SAC D’OS – LA MAISON SUR LE LAC (Bag of Bones) réalisé par Mick Garris, disponible en DVD et Blu-ray le 5 décembre 2020 chez Condor Entertainment.
Acteurs : Pierce Brosnan, Melissa George, Annabeth Gish, Anika Noni Rose, Matt Frewer, Jason Priestley, Caitlin Carmichael, Peter MacNeill…
Scénario : Matt Venne, d’après le roman Sac d’os de Stephen King.
Photographie : Barry Donlevy
Musique : Nicholas Pike
Durée : 2 épisodes de 75 minutes.
Date de sortie initiale : 2011
LA MINISÉRIE
Mike Noonan, auteur de romans à succès, vient de perdre son épouse Jo dans un accident. Pour préparer son prochain livre, il décide de se retirer dans sa résidence secondaire, un chalet situé sur les bords d’un lac du Maine. Il fait aussi la connaissance de Mattie, une jeune veuve, et de sa petite fille Kayla. Or Max Devore, le beau-père de Mattie, un multimillionnaire, cherche à obtenir la garde de la fillette. Bientôt Mike se trouve confronté à la fois à des fantômes hantant sa maison dont celui de sa défunte femme et ainsi qu’à Max Devore qui est prêt à tout pour parvenir à ses fins.
Le réalisateur Mick Garris (né en 1951) est un habitué de l’univers de Stephen King et détient probablement le record d’adaptations à l’écran des œuvres du maître de l’horreur ! C’est en 1992 qu’il démarre sa collaboration avec Stephen King, qui lui écrit le film La Nuit déchirée – Sleepwalkers, un scénario original et non tiré d’un de ses romans. Deux ans plus tard, les deux hommes remettent le couvert avec l’ambitieuse transposition du Fléau – The Stand, minisérie devenue culte déclinée en quatre parties de 90 minutes, avec Gary Sinise, Molly Ringwald, Jamey Sheridan, Miguel Ferrer et Rob Lowe. Fier de leur association, Stephen King confie à Mick Garris sa propre version de Shining en 1997, toujours sous la forme d’une mini-série, cette fois en trois parties de 85 minutes. La même année, le réalisateur signe Quicksilver Highway, téléfilm à la fois basé sur les nouvelles Le Dentier claqueur (parue en 1993 dans le recueil Rêves et Cauchemars) de Stephen King et Le Corps politique de Clive Barker. Suivront Riding the Bullet (2004) d’après la nouvelle Un tour sur le Bolid’, puis Désolation – Desperation en 2006. A ce jour, La Maison sur le lac – Bag of Bones est la dernière adaptation de Stephen King mise en scène par Mick Garris. Cette minisérie en deux parties est l’adaptation du roman Sac d’os, paru en 1998, récompensé à sa sortie par le prix Locus du meilleur roman d’horreur, le prix Bram Stoker et le prix British Fantasy, en d’autres termes, il s’agit du livre le plus récompensé de l’écrivain. Sur un scénario de Matt Venne, qui a récemment signé le sympathique Acts of Vengeance d’Isaac Florentine, avec Antonio Banderas qui distribue des bourre-pifs, Sac d’os ou La Maison sur le lac donc (puisqu’il a été diffusé à la télévision sous ce titre en France), est une transposition honnête, qui ne fait pas d’éclats, mais qui se concentre étonnamment sur ce qui faisait la moelle du roman, l’histoire du deuil du personnage principal. Ce dernier est campé avec élégance par Pierce Brosnan, qui venait de tourner The Ghost Writer, dernier chef d’oeuvre en date de Roman Polanski, qui porte le récit à bout de bras, en étant quasiment de tous les plans. Si le rythme est somme toute assez lent, les fans du King retrouveront l’âme de leur écrivain préféré, tandis que Mick Garris soigne sa réalisation et exploite intelligemment ses superbes décors.
Alors qu’elle sortait d’une pharmacie où elle venait d’acheter un test de grossesse, Johanna est renversée par un bus. Profondément meurtri par cet événement brutal, son mari, Mike, romancier à succès, décide alors de partir se reclure dans la maison qu’ils avaient achetée ensemble : un grand chalet situé sur les bords d’un lac du Maine. Il commence petit à petit à y percer les brumes qui entourent le décès de son épouse et découvre que pendant les mois précédant l’étrange accident, Johanna se livrait à d’obscures recherches sur son passé familial et sur cette maison. Mike, en désespoir de cause, reprend l’enquête à son compte, sans soupçonner que sa vie va basculer dans l’horreur.
