
AU REVOIR…À LUNDI réalisé par Maurice Dugowson, disponible en DVD et Blu-ray le 12 mars 2025 chez LCJ Editions & Productions.
Acteurs : Carole Laure, Miou-Miou, David Birney, Claude Brasseur, Frank Moore, Gabriel Arcand, Raymond Cloutier, Renée Girard…
Scénario : Jacques & Maurice Dugowson, d’après le roman de Roger Fournier
Photographie : François Protat
Musique : Lewis Furey & Jean-Daniel Mercier
Durée : 1h43
Date de diffusion initiale : 1979
LE FILM
À Montréal, Lucie la Canadienne et Nicole la Française partagent le même appartement. Chacune a un amant, marié, qui la quitte en fin de semaine sur l’inévitable « Au revoir, à lundi… ». Lucie s’aperçoit qu’elle est enceinte et décide de garder son bébé, dans l’espoir que Julien divorcera enfin pour l’épouser. Mais Julien préfère prendre la poudre d’escampette. Nicole, quant à elle, excédée par cette relation « à mi-temps », va provoquer son amant chez lui, le soir de Noël…

On ne connaît pas grand-chose de la carrière de Maurice Dugowson (1938-1991), qui a essentiellement oeuvré pour la télévision, comme assistant sur de nombreux épisodes de la série Les Cinq dernières minutes dans les années 1960, avant de passer lui-même réalisateur pour la petite lucarne, puis logiquement pour le cinéma en 1975 avec Lily, aime-moi, suivi de près par F…comme Fairbanks (1976), deux longs-métrages avec Patrick Dewaere et Miou-Miou, deux honnêtes succès et dont le second vaut une nomination à la comédienne pour le César de la meilleure actrice. Pour son troisième opus, adapté ici d’un roman de Roger Fournier, Maurice Dugowson souhaite à nouveau réunir l’ancien couple, dont la rupture était déjà consommée sur F…comme Fairbanks, mais sans succès. Au revoir…à lundi sera essentiellement un film de femmes, Miou-Miou donc, qui a alors le vent en poupe et enchaîne les tournages chez Georges Lautner, Claude Miller, Joseph Losey et Luigi Comencini, et Carole Laure, qui sort tout juste de Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier et de La Menace d’Alain Corneau. Le tandem fait des étincelles à l’écran et l’action se déroulant à Montréal apporte un cadre dépaysant à cette histoire de jeunes de pré-trentenaires arrivées à un carrefour de leur existence, qui recherchent enfin une stabilité qui leur échappait jusqu’alors. Si l’on a tout d’abord un peu de mal avec certaines séquences visiblement reprises en postsynchronisation médiocre (comprenez pas là que le résultat manque cruellement de naturel), soit parce que les scènes ont été tournées en anglais et ont nécessité un doublage français, soit parce que ces passages ont eu un souci technique au moment des prises de vue ou ont été jugées à reprendre pour obtenir une meilleure prise a posteriori, Au revoir…à lundi mérite d’être (re)découvert. Car cette tendre comédie-dramatique renvoie à un cinéma français de qualité, en apparence « simple », porté par des acteurs somptueux et marqué par des dialogues magnifiques. Qu’est-ce que ça manque…

