
CAPTAIN FANTASTIC réalisé par Matt Ross, disponible en DVD et Blu-ray le 14 février 2017 chez TF1 Vidéo
Acteurs : Viggo Mortensen, Frank Langella, George Mackay, Samantha Isler, Annalise Basso, Nicholas Hamilton, Shree Crooks, Charlie Shotwell, Ann Dowd, Erin Moriarty, Missi Pyle…
Scénario : Matt Ross
Photographie : Stéphane Fontaine
Musique : Alex Somers
Durée : 1h58
Date de sortie initiale : 2016
LE FILM
Dans les forêts reculées du nord-ouest des Etats-Unis, vivant isolé de la société, un père dévoué a consacré sa vie toute entière à faire de ses six jeunes enfants d’extraordinaires adultes.
Mais quand le destin frappe sa famille, ils doivent abandonner ce paradis qu’il avait créé pour eux. La découverte du monde extérieur va l’obliger à questionner ses méthodes d’éducation et remettre en cause tout ce qu’il leur a appris.

C’est l’un des succès surprises de l’année 2016. Captain Fantastic, réalisé par Matt Ross, aura attiré près de 600.000 spectateurs français dans les salles à sa sortie. Ben et sa femme détestaient la société consumériste et ont donc tout quitté pour aller vivre dans les bois. Alors que son épouse est à l’hôpital, Ben continue à enseigner à ses six enfants comment vivre en communion avec la nature et les forme aux techniques de survie. Ils les entraînent à chasser, à pratiquer l’escalade, les arts martiaux, les langues étrangères, le tir à l’arc, les poussent à dépasser leurs limites physiques et leur fait l’école, tout en célébrant chaque année l’anniversaire du linguiste et philosophe Noam Chomsky. Leur monde s’écroule quand leur mère, bipolaire, se suicide. Ben découvre le testament de son épouse. Il est bien décidé à ce que ses dernières volontés soient respectées. Le père de la défunte, qui menace de faire arrêter Ben s’il se rend à la cérémonie, compte bien enterrer sa fille alors que la jeune femme voulait être incinérée.



Acteur vu dans la série Silicon Valley, mais aussi au cinéma dans L’Armée des douze singes, Volte/Face, Les Derniers jours du Disco et même dans Les Visiteurs en Amérique, Matt Ross signe son premier long métrage en 2012, 28 Hotel Rooms, inédit dans nos contrées. Son deuxième film en tant que réalisateur, Captain Fantastic, récompensé par le Prix de la mise en scène dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes, sans oublier le Prix du jury et celui du public au Festival du cinéma américain de Deauville, est un petit bijou indépendant. Inspiré par la propre enfance du metteur en scène passée dans quelques communautés de Californie du Nord et de l’Oregon, éloigné de toute technologie, du confort moderne et de la télévision, Captain Fantastic se penche sur les modes de vie et l’éducation alternatifs au XXIe siècle, avec notamment les choix qu’imposent les parents à leurs enfants, dans un environnement éloigné de la société de consommation.



Dans Captain Fantastic, le père de famille est sublimement incarné par Viggo Mortensen, dans un rôle taillé sur mesure, qui a pris en charge l’éducation de ses six enfants. Bo (excellent George MacKay), le fils aîné, maoïste, commence à ressentir un manque social et à s’intéresser aux filles de son âge, d’autant plus qu’il est accepté à Harvard et Yale, sans que son père le sache. Dans un contexte difficile – leur mère vient de décéder – Bo se rebiffe quelque peu et pour la première fois Ben (Mortensen) voit ses idéaux remis en question. On pense souvent au désormais classique Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris, avec quelques motifs semblables, la famille réunie dans un véhicule lancé sur les routes américaines, un décès, quelques enfants rebelles. Viggo Mortensen, radieux, est formidablement entouré par un jeune casting très impliqué, mention spéciale aux plus jeunes, d’un naturel confondant.



Doux-amer, pudique et à la fois frontal, joliment mis en scène et photographié par le chef opérateur français Stéphane Fontaine (De battre mon coeur s’est arrêté, De rouille et d’os, Elle), Captain Fantastic émeut, fait rire et réfléchir, interroge sur notre propre rapport à la société et ravit les sens. Le message passe, sans jamais tomber dans la démonstration gratuite et laisse le spectateur se faire sa propre opinion sur ce choix de vie en usant habilement de la fable et de la poésie.



