UNE DERNIÈRE FOIS réalisé par Olympe de G., disponible en DVD le 14 avril 2021 chez LCJ Editions & Productions.
Acteurs : Brigitte Lahaie, Alexandra Cismondi, Philippe Sivy, Arsène Laclos, Francis Mischkind, Misungui Bordelle, Rico Simmons, Heidi Switch…
Scénario : Alexandra Cismondi & Olympe de G.
Photographie : Kevin Klein
Musique : Jean-Baptiste Hanak
Durée : 1h11
Date de sortie initiale : 2020
LE FILM
L’histoire d’une femme de 69 ans qui refuse de vieillir dans une société dans laquelle on ne prend pas soin des personnes âgées. Elle décide de préparer sa mort, et avant cela sa dernière année à vivre.
Bon, on ne va pas refaire la biographie de Brigitte Lahaie, ni réexpliquer pourquoi la comédienne restera à jamais la reine du genre pornographique hexagonal. Si cela vous amuse, on pourra redonner quelques titres fleuris en vrac, Je suis une belle salope, Suprêmes jouissances, Arrête, tu me déchires, C’est la fête à mon cul, Rentre c’est bon, Le Bijou d’amour, Inonde mon ventre, La Mouillette, Anna cuisses entrouvertes, Pénétrez-moi par le petit trou, Pénétrations méditerranéennes et bien d’autres ré-jouissances issues de l’âge d’or. Depuis ses adieux en 1980 au cinéma qui l’a rendue célèbre, Brigitte Lahaie est devenue animatrice radio, en intervenant principalement sur les sujets liés à l’érotisme et la sexualité. Une reconversion professionnelle réussie puisqu’elle restera notamment quinze années à la tête de l’émission Lahaie, l’Amour et Vous, quotidienne de deux heures qui a fait les belles heures de la station RMC, de 2001 à 2016. L’ancienne égérie du porno français anime désormais une nouvelle quotidienne sur Sud Radio. Quelle surprise de la retrouver en 2020 en tant que premier rôle dans Une dernière fois, long-métrage porno-érotique, soit 25 ans après Electric Blue: Sex Model de Vic Marchant. Mais autant vous prévenir tout de suite, Brigitte Lahaie n’y apparaît pas une seconde dans le plus simple appareil, sa seule exigence pour apparaître dans ce film, mais n’est pas avare pour dévoiler sa superbe poitrine qui a fait fantasmer des millions de spectateurs, non seulement en France, mais aussi dans le reste du monde durant les années 1970. Dans cette oeuvre étrange, faux documentaire ou portrait de femme, Brigitte Lahaie (qui ne joue pas son propre rôle), observe plus qu’elle n’agit dans Une dernière fois. La réalisatrice féministe Olympe de G., enchaîne les scènes sexuellement explicites, dont le fil conducteur est une conversation avec une femme de 69 ans, qui a décidé d’en finir avec la vie, dont elle a déterminé la fin, mais aussi avant cela la dernière fois où elle fera l’amour. Il en résulte un « programme » hybride, très mal écrit avec des dialogues souvent agaçants, filmé n’importe comment, mention spéciale à la caméra embarquée qui vous donnera plus la gerbe qu’elle ne vous excitera, sans véritable intérêt, si ce n’est la douceur et la sensualité qui émanent encore et toujours de Brigitte Lahaie, seule attraction de cette vidéo.
Bien qu’elle soit en bonne santé, Salomé (Brigitte Lahaie), 69 ans, a décidé de mourir dans six mois. Après une vie remplie d’aventures, elle planifie son dernier rapport sexuel. Le 2 décembre 2019, accompagnée de la documentariste Sandra, elle sélectionne son dernier partenaire lors d’un casting de sept candidats (dont un couple) qui ont répondu à son annonce parue dans le journal. Elle s’essaie ainsi à des corps différents (des jeunes, des gros, des handicapés…) et des fantasmes variés et confie ses impressions à Sandra après chaque entrevue. Les deux femmes se lient d’amitié. Se sentant plus vivante que jamais, Salomé choisit finalement un partenaire pour une dernière aventure qui sera aussi une première fois.
Pour son premier long-métrage, financé entre autres via une campagne de crowdfunding, Olympe de G. filme avec on ne sait pas trop quoi, un téléphone portable, un appareil photo numérique, toujours est-il que l’image est moche, sans aspérité, mal éclairée, pixelisée. Parallèlement, le film se veut un plaidoyer pour le droit des femmes à jouir librement de leur corps, toute leur vie (notamment après 50 ans) et jusque dans la mort. Certes, mais pourquoi les répliques se résument-ils à la cuisson des œufs alors que les autrices voudraient parler de consentement ? Alors miroir ou au plat ? Il vous faudra voir le film pour mettre fin à ce suspense insoutenable. Les scènes de sexe sont délicates, celle entre Salomé et l’homme handicapé par exemple, mais n’ont rien d’exceptionnel non plus. Attention, il s’agit bien et bien d’un film interdit aux moins de 18 ans, puisqu’il comprend des scènes de masturbation, de cunnilingus (la meilleure scène du film, mais y a-t-il plus excitant qu’un cuni ?), deux scènes de pénétration en chevauchement (la réalisatrice voulant ainsi prouver que les femmes peuvent avoir le « dessus »), ainsi qu’une scène lesbienne foncièrement ratée, mécanique, sans aucune connexion des corps.
Une dernière fois n’est pas une franche réussite. Son discours engagé et intimiste pâtit d’échanges qui se veulent « auteurisants », mais qui tombent à plat (comme les œufs susmentionnés) la plupart du temps, créant un malaise pour certains, ou une comédie involontaire chez les autres. Entre les deux, on pourra apprécier les quelques « pirouettes » du jeune couple, mais c’est tout et c’est bien peu.
LE BLU-RAY
Après une diffusion sur Canal+ en juin 2020, Une dernière fois apparaît dans les bacs, en DVD et en Blu-ray, chez LCJ Editions & Productions. La jaquette au visuel étrange et pas forcément attractive, est glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est très légèrement animé, musical et bruité.
Seule la bande-annonce est disponible sur cette édition, là où on aurait aimé trouver une interview de la réalisatrice Olympe de G. et de Brigitte Lahaie…Dommage…
L’Image et le son
Pas de miracle sur cette édition HD. Si le Blu-ray est bien au format 1080p, l’image est dépendante des conditions de prises de vue. Autrement dit une source HD assez pauvre, peu de budget, un éclairage minimaliste. L’ensemble s’accompagne, surtout sur les scènes aux éclairages tamisés, de pixels et la définition laisse franchement à désirer. Les séquences diurnes s’en sortent mieux, surtout la scène où le couple mixte fait l’amour devant une Brigitte Lahaie attentive. Mais si vous deviez vous laisser tenter, privilégiez l’édition Standard, qui suffira très largement pour un film de cet acabit(e).
Une piste Stéréo qui ne fait pas d’éclats et qui se concentre essentiellement sur le report des voix. Comme de toute façon tout le film se déroule dans un appartement, il ne faut pas non plus s’attendre à une déferlante d’effets annexes…Les sous-titres anglais sont au programme.