Chronique du DVD / Les Ogres, réalisé par Léa Fehner

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LES OGRES réalisé par Léa Fehner, disponible en DVD le 23 août 2016 chez Pyramide Vidéo

Acteurs : Adèle Haenel, Marc Barbé, François Fehner, Marion Bouvarel, Inès Fehner, Lola Dueñas, Philippe Cataix, Christelle Lehallier

Scénario : Léa Fehner, Catherine Paillé, Brigitte Sy

Photographie : Julien Poupard

Musique : Philippe Cataix

Durée : 2h16

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Ils vont de ville en ville, un chapiteau sur le dos, leur spectacle en bandoulière.
Dans nos vies ils apportent le rêve et le désordre.
Ce sont des ogres, des géants, ils en ont mangé du théâtre et des kilomètres.
Mais l’arrivée imminente d’un bébé et le retour d’une ancienne amante vont raviver des blessures que l’on croyait oubliées.
Alors que la fête commence !

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« Les comédiens ont installé leur tréteaux
Ils ont dressé leur estrade
Et tendu leur calicot
Les comédiens ont parcouru les faubourgs
Ils ont donné la parade
A grand renfort de tambour »

Charles Aznavour, Les Comédiens

Avec son premier long métrage Qu’un seul tienne et les autres suivront, primé au Festival de Deauville et Prix Louis Delluc, Léa Fehner, venue de la Fémis, s’élevait instantanément au rang des auteurs les plus prometteurs de sa génération. Film choral salué par la critique en décembre 2009, cette première œuvre avait été sélectionné aux César l’année suivante. Ambitieux et prometteur, remarquablement écrit, réalisé et interprété par des jeunes comédiens français talentueux (Vincent Rottiers, Pauline Etienne, Reda Kateb), mature et difficile par la dureté des thèmes abordés notamment sur le monde du parloir dans le milieu carcéral, Qu’un seul tienne et les autres suivront était un choc dans le cinéma français. Depuis, nous étions sans nouvelles de Léa Fehner, 28 ans à l’époque de son premier film. Les Ogres marque enfin son retour derrière la caméra.

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C’est un essai transformé, une explosion. Dans un autre genre, nous retrouvons la tension qui animait les protagonistes de son précédent long métrage. La force et l’énergie de ses acteurs est ici le sujet des Ogres, Swann d’or du meilleur film au Festival du film de Cabourg en 2016, et que l’on devrait normalement retrouver aux César en 2017. La caméra de Léa Fehner prend place au sein d’un théâtre itinérant. La réalisatrice connaît bien le sujet, ayant elle-même grandi dans ce milieu particulier dans les années 1990. Par ailleurs, ses parents comédiens sillonnent encore les routes de France comme Léa Fehner nous le montre dans son film, dans un véritable convoi de caravanes, plantant le chapiteau au gré de leur voyage. De l’aveu même de la cinéaste, c’est par peur de ces conditions de travail très précaires et difficiles qu’elle s’est ensuite tournée vers le cinéma. Jusqu’à ce que son enfance, ses gênes, lui inspirent ce deuxième film, que l’on peut aisément qualifier de chef d’oeuvre de l’année 2016. C’est un film qui bouscule, qui hurle, qui émeut, qui met mal à l’aise, qui rend heureux, qui agit comme un véritable uppercut. Ça se bat, ça baise, ça se rentre dans le lard, ça vit. Si Léa Fehner loue le courage et la passion qui anime les artisans du monde du théâtre itinérant, la tension est également omniprésente. Elle se fait sentir du début à la fin, comme une montée d’adrénaline avant d’entrer en scène, qui ne vous lâche plus. La vie et le théâtre s’entremêlent, pour les comédiens le théâtre est leur vie, les sentiments s’exacerbent. C’est beau, c’est même magnifique, on est même aux larmes à la fin sans que l’on puisse expliquer pourquoi.

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Les Ogres est un film étourdissant porté des acteurs magnifiques, Marc Barbé et Adèle Haenel en tête. Le titre renvoie évidemment à l’appétit de vivre des gens du théâtre itinérant, mais aussi à ces mêmes personnes, hommes et femmes, qui en voulant avaler le monde se font évidemment autant de mal que de bien à vivre ensemble. Les dialogues sont parfois vraiment difficiles, tout comme certaines situations inconfortables, à l’instar de cette « mise aux enchères » de Marion, la femme du metteur en scène, dont l’infidélité de son mari avec une femme plus jeune, lui a ôté la flamme, la passion et même l’envie de vivre. Léa Fehner indique « Ces ogres de vie sont aussi capables de bouffer les autres et de prendre toute la place ! Mais c’est aussi ça qui peut devenir passionnant : donner à voir des êtres puissants et drôles, indignes et inconséquents, foutraques et amoureux. Traquer l’ambivalence. D’une certaine manière, parler des ogres c’est aussi se rendre compte que cette question de la démesure a autant à voir avec le théâtre itinérant qu’avec l’intimité des familles : comment certains y occupent toute la place, comment l’amour peut être dévorant… ».

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Avec ses talentueuses et précieuses coscénaristes Catherine Paillé (Tonnerre, Une vie meilleure) et Brigitte Sy (Les Mains libres, L’Astragale), Léa Fehner s’intéresse à la place de l’individu dans une troupe, tout en cherchant à comprendre ce qui fait d’un groupe de théâtre une vraie communauté, unie dans les bons comme dans les mauvais moments, dans la tendresse et dans la violence. Il y a quelque chose de foncièrement épique et de romanesque dans Les Ogres, y compris dans sa durée de 2h18. Afin d’appuyer le réalisme, Léa Fehner a pu faire participer une dizaine de comédiens issus de la troupe de ses parents, y compris François, Marion et Inès Fehner, son père, sa mère et sa sœur, chacun dans un rôle délicat et très difficile. Le fils de la réalisatrice, ainsi que ses neveux et nièces sont également de la partie.

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La mise en scène épouse cette effervescence quotidienne. En caméra portée, Léa Fehner colle aux visages, aux allées et venues entre les coulisses et la scène, tandis que la vie réelle et la représentation s’imbriquent avec une fièvre étourdissante et contagieuse. On glisse d’un personnage à l’autre, les acteurs sont ensuite réunis, sur le plateau comme en dehors où les joies et vicissitudes se fondent. C’est le deuil d’un fils, la naissance d’un autre, une ancienne infidélité qui parasite le quotidien d’un couple vieillissant, la réapparition de la femme à l’origine de cette crise, la peur de ne pas être à sa place, celle de ne pas être soutenu, de ne pas d’en sortir, mais aussi la joie de tailler la route de pouvoir donner un peu de bonheur à quelques spectateurs qui auront la curiosité de venir les voir jouer sur ce bateau ivre. Et qu’importe si la situation est explosive dans les coulisses, the show must go on, peu importe le nombre de places occupées dans les tribunes devant lesquelles on joue Anton Tchekhov.

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Les Ogres est un film virtuose, libre, puissant, bouillonnant, foisonnant, comme une valse menée par les saltimbanques. Et c’est surtout magnifique.

LE DVD

Le test du DVD des Ogres, disponible chez Pyramide Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est très beau, animé sur la musique de Philippe Cataix. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film.

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En plus d’un petit livret reprenant le dossier de presse, cette édition contient également trois scènes commentées du film. La première (La parade) est commentée par la réalisatrice Léa Fehner et le chef opérateur Julien Poupard, la seconde (Le départ d’Inès) par Léa Fehner et sa coscénariste Catherine Paillé, la dernière par Julien Poupard et Pascale Consigny, chef décoratrice. Ces dix petites minutes ne donnent que de minuscules bribes d’informations sur les conditions de tournage, le casting, la photo. On aurait vraiment préféré un commentaire audio sur l’intégralité des Ogres. Mais c’est déjà ça de pris.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

A l’aide de sa caméra à l’épaule, la réalisatrice a tenu à coller au plus près des personnages, de leurs émotions et de la hargne qui les anime. Ce genre de prises de vue donne toujours du fil à retordre lors du transfert d’un film en DVD mais le pressage numérique des Ogres s’en sort avec tous les honneurs. En dépit d’une compression pas toujours optimum et de légers flous intempestifs, la palette colorimétrique est chatoyante tout du long et les gros plans ne manquent pas de précision. Les contrastes sont beaux et denses, la luminosité plaisante, les noirs concis et le master immaculé. Le chef opérateur Julien Poupard (Party Girl, Voie rapide) a privilégié les éléments naturels pour éclairer son décor principal, le chapiteau, à l’instar de guirlandes d’ampoules et les projecteurs de théâtre. Un résultat brut mais néanmoins très élégant. Le piqué est aussi acéré. Un très beau master. Dommage que les 100.000 entrées dans les salles n’aient pas incité Pyramide Vidéo à offrir Les Ogres en Haute-Définition.

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Le mixage Dolby Digital 5.1 est immédiatement immersif et permet au spectateur de plonger dans le monde agité de ce théâtre itinérant avec une musique omniprésente sur les enceintes latérales. Les voix sont d’une précision sans failles sur la centrale, la balance frontale est constamment soutenue, la composition spatialisée de bout en bout. La piste Stéréo devrait satisfaire ceux qui ne seraient pas équipés sur les enceintes arrière. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

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Crédits images : © Pyramide Vidéo

 

Chronique du Blu-ray / En cavale, réalisé par Peter Billingsley

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EN CAVALE (Term Life) réalisé par Peter Billingsley, disponible en Blu-ray/DVD le 20 juillet 2016 chez Metropolitan Vidéo

Acteurs : Vince Vaughn, Hailee Steinfeld, Bill Paxton, Jon Favreau, Taraji P. Henson, Terrence Howard, Mike Epps, Cécile de France, Annabeth Gish

Scénario : Andy Lieberman

Photographie : Roberto Schaefer

Musique : Dave Porter

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Tout le monde veut voir Nick mort : des trafiquants, des chasseurs de prime et des flics ripoux. Organisateur d’un casse qui a mal tourné, Nick doit prendre la fuite avec sa fille qu’il n’a pas vue depuis des années. Et comme si cela ne suffisait pas à ses problèmes, l’adolescente est en révolte contre l’autorité parentale et le considère comme le dernier des ringards… La vie de gangster n’est décidément pas facile tous les jours !

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Comédien, mais surtout producteur des films de son complice Vince Vaughn (La Rupture, Tout…sauf en famille), Peter Billingsley passe à la mise en scène en 2009 avec Thérapie de couples, pour lequel Jon Favreau signe le scénario avec…Vince Vaughn ! Le comédien tenait alors le premier rôle aux côtés de Malin Akerman et Jason Bateman. Les deux amis se retrouvent pour En cavaleTerm life. Adapté du roman graphique d’Andy Lieberman, ce film policier teinté d’humour permet à Vince Vaughn de renouer avec un genre plus dramatique, même si son rôle n’est pas aussi sombre que celui qu’il tenait dans la deuxième saison de True Detecttive. S’il ne rate pas l’occasion de balancer quelques vannes, Vince Vaughn s’avère parfait dans le rôle de Nick, un quadra dont le talent rare est d’organiser des casses et qui propose ses services au plus offrant.

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Préférant vivre seul et sans attache, Nick regarde sa fille Cate, âgée de seize ans, grandir au jour le jour, en restant caché. Un jour, un des vols qu’il a mis au point tourne mal. La bande responsable du larcin se fait doubler et tuer par des rivaux. Parmi les victimes se trouve le fils d’un important chef de cartel. Ce dernier souhaite venger la mort de son rejeton en s’en prenant à Nick, qu’il tient pour responsable. La vie de la fille de Nick est aussi rapidement mise en danger. Pour la première fois, Nick affronte sa fille et les deux vont bien être obligés d’apprendre à se connaître si ils veulent s’en sortir indemnes. Ils prennent donc la poudre d’escampette pour échapper à la mafia et à une bande de flics pourris. Sur ce canevas classique et sans réelles surprises, En cavale divertit sans se forcer grâce à la solide interprétation de Vince Vaughn donc, mais aussi de l’excellente et prometteuse Hailee Steinfeld, la grande révélation de True Grit des frères Coen en 2010, sans oublier Bill Paxton, Jonathan Banks, Jordi Mollà et Terrence Howard, ainsi qu’un petit cameo de Jon Favreau.

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L’intrigue policière est finalement prétexte pour voir un père et sa fille réunis et faire équipe, et de ce point de vue-là les deux acteurs principaux assurent du début à la fin. En cavale pèche néanmoins par son intrigue lambda et passe-partout, dont la résolution s’avère expéditive. Ce qui n’empêche pas le film d’être très sympa.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray d’En cavale, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est fixe et muet. Une pure sortie technique pour ce DTV.

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L’éditeur ne propose que la bande-annonce du film en guise d’interactivité. Rien de plus.

En cavale débarque chez nous directement en DVD et Blu-ray. Comme d’habitude, l’éditeur soigne son master HD qui se révèle quasi-exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce. Le reste du temps, la clarté demeure frappante, le piqué est affûté, les gros plans détaillés et la colorimétrie saturée, vive et chaude. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large.

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Bien que le film soit étonnamment avare en scènes « agitées », les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 assurent pour instaurer un confort acoustique ample et plaisant. La musique composée par Dave Porter (Breaking Bad) est systématiquement spatialisée grâce au soutien énergique des latérales. Si les dialogues auraient mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale en version originale, ils sont heureusement toujours nets et précis, la balance frontale est puissante et le caisson de basses utilisé à bon escient, sans esbroufe. A titre de comparaison, la piste française se révèle quand même moins riche et naturelle que son homologue.

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Crédits images : © Metropolitan Vidéo

Chronique du Blu-ray / Plus fort que le diable, réalisé par John Huston

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PLUS FORT QUE LE DIABLE (Beat the Devil) réalisé par John Huston, disponible en combo Blu-ray/DVD le 14 juin 2016 chez Rimini Editions..

Acteurs : Humphrey Bogart, Jennifer Jones, Gina Lollobrigida, Robert Morley, Peter Lorre, Edward Underdown, Ivor Barnard…

Scénario : Truman Capote, John Huston

Photographie : Oswald Morris

Musique : Franco Mannino

Durée : 1h29

Date de sortie initiale : 1953

LE FILM

Quatre aventuriers cherchent à s’approprier un gisement d’uranium. Billy Dannreuther, cinquième larron de la bande, attend ses associés en compagnie de son épouse Maria dans un petit port italien : c’est là que tous devront embarquer sur un bateau à destination de l’ Afrique. En attendant le départ, chacun essaie de tuer le temps. Billy et Maria font la connaissance de Harry Chelm et de son épouse. Chelm est un escroc notoire, et les associés de Billy s’imaginent qu’ils sont en train de se faire rouler.

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En 1953, John Huston et Humphrey Bogart ont envie de s’amuser. C’est ce qu’on se dit en voyant Plus fort que le diable, Beat the Devil, tourné entre Moulin Rouge et Moby Dick. Dernière collaboration entre le cinéaste et le comédien après Le Faucon maltais (1941), Griffes jaunes (1942), Le Trésor de la Sierra Madre (1948), Key Largo (1948) et L’Odyssée de l’African Queen (1951, Oscar du meilleur acteur pour Bogey), Plus fort que le diable est une comédie aussi délirante qu’élégante écrite par John Huston et Truman Capote, d’après le roman de James Helvick.

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Bogart donne la réplique à Jennifer Jones (Madame Bovary dans le film éponyme de Vincente Minnelli), Gina Lollobrigida (juste avant Pain, amour et fantaisie de Luigi Comencini), Robert Morley et Peter Lorre qui interprètent des escrocs bouffons à la petite semaine, qui se réunissent en Italie pour un coup fumant autour de mines africaines d’uranium. Soyons honnêtes, tout est ici prétexte pour réunir quelques excellents comédiens et amis dans le but de prendre du bon temps dans de merveilleux paysages naturels. Rétrospectivement, Plus fort que le diable est sans doute un des films mineurs de l’immense carrière de John Huston. S’il était excellent romancier, Truman Capote n’était pas fait pour le cinéma en raison d’une surabondance de dialogues qui peuvent vraiment plomber l’histoire, quelque peu confuse, comme ce sera le cas également pour Diamants sur canapé en 1961. Le film paraît souvent étouffant et il n’est pas rare de perdre le fil. Mais comme c’était déjà le cas avec Le Faucon maltais, ce qui intéresse le plus John Huston (et donc les spectateurs) est l’énergie que déploient les comédiens, l’atmosphère, les sentiments des personnages, le jeu du chat et de la souris, les retournements de situation, les coups bas, la valse des sentiments (et des genres entre film noir, comédie, aventures), le burlesque du quotidien, la cupidité et la stupidité des hommes dont l’ambition va les mener à l’échec.

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Même s’il n’en a pas tourné beaucoup, Humphrey Bogart était un sublime comédien comique (Echec à la Gestapo, Sabrina) et force est de constater qu’il se délecte ici d’un rôle taillé sur mesure, d’autant plus qu’il est également producteur non crédité et que c’est l’acteur lui-même, sur les conseils de John Huston, qui possédait les droits du roman de James Helvick. Pince sans rire, l’oeil pétillant et rictus toujours affiché, il est irrésistible ici dans Plus fort que le diable. Ses partenaires ne sont pas en reste et affichent tous une énergie revigorante, visiblement heureux de faire partie de cette entreprise récréative.

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Alors certes, le rythme est inégal, parfois poussif, certaines séquences paraissent souvent bien trop longues en raison de dialogues encombrants bien que merveilleusement cyniques (la marque de fabrique de Truman Capote), mais il serait dommage de se priver de cette bouffée d’air frais quasi-inclassable dans la carrière de John Huston habituellement marquée par la mort et la noirceur de l’âme humaine.

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LE BLU-RAY

Le combo Blu-ray-DVD de Plus fort que le diable, édité chez Rimini Editions, repose dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné du plus bel effet. La jaquette saura attirer les fans de Bogey et des classiques des années 1950. Le menu principal est élégant, animé et musical.

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A l’instar de ses formidables éditions en Blu-ray de La Main gauche du Seigneur, Bas les masques et Quelque part dans la nuit, Rimini Editions a mis les petits plats dans les grands pour la sortie de Plus fort que le diable en Haute-Définition.

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On commence par une formidable présentation du film de John Huston par le grand Patrick Brion (35’). L’historien du cinéma, auteur d’un ouvrage sur le réalisateur de Quand la ville dort, replace tout d’abord Plus fort que le diable dans la carrière du cinéaste américain avant d’en venir à la genèse, puis à la production du film qui nous intéresse ici. Patrick Brion évoque le roman de James Helvick, le tournage en Italie, le casting, l’ambiance sur le plateau, la collaboration Huston-Capote, tout en donnant son propre avis sur ce film pour lequel il a beaucoup d’affection.

On continue sur cette lancée avec un module rétrospectif sur la vie et la carrière du mythique John Huston (46’), réalisé en 2012. Ce documentaire se compose d’extraits et de bandes-annonces, mais aussi de photos, d’images de tournage et surtout de commentaires informatifs sur les grandes étapes de la carrière du cinéaste. Curtice Taylor (photographe), Ian Nathan (critique), Barry Navici (producteur), Oswald Morris (chef opérateur sur huit films de John Huston), Eli Wallach (comédien dans Les Désaxés) évoquent à la fois le metteur en scène et l’homme qu’était John Huston, son rapport avec les femmes, ses enfants, Humphrey Bogart, Marilyn Monroe, son amour pour le Mexique, sa face sombre et ses colères sur les plateaux.

L’Image et le son

C’est vers cette édition qu’il faudra vous tourner si vous désirez revoir le film de John Huston dans les meilleures conditions techniques possibles. Fort d’un master au format 1.33 respecté (16/9 compatible 4/3) et d’une compression solide comme un roc, ce Blu-ray au format 1080p s’avère lumineux. La définition est très belle et la restauration numérique HD se révèle étincelante. Les contrastes sont denses, les noirs profonds et le grain original heureusement préservé, sans lissage excessif. En dehors d’une ou deux séquences peut-être moins définies, ainsi que des rayures verticales, points et autres poussières qui subsistent parfois, les séquences sombres sont tout aussi soignées que les scènes plus claires, le piqué est aussi tranchant qu’inédit, la stabilité de mise, les détails étonnent par leur précision.

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L’unique version anglaise est proposée en DTS-HD Master Audio Mono 2.0. Point de remixage superflu à l’horizon, l’écoute demeure fort appréciable en version originale (avec sous-titres français non imposés), avec une excellente restitution de la musique, des effets annexes et des voix très fluides et aérées, sans aucun souffle.

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Crédits images : © Rimini Editions


Chronique du Blu-ray / The End, réalisé par Guillaume Nicloux

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THE END réalisé par Guillaume Nicloux, disponible en DVD et Blu-ray le 5 juillet 2016 chez TF1 Vidéo.

Acteurs : Gérard Depardieu, Audrey Bonnet, Swann Arlaud, Xavier Beauvois, Didier Abot

Scénario : Guillaume Nicloux

Photographie : Christophe Offenstein

Musique : Éric Demarsan

Durée : 1h25

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Un homme part chasser dans une forêt qu’il croyait connaître. Mais son chien s’enfuit puis son fusil disparaît. Alors qu’il se perd, une atmosphère hostile et étrange s’installe…

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Il n’aura pas fallu longtemps pour que Gérard Depardieu retrouve le réalisateur Guillaume Nicloux après le très beau Valley of Love. Fiers de leur première expérience en commun, les deux hommes ont rapidement mis en boîte The End, sorti directement en e-Cinéma. En un temps-record, le film a été écrit spécialement pour Gérard Depardieu, produit pour 430.000 euros, tourné et mis en ligne en téléchargement légal en avril 2016, ce qui en fait le premier projet français pensé et produit uniquement dans cette optique de distribution.

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Intégralement tourné dans la forêt de Fontainebleau, The End est une véritable expérience cinématographique. Notre Gégé national est quasi-seul en scène, de tous les plans et bouffe l’écran tel un ogre tout droit sorti d’un conte (pour adultes), qu’il est d’ailleurs devenu. Un Bon Gros Géant qui se lève un matin, prend son petit-déjeuner avec son chien Yoshi à ses côtés. Puis ils partent tous les deux en forêt pour aller chasser. Très vite, son chien se fait la malle et « l’homme » a beau l’appeler, le chien a visiblement disparu. Non seulement ça, « l’homme » se perd et ne reconnaît plus le sentier habituel. La nuit tombe, il doit alors se réfugier dans une petite caverne et y faire du feu, tout en rationnant ce qu’il lui reste à boire et à manger. Le lendemain matin il découvre avec stupeur que son fusil a disparu. Il recommence à chercher son chemin pour rentrer, mais semble s’enfoncer encore et toujours dans cette partie de la forêt qu’il ne reconnaît pas et qui s’avère de plus en plus labyrinthique, d’autant plus que des scorpions font même leur apparition.

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Guillaume Nicloux, fasciné par son comédien (comme l’auteur de ces mots), le filme de près, enregistre sa respiration hésitante, ses essoufflements, ses râles, sa voix désespérée quand son personnage appelle son chien, mais filme aussi son corps. De près comme de loin, Depardieu n’a qu’à être là pour s’imposer et remplir le cadre. Inspiré d’un rêve du cinéaste, The End est un film métaphorique sur un homme écrasé par la vie et la solitude, une introspection, un homme qui fait le bilan sur son existence. Avec une ambiance quasi-fantastique, Guillaume Nicloux parvient avec une économie de moyens à dresser le portrait d’un homme brisé et seul à l’automne de sa vie. Le cinéaste a l’intelligence de ne pas donner toutes les clés aux spectateurs, afin de les laisser libres de leurs propres interprétations, comme on est en droit d’imaginer que le film peut également se voir comme une parabole du comédien Gérard Depardieu perdu dans le cinéma français contemporain. The End est un film troublant et radical qui n’a pas fini de trotter en tête !

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de The End, disponible chez TF1 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical, très sobre.

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La section Interactivité propose tout d’abord une présentation de The End à la 66e Berlinale, en compagnie de Gérard Depardieu et de Guillaume Nicloux (9’30). Les deux hommes parlent de leur collaboration, des thèmes abordés, des conditions de tournage. Gérard Depardieu en profite pour dire ce qu’il pense du Festival de Cannes, et ça fait du bien !

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Cette fois en compagnie de la productrice Sylvie Pialat, Guillaume Nicloux revient cette fois encore sur The End (18’). Si certains propos font redondance avec ce qui a déjà été entendu dans le segment précédent, le cinéaste aborde plus longuement son processus créatif et l’évolution de son art cinématographique. Il s’en dégage également un véritable amour pour Gérard Depardieu, que Guillaume Nicloux regrette de ne pas avoir rencontré avant Valley of love. C’est entre autres pour cette raison que le réalisateur a voulu enchaîner rapidement sur The End, conçu exprès pour le comédien. Les deux hommes se retrouveront d’ailleurs pour un troisième projet.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce du film, réalisée par Gaspar Noé, dont on reconnaît la griffe.

L’Image et le son

Jusqu’alors disponible uniquement en e-Cinéma, The End débarque en Blu-ray chez TF1 Vidéo, dans un transfert très élégant. Cependant, si les contrastes affichent une densité impressionnante, le piqué n’est pas aussi ciselé sur les scènes sombres et certaines séquences apparaissent un peu douces. En dehors de cela, la profondeur de champ demeure fort appréciable avec de superbes scènes en forêt, les détails se renforcent et abondent en extérieur jour, le cadre large est idéalement exploité et la colorimétrie est très bien rendue. La définition est quasi-optimale et restitue avec élégance les partis pris de la photographie signée Christophe Offenstein, chef opérateur de Ne le dis à personne, Valley of love et Les Petits mouchoirs.

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L’unique mixage DTS-HD Master Audio 5.1 est réellement bluffant. Le spectateur est happé dans cette étrange forêt aux côtés de Gégé, grâce au soutien constant des enceintes latérales qui environnent l’audience avec de multiples ambiances naturelles. Les voix sont solidement ancrées sur la centrale, la balance frontale est dynamique. D’une précision sans faille, dense, dynamique, le confort acoustique est largement assuré. Les sous-titres français pour les spectateurs sourds et malentendants sont également disponibles.

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Crédits images : © TF1 Vidéo

Chronique du DVD / L’Agent invisible contre la gestapo, réalisé par Edwin L. Marin

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L’AGENT INVISIBLE CONTRE LA GESTAPO (Invisible Agent) réalisé par Edwin L. Marin, disponible en DVD le 21 septembre 2016 chez Elephant Films.

Acteurs : Ilona Massey, Jon Hall, Peter Lorre, Cedric Hardwicke, J. Edward Bromberg, Albert Bassermann, John Litel, Holmes Herbert

Scénario : Curt Siodmak

Photographie : Lester White

Musique : Hans J. Salter

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1942

LE FILM

Frank Raymond, le petit-fils de «l’homme invisible», vit sous une fausse identité à New York. Mais il est repéré par deux agents secrets, le baron Ikito et Conrad Stauffer, qui oeuvrent pour les forces de l’Axe. Ceux-ci veulent à tout prix mettre la main sur la fameuse formule permettant de devenir invisible. Frank parvient à leur échapper et se met alors au service des Alliés. Parachuté sur Berlin, il a pour mission d’aider au démantèlement d’un réseau d’espions infiltrés aux Etats-Unis…

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Suite au succès de la comédie-fantastique La Femme invisible, les studios Universal comptent bien exploiter le filon, d’autant plus que les deux derniers épisodes ont su renouveler la franchise Invisible man. Cependant, il faudra attendre 1942 pour que l’Homme invisible fasse son retour sur les écrans. Alors que la Seconde Guerre mondiale éclate en 1939 et que les Etats-Unis entrent à leur tour dans le conflit armé suite à l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, le cinéma soutient l’effort de guerre à travers quelques films. Le patriotisme est mis à l’avant, les horreurs nazies sont évoquées, les agents secrets ont la cote. C’est alors le bon moment pour qu’Universal dégaine un Agent invisible contre la GestapoInvisible Agent, réalisé par l’américain Edwin L. Marin (1899-1951). Ancien assistant opérateur à la MGM et à la RKO, il devient réalisateur au début des années 1930 et signera une œuvre éclectique, entre le western et le film-musical, comptant une soixantaine de longs métrages, parmi lesquels A Christmas Carol (1938) adapté de Charles Dickens, ou bien encore L’Amazone aux yeux verts (1944) avec John Wayne.

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Alors qu’il vient d’achever le script du Loup-garou, Curt Siodmak reprend du service pour celui de cet Agent invisible, évidemment plus axé sur les événements qui secouent le monde entier. Le comédien qui prêtera ses traits, ou plutôt sa voix comme on ne le verra quasiment pas du film, est Jon Hall, jeune premier vu dans quelques séries B d’aventures aux titres explicites Pago-Pago, île enchantée, Aloma, princesse des îles ou bien encore The Tuttles of Tahiti. L’Agent invisible contre la gestapo lui permet de changer de registre et de s’affirmer devant la caméra. Il donne la réplique à l’actrice et chanteuse d’origine hongroise Ilona Massey, mais la véritable vedette du film est un des comédiens les plus inoubliables des années 1930-1940, il s’agit bien sûr de Peter Lorre dans le rôle du Baron Ikito. Son jeu inimitable, son faciès inquiétant, les petites lunettes rondes qu’il arbore, sa voix calme, font de lui le personnage le plus mémorable, surtout lorsqu’il se prépare à trancher les doigts de Frank Raymond pour « le faire parler ». Par ailleurs, son personnage rappelle celui du Major Arnold Toht des Aventuriers de l’Arche perdue de Steven Spielberg. Après sa participation au Retour de l’homme invisible, Cedric Hardwicke est à nouveau de la partie, mais dans un autre rôle, celui du perfide Conrad Stauffer.

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Véritable film d’espionnage typique de l’époque, agrémenté bien évidemment de touches fantastiques avec la « présence » de l’Homme invisible, L’Agent invisible contre la gestapo est un divertissement haut de gamme doublé d’un film de propagande. La recherche du sérum d’invisibilité est ici prétexte pour montrer les méthodes d’interrogation de la gestapo, à l’instar de l’introduction qui place le petit-fils de l’ancien Homme invisible, en fâcheuse posture. Les forces de l’Axe veulent s’emparer de cette invention qui pourrait devenir une arme redoutable pour remporter la guerre. Japonais et Allemands font front commun, mais après l’attaque de Pearl Harbor (visible à travers quelques images d’actualités), les Etats-Unis et l’Angleterre sont bien décidés à renverser la situation et parviennent à convaincre Frank Raymond, alors détenteur du sérum, de devenir lui-même un agent pour aider son pays. Devenant invisible, il est parachuté au-dessus de Berlin et son enquête commence. Il est chargé de collecter des renseignements sur un possible attentat visant les Etats-Unis.

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Le film oscille entre un portrait chargé sur le IIIe Reich et un décalage humoristique quelque peu déplacé, surtout lorsque le nazi (ou une caricature plutôt) Karl Heiser, interprété par J. Edward Bromberg, est ridiculisé à table par Frank. La scène est sans doute très réussie et drôle, tout comme le fait que Frank se tartine de crème hydratante pour être vu, mais ce changement de ton déséquilibre l’ensemble. Ajoutez à cela des allemands qui parlent évidemment anglais entre eux ! Mais L’Agent invisible contre la gestapo est une réussite. Les dialogues sont percutants, le dernier acte, plus grave, s’avère plus sobre avec quelques scènes mémorables. Les effets spéciaux du maître John P. Fulton sont également très soignés et impressionnants, tout comme les péripéties rencontrées par notre héros invisible. La saga Invisible man est décidément la meilleure des Universal Monsters !

LE DVD

Le test du DVD de L‘Agent invisible contre la gestapo, disponible dans l’indispensable collection Cinéma Monster Club éditée chez Elephant Films, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical. Mention spéciale au visuel, très réussi, de la jaquette et du fourreau cartonné.

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En guise d’interactivité, le journaliste Jean-Pierre Dionnet nous livre une présentation du film (12′) en le replaçant surtout dans son contexte historique. Le casting qu’il juge « éblouissant » est ensuite passé au peigne fin, tout comme une partie de l’équipe technique.

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On retrouve également un module où Dionnet expose le thème de l’Homme Invisible (13′), décliné à travers les arts, de la littérature (H.G. Wells bien sûr) et au cinéma, du film de James Whale en 1933, ses suites qui suivront dans les années 1940, tout en passant rapidement sur les films de John Carpenter et de Paul Verhoeven. Jean-Pierre Dionnet évoque également les effets spéciaux miraculeux de John P. Fulton.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos, les credits du disque ainsi que les nombreuses bandes-annonces des films disponibles dans la même collection.

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L’Image et le son

Le master de L’Agent invisible contre la gestapo est présenté dans son format respecté 1.33. La copie s’avère claire et lumineuse, propre, stable. Les contrastes sont élégants, les noirs denses flattent les mirettes. Remercions encore Elephant Films de nous permettre de (re)découvrir ce film d’espionnage-fanstastique dans de belles conditions.

La bande-son a été restaurée en version originale, seule piste disponible sur cette édition, en Mono 2.0. Les dialogues, tout comme la musique, sont dynamiques et le confort acoustique très appréciable.

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Crédits images : © Elephant Films

 

Chronique du Blu-ray / Grimsby – Agent trop spécial, réalisé par Louis Leterrier

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GRIMSBY – AGENT TROP SPECIAL (Grimsby) réalisé par Louis Leterrier, disponible en Blu-ray et DVD le 24 août 2016 chez Sony Pictures

Acteurs : Sacha Baron Cohen, Mark Strong, Isla Fisher, Rebel Wilson, Gabourey Sidibe, Penélope Cruz, Annabelle Wallis, Ian McShane

Scénario : Sacha Baron Cohen, Phil Johnston, Peter Baynham

Photographie : Oliver Wood

Musique : David Buckley, Erran Baron Cohen

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Nobby Butcher n’a pas de boulot, mais cela ne l’empêche pas d’être heureux. Il a tout ce dont il peut rêver dans la vie : le foot, une petite amie géniale… et neuf gamins. Pour que son bonheur soit complet, il ne lui manque que son petit frère, Sebastian, dont il a été séparé quand ils étaient enfants.
Après trente ans de recherches, Nobby retrouve finalement la trace de Sebastian à Londres. Il ignore que celui-ci est devenu le meilleur agent du MI6…
Leurs retrouvailles tournent à la catastrophe, et voilà les deux frères en cavale. C’est alors qu’ils découvrent un complot visant à détruire le monde…
Pour sauver l’humanité – et son frère – Nobby va devoir se lancer dans sa plus grande aventure. Pourra-t-il passer de l’état de bouffon niais à celui d’agent secret ultrasophistiqué sans faire trop de dégâts ?

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Le réalisateur français Louis Leterrier (Le Transporteur et sa suite, Danny the Dog, L’Incroyable Hulk) est aussi « insaisissable » que le titre de son dernier carton au box-office mondial et son plus grand succès en France. Sur le tournage d’Insaisissables, il rencontre Sacha Baron Cohen, venu rendre une petite visite à sa femme, la délicieuse Isla Fisher. Il lui propose de mettre en scène le scénario qu’il a coécrit avec Phil Johnston (Zootopie, Les Mondes de Ralph) et Peter Baynham (Hôtel Transylvanie), celui de Grimsby, comédie d’espionnage nécessitant le savoir-faire d’un réalisateur spécialisé dans les scènes d’action. Louis Leterrier accepte. Il ne pouvait pas mieux tomber que sur Sacha Baron Cohen pour l’emmener sur de nouveaux territoires !

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L’acteur, scénariste et humoriste découvert dans les années 1990 dans la peau du personnage Ali G, qui aura d’ailleurs son propre film en 2002, mais qui a véritablement explosé en 2006 avec Borat : Leçons culturelles sur l’Amérique au profit glorieuse nation Kazakhstan, a ensuite confirmé son goût (et son talent) pour camper des personnages controversés et haut en couleur comme Brüno en 2009 et The Dictator en 2012. Dix ans après Borat, Sacha Baron Cohen débarque avec une sorte de parodie de James Bond qui semble vouloir repousser toutes les limites. Grimbsy – Agent trop spécial va à fond dans le vulgaire et n’a pas peur d’y aller ou même de s’y vautrer. Au contraire, le sperme (d’éléphant), les testicules (où s’est plantée une fléchette empoisonnée et dont il faut sucer le venin), un étron (long comme un anaconda, mais que nous ne verrons pas à l’écran ceci dit), l’anus (dans lequel on plante des fusées de feu d’artifice) tiennent autant de place dans l’intrigue que les retrouvailles de deux frères fusionnels, séparés pendant leur enfance. Si Nobby (SBC) est resté dans la ville ouvrière paumée de Grimsby dans l’est de l’Angleterre, son frère Sebastian (Mark Strong, qui s’amuse encore plus que dans Kingsman : Services secrets), dont il n’a pas de nouvelles depuis près de 30 ans, est devenu un des meilleurs agents du MI6. Nobby vit avec ses neuf enfants et sa compagne (Rebel Wilson en mode Sharon Stone dans Basic Instinct) et passe sa journée à boire avec ses potes hooligans au pub au lieu de chercher du boulot. Sebastian est seul et ne vit que pour son boulot, qui de toute façon lui laisse peu de temps pour construire une famille. Par un concours de circonstances, les deux frères se retrouvent au cours d’une mission périlleuse de Sebastian. Alors que ce dernier tente de prendre la fuite, Nobby est cette fois bien décidé à ne plus perdre de vue son petit frère qui lui a tant manqué.

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Et c’est parti pour 1h20 de quiproquos hallucinants. On y croise un sosie de Daniel Radcliffe qui se fait accidentellement contaminer par le sang d’un jeune malade du SIDA, qui contaminera à son tour un homme politique américain à perruque en passe d’accéder à la Maison-Blanche. Le studio Sony aurait d’ailleurs tenté de saborder la promotion du film aux Etats-Unis en raison de cette scène. Mais ce n’est pas la séquence la plus dingue (euphémisme) de Grimbsy – Agent trop spécial. Celle que l’on retiendra longtemps c’est celle où les deux frangins, poursuivis en Afrique du Sud par une bande de tueurs implacables, trouvent refuge…dans l’utérus d’une femelle éléphant. Oui. Bien cachés, ils attendent patiemment que les tueurs s’en aillent. C’est alors qu’un troupeau d’éléphants en rut s’amène, tous bien décidés à féconder cette femelle en question. Les deux frères se retrouvent pris au piège et ne peuvent que subir…non, mieux vaut arrêter là, puisque de toute façon cette scène est à voir pour le croire. C’est d’ailleurs tout le film qu’il faut visionner impérativement tant ces 80 minutes donnent la patate et musclent les abdominaux.

Initialement prévu dans les salles françaises et américaines en juillet 2015, Grimbsy – Agent trop spécial s’est vu décalé en mars 2016 aux USA et en avril 2016 chez nous. Sorti en catimini, le film s’est soldé par un échec aussi cuisant qu’injuste au box-office avec seulement 6 millions de dollars de recette sur le sol américaine et 16 millions dans le reste du monde. Le premier bide pour Louis Leterrier, qui de son côté livre pourtant de formidables scènes d’action, notamment celle qui introduit le personnage de Sebastian dans ses œuvres filmées en caméra subjective.

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Dommage pour ce rejet du public et de la critique, car nous aurions aimé une suite déjantée à l’instar d’Austin Powers et retrouver les frangins de Grimsby dans de nouvelles aventures hilarantes et trash.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de Grimsby – Agent trop spécial repose dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné. Le visuel de la jaquette diffère de l’affiche française, en se concentrant uniquement sur les deux frères. Le menu principal est quant à lui fixe et musical.

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L’essentiel de l’interactivité de ce Blu-ray repose sur les scènes supprimées (2’), coupées (9’) et étendues (9’).

Dans le premier cas, il s’agit essentiellement d’improvisations de Sacha Baron Cohen, qui essaye diverses répliques.

En ce qui concerne les 3 scènes coupées, précipitez-vous sur l’entretien d’embauche de Nobby, qui tente de faire bonne figure devant l’employé de l’agence pour l’emploi, ou bien celle hilarante mettant en scène un membre de l’équipe scientifique qui aime goûter les substances non-identifiées récoltées sur le terrain. Autant dire qu’il contracte un bel herpès en savourant les « traces » laissées par Nobby.

Les séquences étendues valent surtout pour celle déjà culte de l’éléphant. Si vous croyiez avoir tout vu au cinéma, détrompez-vous. Les deux compères allaient encore plus loin, au point d’être littéralement noyés dans…vous savez. La scène où Nobby apprend à Sebastian à devenir un vrai hooligan est aussi géniale.

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Le making of (12’) remplit efficacement son contrat avec de nombreux propos du réalisateur Louis Leterrier, des comédiens et des producteurs. Les images de tournage abondent et montrent l’ambiance qui régnait sur le plateau, surtout lors des prises de vues de la « cachette » dans l’éléphant, avec un réalisateur vêtu d’une combi de plongée et aussi noyé que ses acteurs. Ce qui ne manque pas de déplaire à Sacha Baron Cohen.

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Evidemment, la séquence de l’éléphant possède son module à part (4’) avec les mêmes intervenants et d’autres images de tournage, aussi poilantes que la séquence finale. Mention spéciale à l’équipe technique qui a procédé à différents tests afin d’obtenir la bonne texture pour le sperme de l’éléphant.

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L’interactivité se clôt sur un bêtisier (2’) et un lot de bandes-annonces.

L’image et le son

Comme d’habitude, l’éditeur Sony soigne son master HD qui se révèle exemplaire. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce et moins affûtée, mais cela demeure franchement anecdotique. La clarté demeure frappante, le piqué est affûté, les gros plans détaillés, les contrastes denses et la colorimétrie reste chatoyante. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large et la copie restitue les partis pris esthétiques, des décors aux costumes. Ce Blu-ray offre de formidables conditions pour découvrir cette comédie survoltée et profiter de la belle photographie signée Oliver Wood, chef-opérateur talentueux de Volte/face, U-571 et les trois premiers Jason Bourne.

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Dans les séquences d’action et même dans celles où Nobby fait la fête avec ses amis, l’ensemble des enceintes des pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1 est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent, la musique bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture. Les dialogues ne sont jamais pris en défaut et demeurent solidement plantés sur la centrale tandis que les effets ne cessent d’être balancés de gauche à droite, et des enceintes avant vers les arrières, à l’instar de la scène finale dans le stade, de l’explosion de la chambre et des diverses bastons. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle souvent à ce spectacle acoustique.

grimsby-agent-trop-special3Crédits images : © Sony Pictures

 

Chronique du DVD / La Femme Invisible, réalisé par A. Edward Sutherland

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LA FEMME INVISIBLE (The Invisible Woman) réalisé par A. Edward Sutherland, disponible en DVD le 21 septembre 2016 chez Elephant Films

Acteurs : Virginia Bruce, John Barrymore, John Howard, Charles Ruggles, Oskar Homolka, Edward Brophy, Margaret Hamilton…

Scénario : Joe May, Kurt Siodmak, Robert Lees, Frederic I. Rinaldo, Gertrude Purcell

Costumes : Vera West

Musique : Frank Skinner

Durée : 1h09

Date de sortie initiale : 1940

LE FILM

L’excentrique Professeur Gibbs, brillant mais imprévisible, financé par un riche et séducteur avocat, invente une machine qui a la particularité de rendre invisible. Il cherche à faire l’essai sur un cobaye et trouve Kitty Carroll, une très jolie mannequin, qui pense que devenir invisible l’aidera un peu plus dans la vie. Les complications surviennent lorsque trois gangsters volent la machine pour l’utiliser sur leur patron. Mais leur butin ne sera que plus difficile à préserver face à la détermination de la femme Invisible !

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Au début des années 1940, les Studios Universal se frottent les mains. La créature de Frankenstein, le Loup-garou, Dracula, la Momie et l’Homme Invisible ont désormais leurs propres sagas et les suites sont produites à la pelle. C’est ainsi que Le Retour de l’Homme invisible de Joe May a permis une remise en avant et avec un grand succès cet homme ayant la faculté de disparaître grâce à un sérum révolutionnaire, qui a cependant pour effets secondaires de le rendre fou et dangereux.

A peine un an sépare La Femme invisible de l’épisode précédent. Non seulement les studios ont décidé cette fois de rendre une actrice invisible, mais en plus la production a voulu changer de registre en intégrant cette fois cet élément fantastique dans une screwball comedy à la Howard Hawks ou à la George Cukor. Ce n’est pas le réalisateur de L’Impossible Monsieur Bébé ni celui de Sylvia Scarlett que l’on retrouve derrière la caméra, mais un certain A. Edward Sutherland.

the-invisible-woman4Cinéaste britannique (1895-1973) jusqu’alors spécialisé dans les comédies mettant en scène le nez de W.C. Fields, le duo Laurel et Hardy et la croupe de Mae West, A. Edward Sutherland signe ici un vrai petit chef d’oeuvre burlesque et débridé, mené à cent à l’heure.

La femme invisible éponyme c’est Virginia Bruce, sublime révélation aperçue au cinéma dans Parade d’amourThe Love Parade d’Ernst Lubitsch. Quasi-inconnue à l’époque et aujourd’hui totalement oubliée, cette jeune comédienne de 30 ans est pourtant ici extraordinaire. Un talent comique à couper le souffle, une énergie contagieuse, une beauté qui crève l’écran. Ses scènes avec l’immense John Barrymore sont souvent hilarantes et on ne peut que se demander comment une telle actrice n’a pas réussi à percer véritablement au début des années 1940. Mention spéciale également au comédien John Howard, le troisième homme d’Indiscrétions (The Philadelphia Story) de George Cukor, déjà rompu à ce genre d’exercice, celui de la comédie aux dialogues enlevés, qui se chevauchent, qui emportent tout. Même chose pour Charles Ruggles (L’Impossible Monsieur Bébé), hilarant valet, qui n’arrête pas de se prendre les pieds dans le tapis et de se relever en gardant son flegme.

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Cette œuvre brillante, écrite entre autres par le spécialiste Curt Siodmak, joue habilement avec la censure de l’époque avec quelques sous-entendus coquins, surtout lorsque l’on sait que la femme invisible – excellents effets spéciaux par ailleurs – se promène évidemment nue sous le nez des passants. La Femme invisible ne devrait pas le rester et chaque cinéphile devrait se ruer immédiatement sur ce joyau de la comédie-fantastique.

LE DVD

Le test du DVD de Blu-ray de La Femme Invisible, disponible dans l’impressionnante et indispensable collection Cinéma Monster Club éditée chez Elephant Films, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et muet. Mention spéciale au visuel, très réussi, de la jaquette et du fourreau cartonné.

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En guise d’interactivité, le journaliste Jean-Pierre Dionnet nous livre une présentation du film (9′) en avouant d’emblée avoir découvert La Femme Invisible pour la première fois à l’occasion de sa sortie en DVD. « Et quelle surprise » dit Dionnet qui n’hésite pas à qualifier le film de vrai chef d’oeuvre, en comparant le jeu de Virginia Bruce à celui de Katharine Hepburn. Le reste du casting est ensuite passé au peigne fin, tout comme une partie de l’équipe technique.

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On retrouve également un module où Dionnet expose le thème de l’Homme Invisible (13′), décliné à travers les arts, de la littérature (H.G. Wells bien sûr) et au cinéma, du film de James Whale en 1933, ses suites qui suivront dans les années 1940, tout en passant rapidement sur les films de John Carpenter et de Paul Verhoeven. Jean-Pierre Dionnet évoque également les effets spéciaux miraculeux de John P. Fulton.L’interactivité se clôt sur une galerie de photos, les credits du disque ainsi que les nombreuses bandes-annonces des films disponibles dans la même collection.

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L’image et le son

Le N&B est clair, léger, mais l’ensemble manque de concision. La gestion des contrastes est aléatoire, divers fourmillements demeurent, certains effets de pompage également. Le grain cinéma est heureusement restitué, tout comme les partis pris de rendre plus ouatés les plans sur Virginia Bruce. Les scènes comprenant des effets visuels sont les plus déséquilibrés en raison des trucages avec plusieurs images superposées et incrustations. Ces séquences appuient les points, griffures et tâches inhérentes aux conditions de la postproduction. Dans l’ensemble l’image est propre et offre de belles conditions pour (re)découvrir ce bijou.

La bande-son a été restaurée en version originale, seule piste disponible sur cette édition, en Mono 2.0. Les dialogues, tout comme la musique, sont dynamiques et le confort acoustique très appréciable.

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Crédits images : © Elephant Films

 

 

Chronique du Blu-ray / Le Retour de l’Homme Invisible, réalisé par Joe May

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Réalisation : Joe May
Acteurs : Cedric Hardwicke, Vincent Price, Nan Grey, John Sutton, Cecil Kellaway, Alan Napier, Forrester Harvey
Scénario : Lester Cole, Curt Siodmak, d’après les personnages et le roman créés par H.G. Wells
Musique : Hans J. Salter, Frank Skinner

Combo Blu-ray/DVD disponible chez Elephant Films le 21 septembre 2016.

LE FILM

Condamné à mort pour un crime qu’il n’a pas commis, Sir Geoffrey Radcliffe reçoit la visite du docteur Frank Griffin – le frère de l’homme invisible. Persuadé de l’innocence de Radcliffe, Griffin lui fournit le sérum d’invisibilité, lui permettant ainsi de s’échapper, et de se lancer sur les traces du coupable…

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Réalisé par Joe May, cinéaste allemand né Julius Otto Mandl (1880-1954), Le Retour de l’Homme invisibleThe Invisible Man Returns, est comme son titre l’indique la suite directe du chef d’oeuvre de James Whale mis en scène en 1933 et inspiré du roman de H.G. Wells publié en 1897. Ce second opus de la franchise Universal Monsters – Invisible Man s’avère tout à fait digne du premier et saura relancer une franchise qui comptera au final cinq films, six si l’on compte l’épisode parodique avec Abbott et Costello, Deux nigauds contre l’homme invisible, réalisé au début des années 1950. Le scénario de ce très attendu Retour, est confié aux scénaristes Lester Cole et Curt Siodmak. Si le premier demeure malheureusement plus connu pour avoir été une des victimes du maccarthysme et inscrit sur la Liste noire à Hollywood, le second, frère du cinéaste Robert Siodmak, deviendra un habitué du genre fantastique. Il sera l’auteur du Loup-Garou (1941), Frankenstein rencontre le Loup-Garou (1942), Le Fils de Dracula (1943) et La Maison de Frankenstein (1944). A partir d’un petit bijou de scénario, Joe May livre un vrai chef d’oeuvre du genre, qui parvient à respecter l’oeuvre originale, le plus grand succès des studios Universal en 1933, tout en offrant quelque chose de frais et de nouveau aux spectateurs.

