LES TUCHE 4 réalisé par Olivier Barroux, disponible en DVD et Blu-ray le 11 avril 2022 chez Pathé.
Acteurs : Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Michel Blanc, Claire Nadeau, Sarah Stern, Pierre Lottin, Théo Fernandez, François Berléand, Jérémy Lopez, Lila Poulet-Berenfeld, Lenny Joubij…
Scénario : Olivier Baroux, Philippe Mechelen, Julien Hervé, Nessim Chikhaoui, Jean-Paul Rouveoin & Marc-Gilbert Sauvajon
Photographie : Christian Abomnes
Musique : Martin Rappeneau
Durée : 1h40
Année de sortie : 2021
LE FILM
Après avoir démissionné de son poste de président de la république, Jeff et sa famille sont heureux de retrouver leur village de Bouzolles. A l’approche des fêtes de fin d’année, Cathy demande un unique cadeau : renouer les liens avec sa sœur Maguy, et son mari Jean-Yves avec qui Jeff est fâché depuis 10 ans. La réconciliation aurait pu se dérouler sans problème, sauf que lors d’un déjeuner, Jeff et Jean-Yves, vont une nouvelle fois trouver un sujet de discorde : Noël. Cette querelle familiale qui n’aurait jamais dû sortir de Bouzolles va se transformer en bras de fer entre Jeff et un géant de la distribution sur Internet.
Évidemment qu’ils n’allaient pas en rester là. Ils auraient eu tort de se gêner ! Récapitulons. Durant l’été 2011, Les Tuche obtient un joli succès dans les salles en attirant plus d’1,5 millions de spectateurs. Pas trop mal pour une comédie sortie de nulle part, mais reposant sur un casting sympathique, même si Safari du même Olivier Baroux avait fait quasiment deux millions d’entrées deux ans auparavant. Après le carton du film à la télévision et le relais sur les réseaux sociaux, le réalisateur décide de suivre à nouveau ses personnages, la famille Tuche donc, dans de nouvelles aventures et de les envoyer aux Etats-Unis. Les Tuche 2 – Le rêve américain sort en février 2016 et là le triomphe est aussi inattendu que conséquent : 4,6 millions d’entrées ! Puisque les français en redemandaient, les Tuche faisaient déjà leur retour deux ans plus tard, cette fois à l’Elysée ! Résultat des courses, 5,7 millions d’entrées ! Qui aurait pu prévoir cela ? Revoilà l’une des familles les plus célèbres de France, plongées dans un conte de Noël (oui oui) teinté de fable sociale, où Jeff, Cathy, Stéphanie, Wilfried et Donald « Coin-Coin » rencontrent rien de moins que le Père-Noël, venu les aider à sauver une petite usine locale spécialisée dans les jouets, qui a décidé d’affronter une entreprise de commerce en ligne installée dans les environs. Maintes fois reporté en raison de la Pandémie, Les Tuche 4 a pu sortir sur les écrans le 8 décembre 2021. Toutefois, cet épisode un peu « hors-série » est loin d’avoir connu le même engouement avec « seulement » 2,4 millions de spectateurs qui ont répondu à l’appel. Ce qui n’a pas empêché l’équipe de prévoir un cinquième opus…
Jeff Tuche démissionne en direct de son poste de président de la République et la famille reprend une vie plutôt normale. Jeff enseigne à Gigi, son petit-fils, les acronymes des allocations familiales et la pêche à rien, Donald continue de se lancer dans l’écologie, Mamie Suze se met à draguer via une application qui est réservée aux personnes du troisième âge et Stéphanie a ouvert une école de Miss. Wilfried, lui, a décidé d’élever des animaux qu’il a recueillis sur le bord de la route. Georges a fait un autre enfant à Stéphanie, mais il est retenu pour un contrat au Qatar et ne revient qu’à la fin du film. Un jour, Cathy décide de fêter son anniversaire et aimerait retrouver sa sœur jumelle, Maguy, qu’elle n’a pas vue depuis dix ans. La raison de cette absence est simple, il y a dix ans, Jeff a emmené le mari de Maguy, Jean-Yves Marteau, à une vente aux enchères mais celui-ci a racheté pour un euro de plus une voiture qu’il voulait à tout prix, conduisant à une guerre entre eux. Jean-Yves accepte à contrecœur de revoir Cathy, sachant que Jeff sera là aussi. Le hasard fait qu’il doit rester plusieurs jours avec sa famille, chez les Tuche. Alice, sa fille, se prend de passion pour l’école de Miss de sa cousine. Jeff découvre plus tard que Jean-Yves a racheté presque tous les terrains de l’usine du Père-Noël afin d y construire un parking géant qui rassemblerait tous les employés de Magazone, une filiale dont il est le directeur. Sauf un qu’il rachète à son tour afin de redonner goût aux traditions de Noël. Dès lors, Jean-Yves, pour éviter une mutation, décide de tout faire, aidé par Thibault, l’un de ses employés, afin de saboter le plan de Jeff qui a, entre autres, créé un nouveau jouet « Bobo le bâtard ».
Si le premier volet était une comédie franchouillarde attachante dans laquelle Jean-Paul Rouve reprenait pour ainsi dire son personnage de Marcel dans les sketchs Télé Radio Bière Foot à l’époque des Robin des Bois, le second tirait sur la corde. Le troisième opus corrigeait le tir et se focalisait surtout sur le point fort de cette franchise, Jeff Tuche. Même chose pour Les Tuche 4, en dépit d’une sensation de réchauffé. Le film s’apparente à une succession de vignettes, peut-être moins centrées sur le père de famille que dans le précédent ceci dit. Jean-Paul Rouve, qui a une fois de plus participé à l’écriture du scénario, tire moins la couverture, même s’il s’en donne à coeur joie dans un véritable one-man show. Curieusement, le film paraît moins déséquilibré, même si, comme d’habitude, certaines séquences font mouche et d’autres tombent complètement à plat. Par ailleurs, là où le comédien Théo Fernandez servait de narrateur pour les deux premiers épisodes, il est comme dans l’épisode 3 relayé ici au rang de faire-valoir et n’a absolument plus rien à défendre, contrairement à l’excellent Pierre Lottin, qui n’a jamais été aussi mieux servi. En revanche, les scènes destinées à mettre en valeur Sarah Stern, ralentissent le rythme et font « greffées » au reste du métrage, comme quelques pièces rapportées éparses. Les nouveaux invités s’en sortent très bien, avec d’un côté Michel Blanc, impeccable comme toujours, cette fois en grand adversaire des Tuche, et François Berléand, dans la peau…bah du Père Noël, en mission secrète, qui a infiltré l’entourage de notre famille sous le nom de…Pierre Noël.
L’histoire tient sur deux lignes, sur lesquelles les cinq scénaristes (!) ont intercallé des gags pour atteindre difficilement 100 minutes. Mais honnêtement, toutes proportions gardées, le contrat est une fois de plus rempli. Les spectateurs aiment les Tuche, Jeff avec sa coiffure moussue, Cathy (Isabelle Nanty, peut-être dans le rôle de sa vie, jouant aussi ici celui de la sœur jumelle) qui prépare toujours des frites pour la famille, Stéphanie (Sarah Stern) devenue entraîneuse de miss, Wilfried (Pierre Lottin) qui cultive toujours son look de rappeur et qui défend la cause animale, et le cadet Donald (Théo Fernandez), dont l’intelligence et le calme tranchent avec le reste de la famille. Ah oui il y a aussi la grand-mère, mamie Suze (Claire Nadeau), qui tombe amoureuse du Père Noël. L’ensemble est parfois un peu chaotique, mais moins qu’à l’accoutumée, la photo et les décors très colorés font ressembler le film à une BD filmée, encore plus que les films précédents, comme si le spectateur découvrait un nouveau quiproquo en tournant la page suivante.
Il y a donc à boire et à manger dans Les Tuche 4, mais on ne pourra pas reprocher à Olivier Baroux de ne pas être généreux avec son public et de revendiquer un humour absurde.
LE BLU-RAY
Les Tuche 4 est arrivé à petit prix dans les bacs en DVD et en Blu-ray, sous l’égide de Pathé. Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue -lui-même glissé dans un surétui cartonné), reprend le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.
Outre un bêtisier (9’), moins drôle que prévu et un clip-karaoké « Vive les frites ! » réalisé pour la sortie du film, l’éditeur joint le reportage Brut, tourné à l’occasion de la présentation des Tuche 4 dans le Nord de la France (9’35). A cette occasion, les comédiens du film sont apparus dans leurs costumes respectifs, afin de faire plaisir aux très nombreux fans de la saga, qui sont venus les accueillir et les acclamer.
L’Image et le son
Ce transfert HD s’avère soigné, avec une prédominance de couleurs vives et pétillantes, des contrastes au beau fixe et un piqué agréable. La définition est au top, les détails foisonnants sur le cadre large et ce master demeure un bel objet avec un relief omniprésent et des séquences diurnes aussi magnifiques qu’étincelantes.
Dès le générique, la piste DTS-HD Master Audio 5.1 sollicite l’ensemble des enceintes et offre une solide spatialisation. Ce mixage fait la part belle à la musique légère de Martin Rappeneau, présente pendant tout le film. Les dialogues se détachent sans mal sur la centrale, tandis que les ambiances naturelles en extérieur demeurent constantes. Le spectacle acoustique est assuré. L’éditeur joint également une piste DTS-HD Master Audio 2.0 de fort bon acabit, des sous-titres destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiovision.