SEXE, MENSONGES ET VIDÉO (Sex, Lies, and Videotape) réalisé par Steven Soderbergh, disponible en Édition Collector DVD, Blu-ray et 4K Ultra HD + Blu-ray le 15 février 2022 chez L’Atelier d’Images.
Acteurs : James Spader, Andie MacDowell, Peter Gallagher, Laura San Giacomo, Ron Vawter, Steven Brill, Alexandra Root, Earl T. Taylor, David Foil…
Scénario : Steven Soderbergh
Photographie : Walt Lloyd
Musique : Cliff Martinez
Durée : 1h40
Date de sortie initiale : 1989
LE FILM
Graham Dalton a un étrange secret : il collectionne en cassettes vidéo des témoignages de femmes qui lui confient leur vie sexuelle. De retour dans sa ville natale après une longue absence, il retrouve un ancien ami qui a “réussi” et sa femme. L’arrivée de Graham va perturber le couple et les évènements vont prendre une tournure inattendue…
En 1989, Steven Soderbergh a 26 ans et de son propre aveu ne croit pas trop au potentiel de son premier long-métrage, Sexe, Mensonges et Vidéo – Sex, Lies and Videotape, mis à part le fait que ce film – destiné premièrement à la VHS – pourrait lui servir pour, éventuellement, trouver un boulot dans le monde du cinéma, en ajoutant au passage une ligne à son C.V. Résultat des courses, la Palme d’or au Festival de Cannes (il est alors le plus jeune cinéaste à recevoir cette distinction après Louis Malle), le Prix d’interprétation masculine pour James Spader, le Prix FIPRESCI, quatre Film Independent Spirit Awards, trois nominations aux Golden Globes, deux aux BAFTA et une aux Oscars, sans oublier le Prix du public à Sundance. Sexe, Mensonges et Vidéo est une révolution dans le cinéma indépendant américain et devient l’un des films les plus rentables, puisque produit pour 1,2 million de dollars, 25 millions de billets verts sont recueillis, tandis que près d’1,5 million de spectateurs se ruent dans les salles françaises en octobre 1989. Près de 35 ans après sa sortie, que reste-t-il de Sexe, Mensonges et Vidéo ? Un drame doux-amer, qui dissimule une ironie mordante sous son vernis glacé, qui place le spectateur comme témoin « privilégié » du quotidien d’une femme et de son époux en crise, et de la présence des deux éléments perturbateurs, qui vont faire exploser, ou imploser c’est selon, ce couple qui a à la fois perdu le dialogue, mais aussi l’alchimie physique, si elle a existé un jour. Étrangement, Sexe, Mensonges et Vidéo à peu vieilli, si ce n’est au niveau des coupes de cheveux bien sûr, et prendre de la bouteille lui a même fait beaucoup de bien. Le génie d’un des cinéastes les plus intéressants, éclectiques et prolifiques de la fin du XXè siècle, et même du début du XXIè siècle en fait, éclate littéralement et revenir à la source de sa carrière est chaque fois toujours plus revigorant.
Ann Bishop Mullany (Andie MacDowell) vit à Bâton-Rouge. Elle est mariée à John (Peter Gallagher), un avocat en ascension professionnelle, et vivent dans une maison confortable. Mais Ann se plaint personnellement de son intimité qu’elle exprime à sa sœur cadette Cynthia (Laura San Giacomo), barmaid plus ouverte et amicale : elle n’a jamais connu d’orgasme. De plus, elle suit une thérapie. Un jour, un vieil ami proche de John, Graham Dalton (James Spader), revient en ville après neuf ans d’absence. Il semble être un vagabond ayant de l’argent qu’il a économisé et roulant en voiture. Il débarque à la maison de John, où Ann l’accueille et avec laquelle il entame une conversation. Un peu plus tard, Ann apprend que John a invité Graham à rester avec eux jusqu’à ce qu’il trouve un appartement. Lorsque John arrive à la maison, le comportement de Graham devient remarquablement plus réservé, en grande partie à cause de la désapprobation subtile de John à l’égard de la personnalité bohème de Graham. Les hommes discutent du fait que la petite amie de Graham, Elizabeth, vit toujours à Bâton-Rouge. Ann ignore que John la trompe avec Cynthia. Ce dernier blâme la frigidité de son épouse. John quitte fréquemment son cabinet d’avocats à la mi-journée pour rencontrer Cynthia ,en demandant de reporter les rendez-vous d’affaires à sa secrétaire. Ann finit par aider Graham à chercher un appartement, qui lui révèle être impuissant. Une fois que Graham a trouvé un logement, Ann se rend à l’improviste dans l’appartement de Graham. Pendant sa visite, elle remarque de nombreuses cassettes vidéos, chacune portant des noms féminins. Graham lui explique qu’il interroge et filme les femmes rencontrées durant son périple sur leur vie, leurs expériences sexuelles et leurs fantasmes et les enregistre sur bande vidéo. Après avoir entendu Graham, Ann est soudainement submergée par le choc et la confusion et quitte rapidement son appartement. Le lendemain, Cynthia se rend à l’improviste chez Graham et se présente. Elle presse Graham de lui expliquer l’incident qui a effrayé Ann la veille. Graham explique brièvement et à contrecœur les enregistrements vidéo des entretiens sexuels et avoue à Cynthia son dysfonctionnement sexuel : il est impuissant lorsqu’il est en présence d’une autre personne et réalise sa gratification en regardant ces vidéos en privé. Graham propose à Cynthia de réaliser une cassette en lui assurant qu’aucune autre personne n’a le droit de la regarder. Elle le croit et accepte.
Sexe, Mensonges et Vidéo est une carte de visite, l’oeuvre matricielle, la pierre fondatrice du cinéma de Steven Soderbergh. TOUT y est, ou presque (les filtres de couleur viendront après), y compris la célèbre calligraphie blanche sur fond noir qui caractérisera plusieurs de ses génériques. La composition du cadre, l’utilisation de la musique, le montage sec, la froideur amère contrebalancée par une certaine légèreté quasi-burlesque, bref, Sexe, Mensonges et Vidéo est la première radiographie de la psyché humaine de son auteur. Entièrement tourné à Bâton-Rouge où résidait Steven Soderbergh, avec un budget de pacotille (on parle d’un million de dollars, sans doute moins) et une poignée de jours, Sex, Lies and Videotapes est une valse étourdissante de sentiments, à la fois une comédie puisque le film se moque du mariage, de ses valeurs et de ses institutions, du « puritanisme » américain, mais aussi un drame, car s’il y a bien quatre personnages principaux, le groupe tourne autour d’Ann, merveilleusement interprété par Andie MacDowell, femme trompée, voire humiliée, puisque son époux John la trompe avec sa sœur Cynthia. Ancien modèle pour Vogue magazine, la comédienne désespérait de trouver un rôle, d’autant plus que pour sa première apparition au cinéma en 1983 dans Greystoke, la légende de Tarzan – Greystoke: The Legend of Tarzan, Lord of the Apes de Hugh Hudson, celle-ci s’était vue doublée par Glenn Close, son accent du Sud des Etats-Unis ayant été jugé trop prononcé pour la nature britannique de son personnage. Agée de trente ans, Andie MacDowell galérait et même Steven Soderbergh ne misait pas un kopeck sur sa rencontre avec elle, avant d’être non seulement séduit, subjugué par la beauté et le talent de la jeune femme. Si James Spader est reparti avec la précieuse récompense du Festival de Cannes, Sexe, mensonges et vidéo se regarde surtout aujourd’hui pour Andie MacDowell, dont il est difficile de détacher le regard.
Néanmoins, les trois autres acteurs n’ont rien à lui envier. Avec sa nuque longue, son charisme lisse et son regard particulier, James Spader, qui était déjà apparu dans Un amour infini – Endless Love de Franco Zeffirelli, Rose bonbon – Pretty In Pink de Howard Deutch et Wall Street d’Oliver Stone, silhouette longiligne drapée de noir, apparaît presque comme un fantôme qui erre de ville en ville, à la recherche de nouvelles femmes à interviewer, de lui-même, peut-être de celle qui l’aidera à affronter, puis à surmonter son « problème ». La rencontre avec Ann sera déterminante. Quand celle-ci découvre dans sa chambre la boucle d’oreille en perle de Cynthia, que sa sœur avait mentionné avoir perdue devant elle, Ann comprend tout, qu’elle a été le dindon de la farce, sous son propre toit. Furieuse, Ann se rend chez Graham avec l’intention de faire une vidéo. Si Graham tente de la dissuader, Ann insiste. Ce dernier accepte. Ce sera la confession d’Ann, comme si la caméra faisait office de grille d’un compartiment avec son interlocuteur, où comme sur un prie-Dieu, elle pouvait enfin se livrer, comme elle n’a jamais pu le faire alors face à son thérapeute (Ron Vawter). Cet acte permettra à Ann d’aller de l’avant, d’arrêter de se voiler la face, autrement dit de demander le divorce à John. Pris à son propre jeu, il découvre la vidéo tournée par Graham, dans laquelle Ann déclare n’avoir jamais ressenti de « satisfaction » sexuelle, là où le mari infidèle avait une haute opinion de lui-même, parfait représentant du jeune cadre ambitieux et sans scrupules, le fameux yuppie américain de la fin des années 1980. Dans le mauvais rôle, Peter Gallagher est impeccable, même s’il n’a sans doute pas bénéficié du même engouement que ses camarades après le triomphe du film. Si elle fera essentiellement sa carrière à la télévision, avec les séries Voilà ! – Just Shoot Me!, Saving Grace et NCIS : Enquêtes spéciales, Laura San Giacomo trouve ici le rôle de sa vie au cinéma, un an avant d’incarner la meilleure amie de Julia Roberts dans Pretty Woman, où elle crève l’écran dans le rôle de la volcanique Cynthia, au tempérament diamétralement opposé à celui d’Ann.
En véritable couteau suisse, Steven Soderbergh signe la mise en scène (magistralement dépouillée), le scénario (écrit en huit jours) et le montage de ce conte moral, mais s’est aussi occupé de la garde-robe des personnages en emmenant ses quatre comédiens dans quelques friperies du coin, où ils ont « conçu » ensemble l’apparence des personnages. Un artiste, un artisan jusqu’au bout des ongles, qui n’a jamais renié ses débuts et qui a toujours su préserver cette fraîcheur propre aux premières œuvres, puisque Steven Soderbergh n’a eu de cesse depuis d’échapper aux étiquettes, en rebootant systématiquement son cinéma. Pas étonnant que Sexe, Mensonges et Vidéo ait donc su traverser sans aucun problème trois décennies en passionnant autant les cinéphiles.
LE COMBO BLU-RAY + 4K UHD
Sexe, Mensonges et Vidéo a connu moult vies en DVD dans nos contrées. La première remonte à 2000, chez Pathé. Puis, deux ans plus tard, un nouveau DVD sort chez MGM / United Artists et le restera jusqu’à 2010, où le film de Steven Soderbergh change de crèmerie pour s’installer chez Sony Pictures, dans une édition Deluxe, accompagnée cette fois d’un commentaire audio de Steven Soderbergh et de Neil LaBute, des scènes coupées commentées, une réunion de l’équipe vingt ans après le triomphe au Festival de Sundance, sans oublier un focus sur la bande-annonce avec les commentaires du réalisateur en option. On fait avance rapide et nous arrivons à 2022 et cette toute nouvelle édition Collector DVD, Blu-ray et 4K UHD – Blu-ray de Sex, Lies and Videotape, proposée par L’Atelier d’images. Un gigantesque travail éditorial et probablement définitif sur le premier long-métrage de Steven Soderbergh, que nous allons bien sûr vous disséquer de ce pas. Signalons que tous les bonus bénéficient de sous-titres français. Le menu principal est animé et musical.
On commence par le commentaire audio – enregistré pour le dixième anniversaire du film – de Steven Soderbergh et de Neil LaBute, plutôt « un dialogue entre deux réalisateurs, ou deux mecs qui bavardent » comme ils le précisent d’emblée. 1H40 qui passent en un éclair, tant les deux complices remplissent l’espace, sans interruption, sans aucun blanc, avec une bonne humeur contagieuse et des anecdotes à la pelle. Steven Soderbergh répond avec franchise à toutes les questions de Neil LaBute et aborde ses intentions, ses partis-pris, la gestion du budget restreint, les conditions de tournage à Bâton-Rouge (sans aucune pression, libre) de ce film « avant-gardiste du dernier mouvement du cinéma indépendant américain ». Le cinéaste dresse aussi la liste de ses références comme Ce plaisir qu’on dit charnel, Le Lauréat, La Dernière Séance et Cinq pièces faciles, le cinéma de Jean-Luc Godard, de Stanley Kubrick, de Sidney Lumet, de William Friedkin, d’Eric Rohmer, de Martin Scorsese, avant de parler de sa collaboration avec les quatre comédiens principaux. On apprend entre autres que le rôle d’Ann avait été écrit puis proposé à Elizabeth McGovern, dont l’agent, pris de panique rien qu’en voyant le titre, n’aura même pas proposé le scénario à l’actrice, pensant qu’il s’agissait d’un film pornographique ! Ce bonus est disponible sur le Blu-ray et sur le disque 4K, tout comme un lot de bandes-annonces issues du catalogue de l’éditeur.
Vous désirez tout savoir sur Sexe, Mensonges et Vidéo ? Alors dirigez-vous vers le module intitulé Un vent de liberté (24’), où Philippe Rouyer replace le film de Steven Soderbergh dans son contexte, dans son époque, dans l’Histoire du cinéma. Le journaliste chez Positif, président du Syndicat Française de la critique de cinéma évoque tout d’abord l’explosion du film sur la scène internationale, après le sacre suprême au Festival de Cannes (où Wim Wenders présidait le jury) de la Palme d’or et le Prix d’interprétation masculine pour James Spader, où il ne concourait même pas en compétition officielle dans un premier temps, mais dans la catégorie Un certain regard, avant de remplacer finalement Francis Ford Coppola au dernier moment. La genèse de Sex, Lies and Videotape, les conditions de production et de tournage, l’engouement de la critique et du public à Sundance, l’achat du film par Miramax, les thèmes, la pérennité du film et ce qu’il allait engendrer dans le domaine du cinéma indépendant américain, le casting, les références de Steven Soderbergh, le travail du chef opérateur Walt Lloyd, la musique de Cliff Martinez sont des sujets mis en avant par Philippe Rouyer, dont les arguments sont directement repris de l’ensemble des bonus déjà existants.
Philippe Rouyer, deuxième round, puisque comme pour ses précédentes sorties, L’Atelier d’images a demandé à son invité d’analyser une séquence spécifique tirée du film (13’). En l’occurrence, il s’agit de celle « où tout se cristallise », quand John apprend que sa femme a enregistré une cassette pour Graham. Le journaliste parle de l’utilisation de la musique et des costumes, tout en croisant le fond et la forme.
Enchaînez avec la rencontre entre l’ingénieur du son Larry Blake et le compositeur Cliff Martinez (19’). Les deux hommes s’expriment sur leurs débuts respectifs, sur leur rencontre avec Steven Soderbergh, ainsi que sur leur collaboration sur Sexe, Mensonges et Vidéo, les conditions de post-production, l’importance du film et ce qu’il a changé dans leurs carrières.
Un tout petit documentaire de 3’30, nous donne un aperçu des 20 ans du film au Festival de Sundance. Laura San Giacomo, Andie MacDowell, Peter Galagher et Steven Soderbergh sont présents pour y évoquer leurs souvenirs.
Nous retrouvons ce beau petit monde (moins le réalisateur) pour un making-of rétrospectif plus étendu (28’). Si vous avez écouté le commentaire audio et visionné l’ensemble des bonus jusqu’à maintenant, alors les propos tenus dans ce supplément vous paraîtront forcément quelque peu redondants, même si cela fait plaisir de revoir les comédiens parler de ce film qui a été fondamental dans leurs carrières respectives. James Spader et son personnage sont beaucoup évoqués au cours de ce bonus, et son absence, probablement pour cause de maladie, se fait ressentir.
Nous trouvons une scène coupée (3’30), qui montrait Ann se rendre à une nouvelle séance chez son thérapeute, durant laquelle elle lui annonce ne plus avoir besoin de lui, suite à sa discussion avec Graham. Elle revient finalement sur sa décision. Ce bonus est proposé avec en option les commentaires de Steven Soderbergh, qui indique que cette scène qui « semblait fondamentalement importante et révélatrice, car elle montrait l’influence du thérapeute sur Ann », était intégrée au premier montage du film, avant que le cinéaste déclare qu’elle faisait passer Ann pour une idiote et décide de la supprimer après.
Le premier module intitulé A propos du film (6’ – 2018), donne la parole à Steven Soderbergh, qui revient brièvement sur les thèmes de Sexe, Mensonges et Vidéo, sur le contexte du tournage, sur les conditions de prises de vues (« je suivais mon instinct, je faisais des emprunts à des films que je trouvais géniaux, en remplaçant des éléments par des bouts d’équations mathématiques »). Il s’exprime aussi sur son travail avec les acteurs, sur le fait que tous ses films suivants aient été des échecs cuisants, avant le tournant décisif représenté par Hors d’atteinte.
Dans le second supplément du même nom (8’ – 1990), le cinéaste aborde sa façon de tourner (« il ne fait pas en faire trop avec la caméra »), ses références, le fait que le film soit inspiré par quelques éléments autobiographiques, dans le sens où le réalisateur a « connu les émotions du film, mais aucun événement du récit ». Le casting (« La prestation de Peter Gallagher n’a pas été aussi appréciée que celle des trois autres ») et la place du sexe dans le film (« ce n’est pas l’acte qui m’intéresse, mais ce qu’il induit et ce qui en découle ») sont au coeur de ce bonus.
Nous passons ensuite à Steven Soderbergh à propos des bandes-annonces (1’30), où ce dernier indique comment il a tout d’abord réalisé une bande-annonce conceptuelle, montée uniquement avec des images stylisées, avec quelques répliques du film en fond sonore et une musique signée Brian Eno. Une bande-annonce qui n’a pas été du goût de Miramax, qui préférait mettre en avant les acteurs, ce qui ne convainquait pas le réalisateur. Les deux partis ont finalement trouvé un terrain d’entente. Vous pourrez donc comparer les deux trailers.
L’Image et le son
C’est une première mondiale, Sexe, Mensonges et Vidéo est disponible en 4K UHD (2160p, HEVC) dans nos contrées grâce aux bons soins de L’Atelier d’images ! Oubliez les précédentes éditions DVD sorties un peu partout en France et si vous possédez une de ces dernières, faites en un repoussoir pour les oiseaux dans votre jardin, car jamais nous n’avions vu le film de Steven Soderbergh dans ces conditions. Qui aurait pu imaginer que ce tout petit film, écrit en une semaine et produit pour un budget on ne peut plus modeste, bénéficierait un jour d’un écrin à la pointe de la technologie ? La propreté de la copie laisse pantois (magnifique restauration et ce même si d’infimes poussières subsistent), ainsi que sa stabilité, sa fraîcheur inédite, sa clarté retrouvée. Le niveau des détails sur les visages, peu voire pas du tout maquillés des comédiens est fou, notamment quand Andie MacDowell rougit réellement dans la scène où son personnage se confie à son thérapeute. Ce transfert est en tout point parfait, le 4K se permettant même de pousser encore plus les curseurs que le Blu-ray également inclus (à l’encodage plus chancelant), avec des contrastes à se damner (le HDR10 est passé par là), un piqué tranchant et une texture argentique fine et organique. C’est splendide. Qui a dit que le support physique avait dit son dernier mot ?
La version originale bénéficie d’un remixage DTS-HD Master Audio 5.1. Au premier abord on pouvait craindre le pire. Il n’en est rien, bien au contraire. Cette option acoustique séduisante permet à la composition enivrante de Cliff Martinez d’environner le spectateur pour mieux le plonger dans l’atmosphère du film, surtout dans la deuxième partie où celle-ci s’avère plus présente. Les effets latéraux ajoutés ne tombent jamais dans la gratuité ni dans l’artificialité. Les dialogues demeurent solidement plantés sur la centrale, la balance frontale assurant de son côté le spectacle acoustique. Même chose pour la piste française avec son excellent doublage (même si les voix prennent souvent le pas sur l’ensemble), présentée elle aussi en DTS-HD Master Audio 5.1.