Test Blu-ray / La Poursuite sauvage, réalisé par Daniel Mann

LA POURSUITE SAUVAGE (The Revengers) réalisé par Daniel Mann, disponible en DVD & Édition Collection Silver Blu-ray + DVD + Livre le 14 novembre 2025 chez Sidonis Calysta.

Acteurs : William Holden, Ernest Borgnine, Woody Strode, Roger Hanin, Reinhard Kolldehoff, Jorge Luke, Jorge Martínez de Hoyos, Arthur Hunnicutt, Susan Hayward…

Scénario : Wendell Mayes, d’après une histoire originale de Steven W. Carabatsos

Photographie : Gabriel Torres

Musique : Pino Calvi

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1972

LE FILM

En rentrant de la chasse, le fermier John Benedict trouve toute sa famille massacrée. Dans un dernier souffle, son vacher lui indique que les meurtriers sont des Indiens voleurs de chevaux, commandés par deux Blancs, dont l’un, Tarp, est borgne. Fou de rage et de désespoir, Benedict vend ses biens et se lance sur leurs traces. Il se rend dans un pénitencier du Mexique pour y engager des hommes de main. Il en repart avec six forçats sans foi ni loi. Sans aucun scrupule, ceux-ci tentent de le dévaliser et l’abandonnent à son sort. L’un d’entre eux, Job, revient pourtant…

Daniel Chugerman, alias Daniel Mann (1912-1991) vient du théâtre. Il débarque dans le monde du cinéma au début des années 1950 en adaptant une pièce de William Inge, Come Back, Little Sheba, qui en France deviendra Reviens petite Sheba, avec Burt Lancaster et qui vaut à Shirley Booth d’être récompensée par l’Oscar de la meilleure actrice, ainsi que par le Prix d’interprétation au Festival de Cannes. Il adapte Tennessee Williams (La Rose tatouée, Oscar de la meilleure actrice pour Anna Magnani), puis dirige les plus grandes stars, de Marlon Brando à Glenn Ford, en passant par Shirley MacLaine, Anthony Quinn, James Stewart, Elizabeth Taylor, Dean Martin, Lana Turner, James Coburn, Sophie Loren, Sidney Poitier…Un C.V. qui ferait bien des envieux. Éclectique, passant d’un genre à l’autre (drame, comédie, film de guerre, tout y passe), Daniel Mann connaît un immense succès avec Willard, opus d’épouvante, qui entraînera une (mauvaise) suite (Ben, réalisé par Phil Karlson) et un remake en 2003. Après ce triomphe qui surfe sur l’engouement croissant des spectateurs pour le cinéma d’horreur, Daniel Mann enchaîne étrangement avec La Poursuite sauvage The Revengers, un western, qui périclitait alors à Hollywood, repris et modernisé en Italie, qui tentait alors de revenir sur le devant de la scène aux États-Unis. Indubitablement influencé par Les Sept MercenairesThe Magnificent Seven (1960) de John Sturges, Les Douze Salopards The Dirty Dozen (1967) de Robert Aldrich et La Horde sauvageThe Wild Bunch (1969) de Sam Peckinpah, La Poursuite sauvage n’a certes pas le prestige de ces trois immenses références, mais n’en reste pas moins une étonnante réussite. Daniel Mann rappelle les cinéastes comme Robert Fleischer et Robert Wise, capables de se fondre dans le moule du genre qu’ils abordaient, en y apportant leur griffe. Sur un scénario signé Wendell Mayes, auteur réputé de l’autre côté de l’Atlantique (Le Merdier de Ted Post, Un justicier dans la ville de Michael Winner, L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame, Autopsie d’un meurtre d’Otto Preminger), produit par Martin Rackin (Les Cavaliers, Les Aventures du Capitaine Wyatt, La Femme à abattre), porté par un casting aussi brillant qu’hétéroclite mené par William Holden, La Poursuite sauvage est un western qui a très bien vieilli, qui épate par sa violence et qui propose des personnages fouillés, complexes et même passionnants. Une redécouverte s’impose.

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Test Blu-ray / Willard, réalisé par Daniel Mann

WILLARD réalisé par Daniel Mann, disponible en DVD et Blu-ray le 17 mars 2020 chez ESC Editions.

Acteurs : Bruce Davison, Elsa Lanchester, Ernest Borgnine, Sondra Locke, Michael Dante, Jody Gilbert, William Hansen, John Myhers…

Scénario : Gilbert Ralston d’après le roman “Ratman’s Notebooks” de Stephen Gilbert.

Photographie : Robert B. Hauser

Musique : Alex North

Durée : 1h35

Date de sortie initiale : 1971

LE FILM

Willard est un jeune homme plutôt asocial, sans amis, vivant avec une mère envahissante dans une vieille demeure, humilié par son patron dans une entreprise au sein de laquelle aucun des employés ne le respecte. Alors qu’un jour il quitte furieux un repas d’anniversaire, il va tomber nez à nez avec un rat dans une partie calme de son jardin. Après s’être montré incapable de se débarrasser des rats qui vivent là, il va se lier d’amitié avec l’un d’entre eux qu’il va surnommer Socrate. Willard va par la suite utiliser une véritable armée de rats pour se venger de ses humiliations, mais une confrontation entre lui et un des rats, Ben, va également survenir…

Avant Soudain…les monstres (1976) de Bert I. Gordon, D’origine inconnue (1983) de George P. Cosmatos et Les Rats de Manhattan (1984) de Bruno Mattei, la grande référence du film d’horreur mettant en scène des rats demeure Willard, réalisé en 1971 par Daniel Mann. Le cinéaste américain, né Daniel Chugerman (1912-1991), révélé avec Reviens petite ShebaCome Back, Little Sheba (1952), Prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes 1953 pour Shirley Booth, qui remporte également l’Oscar de la meilleure actrice, soigne sa mise en scène comme à son habitude. Egalement connu pour La Rose tatouée (1955) d’après Tennessee Williams, La Vénus au vison (1960) avec Elizabeth Taylor et le légendaire Notre homme Flint (1966), le cinéaste fait une nouvelle démonstration de son immense bagage technique. Film d’épouvante certes, mais avant tout drame psychologique, Willard dresse le portrait d’un jeune homme perturbé, formidablement interprété par Bruce Davison, acteur prolifique aux près de 300 films, téléfilms et séries télévisées, dans sa quasi-première apparition à l’écran. Atypique, Willard, adapté du roman Ratman’s Notebooks de Stephen Gilbert, est rapidement devenu un film culte, qui a engendré une très mauvaise suite l’année suivante intitulée Ben, réalisé par Phil Karlson, ainsi qu’un remake éponyme en 2003, mis en scène par Glen Morgan, qui vaut essentiellement pour l’interprétation de l’étonnant Crispin Glover.

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Test Blu-ray / Notre homme Flint, réalisé par Daniel Mann

NOTRE HOMME FLINT (Our Man Flint) réalisé par Daniel Mann, disponible en Blu-ray le 25 septembre 2019 chez BQHL Editions

Acteurs : James Coburn, Lee J. Cobb, Gila Golan, Edward Mulhare, Benson Fong, Shelby Grant, Sigrid Valdis, Rhys Williams, Russ Conway…

Scénario : Hal Fimberg, Ben Starr

Photographie : Daniel L. Fapp

Musique : Jerry Goldsmith

Durée : 1h48

Date de sortie initiale : 1966

LE FILM

L’Amérique possède désormais un agent secret encore plus courageux, plus intelligent et plus populaire auprès de la gent féminine qu’un certain agent anglais. Son nom ? Flint… Derek Flint. Aujourd’hui, notre homme doit faire face à l’arme la plus dangereuse et la plus destructrice qu’ait jamais connue le monde  : la météo ! La planète est au bord du chaos et un seul homme peut la sauver. Cet homme s’appelle Flint.

Et Flint, c’est James Coburn (1928-2002), qui avait commencé sa carrière au cinéma quelques années auparavant et traîné sa grande carcasse chez Budd Boetticher (La Chevauchée de la vengeance), John Sturges (Les Sept Mercenaires, La Grande évasion), Don Siegel (L’Enfer est pour les héros), Stanley Donen (Charade), William Conrad (L’Homme de Galveston) et Sam Peckinpah (Major Dundee). Notre homme FlintOur man Flint lui offre cette fois le haut de l’affiche et le moins que l’on puisse dire, c’est que le comédien ici âgé de 38 ans est servi comme un prince avec cette parodie de film d’espionnage, en particulier des James Bond qui envahissaient les salles de cinéma depuis quatre ans. Formidable divertissement, Notre homme Flint, énorme succès commercial qui entraînera d’ailleurs une suite (F comme Flint) est une grande comédie policière qui joue avec les codes en vigueur, regorge de gadgets absurdes en tous genres (en fait quasiment tous contenus dans un briquet, qui donne aussi du feu !), de belles poupées déshabillées (mention spéciale à Gila Golan), de couleurs flashy et de décors psychédéliques. Bref, Notre homme Flint, même s’il a pris inévitablement quelques rides, reste une valeur sûre.

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