Test Blu-ray / Absolution, réalisé par Hans Petter Moland

ABSOLUTION réalisé par Hans Petter Moland, disponible en DVD & Blu-ray le 10 janvier 2025 chez Metropolitan Film & Video.

Acteurs : Liam Neeson, Ron Perlman, Frankie Shaw, Daniel Diemer, Yolonda Ross, Ryan Homchick, William Xifaras, Josh Drennen…

Scénario : Tony Gayton

Photographie : Philip Remy Øgaard

Musique : Kaspar Kaae

Durée : 1h52

Date de sortie initiale : 2024

LE FILM

Thug est un homme de main de la mafia sur le déclin qui met tout en jeu pour reconquérir sa famille dont il est séparé et pour tenter une dernière fois de se racheter en démantelant les opérations d’une organisation criminelle rivale.

Liam Neeson n’a jamais autant tourné que dans les années 2010 et ce grâce au carton planétaire inattendu rencontré en 2008 par Taken de Pierre Morel. À 55 ans, le comédien, du haut de son mètre 93, est devenu un spécialiste du bourre-pif. Depuis, les cinéastes ne se sont pas gênés pour lui donner l’occasion de parler à son téléphone portable (son partenaire récurrent) et faire des clés de bras, de Louis Leterrier à Joe Carnahan, en passant par Jaume Collet-Serra (à quatre reprises) et Peter Berg. Entre deux productions destinées à vendre du popcorn, Liam Neeson aime bien rappeler qu’il est aussi demandé par les plus grands, en apparaissant chez Martin Scorsese (Silence) et les frères Coen (La Ballade de Buster Scruggs). Mais le bougre est comme Nicolas Cage et enchaîne tellement les films que le spectateur a tendance à les confondre, tout en oubliant à quel point il peut être puissant quand il s’en donne la peine. C’est le cas avec cet Absolution, non pas un énième ersatz de Taken (qui était un produit issu de chez Wish ou AliExpress), mais un drame psychologique sur le crépuscule d’une existence, celle d’un vieux briscard qui a fait sa carrière le flingue vissé à la pogne, en enchaînant les affaires douteuses, tout en mettant de côté sa vie de famille. On pense alors au superbe Knox de et avec Michael Keaton, sorti en 2023, dans lequel le comédien et réalisateur incarnait un tueur à gages, atteint d’une forme de démence à évolution rapide, qui jure de passer ses derniers jours à tenter de se racheter en sauvant la vie de son fils. Absolution est comme qui dirait un film-jumeau, moins réussi sans doute, mais tout aussi attachant. Le hic provient du fait que, à l’instar de son personnage, Liam Neeson paraît avoir oublié qu’il venait d’interpréter un rôle quasi-similaire dans Mémoire meurtrière Memory de Martin Campbell, où il campait lui aussi un assassin qui commence à montrer des signes de la maladie d’Alzheimer. Tout cela pour dire que si même la star s’emmêle les pinceaux dans ses projets, le spectateur est tout excusé et peut tout de même passer un beau moment devant Absolution.

Un homme vieillissant travaillant pour le mafieux Charlie Conner découvre qu’il souffre d’une encéphalopathie traumatique chronique, une maladie neuro-évolutive liée à son passé de boxeur. Sachant qu’il ne lui reste que peu de temps à vivre, il tente d’oublier son passé criminel et de renouer avec sa fille Daisy, qu’il n’a pas vue depuis des années et de rencontrer son petit-fils. Le tueur à gages va par ailleurs devoir affronter plusieurs gangsters d’un clan mafieux adverse.

Liam Neeson retrouve Hans Petter Moland, réalisateur norvégien des Enquêtes du Département V : Délivrance, révélé en 2010 avec Un chic type En ganske snill mann, avec lequel le comédien avait déjà tourné le sympathique Sang-froid Cold Pursuit. Voici donc une nouvelle réussite pour le tandem, même si les aficionados de Liam Neeson en mode furibard risquent d’être quelque peu décontenancés devant Absolution, dans lequel l’action est très peu présente. Ceux-ci pourront même trouver le temps long, puisque les règlements de comptes n’interviennent réellement qu’au bout d’une heure dix. Avant cela, le cinéaste nous montre son protagoniste commencer à perdre pied, puis tenter de se rabibocher avec sa fille, faire connaissance avec son petit-fils, faire enfin le deuil de la mort de son fils (drogué et « pire que tout » pour lui, gay), préparer doucement sa retraite…avant d’être rattrapé par les affaires, tandis que la maladie prend le dessus et efface ses souvenirs. Cela nous vaut quelques moments oniriques, pas les plus réussis du film, où Thug se voit dans une embarcation avec son père, comme s’il venait de prendre place dans un bateau-purgatoire, avec pour destination l’enfer (probablement) ou le paradis (où il lui reste peut-être une chance d’accoster). Pour connaître son terminus, Thug va entreprendre un chemin de croix, chercher cette absolution éponyme.

On retrouve la griffe du scénariste Tony Gayton, auteur pour la série Hell on Wheels, pour D.J. Caruso (Salton Tea) et Barbet Schroeder (Calculs meurtriers), qui avait aussi signé un des films les plus singuliers avec Dwayne – The Rock- Johnson, Faster, mis en scène par George Tillman Jr. Derrière la caméra, Hans Petter Moland prouve qu’il n’est certainement pas un manchot, soigne chacun de ses plans, sait mettre en valeur sa tête d’affiche, ainsi que ses (excellents) partenaires (l’impérial Ron Perlman, Frankie Shaw, pour ne citer que ceux-là), le tout très élégamment photographié par Philip Remy Øgaard, chef opérateur habituel du réalisateur.

Les dialogues prennent un malin plaisir à égratigner notre cher Liam (« C’est quoi cette relique ? » « Un héritage de mon daron. C’était une pointure à l’époque ! »), juste avant que ce dernier démontre une fois de plus qu’il a encore sous le capot, même s’il ne se rend plus vraiment compte de ce qu’il fait. Neeson promène sa tronche fatiguée et son lifting de The Passenger, qui le faisait ressembler à un épouvantail bourré de fond de teint, n’a pas tenu longtemps. Son charisme brille de nouveau dans Absolution, où ayant désormais passé le cap des sept décennies il semble plus jamais décidé à renouer avec une intensité dramatique qu’il avait souvent laissé de côté au profit de la castagne.

LE BLU-RAY

Absolution n’a pas connu de sortie dans les salles françaises, mais a connu une exploitation sur Amazon Prime Video, plateforme sur laquelle il a cartonné. Pour sa sortie en DVD et Blu-ray, ce sont les professionnels de Metropolitan Films qui prennent les choses en main. Le menu principal de la galette HD est animée et musicale.

Aucun supplément en dehors d’un lot de bandes-annonces.

L’Image et le son

Si l’on excepte deux ou trois plans plus doux, la copie HD du film de Hans Petter Moland se révèle irréprochable. Que l’histoire se déroule dans les décors urbains, de Boston à New York, ou bien dans des intérieurs froids, le master restitue brillamment les partis pris esthétiques de la belle photographie. Le relief est omniprésent, le piqué aiguisé comme une lame de rasoir, la clarté de mise et les contrastes d’une densité indiscutable. Le cadre large est magnifiquement exploité, les détails sont légion et la profondeur de champ impressionnante. Le nec plus ultra de la Haute définition, c’est superbe.

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, autant dans les scènes d’affrontements secs (et rares) que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film.

Crédits images : © Metropolitan FilmExport / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

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