
RED ONE réalisé par Jake Kasdan, disponible en DVD, Blu-ray & 4K UHD le 19 mars 2025 chez Warner Bros.
Acteurs : Dwayne Johnson, Chris Evans, Lucy Liu, J.K. Simmons, Bonnie Hunt, Kristofer Hivju, Kiernan Shipka, Mary Elizabeth Ellis, Wesley Kimmel, Nick Kroll…
Scénario : Chris Morgan
Photographie : Dan Mindel
Musique : Henry Jackman
Durée : 1h57
Date de sortie initiale : 2024
LE FILM
Après l’enlèvement du Père Noël – Nom de code: Rouge – le chef de la sécurité du pôle Nord doit s’associer avec le chasseur de primes le plus célèbre du monde dans une mission pleine d’action à travers le globe pour sauver Noël.

S’il s’agit indéniablement d’un des plus gros échecs commerciaux de l’année 2024 (185 millions de dollars de recette pour un budget estimé à 250 millions hors-promo), Red One ne méritait assurément pas cette volée de bois vert reçue de la part de la critique et certainement pas ce bide. Réalisé par Jake Kasdan, à qui l’on doit ces dernières années les deux cartons mondiaux de Jumanji: Welcome to the Jungle et Jumanji: The Next Level (1,750 milliard de dollars récoltés sur ces deux opus), Red One était pourtant une superproduction qui tombait à point nommé pour les fêtes de fin d’année, mais qui n’a au final rameuté personne ou presque dans les salles. Ce blockbuster entièrement monté sur les noms de Dwayne Johnson, déjà à l’affiche des deux Jumanji mentionnés, et Chris Evans, autrement dit pour les fans de super-héros (il y en a encore), Black Adam et Captain America. Red One n’a pas connu d’exploitation dans les salles françaises, le film ayant sans doute été jugé « trop » américain dans l’âme, quand bien même l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne (pour ne citer que ces pays-là) l’ont proposé dans leurs cinémas dès le mois de novembre 2024. Red One a été directement été présenté sur Amazon Prime Video chez nous, plateforme sur laquelle il a su s’épanouir et trouver son public. En l’état, nous assistons à un beau dépoussiérage du conte de Noël, une mise à jour avec des effets spéciaux impressionnants, ce qu’il faut d’action et de sentiments qui dégoulinent. Attendez les prochaines fêtes pour découvrir Red One, ça passera crème avec vos têtards et il se peut même que vous y preniez beaucoup de plaisir également.


Durant la veille de Noël, Jack O’Malley montre à ses cousins la cachette de leurs cadeaux par les parents en expliquant que le Père Noël n’existe pas ; même si l’oncle essaie de le raisonner, l’enfant refuse d’écouter ses arguments. Plusieurs années plus tard, Jack est devenu un voleur et un hacker mercenaire pessimiste qui a une dette d’argent. Il a une relation tendue avec son fils, Dylan, car il ne le voit presque jamais. Quelques jours avant Noël, le vrai Père Noël, également connu sous le nom de Nick (ou Red One), se présente aux centres commerciaux pour entendre les souhaits des enfants, accompagné de Callum « Cal » Drift, le chef de la sécurité du pôle Nord. Les deux hommes prennent le traîneau qui est tiré par d’énormes rennes volants pour retourner au pôle Nord qui est une ville magique et futuriste habitée par des elfes, des animaux anthropomorphes parlants et d’autres créatures magiques et qui est cachée à la vue du monde par une barrière magique. Nick commence à s’entraîner avant la grande distribution. Cal annonce à Nick son intention de prendre sa retraite après Noël, car il ne supporte plus de voir les gens devenir amers et aussi parce qu’il n’arrive plus à voir les enfants gentils qu’ils étaient, bien que ce dernier lui dise que chaque personne peut faire ses propres choix et devenir ce qu’elle veut. De son côté, Jack vend les coordonnées du Pôle Nord (sans savoir qu’il existe) à un client mystérieux et en un instant, une équipe d’infiltration fait irruption dans la ville. Malgré les tentatives de Cal pour les arrêter, ils parviennent à s’échapper en kidnappant Nick. Cal informe la directrice Zoe Harlow de l’agence folklore A.C.R.M (Autorité de Contrôle et de Restauration Mythologie) de l’enlèvement de Nick et son équipe découvre que l’emplacement secret du pôle Nord a été piraté par Jack. L’A.C.R.M capture Jack et l’emmène de force au pôle Nord, il révèle qu’il ne savait pas que les informations volées étaient liées au Père Noël mais qu’il a placé un émetteur au médiateur de son client. Zoe propose alors de doubler sa rémunération si elle les aide à trouver Nick.


