HERCULE CONTRE LES VAMPIRES (Ercole al centro della Terra) réalisé par Mario Bava, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films
Acteurs : Reg Park, Christopher Lee, Leonora Ruffo, George Ardisson, Franco Giacobini, Ida Galli, Marisa Belli, Mino Doro, Rosalba Neri, Raf Baldassarre…
Scénario : Sandro Continenza, Franco Prosperi, Duccio Tessari, Mario Bava
Photographie : Mario Bava
Musique : Armando Trovajoli
Durée : 1h22
Année de sortie : 1961
LE FILM
Afin de s’emparer du trône d’Œchalie, Lyco envoûte la belle Déjanire pour ensuite la sacrifier aux forces des ténèbres. Voulant sauver sa fiancée, Hercule consulte l’oracle Sybille, qui l’invite à aller chercher une pierre magique au royaume d’Hadès. Mais pour s’y rendre, il devra d’abord ramener une pomme des jardins des Hespérides. Avec l’aide de Thésée et de Télémaque, le héros part à l’aventure.
Quand il réalise et coécrit Hercule contre les vampires avec Sandro Continenza, Franco Prosperi et Duccio Tessari, Mario Bava n’a qu’un seul long métrage à son actif en tant que réalisateur, Le Masque du démon (1960). Officiellement du moins, car le cinéaste, bien que non crédité, a également co-réalisé Les Vampires (1957) et Caltiki, le monstre immortel (1959) aux côtés de Riccardo Freda, Le Danger vient de l’espace (1958) de Paolo Heusch et Hercule et la Reine de Lydie (1959) de Pietro Francisci. Après avoir fait ses classes en tant que directeur de la photographie, puis dans le domaine du documentaire, Mario Bava commence donc par « rendre service » aux cinéastes qui l’emploient. Fils d’un sculpteur, il a hérité du don de son père pour modeler la matière mise à sa disposition. Ancien élève des Beaux-Arts, fasciné par les plus grands peintres, Mario Bava use de son talent en tant que chef opérateur pour Roberto Rossellini, Dino Risi et même pour Raoul Walsh sur Esther et le roi (1960). Même si Hercule contre les vampires – Ercole al centro della terra (1961) mentionne souvent Franco Prosperi à la mise en scène, il s’agit bel et bien d’un film de Mario Bava, dans lequel son fascinant univers pictural explose une fois de plus.
LE CONTE DU TSAR SALTAN (Skazka o tsare Saltane – Сказка о царе Салтане) réalisé par Aleksandr Ptushko, disponible le 7 janvier 2020 en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre chez Artus Films
Acteurs : Vladimir Andreyev, Larisa Golubkina, Oleg Vidov, Kseniya Ryabinkina, Nikolai Barmin, Yakov Belenkiy, Nina Belyayeva, Boris Bityukov…
Scénario : Igor Gelein, Aleksandr Ptushko
Photographie : Igor Gelein, Valentin Zakharov
Musique : Gavriil Popov
Durée : 1h22
Année de sortie : 1967
LE FILM
Le tsar Saltan choisit son épouse parmi trois sœurs. Tandis que la cadette devient tsarine, les deux aînées, pleines de jalousie, font tout pour lui nuire. Alors que le tsar est parti guerroyer, la tsarine met au monde le prince Gvidon. Avec l’aide du traître conseiller, les deux sœurs parviennent à se débarrasser de la mère et du fils en les jetant à la mer dans un tonneau. Naufragé sur l’île de Bouïane, le prince grandit à une vitesse déconcertante. Un jour, il sauve un cygne des griffes d’un aigle. Le cygne est en fait une princesse victime d’un sort, et va l’aider à faire justice.
Quelle merveille ! Le Conte du tsar Saltan est l’adaptation du long conte écrit en vers, rythmés et rimés par Alexandre Pouchkine en 1931, réalisée par Alexandre Ptouchko (1900-1973) et sortie en 1967. Le cinéaste soviétique, également scénariste, producteur, dessinateur, sculpteur, marionnettiste, directeur artistique, peintre, créateur d’effets spéciaux et directeur de la photographie, ancien journaliste, décorateur de théâtre et acteur, signait ici son avant-dernier film. Le spécialiste russe de l’animation met tout son talent dans ce film d’aventures immensément poétique, remplit de magie, de couleurs, de féerie et de charme. Celui que l’on surnommait le Walt Disney soviétique, ce qui était aussi injuste que réducteur, lauréat du Lion d’Argent au Festival de Venise pour Le Tour du monde de Sadko (1953) créé une fois de plus un univers unique à l’écran.
LE CONTINENT OUBLIÉ (The People That Time Forgot) réalisé par Kevin Connor, disponible en DVD et Blu-ray le 20 août 2019 chez Rimini Editions
Acteurs : Patrick Wayne, Sarah Douglas, Thorley Walters, Dana Gillespie, Shane Rimmer, Doug McClure…
Scénario : Patrick Tilley d’après le roman d’Edgar Rice Burroughs
Photographie : Alan Hume
Musique : John Scott
Durée : 1h31
Date de sortie initiale : 1977
LE FILM
1917. Le major Ben McBride réunit un petit groupe d’aventuriers pour partir à la recherche de l’un de ses collègues, disparu dans une région inexplorée du globe. Contraints de se poser en catastrophe après l’attaque de leur avion par un ptérodactyle, les membres de l’expédition découvrent un monde étrange, peuplé d’hommes préhistoriques et de dinosaures.
Le Continent oublié – The People That Time Forgot est à la fois la suite du Sixième Continent – The Land That Time Forgot sorti en 1975, mais également le troisième long métrage du cinéaste britannique Kevin Connor (né en 1937), adapté des écrits d’Edgar Rice Burroughs (1850-1950), le créateur de Tarzan, l’homme-singe. Après Le Continent oublié, première aventure de la trilogie du Cycle de Caspak, et Centre terre, septième continent – At the Earth’s Core (1976), premier volet du Cycle de Pellucidar, Kevin Connor souhaitait transposer le Cycle de Mars, connu pour son héros John Carter. Mais faute de budget, le réalisateur décide finalement de donner suite au Cycle de Caspak. Le Continent oublié est donc la suite directe du Sixième Continent et convoque la même équipe, à savoir le cinéaste Kevin Connor, le comédien Doug McClure (Le Virginien), le directeur de la photographie Alan Hume (Rien que pour vos yeux, Supergirl, Runaway Train) et le chef décorateur Maurice Carter.
JASON ET LES ARGONAUTES (Jason and the Argonauts) réalisé par Don Chaffey, disponible en Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre le 18 février 2019 chez Sidonis Calysta
Acteurs : Todd Armstrong, Nancy Kovack, Gary Raymond, Laurence Naismith, Niall MacGinnis, Michael Gwynn, Douglas Wilmer, Jack Gwillim, Honor Blackman…
Scénario : Jan Read, Beverley Cross
Photographie : Wilkie Cooper
Musique : Bernard Herrmann
Durée : 1h44
Date de sortie initiale : 1963
LE FILM
Pour reconquérir le royaume dont son demi-frère a usurpé le trône, Jason se lance dans la quête de la Toison d’Or. A bord de l’Argos dans lequel embarquent les meilleurs marins et guerriers, il met le cap sur une terre lointaine et dangereuse d’accès. S’il bénéficie de l’aide de certains dieux de l’Olympe, d’autres, par contre, dressent devant lui des créatures et monstres qui défient l’imagination : des squelettes encore très vivants, un titan de bronze, des harpies, un dragon a sept têtes…
Certains films traversent les décennies sans perdre leur magie originelle. C’est le cas du mythique Jason et les Argonautes – Jason et les Argonautes, librement inspiré par le poème épique les Argonautiques d’Apolloniosde Rhodes, chef d’oeuvre absolu et encore aujourd’hui considéré comme la matrice du cinéma heroic fantasy, d’aventure et du péplum. Merveille visuelle, immense divertissement souligné par la partition du maître Bernard Herrmann, le film réalisé par Don Chaffey en 1963 a su conserver sa poésie grâce aux extraordinaires effets visuels du maître Ray Harryhausen, qui ont non seulement frappé les esprits des spectateurs du monde entier sur plusieurs générations, mais aussi influencé les plus grands cinéastes de la deuxième partie du XXe siècle. Vous avez dit culte ?
Dans la Grèce antique, pour reconquérir le royaume de son père Éson usurpé par son demi-frère Pélias, Jason doit rapporter à ce dernier la fabuleuse Toison d’or, dépouille sacrée d’un bélier, réputée pour apporter la paix et la prospérité, qui se trouve en lointaine Colchide. Il s’embarque à bord du navire de guerre Argo avec toute une équipe de héros, les Argonautes. À la fois aidés et contrariés par des dieux et déesses rivaux, ils vont être confrontés aux éléments déchaînés et à des créatures plus monstrueuses les unes que les autres : le colosse Talos, les deux horripilantes Harpies, les rochers broyeurs Symplégades, une hydre (un horrible dragon à sept têtes) ainsi qu’à une armée vindicative de terribles et agiles squelettes. Mais Jason va connaître l’enchantement amoureux sous les traits de Médée, vaincre les obstacles et rapporter la Toison d’or.
Près de soixante ans après sa sortie, Jason et les Argonautes n’a pour ainsi dire pas pris une ride. Premièrement, la mise en scène du britannique Don Chaffey (1917-1990) n’a rien d’académique et surprend même souvent avec ses partis pris, notamment une caméra à l’épaule qui saisit l’instant et la stupeur, l’effroi et l’action, sur les séquences où Jason et ses compagnons affrontent les créatures qui leur barrent le chemin. S’il a beaucoup tourné pour la télévision (Destination Danger, Le Prisonnier), on doit également à Don Channey La Reine des Vikings et Un million d’années avant J.C. (aaaah Raquel Welch…) réalisés pour le compte de la Hammer Films, l’atypique western Charley le borgne (avec Richard Roundtree et Roy Thinnes), mais aussi le superbe long métrage Disney Peter et Elliott le dragon, avant de terminer sa longue et prolifique carrière sur le méconnu et pourtant très réussi C.H.O.M.P.S. pour Hannah et Barbera. Si Jason et les Argonautes est entré dans l’Histoire du cinéma, cela n’est pas dû uniquement qu’au travail (de titan) de Ray Harryhausen et il est toujours bon de rappeler la virtuosité de la mise en scène de Don Chaffey.
Hollywood s’empare de la mythologie et invite les spectateurs à s’embarquer pour la Thessalie et au-delà des mers. L’intrépide Jason est interprété par le comédien Todd Armstrong, vu précédemment dans La Rue chaude – Walk on the Wild Side d’Edward Dmytryk. Il trouve ici le rôle de sa vie et campe un héros valeureux et bronzé à souhait. Celle qui se démarque une fois de plus est la mythique Honor Blackman, ici Héra, plus connue pour son personnage de Cathy Gale dans la série Chapeau melon et bottes de cuir et qui allait incarner l’une des James Bond Girls les plus connues de la saga James Bond, Pussy Galore dans Goldfinger de Guy Hamilton. Mais les personnages qui se distinguent encore plus sont bel et bien toutes les créatures imaginées, conçues et animées par l’immense Ray Harryhausen avec son célèbre procédé « Dynarama ».
Comme pour le mythe d’Hercule (personnage également présent aux côtés du héros), Jason doit affronter plusieurs épreuves pour accéder à l’objet convoité. Ray Harryhausen, également producteur aux côtés de Charles H. Schneer, s’est surpassé pour concocter des créatures devenues mythiques et qui n’ont de cesse d’inspirer encore et toujours les magiciens des effets spéciaux contemporains. Du colosse de bronze Talos dont les déplacements s’accompagnent d’un grincement de ferraille, en passant par les immondes (mais magnifiques) Harpies, une créature à têtes multiples, jusqu’au final anthologique où Jason et ses hommes affrontent au sabre une armée de 7 squelettes. Cette dernière séquence de trois minutes aura nécessité quatre mois de travail. L’animation en volume (ou stop-motion) est d’une fluidité remarquable, magnifique, et renvoie aussi bien au rêve qu’à l’imaginaire, avec une grâce de tous les instants. Jason et les Argonautes est inépuisable, intemporel, universel.
LE BLU-RAY
L’attente a été longue, interminable même pour les grands fans de Jason et les Argonautes, dont la seule et unique édition en DVD remonte à 1999 chez Sony Pictures. Vingt ans plus tard, le chef d’oeuvre de Don Chaffey et de Ray Harryhausen est enfin ressuscité par Sidonis Calysta. A cette occasion, Alain Carradore et son équipe ont concocté une édition Collector Blu-ray + DVD + Livre de 152 pages sur Ray Harryhausen par Marc Toullec ! Le menu principal de l’édition HD est animé et musical.
On commence par le supplément le plus conséquent de cette édition, à savoir l’incroyable documentaire réalisé en 2011 par Gilles Penso et produit par Alexandre Poncet, Ray Harryhausen – Le Titan des effets spéciaux (93’). Disponible chez Rimini depuis décembre 2013 en édition collector (que nous vous conseillons fortement), ce film exceptionnel, qui a nécessité plus de 4 ans de travail, rend hommage à ce géant du 7ème art, spécialiste des effets spéciaux. Il rassemble des images d’archives rarissimes, des interviews de Ray Harryhausen (conduites en 2004), de nombreux extraits, des images de tournage, des essais tournés en vidéo pour des projets finalement avortés ainsi que des témoignages des plus grands noms du cinéma actuel : Steven Spielberg, James Cameron, Peter Jackson, Tim Burton, Terry Guilliam, Guillermo Del Toro, et bien d’autres encore John Landis, Joe Dante, Nick Park, Phil Tippett, Vincenzo Natali, Dennis Muren, John Lasseter et bien d’autres. Un documentaire à compléter avec Le Complexe de Frankenstein, co-réalisé par Gilles Penso et Alexandre Poncet, disponible chez Carlotta Films.
Les plus téméraires s’aventureront vers la prestation de Michel Eloy (35’), rédacteur en chef du site PEPLVM – IMAGES DE L’ANTIQUITE, passionné par l’Antiquité gréco-romaine. Erudit, spécialisé dans l’étude de l’image au cinéma et dans la bande dessinée de l’antiquité, Michel Eloy propose une longue présentation des mythes, parfois difficile d’accès, mais qui n’en reste pas moins fort intéressante et instructive.
L’interactivité se clôt
sur la bande-annonce et des spots TV.
L’Image et le son
Voilà qui fait plaisir ! En effet, ce nouveau master restauré HD de Jason et les Argonautes comblera tous les espoirs du fan de base. Le grain est là, la texture argentique se ressent à chaque plan. La propreté est irréprochable, c’est superbe sur les séquences diurnes avec une clarté insoupçonnée et un relief des textures et des matières jusqu’alors inédit. La définition sur les tous les plans à effets spéciaux est évidemment plus chaotique. Mais c’est un choix, afin de préserver la nature originale de l’image composite, en respectant les partis pris et donc les défauts que cela comporte avec des fourmillements, une palette chromatique délavée, un piqué émoussé, une perte des détails et des contours parfois approximatifs. Retoucher à ces séquences aurait entraîné la furie des puristes. Le Blu-ray de Jason et les Argonautes ne déçoit pas, jamais, puisque nous n’avons jamais vu le film ainsi. D’autant que le reste du temps, les contrastes affichent une densité remarquable avec des noirs impeccables et les couleurs comme le bleu du ciel et de la mer sont souvent resplendissantes.
On commence par la piste anglaise proposée en DTS-HD Master Audio 5.1. Cette option permet de mettre en valeur les combats de Jason et de ses compagnons contre les créatures diverses et variées, en appuyant les basses, tout en créant une spatialisation élégante. Les ambiances naturelles comme l’eau, le craquement du bois et le vent se font ressentir sur les latérales, tout en laissant une large place à la partition de Bernard Herrmann. Toutefois, la version originale mono 2.0. conviendra largement et offre un confort acoustique solide et dynamique. Aucun souffle à déplorer. Les sous-titres français sont imposés et le changement de langue verrouillé à la volée. La piste française est également de fort bon acabit.