LE DVD
Le test du DVD de Captain Fantastic, disponible chez TF1 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical. Le visuel reprend celui de l’affiche d’exploitation française.

Un tout petit making de 4 minutes, montre rapidement les comédiens sur le tournage, le tout ponctué par les propos du réalisateur Matt Ross et des acteurs Viggo Mortensen et Frank Langella. Les personnages sont abordés, tout comme l’histoire et les thèmes. Viggo Mortensen évoque rapidement sa préparation dans le nord de l’Idaho, où il a passé son enfance, dans un lieu proche de celui où habite la famille Cash dans le film.


A travers une interview réalisée – le 7 décembre, jour de l’anniversaire de Noam Chomsky ! – par Didier Allouch, le réalisateur Matt Ross revient sur tous les aspects de Captain Fantastic, à l’occasion de la sortie de son film en France (25’). La genèse, les thèmes, ses intentions, les personnages, le casting, le travail avec les enfants et le chef opérateur Stéphane Fontaine, les partis pris, la préparation de Viggo Mortensen, le montage (il existe une version de 3h30 !), sont analysés point par point, le tout illustré par quelques extraits tirés du film en version française et d’images de tournage.




Nous retrouvons le même Didier Allouch, mais cette fois à l’occasion de la présentation de Captain Fantastic au Festival de Sundance (7’). Les comédiens, dont Viggo Mortensen (en français dans le texte), répondent aux questions du journaliste sur le tapis rouge.






L’Image et le son
Seule l’édition DVD a pu être testée. Evidemment, le piqué n’est pas aussi pointu qu’en Blu-ray et la colorimétrie peut avoir tendance à baver quelque peu, mais cette édition SD s’en tire avec les honneurs. Les contrastes sont corrects, les détails plaisants et l’encodage suffisamment solide pour pouvoir faire profiter de la beauté des paysages naturels dans la première partie. La clarté est appréciable, les teintes chaleureuses et solaires. Notons toutefois quelques baisses de la définition sur les plans plus agités filmés en caméra portée.

Les versions anglaise et française bénéficient de mixages Dolby Digital 5.1. Afin de se plonger véritablement dans l’ambiance du film, nous vous conseillons d’oublier immédiatement le doublage français, totalement inapproprié, même si les effets latéraux sont aussi dynamiques qu’en version originale. La piste anglaise est plus homogène et l’exploitation des enceintes arrière judicieuse sur les séquences en extérieur. Le confort acoustique et musical y est cependant plus délicat et posé, tout à fait dans le ton du film. L’éditeur joint également deux pistes Stéréo de fort bon acabit, ainsi qu’une piste Audiodescription et les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.


Crédits images : © Mars Films / Captures du DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

























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Crédits images : © Movinside – MGM / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr



































Chris Foggin, jeune réalisateur né en 1985, signe ici son premier long métrage après avoir fait ses classes en tant que troisième assistant sur des films aussi divers que W.E. de Madonna (2011), le magnifique Deep Blue Sea de Terence Davies (2011), My Week with Marilyn de Simon Curtis (2011) et Le Dernier pub avant la fin du monde d’Edgar Wright (2013). Après quelques courts métrages, il décide d’adapter un scénario écrit par ses amis Sebastian De Souza et Preston Thompson, qui se sont également réservés les rôles respectifs de Milo, le petit ami d’Evelyn, et de Cassius, le pote bon vivant. Au générique, si le nom de Will Poulter ne dira pas forcément grand-chose aux spectateurs, ils reconnaîtront immédiatement sa tête (et ses sourcils) s’ils ont vu Les Miller, une famille en herbe, dans lequel il jouait le simplet Kenny. Vu depuis dans Le Labyrinthe et The Revenant, prochainement chez David Michôd et Kathryn Bigelow (excusez du peu), il porte ici brillamment le film sur ses épaules. Il fait dire qu’il est aussi très bien accompagné, puisque l’objet de son affection n’est autre que la divine Alma Jodorowsky, petite-fille d’Alejandro Jodorowski, aperçue dans La Vie d’Adèle et Juillet août de Diastème. Notons également la participation de Cara Delevingne, dans un rôle très secondaire, mais dont le visage désormais connu (tous comme les sourcils elle aussi) aide aujourd’hui à la distribution de Kids in love. 
Ce qui fait la qualité de Kids in love, c’est le portrait juste et mélancolique d’une génération, prise entre le monde adolescent qu’ils viennent de quitter et le monde adulte qu’ils ne savent pas comment aborder. Jack (Will Poulter) est admis à Bristol et pense étudier l’histoire et le droit, pour devenir avocat. Du moins c’est ce que ses parents envisagent pour lui. Mais avant cela il décide de s’offrir une année sabbatique avec un de ses potes d’enfance. C’est alors qu’il rencontre Evelyn, jeune parisienne qui suit ses études à Londres, mais qui préfère faire la fête, profiter de la nuit et de ses amis bohèmes. Troublé, Jack découvre qu’il peut devenir maître de propre vie et ne pas se laisser dicter ses choix, quitte à décevoir ses parents. En d’autres termes, Jack devient un adulte. 
Si le film peut parfois être redondant quand Jack et ses nouveaux amis passent de fiesta en fiesta, Kids in love se révèle être un film tendre, bien écrit et interprété, qui révèle la sensibilité d’un nouveau réalisateur et de ses scénaristes. Un bon et sympathique divertissement pour résumer.









Justine Triet dresse un formidable portrait de femme moderne en télescopant à la fois la vie intime et la vie professionnelle de son héroïne. Un nouveau rôle en or pour Virginie Efira après le récent Caprice d’Emmanuel Mouret qu’elle illuminait à chaque apparition. En inscrivant son histoire dans le registre de la comédie burlesque aux dialogues raffinés, Justine Triet se penche sur les problèmes sentimentaux et sexuels d’une pré-quadra d’aujourd’hui, prise malgré elle dans un quotidien tourbillonnant avec la préparation du procès durant lequel elle doit défendre son ami Vincent (Melvil Poupaud), ou bien encore le harcèlement de son ex David, qui s’inspire des affaires personnelles de Victoria pour nourrir ses histoires publiées sur un blog à succès, sans oublier Samuel (Vincent Lacoste), qui l’encourage à vivre sa vie de femme. Aux côtés de tout ce beau monde, sans oublier l’indispensable Laure Calamy, Virginie Efira crève l’écran dans la peau de cette femme complexe, au bout du rouleau, mais maman célibataire dévouée, qui se retrouve à un carrefour de sa vie. Ou quand la vie professionnelle fait imploser la vie personnelle. 















Les soldats allemands et écossais s’affrontent près de Marville, un petit village du nord de la France dans les derniers mois de la Première Guerre mondiale. Menacé de destruction par les allemands, qui ont prévu de tout faire exploser quand sonnera minuit, le village est abandonné par l’occupant et ses habitants. Seuls les fous internés dans l’asile restent dans les lieux, qu’ils vont investir le temps d’une véritable récréation, sous les yeux éberlués des militaires. Avertis, les alliés chargent le soldat britannique Plumpick (Alan Bates) de trouver les explosifs et de les désamorcer. Les aliénés l’accueillent à bras ouverts, notamment Xénophon alias le duc de Trèfle (Jean-Claude Brialy), le Général Géranium (Pierre Brasseur), l’évêque Marguerite (Julien Guiomar), monsieur Marcel le coiffeur (Michel Serrault), la tenancière de la maison close madame Eglantine (Micheline Presle) et l’une de ses pensionnaires, la jeune et ravissante Coquelicot (Geneviève Bujold). Ils reconnaissent en lui leur roi bien-aimé. Il est désormais le Roi de Coeur. Le sacre se prépare à la cathédrale, mais bien qu’il s’attache rapidement à ces habitants insolites, Plumpick n’oublie pas sa mission, surtout que le compte à rebours a commencé. 

« Vous ne voyez pas comment ils sont méchants de ce côté-là ? »
A mi-chemin entre le cinéma d’Ernst Lubitsch et de Blake Edwards, Le Roi de coeur, comédie décalée et sophistiquée est trop en avance pour les spectateurs de 1966. C’est dire l’importance de (re)découvrir aujourd’hui cette fantaisie poétique, intelligente et mélancolique, qui va à cent à l’heure, illuminée par la photographie de Pierre Lhomme et portée par la sublime partition de Georges Delerue, dont le thème du « Retour à l’asile » risque de s’inscrire pour longtemps dans la mémoire des cinéphiles.
















































