Test Blu-ray / La Maison du lac, réalisé par Mark Rydell

LA MAISON DU LAC (On Golden Pond) réalisé par Mark Rydell, disponible en DVD & Blu-ray depuis le 29 mai 2025 chez BQHL Éditions.

Acteurs : Katharine Hepburn, Henry Fonda, Jane Fonda, Doug McKeon, Dabney Coleman, William Lanteau, Christopher Rydell…

Scénario : Ernest Thompson, d’après sa pièce

Photographie : Billy Williams

Musique : Dave Grusin

Durée : 1h49

Date de diffusion initiale: 1981

LE FILM

À l’automne de leur vie, Norman Thayer et sa femme Ethel s’installent comme chaque été depuis longtemps dans leur maison de vacances de Golden Pond, sur la rive d’un lac du New Hampshire. Cette année-là, leur fille Chelsea leur rend visite, accompagnée de son nouveau fiancé et de son fils, Billy, 13 ans. Les relations ne sont pas simples entre Chelsea et son père, un homme bourru qui défie la vieillesse en n’en faisant qu’à sa tête. Mais s’il se montre d’abord fidèle à lui-même, ronchon et irritable, face à Billy il va peu à peu s’attendrir.

La Maison du lac On Golden Pond est l’adaptation de la pièce de théâtre éponyme d’Ernest Thompson, ici scénariste de cette transposition que l’on doit au réalisateur américain Mark Rydell (né en 1929), qui recevra un Oscar pour son travail. Éclectique, le metteur en scène du méconnu Reivers (1969) avec Steve McQueen, des Cowboys (1972) avec John Wayne et Bruce Dern, des Farfelus à New York Harry and Walter go to New York (1976) avec James Caan, Elliott Gould et Michael Caine, sans oublier l’explosif The Rose (1979), porté par Bette Midler signe l’un de ses plus beaux films avec La Maison du lac. Si celui-ci est resté dans les mémoires, c’est aussi parce qu’il s’agit du dernier long-métrage de l’immense (par le talent, comme par la taille) d’Henry Fonda, qui devait être récompensé par l’Oscar du Meilleur acteur en 1982 (un an après avoir reçu l’Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière), quelques mois avant sa disparition, alors que la fameuse statuette était aussi convoitée par Warren Beatty, Burt Lancaster, Dudely Moore et Paul Newman. Les temps ont changé oui. Il est exceptionnel dans On Golden Pond, dans la peau d’un vieux grincheux âgé de bientôt 80 ans, qui arrive au dernier carrefour de son existence. Le comédien est par ailleurs magnifiquement épaulé par un autre monstre hollywoodien, Katharine Hepburn, bouleversante, elle aussi lauréate de l’Oscar de la Meilleure actrice pour ce film (le quatrième de son illustre carrière), également devenu culte pour avoir réuni, devant la caméra, comme en coulisses, Henry Fonda et sa fille Jane, aussi productrice. Vous avez dit œuvre testamentaire ?

Norman Thayer et sa femme Ethel, un couple âgé, viennent comme chaque année passer l’été dans leur maison de vacances sur le lac, à Golden Pond. Leur fille Chelsea leur rend visite avec son nouveau fiancé, Bill et le fils de ce dernier, Billy. En conflit avec son père depuis toujours à cause de son comportement bourru, Chelsea demande malgré tout à ses parents s’ils peuvent garder Billy le temps d’un voyage avec Bill en Europe. Le jeune garçon se retrouve alors seul face à des étrangers beaucoup plus âgés, sans ami ni occupation. Les rapports entre Norman et Billy sont, dans un premier temps, orageux mais leurs parties de pêche sur le Golden Pond vont les faire se rapprocher et s’apprécier. Au retour de Chelsea, cette dernière est plutôt contrariée de la relation que son père entretient avec ce garçon alors qu’il ne s’est jamais comporté ainsi avec elle. Mais la relation d’amitié entre Norman et Billy la force à ouvrir les yeux et à faire l’effort pour enfin dépasser cette mésentente ancienne avec son père.

