Test DVD / Multiverse, réalisé par Gaurav Seth

MULTIVERSE (Entangled) réalisé par Gaurav Seth, disponible en DVD et Blu-ray le 1er juillet 2022 chez Program Store.

Acteurs : Munro Chambers, Sandra Mae Frank, Paloma Kwiatkowski, Robert Naylor, Marlee Matlin…

Scénario : Doug Taylor

Photographie : Ivan Gekoff

Musique : Ramachandra Borcar

Durée : 1h27

Date de sortie initiale : 2019

LE FILM

Quand ils réalisent que leur expérience de créer des mondes parallèles avec des répliques d’eux-mêmes va mal tourner, quatre brillants étudiants en physique quantique vont devoir revenir au réel de manière terrifiante. Ayant réalisé qu’une seule version de chacun d’eux pouvait exister dans la réalité, ils vont devoir se confronter à eux-mêmes et décides quels clones doivent être éliminés pour éviter le chaos. Au risque de s’entretuer…

On ne sait pas d’où sort ce film, on ne connaît aucun acteur – ou presque – présent au générique et encore moins le réalisateur à la barre, mais ce Multiverse, titre français d’Entangled est une petite proposition SF intelligente et intéressante, sans effets spéciaux, mais qui repose sur un script malin, peut-être pas entièrement réussi, mais qui en a sacrément sous le capot. Alors que le sujet est à la mode et ce grâce à la phase 4 du Marvel Cinematic Universe marqué par Spider-Man: No Way Home de Jon Watts et Doctor Strange in the Multiverse of Madness de Sam Raimi, Multiverse dispose d’un budget dérisoire, mais n’en reste pas moins divertissant, très bien interprété, rythmé, bourré d’idées et surtout prometteur.

Loretta, Danny, Amy et Gerry sont sur le point de faire une incroyable percée en physique quantique lorsque la tragédie frappe. Alors que leur expérience se termine, Loretta meurt dans un accident de voiture. Cinq mois plus tard, alors que ses amis luttent pour continuer leur vie et leur travail, Loretta revient. Celle-ci est pleine d’énergie, d’enthousiasme, apparemment inconsciente des événements survenus quelques semaines auparavant. Ses amis ont-ils été victimes d’hallucination collective ou un miracle s’est-il produit ? Bientôt, chacun d’eux se retrouve face à son propre sosie. Les rivalités professionnelles et les relations personnelles font surface et les amis réalisent qu’une seule version d’entre elles peut exister dans notre réalité. Une correction violente est nécessaire pour maintenir l’ordre. Qui sera alors le premier à passer à l’acte ?

Ancien élève de l’Institut russe du cinéma (VGIK), la plus vieille et la plus grande école de cinéma au monde, Gaurav Seth (né en 1968) fait parler de lui dès son second long-métrage, A Passage to Ottawa en 2001, qui remporte l’Ours de cristal (mention spéciale) au Festival du film de Berlin et celui du meilleur film au Festival d’Austin. En 2016, il écrit et réalise le thriller de science-fiction Prisoner X qui rafle le Critics Choice Award à Fantasporto et se voit projeter à Cannes dans le cadre de Perspective Canada. Son dernier opus en date, Multiverse, se fait à nouveau remarquer en Allemagne, au Festival de Berlin Sci-fi Filmfest et a bénéficié d’une sortie dans les salles en novembre 2021, avant d’être diffusé sur Hulu et Amazon Prime. Au casting, les cinéphiles reconnaîtront peut-être Marlee Martin, Oscar de la meilleure actrice en 1987 pour Les Enfants du silence Children of a Lesser God, qui devenait aussi la première comédienne sourde à être récompensée par la précieuse statuette, sans oublier la plus jeune actrice à être ainsi distinguée. Vue par la suite dans moult séries télévisées, Un drôle de shérif, À la Maison-Blanche, The L Word, The Magicians, elle est remarquable et bouleversante dans Multiverse, dans laquelle elle crève l’écran une fois de plus, lors de ses scènes avec l’impressionnante Sandra Mae Frank. Également sourde depuis son enfance, la superbe actrice née en 1991 est la révélation de Multiverse.

Leurs partenaires sont aussi impeccables, Paloma Kwiatkowski (vue dans Bates Motel quand elle avait vingt ans), Munro Chambers et Robert Naylor, tous canadiens et très demandés, ayant commencé leurs carrières respectives très jeunes. Le groupe fonctionne parfaitement, l’interprétation élève le niveau de cette série B (qui n’a rien d’une série Z, que ceci soit clair) et la mise en scène est suffisamment inventive du début à la fin. Si effectivement le sujet des mondes parallèles est posé de façon un peu convenue, on se laisse prendre au jeu grâce aux multiples rebondissements concoctés par Doug Taylor, scénariste de King Rising – Au nom du Roi d’Uwe Boll (avec Jason Statham) et Splice de Vincenzo Natali. La photographie d’Ivan Gekoff (ancien opérateur steadicam d’Andrei Tarkovski sur Stalker) est loin d’être cheap ou dégueulasse, le montage est soigné et même si l’affiche avec le ruban de Moebius peut donner quelques indices quant à son dénouement, on défend ce petit spectacle très attachant.

LE DVD

Multiverse bénéficie d’une sortie dans les bacs français, en DVD et en Blu-ray, chez Program Store. Nous avons pu obtenir l’édition Standard. Belle jaquette, glissée dans un boîtier Amaray classique transparent. Le menu principal est animé et musical.

Seule la bande-annonce est disponible comme supplément.

L’Image et le son

Program Store prend soin du film de Gaurav Seth et livre un service après-vente tout ce qu’il y a de plus solide. Les beaux partis pris esthétiques sont respectés et la colorimétrie habilement restituée. L’ensemble de Multiverse baigne dans une ambiance à dominante bleue, des teintes froides bien contrastées. La clarté est de mise, les noirs denses, le piqué acéré et les détails appréciables sur l’ensemble des séquences en extérieur. Notons de sensibles pertes de la définition, des plans un peu flous, un sensible bruit vidéo sur les arrière-plans et des moirages, qui n’altèrent cependant en rien le visionnage. Un master SD très élégant.

Les mixages anglais et français DTS-HD Master Audio 5.1 instaurent un confort acoustique suffisant. En version originale, si les dialogues auraient mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale, ce mixage s’avère nettement plus percutant que son homologue, surtout en ce qui concerne l’usage des latérales. Dans les deux cas, la spatialisation musicale demeure évidente, les frontales sont énergiques, les ambiances naturelles ne manquent pas tandis que le caisson de basses intervient à bon escient. Nous trouvons également deux pistes Stéréo, de fort bon acabit et largement suffisantes pour ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.

Crédits images : © Program Store / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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