Test Blu-ray / Il était une fois : Queue de béton & L’Aubergine est bien farcie, réalisé par Michel Baudricourt

QUEUE DE BÉTON / L’AUBERGINE EST BIEN FARCIE réalisés par Michel Baudricourt (Michel Caputo), disponibles en Blu-ray chez Pulse Vidéo & Vinegar Syndrome.

Acteurs : Richard Allan, Marie-Claude Viollet, Liliane Allan, Karine Gambier, Cathy Dupré, Mika Barthel, Hélène Shirley, Jack Gatteau, Dominique Aveline …

Scénario : Michel Caputo

Durée : 1h13 / 1h24

Année de sortie : 1979 / 1981

LES FILMS

Double programme avec deux films avec Richard Allan, Queue de béton (1979) et L’Aubergine est bien farcie (1981) de Michel Baudricourt.

Si vous êtes un lecteur fidèle, vous savez que j’ai déjà parlé du sieur Richard Lemieuvre, aka Richard Allan ou Queue de béton pour les intimes, au cours d’un article consacré à La Femme-objet de Claude Mulot, que vous n’avez sûrement pas manqué si j’en crois les chiffres impressionnants engendrés par la chronique. Sur IMDB, l’icône de l’âge d’or du cinéma pornographique hexagonal Richard Allan (né en 1942) est crédité au générique de près de 250 longs-métrages, même si l’intéressé dit qu’il en aurait tourné deux fois plus. Quelques titres ? Puisque ça vous fait plaisir…French érection, L’Essayeuse, Couple débutant cherche couple initié, La Marquise von Porno, La partouze du diable, Vicieuses et insatisfaites, Croisière érotique pour couples complaisants, Je mouille aussi par-derrière, Du foutre plein le cul, Retourne-moi, c’est meilleur et bien d’autres ré-jouissances du même acabit(e). Les nostalgiques du poil et du cul (dixit Mozinor dans La Brigade des culottes) pourront se ruer en rut sur un double programme désormais disponible en Blu-ray chez Pulse Vidéo, en collaboration avec Vinegar Syndrome, à savoir Queue de béton, film sorti en 1979, sur lequel le comédien allait trouver le pseudonyme qui le suivra le reste de sa (très) longue carrière (et même encore aujourd’hui) et L’Aubergine est bien farcie, exploité en 1981, tous les deux mis en scène par Michel Caputo, sous le pseudonyme de Michel Baudricourt et produits par Jean-François Davy.

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La moustache fringante s’immisce dans quelques belles fourrures de splendides créatures telles que Marie-Claude Viollet (Julie par-devant par-derrière, Les aventures des Queues Nickelées, Vacances organisées pour filles en chaleur), Liliane Allan (La Sucette magique, Les Gicleuses, Poupée la pipe), épouse de monsieur Lemieuvre en personne, Karine Gambier (Les Chattes en feu, La Grande levrette, Remplis-moi vite) dans Queue de béton. Dans le second film, il se fait un peu plus rare et laisse souvent la vedette à ses partenaires féminines, en l’occurrence la lumineuse Cathy Dupré (Paméla, d’un côté comme de l’autre, La Décharge Victor… rieuse, Chattes frémissantes, Sophie, secrétaire experte en langues, Embrochez-moi par les deux trous), la sulfureuse Mika Barthel (Déculottez-vous mesdemoiselles, Jeux de corps pour petites filles curieuses, À la queue Lulu, Confidences d’un trou mignon au docteur Sex) et la légendaire Hélène Shirley (Ça glisse par les deux trous, Les Uns dans les autres, Blanche Fesse et les sept mains).

« Je suis l’avocate du diable et j’adore tirer le diable par la queue ! »

Personnellement, j’ai une nette préférence pour L’Aubergine est bien farcie, connu aussi sous le titre Empale-moi jusqu’à la garde, qui s’avère une comédie très drôle, avec quelques bonnes répliques et mots d’auteur (« Tu aimes quand je te réveille en fanfare ! Ma bite vaut tous les clairons ! C’est l’heure de ton petit déjeuner sexuel ! »), tandis que se tiennent des propos gentiment incohérents à la radio (« C’était Plaisir d’amour, à condition qu’on tire toujours… ») quand un couple s’affaire. Bon, on n’échappe pas non plus à des répliques du style « C’est meilleur que du savon hein sal*pe! », mais tout de même, la scène où les trois nanas principales se masturbent à l’unichon (rhooo), pendant que retentit le thème principal d’Un éléphant ça trompe énormément, cela ne peut que faire sourire le cinéphile, qui verra désormais d’un autre œil le chef d’oeuvre d’Yves Robert. Alors que Queue de béton est quasiment un huis clos, L’Aubergine est bien farcie montre quelques rues du Paris de l’époque, le film ayant été tourné comme qui dirait en loucedé (les passants regardent la caméra, sans se douter qu’ils apparaîtront dans un boulard) rue des Acacias, ainsi qu’au Studio des Acacias, remplacé aujourd’hui par un Picard Surgelés, là où étaient projetés des films chauds bouillants, où les personnages se réunissent pour mater Goûts pervers d’une femme soumise…avec aussi Richard Allan en pleine action. Il s’en passe des choses à côté du pressing à sec !

Queue de béton est plus simple dans son dispositif, moins bandant sûrement, mais s’amuse à parodier le tournage d’un film X, en dévoilant ce qui se déroule dans les coulisses. L’une des scènes finales où le couple baise dans la pâte à crêpes, au milieu de la farine, des œufs écrabouillés et du lait renversé est assez « apocalyptique » dans le genre et montre que Michel Caputo en avait sous le capot(e). Le film est assez tordant aussi, le doublage perché (le réalisateur prête sa voix à Richard Allan) et les répliques zinzins, mais contrairement à L’Aubergine est bien farcie, l’ensemble est assez étouffant et les transitions entre les scènes « d’action » sont maladroites, pour ne pas dire creuses. Certaines scènes comme le membre de Queue de béton (ou Piston de velours) emballé dans du papier d’aluminium, le tout protégé par un peu de paille et bien rangé dans une boîte à cigare est du nawak complet, mais totalement assumé. Les deux films se terminent sur une apothéose classique, en l’occurrence une partouze qui réunit systématiquement tous les personnages. C’est la fête !

LE BLU-RAY

La galette HD que nous avons reçu se présente sous la forme d’un boîtier classique transparent. Le visuel de la jaquette est clinquant à souhait, reprenant bien sûr un célèbre photogramme tiré du film Queue de béton. Après avoir sélectionné la langue anglaise ou française, le menu principal s’avère animé et musical. Disponible à la vente sur le site Pulse Store, en version Standard ou en Digipack.

L’Aubergine est bien farcie peut être considérée comme un supplément à part entière. Mais l’autre bonus vidéo est un entretien avec Richard Allan (11’), devenu par la suite artisan-chocolatier réputé dans l’Eure. L’ancienne star du cinéma porno français, qui fêtera cet été ses 80 ans, revient avec son humour habituel sur sa grande période et plus spécifiquement sur Queue de béton de Michel Caputo. C’est durant ce tournage qu’il sera désormais affublé de ce pseudonyme. Richard Lemieuvre de son vrai nom, se souvient comment lui et ses camarades tournaient parfois quatre ou cinq films en même temps. Les anecdotes s’enchaînent (les difficultés à être en « forme » pour la scène de la boite à cigare ou celle de la pâte à crêpes), les conditions de prises de vue sont détaillées et certaines de ses partenaires féminines sont évoquées. Si elle ne joue pas dans Queue de béton, Richard Allan se souvient de Catherine Ringer, en disant qu’elle était « très gourmande et très sexuelle », déclarant même « qu’elle a voulu que je la baise pendant la postsynchro […] elle ne faisait jamais semblant, même si elle faisait ça pour le fric, car elle disait toujours que son truc c’était la chanson ». « Je vis bien, je vis vieux, je vis bien et vieux », ainsi clôt-il cette interview.

L’interactivité se clôt sur la bande allemande de Queue de béton et celle de L’Aubergine est bien farcie, restaurées depuis le négatif original, sans oublier celle de J’ai très envie et de Chaleurs intimes, restaurées depuis une copie 35mm.

L’Image et le son

Les deux films ont été restaurés d’après les négatifs originaux. Des rayures verticales, des griffures, des scratchs, des poussières, des points blancs, des tâches subsistent, surtout sur L’Aubergine est bien fourrée en fait, au moment des changements de bobines, où les défauts s’accentuent. Mais dans l’ensemble, ces deux boulards retrouvent une deuxième jeunesse. La clarté est de mise, les contrastes sont corrects, les copies sont stables, les couleurs ravivées, le piqué est acéré et les gros plans, les très gros plans même, ne manquent pas de détails.

Du point de vue acoustique, c’est du même tonneau. C’est nickel et les résonances entendues sur certains dialogues de Queue de béton semblent d’origine. Les « oh oui », « ouh la la », « tu la sens » ne manquent pas d’(h)ardeur. L’éditeur joint aussi les sous-titres français et anglais.

© Visuels : Pulse Vidéo – Vinegare Syndrome. Tous droits réservés. / Captures du film et des suppléments : Franck Brissard (JamesDomb) pour Homepopcorn.fr

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