GREENLAND – LE DERNIER REFUGE (Greenland) réalisé par Ric Roman Waugh, disponible en DVD et Blu-ray le 5 décembre 2020 chez Metropolitan Films.
Acteurs : Gerard Butler, Morena Baccarin, Roger Dale Floyd, Scott Glenn, Randal Gonzalez, Rick Pasqualone, Nicola Lambo, Alan Pietruszewski…
Scénario : Chris Sparling
Photographie : Dana Gonzales
Musique : David Buckley
Durée : 2h
Date de sortie initiale : 2020
LE FILM
Une comète est sur le point de s’écraser sur la Terre et de provoquer un cataclysme sans précédent. John Garrity décide de se lancer dans un périlleux voyage avec son ex-épouse Allison et leur fils Nathan pour rejoindre le dernier refuge sur Terre à l’abri du désastre. Alors que l’urgence devient absolue et que les catastrophes s’enchaînent de façon effrénée, les Garrity vont être témoin du meilleur comme du pire de la part d’une humanité paniquée au milieu de ce chaos.
Au départ, Greenland – Le dernier refuge devait se faire avec Chris Evans, sous la direction de Neill Blomkamp. Puis, changement de dernière minute, ce sera finalement Gerard Butler qui tiendra l’affiche de ce blockbuster – qui sera d’ailleurs le seul de l’été 2020 – avec Ric Roman Waugh aux manettes. Ancien cascadeur très convoité à Hollywood (Tango & Cash, Jours de tonnerre, Hook, Last Action Hero, Le Dernier des Mohicans), ce dernier passe derrière la caméra au début des années 2000 et se fait remarquer en 2013 avec son film Infiltré – Snitch avec Dwayne – The Rock – Johnson. Alors qu’ils venaient de collaborer sur La Chute du Président – Angel Has Fallen, Gerard Butler et Ric Roman Waugh remettent le couvert avec Greenland – Le Dernier refuge. Comme pour le troisième volet de la franchise « La Chute de… » (le meilleur d’ailleurs), le metteur en scène livre un film qui invite un peu plus à la réflexion que la plupart des grosses machines du même acabit. La bande-annonce qui misait tout ou presque sur les scènes de destructions massives est bien trompeuse, car même si Greenland possède évidemment quelques séquences impressionnantes où les chutes de météorites provenant d’une comète s’abattent sur la Terre, le film mise avant tout sur l’émotion et un réalisme prenant du début à la fin. N’y allons pas par quatre chemins, Greenland – Le Dernier refuge est LE blockbuster de l’année 2020, dans lequel Gerard Butler livre une très belle performance et trouve incontestablement ici l’un de ses plus beaux rôles, aux côtés de la superbe Morena Baccarin.
John Garretty est un ingénieur en bâtiment d’Atlanta qui a des problèmes de couple avec son épouse Allison. Tous deux tentent de cacher la situation à leur fils diabétique Nathan, qui veut voir le passage de Clarke, une comète interstellaire composée de milliers de fragments et qui va s’approcher d’extrêmement près de la Terre. Cependant, il s’avère que la comète Clarke est sur une trajectoire de collision terrestre quand un de ses fragments principaux réduit la ville de Tampa en cendres, et l’onde de choc est ressentie à des milliers de kilomètres de là. Le pire reste à venir : les principaux fragments vont détruire 75 % de la Terre dans les 48 heures. John apprend qu’il a été sélectionné pour rejoindre un abri d’urgence, mais à la base militaire d’où il doit partir, il est séparé de sa famille quand son fils est refusé en raison de son diabète. Commence une lutte pour survivre et se retrouver au milieu de l’effondrement de la civilisation, avant de partir pour le dernier refuge de l’humanité: le Groenland.
En toute honnêteté, on ne misait pas un kopeck sur Greenland – Le Dernier refuge. Certes, on se disait qu’on passerait sûrement un bon moment, mais pas plus. La surprise est donc de taille et l’on se prend très vite à être cueilli là où on l’attendait le moins. Écrit par Chris Sparling, scénariste de l’immense Buried (2010) de Rodrigo Cortés, mais aussi du calamiteux Nos souvenirs (2015) de Gus Van Sant et réalisateur malheureux du Projet Atticus (2015), le film de Ric Roman Waugh est pour ainsi dire plus proche de Deep Impact (1998) de Mimi Leder que d’Armageddon (1998) de Michael Bay, y compris au niveau de son budget (modeste de 44 millions de dollars), puisque Greenland privilégie les rapports entre les protagonistes et leur psychologie, au « détriment » du grand spectacle pyrotechnique ou d’images de synthèse, qui sont comme on le disait quand même présents.
Le metteur en scène se place à hauteur d’homme et comme témoin des événements, aux côtés d’un couple en crise (Gerard Butler et Morena Baccarin) et de leur fils Nathan (très prometteur Roger Dale Floyd, déjà aperçu dans l’excellent Doctor Sleep de Mike Flanagan). Après une exposition intéressante et originale des personnages, le film bascule au moment d’un coup de téléphone inattendu qui indique à John qu’il a été « sélectionné » pour être mis à l’abri lui et sa famille, dans un endroit tenu top secret, avant que l’Apocalypse ne raye les trois-quarts de la planète. S’ensuit la jalousie ou le désespoir de leurs voisins, qui conduit à une violence inévitable, comme par exemple une mère qui insiste pour que la famille Garrity emmène sa fille avec eux. John est obligé de refuser (le message laissé par le gouvernement a été clair sur ce point) et part avec Allison et Nathan vers l’aéroport où doivent être embarqués les « élus ». Greenland – Le Dernier refuge enchaîne ensuite les gros et longs morceaux de bravoure. La séquence de l’aéroport justement est un bloc à part entière et c’est à ce moment-là que l’on se retrouve plongés dans l’histoire, quasiment en temps réel, dans une totale immersion.
Après le départ avorté des Garrity, la famille se trouve séparée, John d’un côté, Allison et Nathan de l’autre, jusqu’à l’arrivée d’un élément qui les éloigne encore plus chacun les uns les autres. L’action de Greenland – Le Dernier refuge se déroule principalement durant deux nuits, sans aucun temps mort, le spectateur étant pris aux tripes et emporté dans ce rollercoaster d’émotions et de suspense. Mention spéciale à l’apparition du génial Scott Glenn, toujours bad-ass à 80 balais et qui émeut aux larmes comme dernièrement dans la série déjà mythique de The Leftovers.
Malgré ses indéniables errances, Gerard Butler a toujours su conserver une empathie et sa bonne bouille d’écossais bourru est devenue avec l’âge encore plus charismatique. Dans Greenland – Le Dernier refuge, il est une fois de plus très investi aussi bien devant que derrière la caméra (étant producteur) et le comédien crève l’écran, aussi à l’aise dans les actes héroïques (très sobres d’ailleurs) que dans les moments intimes où il fait preuve comme rarement de ses talents dramatiques. On croit au couple qu’il forme avec l’intense (et superbe) Morena Baccarin, l’actrice de Deadpool et de la série Gotham, qui devient alors le noyau central de ce film catastrophe, efficace et surtout très émouvant, qui a tout pour devenir un futur petit classique du genre. Quant à Gerard Butler et Ric Roman Waugh, ils ont déjà prévu de s’associer à nouveau pour un film de guerre dont le titre serait Kandahar et qui se déroulerait en Afghanistan. Autant dire que nous nous porterons volontaires pour cette nouvelle mission !
LE BLU-RAY
Gerard Butler est un nom récurrent dans le catalogue Metropolitan. Greenland – Le Dernier refuge y rejoint ainsi Criminal Squad, Love Coach, Machine Gun, Hunter Killer, My Movie Project, Beowulf – La Légende Viking et Le Fantôme de l’opéra (de feu Joel Schumacher), à la fois en DVD et en Blu-ray. Le disque repose dans un boîtier Steelbook. Le menu principal est très légèrement animé et musical.
En revanche, on explique mal l’absence de suppléments sur un tel titre, hormis quelques bandes-annonces !
L’Image et le son
On va chipoter (un peu), on s’attendait à mieux et c’est d’ailleurs dommage de ne pas bénéficier de Greenland – Le Dernier refuge en 4K UHD. En effet, le piqué ne nous paraît pas parfait et les détails semblent parfois se perdre sur les séquences agitées. Bon, il est vrai qu’à côté de cela, ce Blu-ray impressionne souvent avec des couleurs chatoyantes sur les scènes diurnes, des contrastes denses et des noirs concis, surtout durant la partie de l’aéroport et celles qui s’ensuivent jusqu’au petit matin. Le cadre large est superbe, les teintes jaunes-orangées font leur effet, la tronche burinée de Gerard Butler et le nez aquilin (qui a dit « refait » ?) de Morena Baccarin ne manquent pas de relief et les effets spéciaux (en dehors de la scène finale au green-screen apparent) passent bien le cap du petit écran. Mais encore une fois, nous espérions bénéficier du film de Ric Roman Waugh dans des conditions optimales, surtout pour un blockbuster aussi réussi.
Les versions française et anglaise jouissent d’un mixage Dolby True HD Atmos qui mettent à contribution chacune des enceintes de toute bonne installation qui se respecte. Avec la première onde de choc et les quelques séquences de destructions massives, ces options acoustiques s’imposent comme de vraies pistes de démonstration. Une déferlante d’effets en tous genres, avec le feu et les explosions qui environnent le spectateur aux moments opportuns. La musique est constamment spatialisée et le caisson de basses a fort à faire. Une immersion concrète, pleine, y compris lors des séquences de foule et de panique. L’éditeur joint également une piste Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.