Tu es l’homme le plus gentil du monde, mais je suis la seule à le savoir !

Il y a évidemment une dimension méta dans La Maison du lac et les scènes qui opposent Henry Fonda et sa véritable fille sont parmi les plus belles, les plus intenses de On Golden Pond. Car il est désormais temps d’apaiser les tensions, de jouer cartes sur table, de dire les choses, plutôt que de s’obstiner à vivre dans le ressentiment ou d’avoir la rancune tenace. Norman, qui voit d’un mauvais œil le fait de souffler bientôt 80 bougies, va se retrouver flanqué d’un adolescent qui va lui aussi lui remettre les idées en place, en le mettant face à lui-même, à son tempérament d’ours mal léché (« Il a la voix qui rugit encore pour se rassurer qu’il peut encore le faire ! »), tandis que son épouse, la fidèle Ethel, sait combien le temps leur est compté et qu’ils doivent profiter de celui qui leur reste.

Si la réalisation de Mark Rydell n’a rien de virtuose, sa direction d’acteurs est comme toujours indéniable, quand bien même celui-ci devait sans doute avoir peu à faire face à ses trois têtes d’affiche. Les décors, surtout celui du lac Squam, situé dans l’état du New Hampshire, sot somptueux et laissent passer cette idée de passage entre la vie et le paradis, où l’âme peut enfin se libérer des maux qui la gangrènent, pour espérer partir en paix, le plus tard possible, malgré une sortie de route qui paraît proche.

La Maison du lac est un ravissement pour le regard, la photographie ambrée étant signée Billy Williams, chef opérateur de renom ayant participé à la pérennité du Gandhi de Richard Attenborough, Le Lion et le Vent de John Milius et Un cerveau d’un milliard de dollars de Ken Russell. Bel atout également de la musique enivrante de Dave Grusin (Susie et les Baker Boys, Milagro, Les Goonies, Les 3 jours du condor), qui participe à cette plongée intimiste et sensorielle d’un homme qui fait le bilan de sa vie.

Rien de pathos dans On Golden Pond (énorme succès US à sa sortie en décembre 1981 avec plus de cent millions de dollars de recettes), juste de vrais sentiments humains, contradictoires, viscéraux, profonds. On passe du rire aux larmes en un clin d’oeil, tout en admirant un des plus grands comédiens de l’histoire du cinéma.

LE BLU-RAY

La Maison du lac a connu deux éditions DVD chez Universal et ce depuis 2005. Le tout sans aucun supplément. Ce sera malheureusement la même chose pour la sortie en Blu-ray (ainsi qu’en DVD) du film de Mark Rydell, disponible depuis la fin mai 2025 chez BQHL Éditions. Le menu principal est animé et musical.

Et donc, aucun bonus…Cela aurait été franchement l’occasion…

L’Image et le son

BQHL Éditions semble reprendre le master HD proposé depuis une dizaine d’années chez Shout! Factory. Un Blu-ray 1080p qui s’en sort remarquablement bien, quand bien même la définition ne saurait rivaliser avec les restaurations plus récentes. Dans l’ensemble, la copie surpasse (et de loin) le DVD qui a longtemps circulé. Parfois, le piqué est somme toute modeste, avec une gestion aléatoire de la texture argentique. Cette promotion Haute-Définition sied évidemment aux très nombreuses séquences tournées en extérieur, avec une clarté agréable et de superbes couleurs automnales. Quelques plans plus vaporeux, mais ceux-ci sont imputables aux partis-pris du directeur de la photographie Billy Williams, qui a recours à divers filtres pour renforcer un effet dramatique, notamment sur Katharine Kepburn. Enfin, la propreté est impeccable et le tout stable.

L’éditeur propose deux pistes DTS-HD Master Audio 2.0 qui mettent en valeur les dialogues (presque ininterrompus) du film, ainsi que les nombreux effets environnementaux dans et autour du lac, sans oublier la célèbre musique de Dave Grusin. La restitution est bonne, aucun dommage à signaler, ni souffle intempestif.

Crédits images : © BQHL Editions / Universal / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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