Si certains spectateurs s’attendent à quelques séquences bien sanglantes ou d’horreur traditionnelle, ceux-ci risquent d’être fort déçus. Pas de ça dans Sac d’os (nous nommerons ainsi l’oeuvre qui nous intéresse aujourd’hui puisqu’elle sort en France en DVD-Blu-ray sous ce titre), qui se concentre surtout sur la difficulté de Mike, un homme d’âge mûr à se remettre de la mort accidentelle de celle qu’il a aimé toute sa vie. L’acceptation est d’autant plus difficile, que son épouse venait d’apprendre qu’elle était enceinte, juste avant de se faire renverser par un autobus. Un élément qui change par rapport au roman, puisque la femme de Mike y était victime d’un AVC. Mike, qui n’a jamais pu avoir d’enfant, se demande donc si Johanna était enceinte de lui et commence à douter de la fidélité de son épouse, qui avait d’ailleurs pris quelques jours de repos dans leur maison située au bord d’un lac, dans une petite bourgade, Dark Score. Victime de la page blanche, comme beaucoup d’écrivains qui peuple la bibliographie de Stephen King, Mike décide de se rendre dans cette résidence secondaire, qui apparaît de plus en plus dans ses cauchemars et qui semble l’appeler. Arrivé sur place, Mike est témoin de phénomènes paranormaux et ressent la présence de Johanna, qui semble vouloir l’avertir d’un danger qui rôde autour du lac. Il va découvrir l’histoire de Sarah Tidwell, une chanteuse de blues afro-américaine des années 1930, qui a mystérieusement disparu et dont le corps n’a jamais été retrouvé. Avant son décès, Johanna enquêtait sur ce fait divers, auquel Mike serait lié malgré-lui, alors qu’il n’était pas encore né…Il reprend l’enquête de son côté et fait aussi la connaissance de Mattie, une jeune femme veuve depuis peu, et de sa fille de trois ans, Kyra. Mattie est la belle-fille de Max Devory, l’homme le plus riche et le plus influent de la région, et elle se bat pour conserver la garde de sa fille, que Devory voudrait récupérer. Agacé par l’agressivité de Max Devory à son encontre, Mike décide de venir en aide à la jeune femme.
L’intrigue du roman est bien respectée, même si les phénomènes surnaturels, à l’instar des murmures et des pleurs dans la maison sont bien plus prenants à la lecture qu’à l’écran. Dommage également que Mike Garris (créateur de la série Les Maîtres de l’horreur – Masters of Horror) n’exploite pas autant qu’on pouvait l’espérer le coup des lettres aimantées du frigo qui laissent des messages à Mike. Néanmoins, Sac d’os se laisse suivre agréablement, le récit s’accélère dans la seconde partie et bien que certains spectateurs qui n’auraient pas lu le livre, devineront certains éléments, le mystère est suffisamment bien entretenu durant les 2h30 du programme.
LE BLU-RAY
Il s’agit de la première édition en DVD et Blu-ray de Sac d’os. La minisérie de Mick Garris débarque chez Condor Entertainment. Le boîtier de couleur bleue est glissé dans un fourreau cartonné, qui reprend l’un des célèbres visuels du programme. Le menu principal est animé et musical.
Les deux épisodes sont présentés séparément.
En revanche, vous ne trouverez aucun supplément…
L’Image et le son
Le Blu-ray est au format 1080p. Cette édition Blu-ray s’en sort très bien et l’éditeur frôle même parfois la perfection avec ce master HD resplendissant et immaculé, uniquement marqué par quelques baisses de la définition sur les séquences les plus agitées ou en basse lumière. La photo est habilement restituée, le relief et les contrastes sont sans cesse appréciables, le piqué est vif et acéré (notamment sur les teintes froides), les détails foisonnent, les noirs sont denses et chaque source de lumière se révèle éclatante. Un vrai régal pour les mirettes !
Les deux pistes DTS-HD Master Audio 5.1 anglaise et française proposent un confort acoustique très dynamique et immersif. Ces deux mixages parviennent sans mal à créer une spatialisation digne de ce nom avec des dialogues exsudés avec force, des effets et ambiances annexes riches, amples et variés. Nul besoin de monter le volume pour profiter pleinement de la bande-son.