Et c’est parti pour deux heures de spectacle ! Le moins que l’on puisse dire, c’est que les moyens se voient à l’écran, même s’il est certain qu’une bonne partie ait déjà été allouée aux deux stars du film. Ces deux-là rivalisent sérieusement en froncements de sourcils, mais personne ne saurait surpasser Dwayne Johnson, qui s’est d’ailleurs souvent amusé le premier de cette manie, en particulier dans Jumanji (le « Smoldering intensity »). Également producteur ici, il paraît n’avoir jamais été aussi rigide. Cela ne l’empêche pas d’être sympathique et de faire le job, en se donnant toujours à fond dans les scènes agitées. Si l’on devait faire un nouveau parallèle avec la carrière d’Arnold Schwarzennegger, auquel The Rock a été moult fois comparé, ce Red One est comme qui dirait sa Course au jouet – Jingle All the Way (1996). Pas de Turbo Man pour lui, ce dernier court directement après le Père Noël lui-même, puisque ce cher Santa Claus, qui répond au prénom de Nick et qui est impeccablement campé par le grand J.K. Simmons, a été enlevé sous ses yeux, alors qu’il est chargé de sa protection depuis plusieurs centaines d’années. Tout cela la veille de Noël, avouez que c’est ballot. Nous voici plongés dans une course contre-la-montre qui fait passer nos personnages à travers des portails qui permettent de voyager d’un coin à l’autre du globe, tout en revenant dans l’Arctique. Au cours de leur mission, nos personnages peuvent compter sur quelques jouets qu’ils agrandissent (vous avez dit Ant-Man?), des voitures surtout, même si Jack (Chris Evans) rêverait de faire pareil à une figurine Wonder Woman (et Peggy Carter alors?).


Lucy Liu, 56 ans au compteur, semble bien décidée à revenir au cinéma après son apparition dans Shazam! La Rage des Dieux de David F. Sandberg et Presence de Steven Soderbergh. Si son rôle est on ne peut plus limité, en temps comme en intérêt, cela fait plaisir de la revoir, d’autant plus qu’elle demeure on ne peut plus plaisante à regarder. Les fans de Game of Thrones ne reconnaîtront sûrement pas l’excellent Kristofer Hivju, acteur norvégien qui incarnait Tormund Giantsbane, qui incarne le demi-frère du Père-Noël, Krampus, avec lequel Cal réalise un concours de gifles. Il y a plein de monde et plein de choses dans Red One, comme un pot-pourri écrit par Chris Morgan (auteur d’une pelletée de Fast & Furious, dont le spin-off Hobbs & Shaw avec…ah bah, Dwayne Johnson), qui se serait contenté de sélectionner ses idées dans tout ce qui s’est fait au cinéma et à la télévision ces vingt dernières années.


En dehors du casting, la mise en scène de Jake Kasdan est suffisamment alerte pour que les deux heures passent vite et ne fasse pas trop réfléchir (sauf sur les placements de produits, aussi subtil que ceux des Visiteurs II – Les Couloirs du temps), la photographie de Daniel Mindel, chef opérateur décidément très demandé à Hollywood (Twisters, Star Wars 7 : Le Réveil de la Force, Star Wars 9 : L’Ascension de Skywalker), ne manque pas d’élégance, les décors sont recherchés…le divertissement est donc clairement assuré ! Parfois ça passe, des fois non et on ne comprend pas pourquoi cela n’a pas été le cas pour Red One, qui n’a rien de honteux.


LE 4K UHD
Pas de sortie dans les salles françaises pour Red One, mais une belle exploitation en DVD, Blu-ray et 4K. Le Combo HD-UHD que nous avons pu obtenir, se présente sous la forme d’un boîtier standard 4K de couleur noire. Seul le verso de la jaquette indique en minuscule que cette édition comporte aussi le Blu-ray. Le menu principal est fixe et musical.

Aucun supplément.
L’Image et le son
Nous n’en attendions pas moins ! Le master UHD deRed One est éblouissant et s’inscrit instantanément dans la liste des disques de démonstration. Le piqué et le relief sont renversants, les contrastes léchés, de jour comme de nuit tout est magnifiquement restitué et les détails abondent aux quatre coins du cadre large avec une profondeur de champ abyssale. L’apport UHD reste omniprésent, la clarté est aveuglante, la colorimétrie est riche et bigarrée avec une prédominance de teintes froides, les noirs sont denses…C’est Ultra-Parfait.

Sans surprise, dès l’apparition du logo Warner, le fracassant et immersif mixage Dolby Atmos (TrueHD 7.1) anglais exploite les latérales dans leurs moindres recoins, et ce jusqu’à la fin du film avec la séquence de l’affrontement, suivi de la distribution de cadeaux. C’est peu dire que Red Onemet à mal toute installation acoustique digne de ce nom. La musique bénéficie d’une spatialisation percutante et systématique, les effets et ambiances annexes foisonnent sans jamais noyer les dialogues. A titre de comparaison, la piste française Dolby Digital 5.1 fait pâle figure face à son homologue du point de vue homogénéité et manque singulièrement de finesse.





Crédits images : © Warner Bros. / Warner Bros. Entertainment Inc. / Amazon MGM / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr