LAST CALL (A Family Man) réalisé par Mark Williams, disponible en DVD et Blu-ray chez Marco Polo Production le 6 décembre 2017
Avec : Alison Brie, Gerard Butler, Willem Dafoe, Gretchen Mol, Alfred Molina, Dustin Milligan, Stephen Bogaert, Kathleen Munroe…
Scénario : Bill Dubuque
Photographie : Shelly Johnson
Musique : Mark Isham
Durée : 1h50
Date de sortie initiale : 2016
LE FILM
Dane Jensen, chasseur de têtes, est en lice pour le poste de manager d’une grande firme de recrutement. Absorbé dans son travail, il en néglige sa famille. Dane doit revoir ses priorités lorsqu’il apprend que son fils de 10 ans est atteint d’un cancer…
Le Gerard Butler Movie est presque un genre à part entière. Depuis sa révélation dans 300 de Zack Snyder en 2007, l’écossais bourru n’aura cessé de tourner, sans véritablement retrouver le succès. Ce qui n’a pas empêché le comédien de jouer sous la direction de Guy Ritchie (RocknRolla), F. Gary Gray (Que justice soit faite), Mark Neveldine et Brian Taylor (Ultimate Game), une prédilection pour les thrillers et films d’action. Mais il s’est également essayé à la comédie romantique comme P.S. I Love You de Richard LaGravanese, L’Abominable Vérité de Robert Luketic ou bien encore le sympathique Love Coach de Gabriele Muccino, dans lequel son coeur hésitait entre Catherine Zeta-Jones, Uma Thurman et Jessica Biel. Que la vie peut être difficile parfois. Gerard Butler a tout essayé, y compris les comédies d’action (Le Chasseur de primes avec Jennifer Aniston), le drame de guerre (Machine Gun de Marc Forester), la comédie potache (My Movie Project). Acteur sous-estimé et dont les choix de carrière n’ont pas été heureux, Gerard Butler campe des personnages souvent très attachants. Bien qu’il bénéficie aujourd’hui d’une petite franchise personnelle, les « sous-Die Hard » Chute de la Maison Blanche d’Antoine Fuqua et La Chute de Londres de Noam Murro, on aime également le voir dans quelques films plus « calmes », des récits initiatiques à l’instar de l’excellent Chasing Mavericks, dernier film de Curtis Hanson, remplacé durant le tournage par Michael Apted. Point de muscles, ni de Nord-coréens qui envahissent les Etats-Unis, encore moins de demoiselles en détresse à sauver dans Last Call – A Family Man, premier long métrage réalisé par Mark Williams.
Producteur de séries télévisées (The Choir) mais aussi de l’excellent Mr Wolff de Gavin O’Connor avec Ben Affleck, Mark Williams s’en sort pas trop mal et met en scène un scénario écrit par Bill Dubuque, également l’auteur de Mr Wolff, mais aussi du Juge de David Dobkin avec Robert Downey Jr. et Robert Duvall. En fait, le film interpelle beaucoup plus dans sa partie dramatique qui tourne autour de l’enfant malade du personnage principal, plutôt que dans sa partie « working » où Dane est montré dans son bureau en train de batailler pour obtenir un poste haut placé. Certes, Last Call est une œuvre bancale, mais la balance penche finalement du bon côté, grâce notamment au très bon casting. Aux côtés de Gerard Butler, la trop rare Gretchen Mol, qui avait marqué les cinéphiles dans les années 1990 dans Donnie Brasco, New Rose Hotel, Celebrity, Les Joueurs ou bien encore Road to Graceland et Passé virtuel est parfaite dans le rôle de la femme délaissée par son mari au profit de son travail. Alison Brie, Alfred Molina et le prolifique-éclectique Willem Dafoe apportent leur pierre à l’édifice.
Si Mark Williams est souvent à deux doigts du pathos, les comédiens parviennent à rester sobres dans cette histoire qui aurait pu facilement tomber dans la guimauve et la facilité. Gerard Butler est impeccable dans le rôle pas si facile du mec arriviste et ambitieux, le genre à mettre du Red Bull dans son thé pour pouvoir tenir 70 heures par semaine pendu au téléphone, prêt à tout pour devenir le manager d’une grande firme de recrutement, rattrapé finalement par la vie quand son jeune fils est atteint d’une leucémie. C’est une belle leçon de vie. Last Call est ponctué de scènes émouvantes, un film simple qui véhicule de beaux et bons sentiments, notamment sur les priorités de l’existence, et emporte l’adhésion facilement.
LE BLU-RAY
Le test du Blu-ray de Last Call, disponible chez Marco Polo Production, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est simple, fixe et muet. Quant au visuel, il rappelle furieusement celui de…Margin Call de J.C. Chandor.
Aucun supplément sur cette édition.
L’Image et le son
Faites confiance à Marco Polo Production pour assurer l’arrivée de Last Call directement dans les bacs en France. Le master HD tient toutes ses promesses, la colorimétrie très belle, la clarté éblouissante, les contrastes denses, les détails ciselés (merci au cadre large) et le relief omniprésent. Que l’action se déroule en extérieur ou en intérieur, de jour comme de nuit, la définition demeure optimale, le piqué tranchant et la photo du très doué chef opérateur Shelly Johnson (Jurassic Park III, Wolfman, Captain America: First Avenger) est admirablement restituée, le léger grain original étant également conservé.
Ne vous attendez pas à des ambiances explosives, même si la balance frontale des pistes anglaise et française encodées en DTS HD Master Audio 5.1 est bien équilibrée. La spatialisation est essentiellement musicale, les effets latéraux présents sur les séquences en extérieur. Sur les deux versions, les voix prédominent et les basses soulignent efficacement la partition de Mark Isham (Blade, Le Dahlia noir, Homefront). Les sous-titres français sont imposés sur la version originale.
Crédits images : © Marco Polo Production / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr