Impossible, ne se ménage pourtant pas dans ce film d’action brutal et souhaite prouver qu’il en a encore sous le capot. Le problème de Jack Reacher – Never Go Back c’est avant tout son réalisateur. Edward Zwick n’a jamais brillé par sa délicatesse et sa mise en scène à la truelle a toujours fait de lui un honnête « maker » plutôt qu’un « filmmaker » . Légendes d’automne, Couvre-feu, Blood Diamond sont certes efficaces, mais manquent singulièrement de rigueur, d’âme et de finesse. Si Jack Reacher possédait un ton vintage, avec notamment une exceptionnelle course-poursuite qui faisait pensait à celle de Bullitt, Jack Reacher – Never Go Back, adaptation du 18e roman des aventures du héros créé par Lee Child, s’apparente plutôt à un ersatz de Taken, mettant en scène une star quinquagénaire bad-ass plongée dans un thriller tout ce qu’il y a de plus basique.

Tom Cruise est donc de retour dans la peau du célèbre ancien major de la police militaire de l’armée des États-Unis. Les présentations ayant été faites dans le premier film, cette fois l’histoire se focalise sur les scènes d’action, tandis que le héros doit protéger une ado, sa fille présumée (insupportable Danika Yarosh) et surtout une femme major, interprétée par la divine Cobie Smulders. Jack Reacher – Never Go Back se regarde en mode automatique. Les scènes s’enchaînent à la va-comme-je-te-pousse après un bon prologue. Tom Cruise et Cobie Smulders passent tout le film à courir, poursuivis par un drone qui fait office de caméra. Le récit s’embourbe dans un trafic d’armes jamais intéressant, tandis que Tom Cruise distribue les coups de poing et les coups de pied jusqu’au final particulièrement grotesque et déjà-vu (dans Spectre notamment) sur les toits de la Nouvelle-Orléans où la star affronte Patrick Heusinger, acteur vu dans la série Gossip Girl.

Ce n’est pas que le film soit déplaisant en tant que « divertissement », c’est juste qu’il manque de classe et d’intérêt pour se démarquer du tout-venant. Si Cobie Smulders est impeccable et si Tom Cruise fait évidemment le boulot en accentuant le côté misanthrope, expéditif, froid et taciturne de son personnage, le film déçoit évidemment par son intrigue passe-partout et sa mise en scène fonctionnelle, surtout après les bases du western urbain et âpre posées précédemment par Christopher McQuarrie avec une virtuosité rétro et sophistiquée. Une honnête série B, sans plus, mécanique, longue, aussi médiocre que le dernier lifting de la star.

A sa sortie Jack Reacher – Never Go Back a remporté 160 millions de dollars. Des recettes qui ne sauraient satisfaire la Paramount. Le retour de Reacher dans un épisode 3 semble cette fois bel et bien compromis. Peu importe, car si nous accueillons à bras ouverts le prochain Mission Impossible avec Christopher McQuarrie à nouveau aux manettes, il serait temps que Tom Cruise délaisse quelque peu le cinéma d’action pour revenir à de véritables prestations.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Jack Reacher – Never Go Back, disponible chez Paramount Pictures, a été réalisé à partir d’un check-disc. La jaquette reprend le visuel de l’affiche française du film. Le menu principal est quant à lui fixe et musical.

Les allergiques à Tom Cruise risquent de grincer des dents une fois de plus, puisque dans chacun des suppléments présents sur cette édition, le comédien s’adresse face caméra sur ce qui l’a poussé à vouloir mettre en chantier cette suite au film de Christopher McQuarrie. Tom Cruise est partout, Tom Cruise est Dieu, ce que ses collaborateurs ne manquent pas de rappeler.

Paramount livre six modules consacrés au tournage de Jack Reacher – Never Go Back. Le Retour de Jack Reacher (12’), Une famille inattendue (15’), Sans répit : sur le tournage en Louisiane (26’), Accomplis ta vengeance : combat à mort (13’), Pas de pitié : combat sur le toit (8’) et Reacher dans l’objectif : avec Tom Cruise et David James (9’). Soit plus d’1h20 de suppléments à se mettre sous la dent. Les producteurs, comédiens, scénaristes, l’auteur Lee Child, le réalisateur et bien d’autres reviennent sur chaque aspect de cette superproduction. Le personnage de Jack Reacher, sa psychologie, comment Tom Cruise a voulu le faire évoluer, mais aussi l’adaptation du roman, la mise en place des scènes d’action, le casting, les répétitions, les prises de vues en Louisiane, les décors, le tout largement illustré par des images du tournage avec Tom Cruise exécutant lui-même les cascades en voiture, tout y est montré, abordé, souligné avec efficacité.

Le dernier supplément est plus posé et donne la parole au photographe de plateau David James, fidèle complice de Tom Cruise, qui accompagne la star sur tous ses films pour capturer des instantanés de tournage. On lui doit également le cliché ahurissant de Tom Cruise, confortablement assis (pieds nus et sans aucune sécurité) à la pointe du Burj Khalifa de Dubaï (829 m de haut) pour la promotion de Mission Impossible : Ghost Protocol. Tom Cruise n’est pas humain, donc ça va.

L’Image et le son

Comme d’habitude, l’éditeur Paramount Pictures soigne son master HD qui se révèle exemplaire. Les contrastes sont d’une densité jamais démentie. La clarté demeure frappante, le piqué est affûté, les gros plans détaillés, les contrastes denses et la colorimétrie reste chatoyante. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large et la copie restitue les partis pris esthétiques, des décors aux costumes. Ce Blu-ray offre de formidables conditions pour profiter de la belle patine de la photographie 35mm signée Oliver Wood, chef-opérateur talentueux de Volte/face, U-571 et les trois premiers Jason Bourne. Un apport HD évidemment indispensable, on en prend plein les yeux, y compris sur les scènes nocturnes qui composent les 3/4 du film !

La version française doit se contenter d’une piste Dolby Digital 5.1 et c’est bien dommage car l’environnement acoustique est tout aussi soigné que la photographie. Heureusement, la version originale jouit d’un écrin Dolby Atmos 7.1 (compatible 7.1 Dolby TrueHD) particulièrement enivrant, immersif et riche. La balance frontale rivalise d’effets et d’énergie avec les latérales, le caisson de basses intervient souvent et à bon escient, tandis que les dialogues demeurent toujours ardents sur la centrale. La précision est de mise tout du long. Toutes les séquences en extérieur s’accompagnent automatiquement d’ambiances naturelles. La bande-son, constamment spatialisée, est superbe.

Crédits images : © Paramount Pictures / Captures du Blu-ray :  Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.