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CHOK-DEE réalisé par Xavier Durringer, disponible en DVD & Blu-ray, le 22 janvier 2025 chez BQHL Éditions.
Acteurs : Dida Diafat, Bernard Giraudeau, Florence Faivre, Lakshantha Abenayake, Sombat Metanee, Rit Luecha, Jean-Pierre Léonardini, Fariza Mimoun…
Scénario : Dida Diafat, Véra Belmont, François Greze, Xavier Durringer & Christophe Mordellet, d’après le livre autobiographique de Dida Diafat
Photographie : Guillaume Schiffman
Musique : Calbo, Yvan & Siegfried
Durée : 1h47
Date de sortie initiale: 2004
LE FILM
À force de se prêter à toutes sortes de combines malhonnêtes et petits braquages, Ryan échoue en prison. Il y rencontre Jean, un ancien champion de boxe qui lui enseigne l’une des formes de combat les plus violentes de cet art, le muay thaï. Bien décidé à reprendre sa vie en main, l’ancien délinquant part pour la Thaïlande. Il espère y compléter sa formation en incorporant un camp d’entraînement quasiment inaccessible aux étrangers. Il va lui falloir prouver qu’il est digne d’être accepté.
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Étrange carrière cinématographique que celle de Xavier Durringer…Six longs-métrages en plus de trente ans, c’est peu et quand on se penche sur sa filmographie, difficile de se faire un avis tant ses œuvres passent du coq à l’âne. Ainsi, après La Nage indienne (1993), qui vaut à Karin Viard sa première nomination au César du meilleur espoir féminin, et J’irai au paradis car l’enfer est ici (1997), le réalisateur accepte un projet apporté par la productrice Véra Belmont, l’adaptation du livre de Dida Diafat. boxeur de muay-thaï né en Algérie en 1970. Ce dernier, parti de rien, a au début des années 2000 remporté le titre de champion du monde de son sport – qu’il a su populariser en France – et ce à plus de dix reprises. En 1999, son autobiographie Dida, De l’enfer de la banlieue à Hollywood, écrit en collaboration avec l’écrivain et journaliste Henry-Jean Servat (le pauvre), tape dans l’oeil du monde du cinéma et Xavier Durringer relève le défi de transposer cet ouvrage à l’écran, en demandant à Dida Diafat d’interpréter son propre rôle et de co-écrire le film. Chok-Dee est né. Ce film d’action « à la française » s’en tire pas trop mal, mais plus de vingt ans se sont écoulées depuis sa sortie et cela se ressent fortement, au point que l’on pourrait penser que Chok-Dee est une production Luc Besson du début des années 2000. Le gros problème provient de son scénario, qui compile les effets attendus de façon bien trop expéditive : en gros Ryan débarque à Bangkok au bout d’un quart d’heure, s’incruste dans le camp quinze minutes plus tard, s’entraîne au bout de 45 minutes, signe son premier contrat à 1h de film, emballe la fille de son pote à 1h15 et se livre à son combat décisif à 90 minutes. Aucune surprise à l’horizon, Chok-Dee, vaut essentiellement aujourd’hui pour revoir Bernard Giraudeau dans son dernier rôle au cinéma et qui devait s’éteindre six ans plus tard des suites d’une longue maladie.
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De combines en petits braquages, Ryan finit par se retrouver en prison, où il fait la rencontre de Jean, un ancien champion de boxe. À son contact, il découvre un des sports les plus violents qui soit, le Muay Thaï, et toutes les valeurs morales qui s’y rattachent. À sa sortie de prison, il part en Thaïlande. Il découvre là-bas que le camp d’entraînement dont lui a parlé Jean est inaccessible aux étrangers. Son premier combat sera d’abord de se faire accepter dans ce camp, au prix de toutes les humiliations. Son deuxième combat sera de prouver qu’à force de travail et de volonté, on peut devenir un véritable champion de boxe et un homme…
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Xavier Durringer est un solide technicien, à défaut d’être un véritable auteur. Sa mise en scène ne manque pas de qualités, surtout lors des scènes de combats et ses comédiens s’en tirent plutôt bien. Dida Diafat a peu à faire pour paraître crédible et le cinéaste parvient à tirer de lui quelques beaux moments dans les séquences dramatiques. La superbe Florence Faivre tire aussi son épingle du jeu. Du point de vue formel, la photographie signée Guillaume Schiffman (Le Consentement, Rien à perdre, En attendant Bojangles) est belle, élégante, soignée, capture le côté brut des combats et l’exotisme de Bangkok. Dommage que le montage s’avère approximatif et que les affrontements ne possèdent pas le punch attendu. À ce titre, la séquence finale demeure franchement décevante et Xavier Durringer, qui paraît ne plus quoi faire avec ses personnages, accélère le récit, se débarrasse facilement d’un des protagonistes, avant d’enquiller avec le générique de fin.
