
GOD SAVE THE TUCHE réalisé par Jean-Paul Rouve, disponible en DVD & Blu-ray le 18 juin 2025 chez Pathé.
Acteurs : Jean-Paul Rouve, Isabelle Nanty, Claire Nadeau, Sarah Stern, Pierre Lottin, Théo Fernandez, Elise Larnicol, Bernard Menez…
Scénario : Nessim Chikhaoui, Julien Hervé, Philippe Mechelen & Jean-Paul Rouve
Photographie : Christophe Graillot
Musique : Martin Rappeneau
Durée : 1h33
Date de sortie initiale : 2025
LE FILM
Les Tuche mènent à nouveau une vie paisible à Bouzolles. Mais lorsque le petit-fils de Jeff et Cathy est sélectionné pour un stage de football à Londres, c’est l’occasion rêvée pour toute la famille d’aller découvrir l’Angleterre et de rencontrer la famille royale. Entre chocs culturels et maladresses, les Tuche se retrouvent plongés au cœur de la royauté anglaise, qui n’est pas près d’oublier leur séjour !

Ils sont de retour ! Pourtant, après l’accueil on ne peut plus froid et « l’échec » du quatrième volet avec « seulement » 2,4 millions d’entrées, sachant que le troisième avait approché les six millions (oui oui) et que la pandémie freinait encore la fréquentation des salles, on pouvait penser qu’on ne reverrait pas la famille Tuche au cinéma. D’autant plus qu’Olivier Baroux et Jean-Paul Rouve en étaient arrivés à avoir quelques différends artistiques. Quatre ans plus tard, Jeff, Cathy, Donald, Wilfried, Stéphanie et Mamie Suze font leur comeback, mot bien choisi puisqu’ils partent cette fois outre-Manche, pour aller saluer le roi d’Angleterre, ce qui les changera du Père-Noël dans l’opus précédent, ce qui avait décontenancé quelque peu une partie du public. Jean-Paul Rouve reprend lui-même les rênes de l’entreprise, avec l’aide au scénario de Nessim Chikhaoui, Julien Hervé et Philippe Mechelen, déjà à l’oeuvre sur le reste de la saga. Soyons honnêtes d’emblée, si nous n’attendions pas grand-chose de ce God Save the Tuche, force est d’admettre qu’il s’agit ni plus ni moins du meilleur épisode de la franchise. Si les acteurs s’en donnent encore une fois à coeur joie, il y a surtout plus d’idées de mise en scène dans ce cinquième volet que dans les quatre premiers réunis, d’autant plus que les références vont bon train, avec l’ombre d’Alain Chabat qui plane sur l’ensemble, ce dernier faisant d’ailleurs une petite participation vocale. En lorgnant volontairement sur un humour proche de celui de La Cité de la peur (même Dominique Faruggia y va de son caméo en voix-off), God Save the Tuche redresse la barre, s’avère un divertissement soigné et haut en couleur, qui a visiblement plu au public qui l’a à nouveau plébiscité puisque la barre des trois millions de spectateurs a de nouveau été franchie.



Après être allé à Monaco, aux États-Unis et à l’Élysée, et avoir passé un Noël mémorable en famille, Les Tuche ont une nouvelle vie : ils ont déménagé quelques rues plus loin, Cathy tient désormais une « baraque à frites », Stéphanie est designer pour Cathy, Jeff est devenu le président du club de football FC Bouzolles, Donald est manager de Green Bouzolles, et Wilfried fait de la musique depuis la séparation des Daft Punk. Cathy, qui est fan de la famille royale britannique, rêve d’aller au Royaume-Uni pour le couronnement du nouveau roi, Charles III, et a demandé une invitation. Mais elle découvre trop tard la réponse dans le sac-banane de Jeff. Un dirigeant d’un grand club de football anglais vient rendre visite au club de football de Jeff pour voir les « infrastructures » du club bouzollais, un stade de 80.001 places, soit une de plus que le Stade de France. Et qui dispose de la plus grande buvette d’Europe. Le dirigeant tombe des nues quand il voit jouer Jiji, le petit-fils de Jeff (le fils de Stéphanie), jouer au football. Il propose au garçon de faire une semaine de stage en Angleterre. Les Tuche décident de l’accompagner. Jeff, étant un ancien président de la République française, reçoit pour lui et sa famille une maison par l’ambassade, avec un majordome, Gordon, à leur service. Jeff a du mal à s’adapter. Un soir, un garde vient leur donner une invitation pour un déjeuner avec le roi Charles III (Quelle idée de génie d’avoir pensé à Bernard Menez !) et son épouse Camilla Parker-Bowles (Élise Larnicol, complice du réalisateur-acteur-scénariste depuis Les Robin des Bois). Les Tuche ont trois jours pour se mettre à la culture anglaise, avec l’aide de leur majordome.


Jean-Paul Rouve a parfaitement résumé la succession des aventures des Tuche, en les comparant à des bandes-dessinées, dont la collection s’étendrait sur une étagère. Dit comme cela, forcément certains tomes sont moins inspirés que d’autres, mais Les Tuche n’ont eu de cesse de voir leur « fan-club » s’étendre de film en film, au point de devenir un phénomène, assurant le succès depuis près de quinze ans maintenant. God Save the Tuche est un film de Jean-Paul Rouve, qui resserre à nouveau l’histoire sur la famille, qui avait été quelque peu délaissée au profit du one-man show centré sur Jeff. Donald (Théo Fernandez) est un peu plus présent, même s’il reste « différent » du reste du groupe, Stéphanie (Sarah Stern) est encore plus dé-connectée de la (télé)réalité, Wilfried (Pierre Lottin, qui au passage rappelons-le est un des meilleurs acteurs français aujourd’hui et un monstre en puissance) se métamorphose une fois de plus et le voir jouer de l’accordéon en kilt vaut assurément le déplacement. Quant à l’alchimie entre Jean-Paul Rouve et Isabelle Nanty (ancienne professeure du premier), celle-ci n’est plus à prouver et entraîne de fabuleux numéros de comédiens. Ah oui et Claire Nadeau est toujours là aussi, parlant encore le Fugniek.


Comme dans les autres Tuche, certaines scènes et d’autres gags paraissent plus mous et inspirés que d’autres, mais le rythme emporte tout, l’adhésion est indéniable, on se marre des quiproquos qui s’enchaînent à vitesse grand V, Jean-Paul Rouve (qui dédie son film à son ami Michel Blanc, présent dans Les Tuche 4) s’amuse à la mise en scène et cette bonne humeur est contagieuse.


Où retrouverons-nous les Tuche la prochaine fois ? Si la scène post-générique parodie le générique de La Croisière s’amuse, Jean-Paul Rouve a laissé entendre que le public choisira ce qu’il advient de la famille, ce qui rappelle l’envoi de l’équipe de Fast & Furious dans l’espace après un pari lancé sur internet. Cathy fera-t-elle ses frites sur la Lune ? Nous verrons bien, mais rien n’est impossible !



LE BLU-RAY
Et de cinq ! Pathé nous a fait parvenir le Blu-ray de God Save the Tuche, qui est également décliné en DVD. Le disque HD repose dans un boîtier classique de couleur bleue, glissé dans un surétui cartonné, reprenant le visuel de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

On commence les festivités par un bêtisier assez contagieux et qui démontre une fois de plus l’alchimie de tous les comédiens (13’).




On continue avec les interviews de l’équipe avec trois équipes distinctes, Théo Fernandez et Pierre Lottin, Jean-Paul Rouve et Isabelle Nanty, Sarah Stern et Claire Nadeau (24’). Tous reviennent sur ce cinquième épisode, l’histoire, l’évolution des personnages, les conditions de tournage. Nous retiendrons les propos francs du réalisateur-acteur-coscénariste, qui déclare avoir dit non quand on lui a proposé la première fois de reprendre le flambeau, avant qu’Alain Chabat le persuade de le faire.



Et l’on termine enfin sur huit petites scènes coupées (4’), qui s’apparentent surtout à des gags minuscules laissés sur le banc de montage, sans doute pour une question de rythme. Certaines valent le coup d’oeil, comme celle de la présentation du bureau du président du stade, autrement dit Jeff, dans lequel il n’y a rien à part un téléphone posé par terre, puisqu’il « n’a rien à y faire ». Belle démonstration de Willfried à l’accordéon sur le ferry qui les mène en Angleterre.




L’Image et le son
Ce transfert HD s’avère soigné, avec une prédominance de couleurs vives et pétillantes, des contrastes au beau fixe et un piqué agréable. La définition est au top, les détails foisonnants sur le cadre large, le piqué est chirurgical et ce master demeure un bel objet avec un relief omniprésent et des séquences diurnes aussi magnifiques qu’étincelantes.

Dès le générique et même dès le logo Pathé (commenté par Jeff Tuche lui-même), la piste Dolby Atmos (rien que ça!) sollicite l’ensemble des enceintes et offre une solide spatialisation. Ce mixage fait la part belle à la musique légère de Martin Rappeneau, présente pendant tout le film. Les dialogues se détachent sans mal sur la centrale, tandis que les ambiances naturelles en extérieur demeurent constantes. Le spectacle acoustique est assuré. L’éditeur joint également les sous-titres destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiovision.



Crédits images : © Pathé Films – Nolita Cinéma / Marine Danaux / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr