Test Blu-ray / La Bride sur le cou, réalisé par Roger Vadim

LA BRIDE SUR LE COU réalisé par Roger Vadim, disponible en DVD et Blu-ray depuis le 21 septembre 2022 chez LCJ Editions & Productions.

Acteurs : Brigitte Bardot, Joséphine James, Mireille Darc, Edith Zetline, Michel Subor, Jacques Riberolles, Claude Brasseur, Yves Barsacq…

Scénario : Roger Vadim, Jean Aurel & Claude Brulé

Photographie : Robert Lefebvre

Durée : 1h29

Date de diffusion initiale : 1961

LE FILM

Jeune et joli top-model, Sophie rêve d’une autre existence, toute extérieure qu’elle mène en compagnie de Philippe, un des photographes en vogue, très mondain et remuant. Cependant elle tient à son amant et lorsqu’elle découvre qu’il s’intéresse à Barbara, une richissime américaine, elle enrage de jalousie au point de songer au crime passionnel, et se venge de l’infidèle en s’affichant avec des garçons de rencontre : Claude et Alain. Un matin, elle dérobe la carabine de Philippe et semble résolue à tirer sur ce dernier et sur Barbara.

Nous sommes en 1961 et voilà déjà cinq ans que le phénomène Brigitte Bardot déferle dans le monde entier, depuis Et Dieu…créa la femme de Roger Vadim. Après cet événement, la comédienne a tourné avec Claude Autant-Lara (En cas de malheur), Julien Duvivier (La Femme et le Pantin), Christian-Jaque (Babette s’en va-t-en guerre), Henri-Georges Clouzot (La Vérité) et a bien sûr retrouvé Roger Vadim pour Les Bijoutiers du clair de lune (1958), qui n’a pas vraiment connu l’engouement escompté, même si la barre des deux millions de spectateurs a été franchie. À la base, La Bride sur le cou ne devait pas être mis en scène par l’ex-compagnon de BB, mais par Jean Aurel, scénariste de Porte des Lilas de René Clair, du Triporteur de Jacques Pinoteau et du Trou de Jacques Becker. D’ailleurs, ce dernier débutera le tournage, mais trois semaines après le début des prises de vue et suite à un différend avec la star, qui obtiendra gain de cause auprès des producteurs, Jean Aurel est renvoyé et remplacé par Roger Vadim. Cette comédie deviendra le troisième plus grand succès du cinéaste, derrière Les Liaisons dangereuses 1960 et Et Dieu…créa la femme. Rétrospectivement, c’est aussi une de ses œuvres les plus attachantes et légères. Brigitte Bardot illumine le film de sa beauté, de son sex-appeal et de sa gouaille naturelle, même si son partenaire Michel Subor s’avère monolithique et l’on se demande constamment comment une jeune femme aussi pleine de vie que Sophie puisse être attirée par un homme sombre et taciturne. Vous l’aurez compris, La Bride sur le cou, également un témoignage sur un Paris disparu, vaut aujourd’hui essentiellement pour BB, resplendissante et dont l’énergie demeure encore dévastatrice.

Installée à Paris depuis deux ans, Sophie, jeune mannequin, découvre lors d’un shooting que son amant Philippe, photographe très en vogue, très mondain et remuant, la trompe avec Barbara Wilbury, une riche et séduisante héritière américaine. Profondément blessée, la jeune femme humilie Philippe sous les yeux de sa nouvelle conquête et des consommateurs du Café de Flore où se déroule la scène. Claude et Alain, deux jeunes chirurgiens éblouis par la beauté de Sophie, sont témoins de la scène. Les deux compères entreprennent alors de consoler la jeune femme, qui décide de se venger. Elle se résout soit à le reconquérir soit à assassiner sa rivale. Alain va l’aider dans sa reconquête afin d’éviter de commettre l’irréparable pour la cover-girl. Un matin, elle dérobe la carabine de Philippe et semble résolue à tirer sur ce dernier et sur Barbara. Alain a bien du mal à la calmer, mais il y arrive en lui proposant de jouer à rendre Philippe jaloux à son tour. Mais comme celui-ci part avec son Américaine aux sports d’hiver, Sophie et Alain doivent y aller aussi. La modicité de leurs ressources mises en commun ne permet à Sophie et à son amant de paille que d’obtenir un lit dans la réserve à matériel du palace où sont descendus leurs amis. Là, Sophie ne songe qu’à faire voler en éclat l’idylle de Philippe. Mais à force de vivre avec elle et de coucher par terre sur un matelas, Alain s’éprend de la cover-girl que Philippe ne songe plus guère à lui disputer.

Avec ses quasiment 3 millions d’entrées, La Bride sur le cou est assurément l’un des films les plus populaires avec Brigitte Bardot, même si celle-ci le considérera comme une « ânerie ». Cette comédie, qui ne paye pas de mine, conserve un charme aussi ravageur que celui de sa tête d’affiche, par ailleurs en pleine forme, dont le jeu a pris en maturité et les tics qui l’ont rendue célèbre s’avèrent plus contrôlés. Si le scénario est toujours signé Jean Aurel, Roger Vadim a repris les choses en main, mais ne s’embête pas et s’inspire de ce qu’il avait fait précédemment pour Les Liaisons dangereuses 1960, en emmenant ses personnages au ski et en reprenant pour ainsi dire le même concept avec des jeunes gens qui essayent d’en rendre d’autres jaloux en en séduisant d’autres. La première partie parisienne est sans doute la plus réussie, la mieux rythmée et la plus originale, qui ressemble vraisemblablement plus à Jean Aurel qu’à Roger Vadim, même si la seconde moitié contient son lot de gags (celui avec le fakir hypnotiseur est tout particulièrement génial et extrêmement bien fait) et reste marquée par le rêve d’Alain, au cours duquel Sophie apparaît quasi-nue…en apparence. Probablement la séquence la plus connue de La Bride sur le cou et 100 % Roger Vadim, dans laquelle Brigitte Bardot entame une danse lascive en sortant de son bain, avant de se déhancher dans un flou artistique inoubliable.

Tandis que La Bamba résonne du début à la fin, Brigitte Bardot, cyclone humain, emporte tout sur son passage, les hommes bien sûr (dont un Claude Brasseur débutant âge de 25 ans), tout comme les femmes (Mireille Darc dans une de ses premières apparitions au cinéma), dans sa 2CV, au karting, à ski et même en bobsleigh, au point de déclencher une avalanche en guise de conclusion. C’est drôle, frais, agréable, tendre, sensuel et coquin à souhait, toujours aussi divertissant.

LE BLU-RAY

La Bride sur le cou appartient au catalogue LCJ Editions & Productions depuis 2014 et a déjà connu plusieurs éditions en DVD, avant d’être enfin disponible en HD depuis septembre 2022. Belle jaquette au visuel vintage, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue. Le menu principal est très légèrement animé et musical. À la vente sur le site de l’éditeur.

Aucun supplément.

L’Image et le son

Une version restaurée qui a fière allure. La Bride sur le cou renaît avec ce très beau master HD, qui bénéficie d’un cadre large très détaillé. La texture argentique est préservée et bien gérée, la copie stable, le piqué acéré (on voit nettement que ce n’est pas BB au volant durant le générique), l’ensemble propre (de minuscules poussières subsistent), les fondus enchaînés sont fluides et n’entraînent pas de décrochages chromatiques. Saluons aussi la luminosité de ce Blu-ray, surtout durant la seconde partie où la neige est éclatante.

L’écoute se révèle fluide, équilibrée, limpide. Aucun craquement intempestif ne vient perturber l’oreille des spectateurs, les ambiances sont précises, les dialogues sont dans l’ensemble clairs, sans souffle parasite. En revanche, pas de sous-titres français destinés au public sourd et malentendant…

Crédits images : © LCJ Editions & Productions / Productions J. Roitfeld / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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