Test Blu-ray / Green Room – Édition Director’s Cut non censurée, réalisé par Jeremy Saulnier

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GREEN ROOM réalisé par Jeremy Saulnier, disponible en Blu-ray Édition Director’s Cut non censurée et DVD le 7 septembre 2016 chez M6 Vidéo

Acteurs : Anton Yelchin, Imogen Poots, Patrick Stewart, Alia Shawkat, Joe Cole, Callum Turner, Mark Webber

Scénario : Jeremy Saulnier

Photographie : Sean Porter

Musique : Brooke Blair, Will Blair

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Au terme d’une tournée désastreuse, le groupe de punk rock The Ain’t Rights accepte au pied levé de donner un dernier concert au fin fond de l’Oregon… pour finalement se retrouver à la merci d’un gang de skinheads particulièrement violents. Alors qu’ils retournent en backstage après leur set, les membres du groupe tombent sur un cadavre encore chaud et deviennent alors la cible du patron du club et de ses sbires, plus que jamais déterminés à éliminer tout témoin gênant…

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Réalisateur, scénariste et directeur de la photographie américain, Jeremy Saulnier est révélé en 2013 avec le thriller Blue Ruin, Prix FIPRESCI à la Quinzaine des réalisateurs au 66e Festival de Cannes. Changement de genre, on pourrait également dire changement de couleur pour son nouveau long métrage, Green Room. Projet mûrit depuis de longues années, ce thriller prend la forme d’un survival renvoyant à son amour pour la musique punk rock, puisque Saulnier chantait, ou plutôt hurlait dans un micro durant son adolescence, faute de savoir jouer d’un instrument. Dans Green Room, il réunit sa passion pour les films de genre et celle pour la musique punk. Il engage deux jeunes comédiens qui ont alors le vent en poupe, la délicieuse Imogen Poots, vue dans Knight of Cups de Terrence Malick et le formidable Broadway Therapy de Peter Bogdanovich, ainsi que le regretté Anton Yelchin, décédé en juin 2016 à l’âge de 27 ans, découvert en 2002 dans Cœurs perdus en Atlantide de Scott Hicks puis dans les derniers films de la franchise Star Trek dans lesquels il interprète Chekov. Mais s’il y a bien un acteur pour lequel Green Room mérite d’être vu c’est Patrick Stewart, qui du haut de ses 75 ans (incroyable mais vrai) parvient à sortir du fauteuil roulant du Professeur Xavier dans lequel il est scotché depuis plus de quinze ans, pour se défouler dans la peau d’un chef d’un groupuscule néo-nazi ! Egalement au générique, Macon Blair, la révélation de Blue Ruin, leur donne également la réplique.

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Si Jeremy Saulnier évoque quelques références comme Délivrance de John Boorman, La Nuit des morts vivants de George A. Romero et Assaut de John Carpenter, on est loin, très loin de ces immenses réussites et Green Room peine à éveiller l’intérêt des spectateurs du début à la fin. Les personnages manquent de chair et donc l’empathie ne se fait jamais. Du coup, on se désintéresse totalement de ce qui peut leur arriver une fois que ce petit groupe de musique se retrouve piégé par des skinheads dans une loge sans issue. Film de « siège », Green Room joue sur plusieurs tableaux, mais se retrouve le cul entre deux chaises, sans parvenir à trouver un ton qui lui est propre. Pire que tout, la mise en scène frôle souvent l’amateurisme, aucune tension ne s’instaure, la photographie – forcément verte comme le titre – est laide à regarder et les comédiens jouent à celui qui sera le plus apathique.

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Nous sommes en pleine série B qui lorgne sur Une nuit en enfer de Robert Rodriguez, mais Green Room n’a rien qui le distingue du tout venant. Survendu à sa sortie, ce film n’a en rien l’audace qu’il tente de faire croire et s’avère même paresseux dans ses scènes supposées foutre le trouillomètre à zéro. Même Anton Yelchin et Imogen Poots ne sont jamais crédibles, la première dans la peau d’une jeune punk visiblement sous l’emprise de quelques substances illicites, le second dans celle d’un bassiste punk rock. Et leur affrontement face à des skinheads fait malheureusement plutôt sourire que frémir. Seul le shakespearien Patrick Stewart surnage donc dans ce film vert (tout juste teinté de rouge au final) à peine divertissant, qui épouse la douceur d’un écolo qui tente de faire passer ses idées, mais on en ressort vert de rage de s’être fait rouler de la sorte par ce supposé « déjà classique » qui n’arrive pas à la cheville d’un chef d’oeuvre instantané et déjà référence du genre comme l’était récemment It Follows.

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LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Green Room a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical. La version Director’s Cut non censurée est seulement disponible sur l’édition HD.

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Très mauvais point pour l’interactivité, puisque nous ne trouvons que la bande-annonce du film !

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La promotion HD (1080p, AVC) de Green Room apporte guère aux partis pris esthétiques singuliers (pour ne pas dire laids), avec une photo évidemment très verte. Des couleurs volontairement ternes, sombres, supposées appuyer le malaise distillé par le film. Green Room est un film se déroulant principalement en intérieur, dans une pièce calfeutrée et éclairée par des néons verts. Ne vous attendez donc pas à des scènes éclatantes. Par ailleurs, même les séquences finales demeurent aussi peu reluisantes que le reste. L’encodage est solide, la copie propre et la définition dépend des volontés artistiques originales. Peu de détails sautent aux yeux, le piqué et la gestion des contrastes sont aléatoires. L’image parvient tout de même à rester homogène du début à la fin avec des noirs plutôt solides.

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Là encore on reste perplexe. Bien qu’encodés en DTS-HD Master Audio 5.1 et même en 2.0, les mixages anglais et français se révèlent bien paresseux et donc forcément décevants. Il ne faut pas hésiter à monter le volume pour créer un confort acoustique suffisant puisque les latérales distillent leurs effets avec parcimonie, tandis que la balance frontale peine à créer un espace sonore convaincant, sauf sur les quelques chansons au début du film. Même chose concernant les dialogues qui manquent de peps sur la centrale, autant en français qu’en anglais. Heureusement, les scènes plus agitées sont un peu mieux loties, mais encore une fois, on s’attendait à une exploitation beaucoup plus mordante.

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Crédits images : © M6 Vidéo

 

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