
VOL À HAUT RISQUE (Flight Risk) réalisé par Mel Gibson, disponible en DVD, Blu-ray, 4K Ultra HD + Blu-ray – Boîtier SteelBook limité et 4K UHD chez Metropolitan Film & Video.
Acteurs : Mark Wahlberg, Michelle Dockery, Topher Grace, Leah Remini, Maaz Ali, Monib Abhat, Paul Ben-Victor, Eilise Patton…
Scénario : Jared Rosenberg
Photographie : Johnny Durango
Musique : Antonio Pinto
Durée : 1h31
Date de sortie initiale : 2025
LE FILM
L’US Marshal Madelyn Harris est chargée d’escorter Winston, criminel et informateur, jusqu’à New York pour qu’il y témoigne contre un parrain de la mafia. Pendant leur voyage dans un petit avion volant au-dessus de l’Alaska, elle se méfie rapidement du pilote, Daryl Booth, qui ne semble pas être l’homme qu’il prétend être mais bel et bien un tueur à gages psychotique et sans limite.

Pour son sixième long-métrage comme réalisateur, Mel Gibson retrouve comme qui dirait « l’intimité » de son premier, L’Homme sans visage – The Man Without a Face, dans le sens où Vol à haut risque – Flight Risk ne saurait concourir dans la même catégorie que Braveheart, La Passion du Christ – The Passion of the Christ, Apocalypto et Tu ne tueras point – Hacksaw Ridge. Presque dix ans après le grand succès rencontré par ce dernier (160 millions de dollars de recette, pour 40 millions de budget), l’ami Mel (oui oui, on l’aime toujours nous) revient par la petite porte, avec une production de 25 millions, un thriller qui fleure bon ce doux parfum des années 1990, tourné dans un décor quasi-unique (la carlingue d’un avion, un Cessna Grand Caravan pour être précis), pendant trois semaines seulement, avec une poignée de comédiens. Et ça marche ! Si le box-office a fait grise mine avec à peine 50 millions de billets verts dans la caisse, Vol à haut risque est un divertissement ô combien jouissif, immersif, nawak, jubilatoire, prenant, un spectacle du samedi soir assumé du début à la fin, qui montre une fois de plus le retour en grâce de la série B.


Madelyn Harris, agente fédérale faisant partie des US Marshals, a retrouvé le principal témoin dans une affaire de détournement d’argent, Winston (comptable accusé d’avoir blanchi l’argent d’une famille mafieuse), au bout milieu de l’Alaska, où il se cachait dans un motel miteux. Un pilote, Daryl Booth, vient les chercher pour les amener à Anchorage, Winston restant solidement attaché avec des chaînes à l’arrière. Mais en cours de trajet, lors d’une secousse, Winston voit pointer sous le siège du pilote un document d’identité. Réussissant à tirer celui-ci avec ses pieds, il comprend alors que Daryl n’est pas le pilote qu’ils attendaient, mais un dangereux tueur à gages psychotique à la solde des Moretti. Il va alors tenter de prévenir Madelyn, sans attirer l’attention de celui qui est assis aux commandes. Après avoir neutralisé un temps le tueur, Madelyn prend les commandes de l’appareil. Inexpérimentée, elle communique grâce à un téléphone satellite avec Hasan, qui va la guider pas à pas pour rejoindre sa destination et atterrir en sécurité. Par ailleurs, elle prend contact avec sa responsable Caroline Van Sant pour tenter de comprendre comment les mafieux ont pu être avertis du transfert de Winston. Mais elle ignore si la fuite vient de sa responsable ou de son directeur Coleridge.


L’affiche est uniquement centrée sur Mark Wahlberg, dont le portrait paraît d’ailleurs tiré d’un autre film. Il n’est pas seul en piste, mais matériel promotionnel oblige, son visage remplit les visuels publicitaires. S’il n’est pas mauvais, cela a pu lui arriver, pas mal de fois, beaucoup même par le passé, il est ici à son affaire puisque son surjeu habituel convient à son personnage frappadingue. Il en fait des caisses du début à la fin, éructe, bave, roule les yeux, s’esclaffe, le tout affublé d’une moumoute et donc d’une calvitie ratée. Cependant, il ne vole pas la vedette, qui pour le coup revient à la belle Michelle Dockery, comédienne britannique révélée par la série Downtown Abbey, dans laquelle elle campait le rôle de Lady Mary Crawley. Elle s’impose d’emblée, dès sa première apparition, tandis que Mel Gibson reste focalisé sur elle pour ainsi dire de la première à la dernière seconde.


Le troisième larron est Topher Grace, qui a bien grandi depuis That ’70s Show, même s’il reste souvent cantonné à la rubrique, en France du moins, « On ne sait jamais comment il s’appelle ». Pourtant, Steven Soderbergh, Sam Raimi, Christopher Nolan, Spike Lee et d’autres l’ont déjà fait tourner depuis pus de vingt ans. On retrouve son humour pince-sans-rire et le comédien est une fois de plus excellent dans la peau de Winston, qui se retrouve entre le marshal chargé de le protéger jusqu’au procès et le tueur azimuté qui en veut à sa peau.


Vol à haut risque ne dure même pas 90 minutes, va droit à l’essentiel, sans une once de gras, la caméra s’immisce aux quatre coins de l’avion, le rythme est tendu, les rebondissements s’enchaînent, le stress est présent, on rit beaucoup et on admire encore et toujours Michelle Dockery. Si tout a été tourné en studio, cela n’empêche pas d’observer les magnifiques paysages et la nature sauvage de l’Alaska, très bien rendus par la belle photo de Johnny Derango, chef opérateur qui avait travaillé avec Mel Gibson sur le sympathique Fatman des frères Nelms.


Avec ce huis clos, Mel Gibson n’a pas la prétention de rivaliser avec ses œuvres précédentes, mais plutôt de prouver, si cela était nécessaire, son efficacité comme metteur en scène et sa capacité à gérer un film comme un « simple » artisan, tâche dont il s’acquitte de façon virtuose. Toujours est-il que malgré cet échec relatif, Mel Gibson s’est enfin attelé à la suite de La Passion du Christ. En attendant aussi, peut-être, un jour, L’Arme fatale 5…mais revoir Jésus plutôt que Danny Glover galoper à 80 balais dans les rues de Los Angeles est sûrement plus réaliste.




LE 4K UHD
Malgré son relatif échec dans les salles, y compris en France avec seulement 145.000 entrées, Vol à haut risque bénéficie d’un traitement princier de la part de Metropolitan avec une édition DVD, Blu-ray, 4K Ultra HD + Blu-ray – Boîtier SteelBook limité, Blu-ray Steelbook et 4K UHD. L’embarras du choix. L’éditeur nous a fourni la mouture 4K Ultra HD + Blu-ray – Boîtier SteelBook limité, qui reprend l’un des visuels d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.


Étonnamment, peu de choses à se mettre sous la dent. Outre la bande-annonce du film, plus quelques autres issues du catalogue de l’éditeur, nous ne trouvons qu’un tout petit making of (8’). Celui-ci se compose d’interviews de toute l’équipe en mode promo, ainsi que d’images de tournage et de plateau. On apprend ainsi que pour obtenir les images de l’avion survolant les montagnes enneigées de l’Alaska, un plateau immersif surnommé Volume a été créé. Celui-ci était équipé de murs LED en arrière-plan, sur lesquels des images filmées ou générées en 3D pouvaient être projetées en temps réel. Installé sur un cardan de 3 mètres, l’avion était entouré de 1 830 murs LED, disposés à 270° et capables de diffuser des images de résolution 24k.








L’Image et le son
Que dire, si ce n’est que ce master UHD s’avère irréprochable et même une galette 4K… de haut vol (rires). Cela n’a rien d’étonnant puisque ce disque sort de l’usine Metropolitan. La photo de Johnny Durango aux teintes froides et bleutées trouve ici un magnifique écrin respectueux, le relief est omniprésent, les contrastes à se damner. Le piqué est comme on dit chirurgical, à tel point que l’on arrive à observer la calvitie de Mark Wahlberg, la texture des vêtements et chaque recoin de l’avion. Si les quelques images de synthèse sont guère reluisantes, comprenez pas là qu’elles font toc, les rares séquences sombres se révèlent autant pointues et détaillées. Comme l’action se déroule entièrement dans l’avion, la profondeur de champ demeure limitée, mais les gros plans sont franchement somptueux.

Dès la première séquence, l’ensemble des enceintes de la piste anglaise Dolby Atmos est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent de tous les côtés sur les moments opportuns, la musique d’Antonio Pinto (Kill the Gringo, Lord of War) bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture, plongeant constamment le spectateur dans l’ambiance. Même chose concernant la piste française, uniquement proposée en DTS HD Master Audio 5.1, mais qui assure tout de même le spectacle, quand bien même les dialogues sont sans doute trop poussés sur la centrale. Dans les deux cas, même si avec un net avantage pour la VO, les effets ne cessent d’être balancés de gauche à droite, et des enceintes avant vers les arrières. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle ardemment à ce petit spectacle acoustique aux effets souvent fracassants. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription, sont aussi disponibles.




Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr