NOUVEAU DÉPART réalisé par Philippe Lefebvre, disponible en DVD le 7 février 2024 chez Orange Studio.
Acteurs : Franck Dubosc, Karin Viard, Clotilde Courau, Youssef Hajdi, Tom Leeb, Clémentine Baert, Bérengère Krief, Louise Orry-Diquéro…
Scénario : Philippe Lefebvre & Maria Pourchet, d’après le scénario original de Daniel Cúparo & Juan Vera
Photographie : Axel Cosnefroy
Musique : Philippe Kelly
Durée : 1h32
Date de sortie initiale : 2023
LE FILM
Amoureux de Diane comme au premier jour, Alain traverse la cinquantaine sans crise. Même le départ des enfants, il l’a bien vécu. Diane moins.… Cette période, elle l’entame avec la sensation qu’elle pourrait mourir d’ennui ou d’angoisse. Pour Alain, qui voit pour la première fois son couple vaciller, il est temps de se poser les questions essentielles, et de prendre un risque majeur après 30 ans de vie commune : quitter Diane pour réveiller la flamme et l’envie de se retrouver.
Nouveau départ est à la base le remake du film argentin El amor menos pensado, sorti chez nous sous le titre Retour de flamme, avec le grand Ricardo Darín. Décidément, la comédie sud-américaine « inspire » le cinéma français, puisqu’Un coup de maître de Rémi Bezançon, Citoyen d’honneur de Mohamed Hamidi,7 jours pas plus d’Héctor Cabello Reyes et Un homme à la hauteur de Laurent Tirard étaient aussi des adaptations de films provenant du « Pays de l’argent ». Le projet a été confié à Philippe Lefebvre, scénariste (complice de Guillaume Canet), comédien et réalisateur (Le Siffleur), qui après quelques séries (Fais pas ci, fais pas ça, Les Chamois, Sam), fait son retour au cinéma avec son deuxième long-métrage comme metteur en scène. Nouveau départ se penche sur la relation d’un homme et d’une femme, mariés depuis trente ans, atteints par syndrome du nid vide, quand leur deuxième et dernier enfant s’envole au Japon pour y faire ses études. Alors qu’un sentiment de tristesse et de solitude s’empare de Diane, son mari Alain, profondément amoureux de son épouse, se rend compte qu’ils n’ont peut-être pas vieilli de la même façon. Cette comédie tendre est impeccablement campée par le tandem Karin Viard – Franck Dubosc, qui s’ils se connaissaient depuis l’adolescence (ils ont fréquenté en même temps le conservatoire de Rouen), ne s’étaient jamais encore donnés la réplique, même s’ils avaient partagé l’affiche des Visiteurs – La Révolution. Avec sa coscénariste Maria Pourchet (King), Philippe Lefebvre signent un film très attachant et sans doute universel. Son échec relatif dans les salles (285.000 entrées, c’est peu avec ces têtes d’affiche) sera rattrapé plus tard et Nouveau départ devrait en toute logique connaître une seconde vie par la suite, ce qu’on lui souhaite et ce qu’il mérite largement.
ADIEU MONSIEUR HAFFMANN réalisé par Fred Cavayé, disponible en DVD et Blu-ray le 18 mai 2022 chez Orange Studio.
Acteurs : Daniel Auteuil, Gilles Lellouche, Sara Giraudeau, Nikolai Kinski, Mathilde Bisson, Anne Coesens, Jérôme Cachon, Guillaume Marquet…
Scénario : Fred Cavayé & Sarah Kaminsky, d’après la pièce de théâtre de Jean-Philippe Daguerre
Photographie : Denis Rouden
Musique : Christophe Julien
Durée : 1h55
Date de sortie initiale : 2022
LE FILM
Paris 1941. François Mercier est un homme ordinaire qui n’aspire qu’à fonder une famille avec la femme qu’il aime, Blanche. Il est aussi l’employé d’un joaillier talentueux, M. Haffmann. Mais face à l’occupation allemande, les deux hommes n’auront d’autre choix que de conclure un accord dont les conséquences, au fil des mois, bouleverseront le destin de nos trois personnages.
Pour elle (2008) et À bout portant (2010) font partie des plus grandes réussites du polar populaire français de ces quinze dernières années. Fred Cavayé a su d’emblée imposer une marque de fabrique, en proposant deux thrillers allant à fond la caisse pendant 1h30, sans temps mort, comme une véritable course contre-la-montre, en prenant modèle sur les films de genre américains. Après une participation au film à sketches Les Infidèles, son troisième long métrage Mea Culpa, qui réunissait les têtes d’affiches de ses précédents films, Vincent Lindon et Gilles Lellouche, a été une immense déception, tant critique que commerciale et s’est soldée par un échec retentissant. Fred Cavayé avait besoin de se refaire et a donc accepté Radin !, une oeuvre de commande. Chose faite, puisque Radin ! reste une des meilleures comédies avec Dany Boon, décidément toujours au top dans un film qu’il ne dirige pas, un très bon divertissement, qui avait attiré 3 millions de spectateurs au cinéma en 2016. Par la suite, le réalisateur signera un nouveau succès avec Le Jeu, remake de Perfetti sconosciuti de Paolo Genovese, comédie qui avait cartonné dans les salles italiennes et dont l’adaptation française allait connaître le même engouement. Remis sur les rails, Fred Cavayé revient une fois de plus en force avec Adieu Monsieur Haffmann, libre transposition de la pièce de théâtre du même nom de Jean-Philippe Daguerre, lauréate de quatre Molières en 2018, trois prix d’interprétation et le prix du meilleur spectacle du Théâtre Privé. Coécrit par le cinéaste et Sarah Kaminsky (Raid dingue, La Ch’tite famille, Break), ce drame psychologique en huis clos prend à la gorge du début à la fin, en traitant de façon originale de la collaboration des français sous l’Occupation. Magistralement interprété par le trio Daniel Auteuil, Gilles Lellouche, Sara Giraudeau, Adieu Monsieur Haffmann a rassemblé plus de 700.000 spectateurs à sa sortie dans les salles en janvier 2022.
LES CHATOUILLES réalisé par André Bescond et Eric Métayer, disponible en DVD le 14 mars 2019 chez Orange Studio
Acteurs : Andréa Bescond, Karin Viard, Clovis Cornillac, Pierre Deladonchamps, Grégory Montel, Carole Franck, Gringe, Ariane Ascaride…
Scénario : Andréa Bescond, Eric Métayer
Photographie : Pierre Aïm
Musique : Clément Ducol
Durée : 1h38
Date de sortie initiale : 2018
LE FILM
Odette a huit ans, elle aime danser et dessiner. Pourquoi se méfierait-elle d’un ami de ses parents qui lui propose de « jouer aux chatouilles » ? Une fois devenue adulte, Odette libère sa parole, et se plonge corps et âme dans sa carrière de danseuse, dans le tourbillon de la vie…
Il est temps de parler, de s’ouvrir, d’exploser pour le personnage principal des Chatouilles. Odette, la trentaine, ne peut plus contenir ce qu’elle a gardé dans sa tête et dans son corps depuis plus de vingt ans. Cette histoire, c’est celle d’Andréa Bescond, danseuse, comédienne, metteuse en scène, scénariste et réalisatrice. Après l’avoir interprété au théâtre dans la pièce autobiographique Les Chatouilles (ou la danse de la colère) mise en scène par Eric Métayer et jouée au Petit Montparnasse, ce qui lui a valu le Molière seule en scène en 2016, Andréa Bescond transpose son « personnage » au cinéma. Résultat, près de 400.000 entrées dans les salles en novembre 2018, le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Karin Viard et celui de la meilleure adaptation pour Andréa Bescond et Eric Métayer. Les Chatouilles est une œuvre solaire et optimiste sur un sujet pourtant très grave et délicat, celui de la pédophilie et du trauma des victimes. Egalement Prix Nouveau Talent Théâtre SACD et Prix Jeune Talent Théâtre de l’Académie française, ce premier long métrage empli de sensibilité, étonne par ses partis pris poétiques et ambitieux, qui reflètent le traumatisme d’une jeune femme violée par un ami de la famille de ses parents, mais aussi et surtout son désir de s’en sortir et d’embrasser la vie.
Victime de violences sexuelles durant son enfance, Andréa Bescond a tout mis dans Les Chatouilles. Elle se livre corps et âme, danse pour (sur)vivre, pour trouver l’énergie nécessaire et la force pour enfin parler à ses parents sur ce qui se passait dans sa chambre à l’insu de tous. La réalisatrice endosse elle-même le rôle d’Odette adulte. Au-delà de sa performance faite d’énergie et de fureur, la ressemblance de la comédienne avec Karin Viard ajoute une authenticité inattendue. Cette dernière trouve l’un de ses meilleurs rôles depuis quinze ans et le troisième César de sa carrière n’est pas usurpé. La dernière séquence fait d’ailleurs froid dans le dos et s’imprime dans les mémoires. De son côté, Clovis Cornillac signe une prestation bouleversante dans le rôle du père d’Odette. L’excellent Pierre Deladonchamps endosse le personnage de l’ogre du film, monstrueux avec sa voix douce qui terrifie Odette. C’est aussi l’occasion d’évoquer l’actrice Carole Franck, dont le nom n’évoque peut-être pas grand-chose, mais dont la présence est pourtant toujours très appréciée. Vue chez Abdellatif Kechiche, Cédric Klapisch, Mia Hansen-Løve, Michael Haneke, François Ozon, Jacques Maillot et Albert Dupontel, Carole Franck interprète ici la psychologue qui aidera Odette à trouver les mots, le moment et à canaliser sa force.
Certaines idées oniriques de mise en scène peuvent paraître déplacées ou inappropriées, à l’instar de l’envol de la danseuse sur fond de Lac des Cygnes. Pourtant ces fantasmes qui s’immiscent dans la vie d’Odette, avec les souvenirs qui prennent forme, qui mutent, qui sont triturés par la conscience qui préfèrent enjoliver quelque peu un récit sordide, témoignent de la volonté d’Odette de trouver un moyen de se libérer de ses chaînes, tout comme celle de la réalisatrice de proposer aux spectateurs une expérience de cinéma. Sensible, à fleur de peau, fragile comme du cristal, Les Chatouilles foudroie par son désir de communiquer sur un sujet qui dérange, sans aucun pathos. Lumineux, solaire même, ce film indispensable montre ce besoin irrépressible pour les victimes de parler, sous peine de se noyer et de perdre pied, de trouver le bon interlocuteur, de faire la ou les bonnes rencontres, pour s’extirper de l’obscurité et des enfers où ils ont été plongés.
Les Chatouilles est un témoignage viscéral, qui espérons-le, saura donner confiance à celui ou à celle qui aurait subi pareilles ignominies, mais aussi encourager les autres à être attentif face à ce fléau omniprésent (plus de 150.000 enfants violés chaque année en France), tout comme à prêter une oreille attentive à la personne qui voudrait bien se confier à eux.
LE DVD
Le test du DVD des Chatouilles, disponible chez Orange Studio, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.
Malheureusement, nous ne disposons que d’un minuscule module de 5 minutes, réalisé à l’occasion de la présentation des Chatouilles au Festival de Cannes. D’un côté, Karin Viard et Clovis Cornillac s’expriment sur le film, et de l’autre Andréa Bescond et Eric Métayer évoquent les thèmes et l’accueil des Chatouilles, les larmes aux yeux. Quelques images de la montée des marches viennent illustrer l’ensemble.
L’Image et le son
Si le rendu n’est pas optimal en raison d’une définition moins ciselée sur les scènes en intérieur, le master SD des Chatouilles ne manque pas d’attraits… La clarté est bienvenue, la colorimétrie chatoyante, et le piqué affûté sur toutes les séquences en extérieur. Remarqué par ses photographies des films de Mathieu Kassovitz (La Haine, Assassin(s)) ou bien encore Polisse, le chef opérateur Pierre Aïm voit ses partis pris esthétiques savamment respectés via un DVD de haute volée. Le cadre fourmille de détails, les contrastes affichent une constante solidité et l’encodage emballe solidement l’ensemble.
Les Chatouillesrepose essentiellement sur les dialogues. La piste Dolby Digital 5.1 distille les voix des comédiens avec efficacité, tandis que les latérales s’occupent de la musique du film. Une spatialisation concrète, immersive et efficace, à l’instar des séquences de musique urbaine et des percussions tribales qui réveillent le caisson de basses . Une version Stéréo, ainsi qu’une piste Audiodescription et des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.
MISSION PAYS BASQUE réalisépar Ludovic Bernard,disponible en DVD le 14 novembre 2017 chez Orange Studio
Acteurs : Élodie Fontan, Florent Peyre, Daniel Prévost, Nicolas Bridet, Barbara Cabrita, Ludovic Berthillot, Ilona Bachelier, Damien Ferdel, Arielle Sémenoff, Eric Bougnon, Yann Papin…
Scénario : Michel Delgado, Eric Heumann
Photographie : Yannick Ressigeac
Musique : Lucien Papalu, Laurent Sauvagnac
Durée : 1h33
Date de sortie initiale : 2017
LE FILM
Sibylle, jeune Parisienne aux dents longues, entend briller dans ses nouvelles fonctions professionnelles en rachetant une quincaillerie au Pays Basque afin d’y implanter un supermarché. Elle s’imagine avoir « roulé » le vieux propriétaire mais ce dernier est sous curatelle. Sibylle doit donc faire affaire avec Ramon, le neveu, pour récupérer son argent et signer au plus vite. Sinon, c’est le siège éjectable assuré. Elle va rapidement s’apercevoir que les basques n’ont pas l’intention de se laisser faire par une parisienne, si jolie soit-elle.
Bienvenue chez les basques !
A quelques mois d’intervalle, le réalisateur Ludovic Bernard a connu les deux extrêmes. Son premier long métrage, L’Ascension, a été porté par une critique positive, en plus du Grand Prix et du Prix du Jury au Festival de l’Alpe D’Huez, ainsi qu’un bouche-à-oreille très bon, au point de dépasser la barre convoitée du million d’entrées, et ce sans nom véritablement connu au générique à part celui d’Alice Belaïdi. Au début de l’été, son second film sort déjà sur les écrans, Mission Pays Basque. Critique globalement négative de la part de la presse, à peine 150.000 spectateurs au final et film par ailleurs rapidement retiré des salles début juillet. Il faut dire que la bande-annonce n’était guère attractive (euphémisme) et que cela sentait bougrement le nanar made in France. Pourtant, Mission Pays Basque s’avère un divertissement honnête, ni bon ni mauvais, qui repose sur une multitude de clichés, mais qui s’en amuse avec une bonne humeur plutôt contagieuse.
Sybille, jeune cadre parisienne ambitieuse, croit avoir fait l’affaire du siècle en rachetant pour une bouchée de pain la quincaillerie de Ferran Beitialarrangoïta située au Pays basque, pour le compte de son groupe de grande distribution. Or, elle apprend que ce dernier est sous curatelle. Elle doit donc négocier avec Ramuntxo, son neveu, pour obtenir la boutique, censée devenir un supermarché. Mais, Ramuntxo, chanteur à ses heures et Basque jusqu’au bout des ongles, va lui mener la vie dure. Sybille, accompagné de son stagiaire, s’accroche face aux Basques prêts à tout pour garder leur magasin. Il faut qu’elle réussisse sinon elle perdra son travail. Commence alors un jeu du chat et de la souris entre la citadine et l’amoureux de sa terre.
Ecrit par Michel Delgado, réalisateur de Bouquet final en 2008, scénariste de comédies gentiment voire violemment has-been comme La Vengeance d’une blonde et Les Soeurs Soleil de Jeannot Szwarc, Recto/Verso de Jean-Marc Longval, L’Auberge rouge de Gérard Krawczyk, On ne choisit pas sa famille de Christian Clavier, Mission Pays Basque n’a donc pas la prétention de révolutionner le cinéma, mais de jouer sur les décalages culturels chéris par la comédie française. Autant vous dire qu’il n’y a absolument rien de nouveau ici, mais la petite réussite (toutes proportions gardées) de Mission Pays Basque vient essentiellement des comédiens amusants, charismatiques et complices. En premier lieu la ravissante Elodie Fontan, que l’on avait aperçue la première fois toute gamine en 1996, dans l’excellente comédie de Gérard Lauzier, Le Plus Beau métier du monde, aux côtés de Gérard Depardieu. Ayant (bien) grandie, elle est apparue récemment dans le triomphe de Philippe de Chaveron, Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ?, avant de rejoindre la troupe (et les grands succès au box-office) de Philippe Lacheau, Babysitting 2 et Alibi.com. Pétillante et naturelle, elle porte agréablement le film sur ses belles épaules et fait preuve d’une énergie communicative, qui sied évidemment bien à la comédie. Dommage que le film ait été un échec important, car la comédienne prouve qu’elle peut largement prétendre aux premiers rôles.
Elle donne ici la réplique à l’humoriste Florent Peyre, popularisé grâce à l’émission On n’demande qu’à en rire sur France 2 entre 2010 et 2014, qui fait preuve d’une belle présence devant la caméra. Après avoir longtemps fait ses classes en tant qu’assistant-réalisateur auprès de Jean-François Richet sur les deux opus de Mesrine, mais aussi à trois reprises avec Luc Besson (The Lady, Malavita et Lucy), ainsi que sur d’autres productions EuropaCorp (L’Immortel, Les petits mouchoirs, Taken 2 et Taken3), Ludovic Bernard signe ici son deuxième long métrage avec suffisamment d’efficacité, en insufflant un rythme soutenu, évidemment capital quand on met en scène une comédie et en dirigeant solidement ses acteurs.
Ce serait mentir de dire que Mission Pays Basque n’arrache aucun sourire. Certes, rien n’est crédible ici, mais peu importe puisque le contrat est rempli. On rit en suivant les aventures estivales de cette jeune major de promo d’HEC et Bac+7 plongée dans un environnement totalement étranger, on oublie les soucis du quotidien pendant 1h30, le récit est blindé de bons sentiments et peu importe les digressions inutiles (tout ce qui concerne l’ETA) et si « on connaît déjà la fin » puisque le ton reste léger, sympathique et bon enfant.
LE DVD
Le test du DVD de Mission Pays Basque, disponible chez Orange Studio, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.
Aucun supplément sur cette édition, et pas de sortie en Haute-Définition.
L’Image et le son
Avec ses 150.000 entrées, il semble qu’Orange n’ait pas jugé bon de sortir Mission Pays Basque en Blu-ray. Il faudra donc se contenter de cette édition standard, mais heureusement la qualité est là. Les couleurs sont bien loties, lumineuses et chaudes pour la partie basque, grisâtres pour les scènes parisiennes, le piqué est suffisamment affûté, la clarté de mise et les contrastes élégants. Les détails ne manquent pas, les noirs sont denses. Que demander de plus ?
Le mixage Dolby Digital 5.1 instaure un excellent confort acoustique en mettant la musique en avant, tout en délivrant les dialogues avec ardeur, sans jamais oublier les effets et ambiances annexes. Quelques basses soulignent également quelques séquences comme la fête au village et l’explosion. La piste Stéréo s’en donne également à coeur joie, se révèle dynamique et même percutante dans son genre. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.
Sans emploi depuis un an, Constance revient dans sa ville natale quand elle apprend qu’un poste se libère dans l’agence immobilière où elle a démarré sa carrière, mais son ancien patron lui préfère une autre candidate plus jeune. Constance est alors prête à tout pour récupérer la place qu’elle estime être la sienne.
Irréprochable, thriller social et psychologique nappé d’humour noir, a révélé un nouveau réalisateur et auteur en 2016, Sébastien Marnier. Journaliste et écrivain (Mimi, Une vie de petits fours), il a également signé quelques courts métrages, dont Le Grand avoir en 2002 et Le Beau Jacques en 2003 avec Philippe Nahon. Véritable coup de maître sorti au milieu de blockbusters estivaux, porté par une critique quasi-unanime, Irréprochable offre à Marina Foïs son plus grand rôle. Elle est terrifiante dans la peau de Constance, agent immobilière au chômage à Paris. Sans appartement et vivant du RSA, elle décide de retourner dans sa ville natale en Charente-Maritime, où vit également sa mère hospitalisée, pour essayer de pourvoir un emploi dans l’agence où elle a commencé sa carrière. Une jeune concurrente, Audrey, obtient le poste à sa place en acceptant d’être moins payée. Dès lors, Constance, considérant subir une injustice et mériter l’emploi, va tout faire pour le récupérer. Elle se met à suivre la jeune femme et parvient à s’immiscer dans sa vie. Portrait intime, anxiogène et glaçant d’une véritable sociopathe, Irréprochable est un fascinant portrait de femme trouble et désaxée, qui est pourtant persuadée de bien faire les choses, en étant « irréprochable », sans jamais se remettre en question.
Marina Foïs parvient à rendre humain son personnage pourtant monstrueux. Son phrasé unique et particulier, sa voix basse, son regard fuyant, renvoient à l’un de ses personnages des Robin des Bois, Sophie Pétoncule, comme si elle nous en présentait son côté obscur. La comédienne est excellemment épaulée par Jérémie Elkaïm, ancien amant de Constance qu’elle fait tourner en bourrique, Joséphine Japy (Le Moine, Cloclo, Respire) dans le rôle d’Audrey, la jeune femme qui gêne Constance, Benjamin Biolay, rencontre dans le TGV qui devient l’amant de Constance. L’histoire glaçante contraste avec très belle la photo chaude et estivale signée Laurent Brunet (La Petite Jérusalem, Free Zone, Séraphine). La composition du groupe français électro Zombie Zombie distille également un malaise du début à la fin, comme si les mélodies étaient branchées sur la psyché et le rythme cardiaque du personnage principal.
Malgré ses actes odieux et grâce à l’interprétation, y compris physique, de la comédienne, on ressent une certaine affection pour Constance, qui n’est sûrement pas devenue un monstre-humain du jour au lendemain et surtout sans raison. Il y a donc quelque chose de foncièrement touchant chez cette femme déséquilibrée et impulsive, qui se laisse envahir par ses émotions et qui en viendra à commettre l’irréparable pour arriver à ses fins, telle une voiture-bélier que plus rien ne peut arrêter, sans jamais penser aux conséquences de ses actes. Tel un soldat, pour ne pas dire machine de guerre, Constance partage son temps libre entre un entraînement physique et athlétique exténuant et la manipulation de ceux qui l’entourent. Pathétique, drôle, mais foncièrement inquiétante, mythomane, vénéneuse, déterminée et manipulatrice, Constance est un personnage qui va marquer les esprits des cinéphiles.
En toute logique, nous devrions retrouver Irréprochable à la prochaine cérémonie des César où le film pourrait rafler les compressions du Meilleur premier film et pour lequel Marina Foïs peut largement prétendre à celle de la Meilleure actrice. Les paris sont ouverts !
LE DVD
Le visuel de la jaquette d’Irréprochable, disponible chez Orange Studio, reprend celui de l’affiche d’exploitation estampillée des critiques élogieuses. Le menu principal est animé sur la musique de Zombie Zombie.
L’éditeur nous propose 12 minutes de scènes coupées, non étalonnées et non mixées, durant lesquelles Constance fait semblant de s’évanouir au milieu de ses anciennes amies, une autre où Constance allume littéralement Philippe (Jérémie Elkaïm) avant de se rétracter, ce qui rend furieux ce dernier, qui la vire de chez lui. Outre une autre séance de sport, la scène où Gilles (Benjamin Biolay) offre à Constance un sex-toy au cours d’un dîner est proposée en version longue.
Un minuscule making of de 6 minutes, suit le tournage une journée durant l’été 2015. L’occasion de voir l’investissement physique de Marina Foïs et de Joséphine Japy (courir sous un soleil de plomb), mais également le réalisateur Sébastien Marnier à l’oeuvre avec sa comédienne, ainsi que le soutien de l’équipe technique, en particulier le chef opérateur Laurent Brunet. Quelques propos des actrices, du cinéaste et de la productrice Caroline Bonmarchand sont également au programme.
L’Interactivité se clôt sur la bande-annonce.
L’Image et le son
Malgré l’engouement critique et public, il semble qu’Orange n’ait pas jugé bon de sortir Irréprochable en Blu-ray. Il faudra donc se contenter de cette édition standard, mais heureusement la qualité est là. Les couleurs sont bien loties, entre chaud et froid, le piqué est suffisamment affûté, la clarté de mise sur toutes les séquences en extérieur et les contrastes élégants. Les détails ne manquent pas sur le cadre large, les noirs sont denses. On aurait vraiment aimé une édition HD !
Le mixage Dolby Digital 5.1 instaure un excellent confort acoustique en mettant l’excellente composition de Zombie Zombie en avant, tout en délivrant les dialogues avec ardeur, sans jamais oublier les effets et ambiances annexes. Quelques basses soulignent également diverses séquences. La piste Stéréo s’en donne également à coeur joie, se révèle dynamique et même percutante dans son genre. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.
EQUALS(Akai Satsui)réalisé par Drake Doremus, disponible en Blu-ray et DVDle 20 décembre 2016 chez Orange Studio
Acteurs : Kristen Stewart, Nicholas Hoult, Guy Pearce, Jacki Weaver, Kate Lyn Sheil, Aurora Perrineau, Toby Huss, Scott Lawrence…
Scénario : Nathan Parker
Photographie : John Guleserian
Musique : Dustin O’Halloran, Sascha Ring
Durée : 1h41
Date de sortie initiale: 2016
LE FILM
Durant « La Grande Guerre », la Terre a connu 28 jours de bombardements. 99,6 % de la surface habitable de la planète a été anéantie. Une zone a survécu, la Péninsule, peuplée d’êtres jugés primitifs appelés les Déficients. Le reste de la population est confinée dans des cités où les sentiments sont considérés comme une maladie à éradiquer car symboles et vestiges du passé tumultueux de la race humaine. C’est dans une de ces villes blanches et aseptisées que Nia et Silas tombent éperdument amoureux. Pour survivre, ils devront cacher leur amour et résister ensemble.
Prendre Kristen Stewart et Nicholas Hoult, qui sont loin d’être les comédiens les plus expressifs, pour interpréter deux jeunes qui tombent amoureux dans une société dystopique où les sentiments (peur, angoisse, amour, colère), les contacts physiques et les désirs sont prohibés dès la naissance, n’était pas une mauvaise idée sur le papier. Le problème avec Equals, réalisé par l’américain Drake Doremus, dont les quatre premiers longs métrages indépendants ne sont jamais sortis dans les salles françaises, c’est qu’il croule sous les références, tant sur le fond que sur la forme, et qu’il ne se distingue jamais d’autres films du genre. S’il n’était pas interprété par ces deux jeunes acteurs, qui font partie des plus convoités aujourd’hui, Equals, présenté en compétition au Festival de Venise 2015, n’aurait sans doute pas bénéficié d’une sortie en e-cinéma en France.
Equals est un petit film de science-fiction qui lorgne sur le 1984 de George Orwell, sur THX 1138 de George Lucas et Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol. En dehors de ces excellentes références, Equals ne parvient jamais à instaurer une ambiance, un climat, un contexte, un ton et demeure aussi figé que le jeu apathique de son couple principal. Heureusement, les apparitions furtives des excellents Guy Pearce et Jacki Weaver viennent un peu secouer tout ça. Mais on s’ennuie rapidement devant ce petit film qui veut probablement inciter à la réflexion sur monde d’aujourd’hui, qui a sûrement des choses à dire sur l’incommunicabilité entre les êtres et sur la force des sentiments face à l’adversité et la répression, mais qui les dit mal en se reposant trop sur ses modèles pour faire passer son discours. Dernièrement, The Lobster de Yorgos Lanthimos et même The Island de Michael Bay il y a plus de dix ans en disaient bien plus sur le conditionnement de l’être humain.
Dommage quand on sait que le scénario est signé Nathan Parker, auteur du fantastique Moon de Duncan Jones et que le film est également coproduit par Ridley Scott. Ici, le décor est pauvre et glacé, comme si les comédiens déambulaient dans la Bibliothèque François Mitterrand, on prend un thème musical de trente secondes que l’on passe en boucle non-stop pendant près de deux heures durant lesquelles Kristen Stewart et Nicholas Hoult font la tronche, ce en quoi ils excellent, et sont filmés comme pour une pub de parfum de luxe. La mise en scène compile des gros plans sans consistance tandis que les dialogues s’inspirent visiblement d’une chanson de Patrick Bruel avec « l’amour, c’est mieux que la guerre ».
Equals est un film sur lequel on misait, mais qui finit par irriter au bout d’un quart d’heure et qui n’a rien à proposer si ce n’est du vide, sur un rythme lent. Avec son « intrigue » redondante et trop classique, parvenir jusqu’à la fin de ce film d’anticipation, qui s’avère constamment prévisible et peu convaincant, s’avère un véritable challenge.
LE BLU-RAY
Après une courte carrière en VOD, Equals arrive dans les bacs en DVD et Blu-ray chez Orange Studio. Le Blu-ray repose dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est animé sur la musique du film.
L’éditeur réalise ici une sortie technique puisque nous ne trouvons en tout et pour tout que 6 minutes de suppléments. Deux featurettes qui donnent la parole aux comédiens, au producteur et au réalisateur. Quelques rapides images de tournage dévoilent l’envers du décor et les propos des intervenants se penchent principalement sur les personnages et les thèmes explorés.
L’Image et le son
L’éditeur soigne son master HD (1080p), même si le piqué manque souvent de mordant. Cependant, les contrastes sont d’une densité rarement démentie, à part peut-être durant les séquences sombres où l’image paraît plus douce et moins affûtée. La clarté demeure frappante, les gros plans détaillés (ce qui permet de voir que Kristen Stewart n’entretient pas sa peau) et la colorimétrie marquée par les décors métalliques et bleus dans une première partie, puis plus rouge-orangée dans la seconde, est à l’avenant. Les détails sont plaisants et la copie restitue les partis pris esthétiques caractéristiques de ce monde futuriste, aseptisé, immaculé, des décors aux costumes.
Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 délivrent délicatement les rares dialogues, la musique, les légères ambiances qui environnent les personnages durant leur journée de travail. La balance frontale est joliment équilibrée, les latérales interviennent à bon escient. La spatialisation musicale est systématique et le confort acoustique solide. Il en est de même pour les pistes Stéréo, de fort bon acabit, qui conviendront aisément à ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé à la volée.
LA LOI DE LA JUNGLEréalisé par Antonin Peretjatko,disponible en DVDle 18octobre2016 chez Orange Studio
Acteurs : Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Fred Tousch, Rodolphe Pauly, Jean-Luc Bideau…
Scénario : Antonin Peretjatko, Frédéric Ciriez
Photographie : Simon Roca
Durée : 1h39
Date de sortie initiale: 2016
LE FILM
Marc Châtaigne, stagiaire de 35 ans au Ministère de la Norme, est envoyé en Guyane pour la mise aux normes européennes du chantier GUYANEIGE : première piste de ski indoor d’Amazonie destinée à relancer le tourisme en Guyane. De mésaventure en mésaventure, on lui affuble un coéquipier. Pas de chance c’est une pin-up. Pire : elle a du caractère.
Ce film est fait pour vous ! (extrait de la bande-annonce)
En 2013, à la sortie de La Fille du 14 juillet, l’auteur de ces mots avait écrit « Antonin Peretjatko. Retenez bien ce nom car il se pourrait bien que ce jeune scénariste-réalisateur-monteur signe un jour une grande comédie populaire. Son premier long métrage La Fille du 14 juillet s’inscrit dans le même esprit que ses excellents courts-métrages (Changement de trottoir, French Kiss, Paris Monopole, Les Secrets de l’invisible), avec des personnages poétiques et doux-dingues déambulant dans un monde complètement barré. ». Si La Loi de la jungle n’a pas dépassé les 100.000 entrées France, au moins le score a doublé entre le premier et le second film ! Antonin Peretjatko se lâche encore plus et signe une immense comédie estivale, complètement givrée, génialement dialoguée et interprétée cette fois encore par la talentueuse et sexy (à se damner même) Vimala Pons, l’indispensable (et non moins talentueux) Vincent Macaigne et bien d’autres électrons qui viennent circuler autour du noyau central (Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Jean-Luc Bideau), que l’on suit tout au long de leurs péripéties, parfois surréalistes, toujours réjouissantes, dans une jungle «hostile » de la Guyane.