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Si Le Retour de l’Homme invisible est moins sombre que le film de James Whale, il n’en demeure pas moins que l’aventure est au rendez-vous du début à la fin. Même si les effets visuels étaient déjà épatants en 1933, ils se sont encore améliorés en sept années et certaines séquences restent encore bluffantes aujourd’hui grâce encore une fois au travail du pionnier en la matière, John P. Fulton. La magie fonctionne, tout comme l’enquête policière et les changements de ton. A ce titre, le sérum permettant l’invisibilité change progressivement la mentalité et les desseins de celui qui se l’est fait injecté. Du coup, un homme, accusé à tort d’un meurtre, parvient à s’évader de prison juste avant d’être exécuté, grâce à l’aide inespérée du frère de Dr. Jack Griffin, (anti)héros du premier film (dont les faits se déroulent 9 ans avant), qui détient la formule tant convoitée. Menant son enquête grâce à ce nouveau don, Geoffrey Radcliffe va découvrir ce pouvoir et surtout ce qu’il est désormais capable d’accomplir. Devant la femme qui l’aime et celui qui l’a aidé à s’en sortir, il commence à avoir des rêves de grandeur, à devenir cynique, violent et menaçant. Ce personnage est incarné par l’immense Vincent Price, dans une de ses premières apparitions au cinéma. Même s’il « n’apparaît » que de manière subliminale à l’écran, le comédien possède autant si ce n’est une plus grande présence que son prédécesseur Claude Rains, déjà immense dans le rôle-titre. Doté d’une des plus grandes voix de l’histoire du cinéma, Vincent Price crève l’écran, même quand « n’apparaît pas » à l’écran. Il est assurément un si ce n’est le plus grand Homme invisible de l’Histoire du cinéma.

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Avec quelques touches d’humour, des rebondissements rythmés, une mise en scène énergique (la séquence des fumigènes est un sommet), des effets visuels étonnants (nommés pour un Oscar en 1941), une interprétation au diapason, Le Retour de l’Homme invisible s’impose comme une des plus belles, une des plus grandes réussites fantastiques des Studios Universal des années 1940.

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LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray du Retour de l’Homme invisible, disponible chez Elephant Films dans la désormais impressionnante et indispensable collection Cinéma Monster Club, a été réalisé à partir d’un check-disc. L’édition HD est accompagnée du DVD dans un combo élégamment présenté. Le menu principal est animé et musical.

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Du point de vue bonus, le journaliste Jean-Pierre Dionnet nous livre une présentation du film (12′) et revient particulièrement sur le réalisateur, les scénaristes et le casting.

On retrouve également un module où Dionnet expose le thème de l’Homme Invisible (13′), décliné à travers les arts, de la littérature (H.G. Wells bien sûr) et au cinéma, du film de James Whale en 1933, ses suites qui suivront dans les années 1940, tout en passant rapidement sur les films de John Carpenter et de Paul Verhoeven. Jean-Pierre Dionnet évoque également les effets spéciaux miraculeux de John P. Fulton.

L’interactivité se clôt sur une galerie de photos, les credits du disque ainsi que les nombreuses bandes-annonces des films disponibles dans la même collection.

L’Image et le son

Ce Blu-ray au format 1080p proposée par Elephant Films contient une version restaurée du Retour de l’Homme invisible. La copie – dans son format original 1.33 – est vraiment très belle, même si quelques points et petites scories se font encore voir, mais cela demeure anecdotique. Des fondus enchaînés décrochent légèrement et un bruit vidéo est notable sur les séquences à effets spéciaux, mais l’encodage AVC reste solide. Le noir et blanc est ferme, la luminosité des séquences diurnes fait plaisir. Certaines scènes parviennent à sortir du lot grâce à un relief impressionnant, tandis que les contrastes sont assurés. Le grain cinéma est évidemment conservé avec un véritable équilibre.

La bande-son a été restaurée en version originale, seule piste disponible sur cette édition, en DTS HD Dual Mono Mono 2.0. Les dialogues, tout comme la musique, demeurent propres et distincts. Le confort acoustique est très appréciable et les craquements, inhérents à l’âge du film, ne sont pas du tout gênants.

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Chronique du DVD / Superman : l’intégrale des cartoons de Max Fleisher

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Réalisation : Dave Fleischer

Voix en VO : Bud Collyer, Joan Alexander

Histoire originale : Joe Shuster, Jerry Siegel d’après leurs personnages de comic books

Scénario : Seymour Kneitel, Izzy Sparber, Jay Morton

Musique : Sammy Timberg, Winston Sharples

DVD disponible chez Elephant Films le 5 avril 2016.

La série animée

Look ! Up in the sky ! It’s a bird !

It’s a plane !

It’s Superman!

Avant la destruction de la planète Krypton, une petite nacelle est envoyée sur Terre. À son bord, Kal-el, un bébé recueilli par un couple de fermiers du Kansas. Quelques années plus tard, le jeune homme cache sa force surhumaine et ses superpouvoirs sous l’identité de Clark Kent, journaliste au Daily Plannet de Metropolis. Aux côtés de Lois Lane, Clark enquête sur les criminels menaçants la sécurité de la Terre, qu’il neutralise sous les traits de Superman !

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Les cartoons Superman issus des Studios Fleischer (les deux frères Max et Dave) ont 75 ans en 2016. Il s’agit de la première série de courts-métrages animés en Technicolor consacrés à l’Homme d’acier de DC Comics. Il y aura 17 dessins animés, 9 produits par les Fleischer Studios entre 1941 et 1942, et huit produits par les Famous Studios de 1942 à 1943 après que la Paramount ait repris les affaires en main suite à une brouille entre les deux frères. Aujourd’hui, ces cartoons réalisés en rotoscopie – les animateurs dessinaient sur de véritables performances d’acteurs – sont tombés dans le domaine public, bien que les éléments originaux 35mm demeurent la propriété des Studios Warner.

This looks like a job for Superman !

Le super-héros et icône culturelle américaine est né en janvier 1933 sous la plume de l’écrivain américain Jerry Siegel et sous le pinceau de l’artiste canadien Joe Shuster. Mais il faudra attendre le numéro d’Action Comics publié en juin 1938 pour que Superman soit révélé au monde entier. Très vite, Superman devient un véritable phénomène. Les pièces radiophoniques et les émissions de télévision s’en emparent. Ses valeurs morales, sa puissance, tout comme son justaucorps rouge, bleu et jaune, sa cape, deviennent célèbres partout. Il n’est donc pas étonnant que Superman devienne le héros d’une série animée au milieu de la Seconde Guerre mondiale dans laquelle il affronte entre autres des savants fous mais surtout les japonais dont il détruit l’arsenal, tout comme les nazis qui ne font pas un pli devant les bottes rouges moulantes.

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Au cours de ses (coûteuses) 17 aventures de 9 minutes en moyenne, Superman – qui vole ici pour la première fois de son histoire alors qu’il ne faisait que bondir jusqu’alors par-dessus les buildings – devra combattre un sosie, un gorille géant, des civilisations inconnues qui s’en prennent à Lois Lane – aux allures de pin-up propre aux années 40 – qui se met chaque fois dans le pétrin afin d’obtenir un scoop, sauf dans le dernier cartoon dans lequel elle n’apparaît pas. Il devra aussi stopper un train rempli d’or qui s’est emballé, arrêter une éruption volcanique, un tremblement de terre, des braqueurs, des machines infernales, un monstre venu de l’Arctique, un télescope magnétique et même une momie ! Autant dire que le surhomme de Krypton, défenseur de la veuve et de l’orphelin, n’a pas chômé dès sa première adaptation !

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Le symbole de la puissante Amérique

Le dernier épisode est différent des autres par son animation, plus « réaliste », par l’absence de Lois Lane et par son ton « film noir » (où Hitler et sa moustache font même une apparition) quand Clark Kent se prend pour un véritable espion avant de prendre son dernier envol, tout en prenant le soin de saluer le drapeau américain flottant au vent. Superman est devenu un véhicule de propagande. Aujourd’hui, les cartoons vintage de Superman n’ont rien perdu de leur saveur et demeurent une réjouissante curiosité, bien dessinée, pleine d’action et de charme, qui titille la fibre nostalgique des fans dès le prologue et la musique devenus cultes.

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LE DVD

Le test du DVD édité par Elephant Films a été réalisé à partir d’un check-disc, sans packaging, que nous ne pouvons donc pas détailler. De plus, Elephant n’a pas pu mettre la main sur un quelconque supplément pour célébrer le 75e anniversaire de la série. Le menu principal est animé et musical, tandis qu’un carton indique que quatre épisodes n’ont jamais bénéficié de doublage français.

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L’image et le son

Les épisodes de ce Superman vintage ont été restaurés en Haute-Définition et sont issus de nouvelles sources respectant le format original 1.33. Le Technicolor n’est certes pas flamboyant, mais les couleurs retrouvent néanmoins une nouvelle fraîcheur sur la plupart des épisodes. La stabilité est de mise, la qualité visuelle au rendez-vous et les partis pris esthétiques sont respectés sans lissage excessif du grain. Les contrastes sont plaisants, même si quelques épisodes font apparaître plus de scories, rayures verticales, points et autres résidus. Le style crayonné spécifique à l’époque est superbement retranscrit et la compression solide. Pour information, la série Superman des Studios Fleischer est tombée récemment dans le domaine public. Les Studios Warner qui disposaient des pellicules originales sont à l’origine de la restauration de la série dont on pouvait jusqu’alors retrouver les épisodes disséminés à travers le coffret Blu-ray dédié à la saga cinématographique de l’Homme d’acier.

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En version originale, les voix nasillardes saturent, mais les dialogues demeurent intelligibles. La piste française apparaît étonnamment plus claire, mais il semble que le doublage ait été effectué plus récemment. La musique tient également une grande place dans les épisodes et l’accompagnement sonore se révèle aléatoire. Certaines séquences s’avèrent plus couvertes, d’autres plus grinçantes, et l’ensemble a souvent du mal à trouver un juste équilibre. On déplorera un petit manque d’ardeur dans les premières aventures et une prédominance des aigus qui irritent quelque peu les tympans. Les épisodes 2, 8, 11 et 17 n’ont jamais bénéficié de doublage et sont donc proposés uniquement en version originale sous-titrée en français. Les deux pistes sont disponibles en Dolby Digital 2.0.

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Crédits images : © Elephant Films

Critique et Chronique du Blu-ray / L’Homme qui venait d’ailleurs, réalisé par Nicolas Roeg

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Réalisation : Nicolas Roeg
Acteurs : David Bowie, Rip Torn, Candy Clark, Buck Henry, Bernie Casey, Jackson D. Kane
Scénario : Paul Mayersberg d’après le roman de Walter Tevis
Musique : John Phillips, Stomu Yamashta

Blu-ray disponible chez Potemkine Films le 9 juin 2016.

LE FILM

Thomas Jérôme Newton semble avoir survécu à un crash aérien au Nouveau Mexique. Il se dit britannique et apporte avec lui 9 brevets scientifiques révolutionnaires. Propulsé à la tête d’un empire financier colossal, il manifeste très vite un comportement étrange qui trahira ses véritables origines.

David Bowie, un alien de la musique…et au cinéma

En 1975, David Bowie arrive dans sa période soul/funk. Accro à la cocaïne, il sombre dans la paranoïa et les délires mystiques. Incapable de contrôler son image publique, il change à nouveau de « peau » pour se diriger vers un autre courant musical. C’est dans ces conditions que la rockstar tourne L’Homme qui venait d’ailleurs (The Man Who Fell to Earth), réalisé par Nicolas Roeg en 1975. Le cinéaste de Ne vous retournez pas et de Walkabout va alors contribuer au mythe de David Bowie en se servant de son aura, de son physique, de sa présence, et l’imprimer sur pellicule pour ce qui s’avère être son film le plus étrange. Bowie y incarne un alien échoué sur Terre afin de trouver de l’eau pour lutter contre la sécheresse qui dévaste sa planète. Il y a laissé sa femme et ses enfants, qui apparaissent sous forme de rêves et de flash-backs. Ayant pris forme humaine et sous l’identité du brinnatique Thomas Jérôme Newton, il parvient à bâtir un empire industriel en déposant neuf brevets scientifiques révolutionnaires, notamment dans le domaine des films à développement instantané. Cette maîtrise de technologies futuristes et les secrets autour de son identité attirent la curiosité de personnes mal intentionnées. Devenu milliardaire, il fait construire un vaisseau spatial par une de ses sociétés, afin de pouvoir regagner sa planète. Il rencontre alors Mary-Lou, qui vient alors bouleverser l’ordre des choses.

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Un conte philosophique de science-fiction

Les questions existentielles, les rapports entre l’homme et la femme, de l’homme à la nature (ici une catastrophe écologique qui ravage une autre planète) sont cette fois encore au centre du quatrième long métrage de Nicolas Roeg, même s’il s’agit ici d’un récit de science-fiction. Les chanteurs ont toujours inspiré le réalisateur. Après Mick Jagger dans Performance (co-réalisé avec Donald Cammell) en 1970 et avant Art Garfunkel dans Enquête sur une passion en 1980, c’est donc au tour de David Bowie d’être dirigé par Nicolas Roeg, dans son premier vrai rôle au cinéma. Enfin dirigé est un bien grand mot tant la rockstar a semble t-il envoûté le réalisateur qui se contente essentiellement de le filmer sous tous les angles. Comme s’il cherchait lui-même à percer le mystère qui entourait alors cet être hors-du-commun. Film singulier, qui ne ressemble à aucun autre, qui déconcerte, agace, ennuie, subjugue et hypnotise par son récit éclaté, L’Homme qui venait d’ailleurs, librement adapté du roman L’Homme tombé du ciel de l’écrivain américain Walter Stone Tevis publié en 1963, est un pur film de Nicolas Roeg. Un kaléidoscope d’images, de séquences qui s’opposent et qui se répondent à la fois, une expérience sensorielle, qui ne livrera jamais toutes ses clés même au fil de nombreux visionnages. Le charisme androgyne unique de David Bowie est immense. Ce rôle lui va évidemment comme un gant, d’autant plus que son personnage finit par devenir une rock-star en sortant un album sous le nom de The Visitor à la fin du film. Un album réalisé dans l’espoir que la femme qu’il aime et qui l’attend, puisse l’entendre à la radio. Un vecteur de communication, comme Bowie lui-même avec ses fans à travers le monde.

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La légende Bowie

Roeg s’amuse à jouer avec les frontières entre Bowie et son personnage, et participe donc à sa légende. A la mort de l’artiste en 2016, une grande partie de la presse a titré « Mort de l’Homme qui venait d’ailleurs ». La boucle est bouclée. Enfin presque, puisque le film a connu une suite au théâtre, imaginée par David Bowie himself. La comédie musicale Lazarus s’est jouée à Broadway fin 2015 avec l’excellent Michael C. Hall dans le rôle principal, quelques jours seulement avant la disparition de Bowie en janvier 2016.

En plus d’être un film de science-fiction important des années 70, L’Homme qui venait d’ailleurs a largement contribué au mythe David Bowie. Quasiment de tous les plans, ce dernier semble traverser le film en lévitation avec son charisme extraordinaire imprimé pour toujours par l’immense réalisateur Nicolas Roeg.

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LE BLU-RAY

Le visuel concocté par Potemkine pour la sortie de L’Homme qui venait d’ailleurs en Haute-Définition est très beau et reprend celui du DVD édité en 2015 par le même éditeur. Il en est de même pour le menu principal, animé et musical. La version intégrale Director’s cut du film (139′) est proposée ici, les séquences érotiques coupées pour son exploitation ayant été réintégrées.

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Peu de bonus à se mettre sous la dent !

Jusqu’à présent en France, L’Homme qui venait d’ailleurs bénéficiait d’une édition collector en DVD, disponible uniquement en occasion maintenant et souvent à plus de 100 euros ! Cette édition deux DVD disposait des deux versions du film, d’un documentaire Watching the Alien (24′) et un autre intitulé Songes d’une nuit d’un E.T. (16′), ainsi que d’une galerie photos, une plaquette publicitaire et le script dialogué.

Le seul supplément disponible sur ce Blu-ray Potemkine est un entretien croisé (25′) avec Jean-Marc Lalanne, rédacteur en chef des Inrockuptibles, et Linda Lorin, animatrice à Radio Nova. Les deux intervenants replacent tout d’abord L’Homme qui venait d’ailleurs dans la carrière de David Bowie, en insistant particulièrement sur son look. N’attendez pas une analyse du film, mais plutôt un portrait du David Bowie comédien, de L’Homme qui venait d’ailleurs à Furyo, en passant par Le Prestige, Les Prédateurs, La Dernière tentation du Christ et Twin Peaks: Fire Walk with Me.

L’Image et le son

Potemkine livre un très beau master HD restauré qui permet de redécouvrir le film de Nicolas Roeg sous toutes ses coutures. Les splendides partis pris esthétiques du directeur de la photographie Anthony B. Richmond (One + One, Ne vous retournez pas, The Indian Runner) trouvent en Blu-ray (1080p) un nouvel écrin et se voient entièrement respectés. Point ou peu de réducteur de bruit à l’horizon, le grain est présent tout en étant discret (exit les poussières, scories, griffures et tâches en tous genres), la photo est savamment restituée, la colorimétrie retrouve un éclat inédit et le piqué est probant. Le magnifique cadre large est conservé, la profondeur de champ fort appréciable et seuls quelques plans flous, mouvements de caméra entraînant quelques pertes de la définition et des visages légèrement rosés empêchent d’attribuer la note maximale. Néanmoins, l’encodage AVC demeure solide, la gestion des noirs impeccable, la propreté exceptionnelle et le niveau de détails impressionnant. L’Homme qui venait d’ailleurs qui affiche déjà quarante ans au compteur peut se targuer d’un lifting de premier ordre et d’un transfert d’une folle élégance.

L’encodage DTS-HD Master Audio Stéréo anglais, seule piste disponible sur cette édition, donne un nouveau coffre à la bande originale. Les voix sont claires, les ambiances annexes dynamiques et le confort acoustique largement assuré. Ce mixage est propre et aucun souffle n’est constaté. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

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Crédits images : Potemkine Films