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Il se dégage un parfum eighties de Chok-Dee, celui émanant des films avec JCVD (d’ailleurs Dida Diafat fera sa première apparition au cinéma dans Légionnaire de Peter MacDonald), période Bloodsport, Kickboxer et Full Contact. Mais le charme en moins sans doute et la tête d’affiche n’a pas le charisme, ni le talent insolent de comédien de l’ami Jean-Claude. Ces dernières années, Xavier Gens s’est le plus rapproché de cet univers avec l’excellent Farang, incarné par le magnétique et exceptionnel Nassim Lyes. Dida Diafat fait de son mieux, mais il n’a pas les épaules nécessaires pour porter Chok-Dee et ce malgré le soutien de Bernard Giraudeau, quand bien même ce dernier apparaît peu plausible en coach dans le premier acte.
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Tout va donc beaucoup trop vite et ce en dépit d’un scénario écrit à cinq. Un déséquilibre constant se fait ressentir, on sent Xavier Durringer hésitant entre faire un documentaire sur Dida Diafat, et privilégier l’aspect romanesque de son histoire. Les deux éléments cohabitent mal. C’est cela Chok-Dee, on sent constamment le potentiel, mais les événements s’enchaînent sans instaurer une émotion, sans laisser le temps aux spectateurs pour s’attacher au personnage principal ou pour s’intéresser à ce qui déroule autour de lui. De ce fait, on regarde (non sans déplaisir) ce film agité, mais qui s’évapore de notre mémoire après le générique de fin.
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LE BLU-RAY
Chok-Dee a connu plusieurs vies en DVD. Tout d’abord en 2005 chez France.TV Distribution, le film de Xavier Durringer ressort en 2010 chez Lancaster…Quinze ans plus tard, le biopic sur Dida fait peau neuve en édition Standard, mais aussi pour la première fois en Haute-Définition chez BQHL Éditions. Le visuel reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.
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Exit l’interview de Dida et celle de Véra Belmont présentes sur l’ancien DVD. Place à Xavier Durringer, qui en direct du Venoum Camp, club de boxe situé à Pattaya, revient sur l’histoire de Chok-Dee (18’). Le réalisateur se souvient de Véra Belmont, qui lui a apporté le livre de Dida en lui demandant s’il serait intéressé pour en faire un film. Xavier Durringer passe en revue sa rencontre avec le sportif et explique comment il l’a dirigé comme un vrai comédien. Les conditions de tournage, les thèmes (« comment un homme peut changer sa vie à force de travail et d’abnégation »), la collaboration avec les grands champions de la discipline, l’entraînement de Dida et la dernière apparition au cinéma de Bernard Giraudeau sont aussi les sujets abordés.
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L’Image et le son
Chok-Dee bénéficie du talent de Guillaume Schiffman à la photographie (César et le BAFTA de la meilleure photographie pour The Artist). Le master HD est à la hauteur des espérances et restitue les partis pris esthétiques originaux à travers des contrastes riches et léchés, une colorimétrie vive et scintillante, une texture argentique organique, des noirs denses, une luminosité de tous les instants, un piqué aux petits oignons et une profondeur de champ appréciable. Le petit couac provient juste du report des gros plans qu’on attendait plus précis et mordants. En dehors de cela, le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, le relief des matières est élégant et ne cesse de flatter la rétine.
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Le film profite à fond de l’apport HD pour en mettre plein les oreilles grâce à une piste DTS-HD Master Audio 5.1 spectaculaire. Le score très présent est délivré par l’ensemble des enceintes, les basses sont souvent sollicitées, tout comme les latérales qui créent un environnement acoustique percutant. Les dialogues sont dynamiques et solidement délivrés par la centrale, jamais noyées par les nombreux effets sonores et la musique. La piste Stéréo assure aussi le spectacle.
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Crédits images : © BQHL Editions / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr