7 JOURS PAS PLUS réalisé par Héctor Cabello Reyes, disponible en DVD chez M6 Vidéo le 3 janvier 2018
Avec : Benoît Poelvoorde, Pitobash, Alexandra Lamy, Anne Girouard, Jean-Philippe Lejeune, Sébastien Waroquier, Renaud Rutten…
Scénario : Héctor Cabello Reyes d’après le scénario original de Sebastián Borensztein
Photographie : Frédéric Noirhomme
Durée : 1h28
Date de sortie initiale : 2017
LE FILM
Quel est le point commun entre une vache qui tombe du ciel, un quincaillier célibataire et maniaque, un jeune Indien perdu, et une jolie normande qui aime les quincailliers maniaques ? Une simple question : tout ce qui nous arrive relève-t-il vraiment du hasard ?
Si l’histoire de 7 jours pas plus vous dit quelque chose, du moins pour les plus cinéphiles d’entre vous, c’est normal puisque le film du chilien Héctor Cabello Reyes est en réalité le remake d’El Chino, formidable film argentin réalisé en 2011 par Sebastian Borensztein, avec le génial Ricardo Darin dans le rôle principal. Prix Goya du meilleur film étranger en langue espagnole en 2012, Prix Sud du meilleur film argentin en 2011 et Meilleur film et prix du public au Festival international du film de Rome, El Chino avait séduit la critique du monde entier et visiblement d’autres cinéastes. Pour son premier long métrage en tant que metteur en scène, Héctor Cabello Reyes, scénariste des films d’Eric Lavaine (Poltergay, Ingognito, Retour chez ma mère), s’est certes grandement inspiré du film de son confrère, au point de reprendre le même postulat de départ, mais parvient à s’emparer de l’histoire originale pour l’adapter à sa propre sensibilité. De plus, il offre à Benoît Poelvoorde l’occasion de composer un personnage bougon, mais au grand coeur, à mi-chemin entre celui qu’il campait dans Les Emotifs anonymes (2010) et Une famille à louer (2015) de Jean-Pierre Améris.
Dans El Chino, un Argentin et un Chinois étaient réunis grâce (ou à cause) d’une vache tombée du ciel. Ici, un français (ou un belge, difficile de savoir) se retrouve flanqué d’un indien pour les mêmes raisons. Héctor Cabello Reyes a voulu incorporer plus d’émotion et de profondeur au récit original, tout en préservant les éléments comiques. Mais force est d’admettre que 7 jours pas plus demeure très proche d’El Chino. Comme dans ce film, Pierre, le personnage principal est un vieux garçon quincailler, bourru et grincheux. Il passe ses journées à compter ses vis cruciformes pour savoir si la quantité correspond à ce qui est indiqué sur la boite. Le soir il découpe des articles de faits divers dans les journaux pour les coller dans un album. Il se couche et éteint sa lampe de chevet à 23h. Un jour, alors qu’il se promène sur le port, il tombe sur Ajit (l’acteur Pitobash, étonnant), un immigré indien qui vient de débarquer et qui a perdu l’adresse de l’oncle qu’il devait retrouver. Comme Ajit n’a nulle part où aller, Pierre l’accueille chez lui, à une condition : qu’il ne reste pas plus de sept jours. Ajit va devenir le grain de sable dans la vie très réglée de Pierre, mais va peu à peu le conduire, de situations absurdes en drôles de coïncidences, à changer imperceptiblement. Pendant ce temps, Jeanne, femme pleine de vie et souriante, tombe amoureuse de Pierre, persuadée que derrière ce mauvais caractère se cache une immense sensibilité.
Incroyable, mais vrai, El Chino s’inspirait au départ d’une histoire vraie. Au Japon, des vaches avaient été volées dans un champ et placées à l’arrière d’un petit avion russe. Elles sont ensuite tombées par la porte ouverte en plein vol. L’une d’entre elles avait fini sa chute en venant s’écraser sur un bateau. Avec son humour burlesque, sa tendresse et son air renfrogné, Benoît Poelvoorde, impérial, créé un personnage très attachant que l’on suit volontiers à travers cette aventure rocambolesque. Mention spéciale également à Alexandra Lamy qui n’a jamais été aussi convaincante dans le registre dramatique et qui émeut à plus d’un titre.
Ne manquant pas d’imagination (à deux reprises le film a même recours à l’animation), cette comédie poétique, pleine de charme, à la fois feel-good et buddy movie où la barrière des langues n’empêche pas l’amitié, séduit à plus d’un titre et il serait vraiment dommage de s’en priver.
LE DVD
Le test du DVD de 7 jours pas plus, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical. Exit le visuel de l’affiche du film, pourtant sympathique, au profit d’une jaquette plus classique et peu représentative du long métrage, qui met en avant Alexandra Lamy (qui n’apparaissait pas sur l’affiche), Benoît Poelvoorde et Pitobash.
Seule la bande-annonce est proposée comme bonus.
L’Image et le son
Le transfert est correct et passe-partout. Les couleurs sont jolies, chaudes, sans en mettre plein les yeux, le piqué est aléatoire, nettement plus vigoureux sur les scènes diurnes en extérieur. Les ambiances tamisées sont nettes et reposantes, les contrastes bien gérés. Cependant, les gros plans ne sont pas aussi ciselés que nous pouvions l’espérer, les visages sont un peu blafards. Malgré des petits défauts constatés et baisses de la définition, le master de 7 jours pas plus instaure un confort de visionnage largement suffisant pour voir ou revoir cette belle petite fable.
7 jours pas plus est disponible en Dolby Digital 5.1 et Stéréo. En dehors d’une légère spatialisation musicale et d’une introduction impressionnante avec le vol plané de la vache, l’ensemble du mixage se focalise sur les enceintes avant avec une nette restitution des dialogues sur la centrale et des effets discrets. Malgré quelques résonances sur certains échanges, aucun accroc n’est à signaler. La piste Stéréo est largement suffisante pour un film de cet acabit et conviendra aisément à ceux qui ne seraient pas équipés sur les latérales. Le caisson de basses reste assoupi tout du long. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.
Crédits images : © Océan Films / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr