CODE 8 réalisé par Jeff Chan, disponible en DVD et Blu-ray le 11 mars 2020 chez AB Vidéo.
Acteurs : Stephen Amell, Robbie Amell, Kari Matchett, Greg Bryk, Laysla De Oliveira, Peter Outerbridge, Sung Kang, Kyla Kane…
Scénario : Chris Pare d’après le court-métrage Code 8 de Jeff Chan
Photographie : Alex Disenhof
Musique : Ryan Taubert
Durée : 1h38
Date de sortie initiale : 2019
LE FILM
Conner Reed, un jeune ouvrier possédant des pouvoirs surnaturels, se défend contre la force de police militarisée après avoir commis un petit délit…
Après huit saisons et 170 épisodes d’Arrow, série DC dans laquelle il interprétait le rôle titre, le canadien Stephen Amell se prépare à vivre l’une des phases les plus difficiles pour un comédien, celle de la reconversion, quand un acteur que l’on identifie immédiatement à un personnage essaye de trouver quelques nouveaux projets dans lesquels s’investir, afin de faire oublier un rôle qui lui colle à la peau. Ce n’est pas totalement réussi avec Code 8, thriller de science-fiction réalisé par Jeff Chan, non pas en raison de la qualité du film, qui est d’ailleurs très honnête, mais par quelques poses et mimiques de Stephen Amell, que l’on imagine encore dans son Q.G. en train de demander à ses partenaires de revêtir leurs costumes de vigilantes. Néanmoins, il est impeccable dans Code 8, mais apparaît étrangement en retrait, derrière son cousin Robbie, qui tient le véritable rôle principal. Egalement au casting, les fans de la saga Fast & Furious reconnaîtront Sung Kang, qui interprétait Han aux côtés de Vin – Baboulinet – Diesel. Les amateurs de SF pas bête et plaisante pour les mirettes ne seront pas déçus par Code 8.
Dans un monde où 4% de la population est née avec des pouvoirs surnaturels, et où ces personnes sont discriminées et traquées sans relâche, un ex-malfrat et un trafiquant de drogue possédant un don de télékinésie s’allient pour mettre fin à un dangereux réseau de criminels.
Certaines mauvaises langues diront que Code 8 est un peu le X-Men du pauvre. Pourtant, s’il n’a pas la prétention de rivaliser avec la franchise de super-héros initiée en 2000, le film de Jeff Chan, adapté de son propre court-métrage homonyme réalisé en 2016 et dans lequel les cousins Amell jouaient déjà, vaut bien mieux que les horribles derniers opus de la saga, notamment les insupportables et laids X-Men: Days of Future Past (2014) et X-Men: Apocalypse (2016) de Bryan Singer, sans oublier le X-Men: Dark Phoenix (2019) de Simon Kinberg. A l’instar du récent spin-off Les Nouveaux Mutants de Josh Boone, et même s’il ne possède pas son budget conséquent de 80 millions de dollars comme ce dernier, Code 8 s’inscrit dans cette veine de film de super-héros plus intimiste, où l’émotion et les effets spéciaux, ainsi que la réflexion et l’action sont mieux équilibrés que les grosses machines habituelles, en se focalisant sur des êtres humains dotés de pouvoirs et montrés comme une minorité clandestine. Forcément, avec 3,5 millions de dollars récoltés grâce à une campagne de financement participatif qui a cartonné (le but était initialement de réunir 200.000 dollars), Jeff Chan n’a pas cette prétention de présenter un blockbuster pur et dur, mais avec ses très nombreuses idées (et ce dès le générique), son sens du cadre, la beauté de sa photographie et ses effets visuels réussis, Code 8 rappelle par exemple District 9 (2009) de Neill Blomkamp. Si l’on souhaite à Jeff Chan de confirmer tout le bien que l’on pense de lui après ce premier joli coup d’essai, espérons qu’il ne se vautre pas de la même façon que son confrère sud-afro-canadien qui nous avait ensuite servi les inénarrables Elysium (2013) et Chappie (2015).
Toujours est-il que les cousins Amell (également producteurs) s’en sortent vraiment bien dans cette petite série B qui ne manque pas de classe et d’intérêt. Comme bon nombre de premiers films, quelques maladresses se font ressentir, un rythme en dents de scie notamment, un ventre mou qui dure un peu et une fin expédiée, mais l’ensemble est soigné et surtout souvent très beau à regarder, à l’instar des interventions des drones et des robots-flics qui y sont rattachés. Code 8 est une vraie proposition de SF, un film qui en a sous le capot, qui ne révolutionne pas le genre certes, mais qui le prend avec sérieux (les scènes de braquages sont franchement pas mal), le tout irrigué par quelques références et un amour contagieux pour le cinéma qui font plaisir à voir.
LE BLU-RAY
Code 8 est disponible en DVD et en Blu-ray chez AB Vidéo depuis mars 2020. Belle jaquette attractive glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est animé et musical.
Comme bonus, nous ne trouvons que la très courte bande-annonce.
L’Image et le son
Bah c’est pas mal dis-donc ! Ce Blu-ray de Code 8 s’en sort haut la main avec un superbe cadre large bien exploité, un piqué incisif et surtout des couleurs éclatantes. Cette édition HD ne manque pas de qualités et en dépit de petites baisses de la définition sur les plans larges, le spectacle est assuré avec également des contrastes élégants.
En anglais comme en français, les pistes sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1. La version française jouit d’un dynamique report des voix et même si elle s’avère moins riche que la version originale, elle n’en demeure pas moins immersive. Dans les deux cas, la balance frontale en met plein les oreilles lors des séquences d’affrontements. Quelques scènes sortent du lot avec un usage probant des ambiances latérales et du caisson de basses, comme lors des apparitions des divers drones. La musique profite d’une belle délivrance, mettant toutes les enceintes à contribution, même à volume peu élevé. Deux pistes Stéréo sont également en option. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale.