
L’ORIGINE DE LA VIOLENCE réalisé par Elie Chouraqui, disponible en DVD le 18 janvier 2017 chez M6 Vidéo
Acteurs : Richard Berry, Stanley Weber, César Chouraqui, Michel Bouquet, Miriam Stein, Catherine Samie, Romaine Cochet, Christine Citti…
Scénario : Élie Chouraqui, d’après le roman L’Origine de la violence de Fabrice Humbert
Musique : Cyril Étienne des Rosaies, Romain Poncet
Durée : 1h47
Date de sortie initiale : 2016
LE FILM
Lors d’un voyage en Allemagne, un jeune professeur, Nathan Fabre, découvre au camp de concentration de Buchenwald la photographie d’un détenu dont la ressemblance avec son propre père, Adrien, le stupéfie.
De retour en France, le souvenir de cette photographie ne cesse de l’obséder. Face au silence de son père, il décide alors de se pencher sur l’histoire de sa propre famille. Les secrets qu’il y découvre bouleversent son existence.
À l’issue de sa quête, Nathan comprendra que le passé, même enfoui au plus profond des mémoires, finit toujours par ressurgir…

L’Origine de la violence est à la base un roman autobiographique de Fabrice Humbert, Prix Renaudot du livre de poche en 2010. Réalisateur éclectique, Elie Chouraqui (Paroles et Musique, Harrison’s Flowers) signe son retour au cinéma, sept ans après son dernier long métrage, Celle que j’aime. A travers cette histoire pleine de lourds secrets liés à la guerre, le réalisateur, qui adapte lui-même le livre original, y trouve une résonance particulière liée à sa propre vie. Ce sujet lui permet surtout de mettre en scène un film pensé comme une œuvre somme, qui résume tous ses précédents longs métrages. Seulement voilà, si le sujet est fort et ne peut évidemment pas laisser indifférent, la réalisation s’avère très mauvaise et l’interprétation laisse franchement à désirer.



Vraisemblablement tourné avec peu de moyens, L’Origine de la violence peine à sortir d’un carcan télévisuel avec des couleurs ternes, des acteurs neurasthéniques, une reconstitution fauchée, surtout en ce qui concerne les séquences dans le camp de concentration de Buchenwald, tournées réellement sur place. Du coup, même si l’histoire demeure intéressante et pleine de rebondissements tout du long, on peine à aller jusqu’au bout. Pourtant, Elie Chouraqui n’est pas un débutant, mais L’Origine de la violence frôle trop souvent l’amateurisme. Si Richard Berry et Michel Bouquet (qui remplaçait alors Michel Galabru) s’en sortent sans mal, Stanley Weber, découvert dans Le Premier Jour du reste de ta vie de Rémi Bezançon, demeure bien fade et campe un personnage peu attachant. César Chouraqui, fils du réalisateur, se voit également confier l’un des rôles principaux, un double-rôle en fait, dont il s’acquitte honorablement. Le poids du secret, la transmission, les amours contrariées et détruites par la guerre, la jalousie, la violence comme héritage génétique, la Shoah, le devoir de mémoire, la quête identitaire, comment profiter du présent si nous ne connaissons pas le passé, tous ces sujets sont abordés avec retenue, sans doute trop, tandis que la pauvreté technique finit par avoir raison de notre patience.



Tout le côté fiction-romanesque ne fonctionne pour ainsi dire jamais et s’avère extrêmement maladroit, embarrassant même, surtout ce qui concerne le passé et le présent qui s’entremêlent de façon artificielle et scolaire. Nous ne remettons pas en doute la sincérité et la sensibilité du cinéaste, c’est juste qu’Elie Chouraqui aurait dû bénéficier de plus de moyens pour aborder ce voyage au pays de la mémoire puisque l’on sent le metteur en scène trop restreint dans ses ambitions, ou tout simplement dépassé par l’envergure de ce projet. L’émotion est palpable, mais l’ensemble demeure trop froid, trop figé, académique, ronflant et laborieux pour réellement convaincre, surtout lorsque la musique fait office de sirop d’érable – même s’il s’agit de la 7ème symphonie de Beethoven – pour appuyer l’émotion.



LE DVD
Le test du DVD de L’Origine de la violence, a été réalisé à partir d’un check-disc. Pour la sortie du film dans les bacs, M6 Vidéo n’a pas repris le beau visuel de l’affiche du film et a préféré miser sur une jaquette plus conventionnelle, mais néanmoins attractive. Le menu principal est animé et musical.

Nous ne trouvons que la bande-annonce en guise d’interactivité.
L’Image et le son
Le transfert est lambda, propre, mais passe-partout. L’image est lisse est sans aspérité, les couleurs ternes tout du long, les contrastes corrects et les noirs denses. La compression tente de limiter les fourmillements, parfois avec du mal, le piqué déçoit, les détails manquent à l’appel. Tout cela est bien triste.

La piste Dolby Digital 5.1 spatialise correctement la musique du film, mais peine à donner un peu de vigueur aux dialogues, bien trop timides sur la centrale. N’hésitez pas à monter le son, ou tout simplement à sélectionner la version Stéréo, bien plus dynamique et percutante. Mauvais point : l’absence de sous-titres français destinés au public sourd et malentendant !



Crédits images : © L’Origine Productions / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr


























































































































Le titre provient d’une étude scientifique qui stipule que pour le loup, l’homme est un animal vertical, position qui lui inspire le respect, la crainte et la prudence. Si cette définition se vérifie dans la magnifique et ultime séquence du film, c’est aussi pour Alain Guiraudie un moyen d’évoquer une dimension politique et selon ses termes « programmatique », ainsi que de donner une image évidemment à connotation sexuelle, puisque la question de l’identité sexuelle est également présente dans Rester vertical. Le sexe pour le plaisir et finalement se reproduire, avec Marie, la bergère incarnée par la formidable India Hair, celui pour mourir, avec Marcel, le personnage du vieil homme irascible en train d’agoniser. A travers ce conte, entre rêve (et/ou cauchemar) et réalité, le cinéaste rend le quotidien inquiétant, voire presque fantastique, et instaure un malaise palpable. Impression également rendue par le jeu, le regard et la voix du comédien Damien Bonnard, vu dernièrement dans Voir du pays de Delphine et Muriel Coulin. Le comédien traverse le film comme en état de transe, dans des paysages grandioses en voiture ou à pied, fuyant un avenir incertain, en ayant peur de finir à la rue comme lorsque Léo (son personnage) interpelle un SDF en lui demandant comment il va. Sans doute pour prendre contact avec une réalité qui s’annonce à lui s’il ne se sort pas de ses déboires professionnels et financiers. 
Au-delà du parcours initiatique du personnage principal, caractérisé par un chemin sinueux qui quoiqu’il arrive mène toujours au même endroit, ou nulle part, Alain Guiraudie évoque également les sujets actuels de l’euthanasie, de la vieillesse, de la solitude, de la procréation et de la monoparentalité, du genre, des questions qui taraudent le cinéaste, qui toutefois ne s’enferme pas dans une pensée unique ou trop intellectuelle, mais qui donne des pistes pour engendrer le débat. Tout y est abordé avec délicatesse et une grande sensibilité qui imprègne chaque séquence, avec retenue même dans ses séquences les plus frontales. 









Les soldats allemands et écossais s’affrontent près de Marville, un petit village du nord de la France dans les derniers mois de la Première Guerre mondiale. Menacé de destruction par les allemands, qui ont prévu de tout faire exploser quand sonnera minuit, le village est abandonné par l’occupant et ses habitants. Seuls les fous internés dans l’asile restent dans les lieux, qu’ils vont investir le temps d’une véritable récréation, sous les yeux éberlués des militaires. Avertis, les alliés chargent le soldat britannique Plumpick (Alan Bates) de trouver les explosifs et de les désamorcer. Les aliénés l’accueillent à bras ouverts, notamment Xénophon alias le duc de Trèfle (Jean-Claude Brialy), le Général Géranium (Pierre Brasseur), l’évêque Marguerite (Julien Guiomar), monsieur Marcel le coiffeur (Michel Serrault), la tenancière de la maison close madame Eglantine (Micheline Presle) et l’une de ses pensionnaires, la jeune et ravissante Coquelicot (Geneviève Bujold). Ils reconnaissent en lui leur roi bien-aimé. Il est désormais le Roi de Coeur. Le sacre se prépare à la cathédrale, mais bien qu’il s’attache rapidement à ces habitants insolites, Plumpick n’oublie pas sa mission, surtout que le compte à rebours a commencé. 

« Vous ne voyez pas comment ils sont méchants de ce côté-là ? »
A mi-chemin entre le cinéma d’Ernst Lubitsch et de Blake Edwards, Le Roi de coeur, comédie décalée et sophistiquée est trop en avance pour les spectateurs de 1966. C’est dire l’importance de (re)découvrir aujourd’hui cette fantaisie poétique, intelligente et mélancolique, qui va à cent à l’heure, illuminée par la photographie de Pierre Lhomme et portée par la sublime partition de Georges Delerue, dont le thème du « Retour à l’asile » risque de s’inscrire pour longtemps dans la mémoire des cinéphiles.

































