SLUMBER PARTY MASSACRE réalisé Danishka Esterhazy, disponible en DVD et Blu-ray le 1er juillet 2022 chez Rimini Editions.
Acteurs : Hannah Gonera, Frances Sholto-Douglas, Mila Rayne, Alex McGregor, Reze-Tiana Wessels, Rob van Vuuren, Jennifer Steyn, Schelaine Bennett…
Scénario : Suzanne Keilly
Photographie : Trevor Calverley
Musique : Andries Smit
Durée : 1h26
Date de sortie initiale : 2021
LE FILM
Dana et ses amies sont en route pour une inoubliable soirée pyjama. Mais un problème de voiture les oblige à passer la nuit dans une cabane isolée, où leur petite fête pourrait bien se transformer en terrifiant cauchemar. En effet, un tueur armé d’une perceuse rôde alentour… Et si tout cela ne devait rien au hasard ?
Si la franchise Slumber Party Massacre est très connue aux États-Unis, en France c’est une autre histoire. En fait, il existe plusieurs sagas du même acabit, sorties en parallèle et toutes produites par le nabab Roger Corman (96 ans cette année, toujours actif), Sorority House Massacre et Cheerleader Massacre, avec comme personnages principaux quelques jeunes donzelles du lycée ou du campus, réunies dans leur dortoir ou pour une soirée pyjama dans un lieu forcément éloigné, paumé dans la végétation luxuriante, si possible au bord d’un lac. À la base, il y a trois opus Slumber Party Massacre, le premier (Fête sanglante) ayant connu un beau succès dans les salles en 1982 (malgré une exploitation limitée), rapportant près de 4 millions de dollars pour un budget initial de 220.000 billets verts, avant de connaître deux suites sorties directement en vidéo. 2021, voici venu un remake-suite-reboot, sobrement intitulé…bah Slumber Party Massacre, titre auquel a été ajouté un New Gen dans nos contrées, mis en scène par Danishka Esterhazy, réalisatrice canadienne remarquée en 2018 avec l’étonnant Level 16 et la série Vagrant Queen, qui s’empare de tous les clichés du genre et s’en amuse en les passant à la sauce féministe, avec une extrême générosité en hémoglobine. On ne s’y attendait pas, mais bonne surprise que cette comédie horrifique !
En 1993, Trish Devereaux organise une soirée pyjama dans un chalet à Holly Springs, Californie, avec ses amis Jackie, Kim et Diane. Chad, l’ex-petit ami de Trish, débarque pour qu’ils s’expliquent sur leur rupture, mais il se fait rembarrer. Il joue les voyeurs, en regardant par la fenêtre les filles danser, et commence à se masturber. Il aperçoit une étrange silhouette de l’autre côté de l’habitation. Il s’agit de Russ Thorn, un tueur qui utilise sa perceuse électrique et tue Chad. Lorsque Russ pénètre dans la cabine, Kim et Diane sont assassinées. Trish essaie d’empêcher Jackie d’ouvrir la porte d’entrée, mais Russ atteint Jackie dans la gorge, la tuant instantanément. Bien qu’elle ait été blessée à la main, Trish réussit à s’échapper et frappe Russ avec une rame, le précipitant dans le lac. On pense que Russ s’est noyé mais son corps n’est jamais retrouvé. Dans Los Angeles d’aujourd’hui, la fille de Trish, Dana, part pour un week-end entre filles avec les meilleures amies Maeve, Breanie et Ashley. En route, les filles découvrent que la sœur cadette de Maeve, Alix, s’est cachée dans le véhicule. Les filles laissent à contrecœur Alix les rejoindre et alors qu’elles se dirigent vers la maison qu’elles ont louée. Leur voiture tombe en panne dans le rebaptisé Jolly Springs. Quand Ashley voit une annonce pour un chalet à louer ce soir-là, les filles parlent à Kay, la propriétaire du magasin du coin et de la cabane. Kay laisse à contrecœur les filles louer le chalet et les avertit de rester calmes et immobiles. Alors que les filles commencent à danser, Alix s’ennuie et sort se promener. Elle trouve bientôt le camion du mécanicien au milieu de la route. Celui-ci tombe sur Alix, les yeux percés. Imbibée de sang, Alix retourne à la cabane et prévient les autres. Un jeu étrange s’installe…
Sur un scénario malin signé Suzanne Keilly (Ash vs Evil Dead, Leprechaun Returns), Danishka Esterhazy dispose d’un cahier des charges élimé jusqu’à la moelle, mais parvient à détourner les moments attendus, non pas en les parodiant, mais en leur donnant systématiquement un point de vue suffisamment original et bourré d’humour. Alors oui certains diront qu’on a déjà vu ça X fois et ils n’auront pas tort, mais Slumber Party Massacre version 2021 s’en tire grâce à une réalisation bien agitée, des effets gores percutants et surtout un casting génial mené par les charismatiques et excellentes Hannah Gonera (Dana), Frances Sholto-Douglas (Maeve), Mila Rayne (Alix), Alex McGregor (Breanie) et Reze-Tiana Wessels (Ashley), auxquelles on s’attache très rapidement et encore plus quand celles-ci se révèlent bad-ass lors d’un retournement de situation inattendu après leur arrivée.
Danishka Esterhazy reprend les codes du slasher basique (écrit par Rita Mae Brown, auteure et militante féministe), les passe à la sauce #MeToo et place ses personnages face au tueur frappadingue armé de sa perceuse électrique. Là-dessus, déboule une bande de mecs, qui s’étaient aussi réunis de l’autre côté du lac, mais pour passer du bon temps autour de quelques bières, tout en s’adonnant à des batailles d’oreillers en riant comme des midinettes. On n’échappe pas à la scène de douche filmée au ralenti, sauf que la réalisatrice fera plaisir cette fois à la gent féminine et aux spectateurs gays, en filmant un jeune homme bien foutu, en s’attardant sur son cul plongé dans la vapeur. Ceux-ci sauront sûrement apprécier.
On suit avec une grande joie cette confrontation entre des nanas belles, intelligentes et aussi flippantes, et un tueur psychopathe redneck (pléonasme) qui n’a pas l’air d’avoir inventé la machine à cintrer les bananes, mais qui semble invulnérable comme un Jason Voorhees et qui mine de rien regorge d’imagination pour envoyer ses proies ad patres. Pas une seconde d’ennui avec ce Slumber Party Massacre (New Gen donc), fortement recommandé pour passer un très bon moment.
LE BLU-RAY
C’est chez Rimini Éditions que débarque Slumber Party Massacre, en DVD et Blu-ray. L’édition HD est présentée sous la forme d’un boîtier classique de couleur noire et à la jaquette très attractive. Le menu principal est animé et musical.
Seule la bande-annonce en version française est proposée comme supplément.
L’Image et le son
On frôle l’excellence : relief, piqué, contrastes (impressionnants), densité des noirs, on en prend plein les yeux. Les teintes froides s’allient avec les gammes chatoyantes et chaque détail aux quatre coins du cadre est saisissant. Le transfert est immaculé, soutenu par un encodage AVC solide. Le master HD permet de se plonger dans le film dans les meilleures conditions possibles.
Dès la première séquence, l’ensemble des enceintes de la piste anglaise DTS-HD Master Audio 5.1 (aussi proposée en Stéréo) est mis à contribution aux quatre coins cardinaux. Les ambiances fusent, la musique bénéficie d’un traitement de faveur avec une large ouverture, plongeant instantanément le spectateur dans l’ambiance. Les dialogues ne sont jamais pris en défaut et demeurent solidement plantés sur la centrale. N’oublions pas le caisson de basses, qui se mêle ardemment à ce spectacle acoustique aux effets percutants. La version française doit se contenter d’une piste Stéréo, qui se focalise un peu trop sur le report des voix. Les sous-titres français ne sont pas imposés.