Là où La Fille du 14 juillet renvoyait au cinéma de Jacques Tati, Jacques Rozier, les premiers Godard made in Paris et même, osons le dire, aux films de Max Pécas qui ont fait les belles heures de M6, La Loi de la jungle fait penser aux comédies de Claude Zidi, Francis Veber et de Philippe de Broca avec un ton toujours aussi personnel et singulier, un joyeux bordel encore plus maîtrisé, des gags plus dingues (la baston va devenir culte !), bref c’est un vrai coup de maître. Sur une b.o. qui convoque à la fois les thèmes de Goldorak ou de l’ORTF (en fait le Te Deum de Charpentier mais c’est moins facile à retenir), Antonin Peretjatko livre un vrai film d’aventures qui ne ménage pas ses acteurs, réellement investis, qui descendent de vrais rapides sans doublures ou effets spéciaux, qui pataugent jusqu’aux genoux dans la boue la plus immonde, qui affrontent des araignées, des serpents, tout un tas d’insectes divers et variés, qui mangent des larves, ou même Vincent Macaigne qui doit résister à une Vimala Pons sous l’emprise d’un aphrodisiaque ultra-puissant qui tourne autour de lui en petite culotte. Pas certain qu’il puisse tenir longtemps.
La Loi de la jungle est un film franchement hilarant, inclassable, animé par une folle énergie contagieuse, bourré de charme, qui fait du bien dans la comédie hexagonale et même pour le cinéma français en général. Jetez-vous sur ce sublime OVNI potache, malin, réjouissant et fantaisiste – qui aurait pu s’appeler Les Bronzés font du ski en Guyane – car il s’agit d’une des meilleures comédies de l’année avec Ma Loute de Bruno Dumont !
LE DVD
Le DVD de La Loi de la jungle, disponible chez Orange Studio, repose dans un boîtier classique. Le visuel reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.
Peu de suppléments sur cette édition, mais ils s’avèrent dans le ton du film.
On commence par quatre scènes coupées (7’), présentées avec une colorimétrie et un mixage son non finalisés. Si vous avez été conquis par La Loi de la jungle, jetez-vous sur ces séquences délirantes, à l’instar des turbulences rencontrées par Châtaigne lors de son voyage en avion vers la Guyane, ou bien encore une scène d’ouverture alternative qui oppose la jungle guyanaise « enragée » avec la jungle parisienne également sans pitié.
Un mini making-of (2’20) montre les acteurs tourner leurs scènes avec les animaux, un boa bien dodu mis autour du cou de Vincent Macaigne, et Vimala Pons qui enchaîne les prises où son personnage goûte des larves vivantes.
Le module intitulé Bestiaire (2’) est un montage de plans montrant quelques réjouissants insectes et reptiles de la jungle, comme l’impressionnant serpent grage à petits carreaux, les fourmis Atta, le magnifique papillon morpho ou l’impressionnante araignée Nephila clavipes.
L’éditeur joint également un reportage sur le tournage du film (3’18), qui croise les propos du réalisateur Antonin Peretjatko et de la productrice Alice Girard, qui reviennent sur les conditions de tournage et les intentions du film, avec de rapides images des prises de vues.
L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.
L’Image et le son
Avec à peine 100.000 entrées, il semble qu’Orange n’ait pas jugé bon de sortir La Loi de la jungle en Blu-ray. Il faudra donc se contenter de cette édition standard, mais heureusement la qualité est là, d’autant plus que le film a été tourné en numérique. Les couleurs sont bien loties, chaleureuses et bigarrées, le piqué est suffisamment affûté, la clarté de mise et les contrastes élégants. Les détails ne manquent pas sur le cadre, les noirs sont denses. Que demander de plus ?
Deux choix possibles, une écoute frontale riche et dynamique en Stéréo, ou bien une spatialisation solide et un plus grand confort acoustique en Dolby Digital 5.1. Dans les deux cas, l’écoute demeure ardente, fait une large place aux dialogues tout en mettant à l’avant la musique du film. Les effets latéraux et ambiances naturelles pointent habilement le bout de leur nez. Les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants sont également disponibles.