Test DVD / Les Egarés (Gli Sbandati), réalisé par Francesco Maselli

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LES EGARES (Gli Sbandati) réalisé par Francesco Maselli, disponible en DVD le 9 novembre 2016 chez Tamasa Diffusion

Acteurs : Jean-Pierre Mocky, Lucia Bose, Isa Miranda, Antonio De Teffe, Goliarda Sapienza, Leonardo Botta

Scénario : Francesco Maselli, Ageo Savioli, Eriprando Visconti

Photographie : Gianni Di Venanzo

Musique : Giovanni Fusco

Durée : 1h16

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

En 1943, la comtesse Luisa, son fils Andrea, son neveu Carlo, fils d’un dirigeant fasciste et Ferrucio, un ami de la famille, quittent Milan pour la campagne et ainsi échapper aux bombardements. Contre l’avis de sa mère, Andrea accepte d’héberger des sans-abris, dont la jeune ouvrière Lucia.

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Les Egarés Gli Sbandati est le premier long métrage de Francesco Maselli. Né à Rome en 1930 dans une famille bourgeoise, il participe aux activités de la Résistance italienne durant la Seconde Guerre mondiale, puis entre au Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome dont il sort diplômé à la fin des années 1940. Il devient très vite l’assistant du réalisateur Michelangelo Antonioni sur Chronique d’un amour (1950) et La Dame sans camélia (1953). Parallèlement, Francesco Maselli se fait la main derrière la caméra en signant quelques documentaires. Il réalise son premier long métrage en 1955, Les Egarés, également connu en France sous le titre Les Abandonnés, amer constat de l’Italie en 1943, à la veille de l’armistice dit Armistice de Cassibile le 8 septembre 1943, signé par l’Italie avec les forces anglo-américaine. Véritable coup de maître, Gli Sbandati est déjà un superbe objet de cinéma, magnifiquement photographié par le chef opérateur Gianni Di Venanzo, qui signera ensuite les images inoubliables de La Nuit et L’Eclipse d’Antonioni, Main basse sur la ville de Francesco Rosi, Huit et demi et Juliette des esprits de Federico Fellini. Un N&B extraordinaire, qui subjugue du début à la fin et qui imprègne le film d’une évidente sensualité.

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Ce film réalisé par un jeune metteur en scène de seulement 24 ans, étonne par sa maturité, son engagement, son ton désespéré et mélancolique et sa justesse de tous les instants. Eté 1943. Les jours s’écoulent doucement, mais sans ennui au bord du Pô. Depuis le début de la guerre, la comtesse Luisa (Isa Miranda), femme d’affaires ayant repris l’activité de son mari décédé accidentellement, a quitté Milan pour venir se réfugier en Lombardie dans une villa, loin des combats, en compagnie de son fils Andrea (Jean-Pierre Mocky), de son neveu Carlo (Anthony Steffen), le fils d’un dignitaire fasciste, et de Ferrucio (Leonardo Botta), un vieil ami de la famille. Les trois jeunes gens ont à peine vingt ans et passent principalement leurs journées à batifoler le long du fleuve, sans véritablement penser à l’avenir. Andrea flirte avec une jeune fille de son âge, mais aime surtout plonger son nez dans ses livres et ses disques de jazz qui l’ont suivi depuis Milan. Un jour, le conflit les rattrape. Le maire du village voisin convainc Andrea d’héberger des sans-abris, des réfugiés ayant fui les bombardements. Parmi eux se trouve Lucia (Lucia Bosè), jeune ouvrière au caractère bien trempé, que la guerre a fait grandir trop vite. Contre l’avis de sa mère, Andrea accepte la proposition du maire et cache le groupe de réfugiés dans la propriété familiale. Il ne tarde pas à tomber amoureux de Lucia, puis découvre ensuite que son cousin Carlo fait partie d’un groupe de résistants. Andrea découvre alors ce que signifient l’engagement et le combat. Quelques semaines plus tard, après l’armistice, des prisonniers italiens désormais ennemis des nazis, sont parqués dans des wagons à bestiaux en direction de l’Allemagne. Certains – parmi eux le jeune Mario Girotti qui sera célèbre plus tard sous le pseudo de Terence Hill – parviennent à s’en échapper. Andrea décide de les aider et de les cacher une fois de plus dans la propriété de sa mère alors absente.

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Tourné entre septembre et octobre 1954 dans un contexte difficile, de manière quasi-clandestine, dans un pays placé sous le signe de la censure et des brimades, Les Egarés apparaît comme étant le premier volet d’une trilogie consacrée à la jeunesse issue et prisonnière malgré-elle de la grande bourgeoisie. Suivront Les DauphinsI Delfini (1960) et Les Deux rivalesGli indifferenti (1964). Jusqu’alors inédit en France, Les Egarés est une très grande découverte. L’une des particularités du film est aussi de voir le jeune Jean-Pierre Mocky, âgé de 22 ans. Beau, magnétique, sensible, intense, le comédien porte ce film avec un immense talent qu’on oublie malheureusement trop souvent aujourd’hui. Il est vraiment formidable dans la peau d’Andrea, dont la conscience et l’engagement politique vont se révéler notamment grâce à l’amour qu’il porte pour une jeune réfugiée interprétée par la belle Lucia Bosè. Malgré sa courte durée (1h16) et la rapide présentation des personnages, Les Egarés est un film passionnant, attachant, qui continue de faire écho à l’actualité contemporaine. C’est aussi une œuvre totalement maîtrisée, hypnotique et engagée. En un mot, Les Egarés est un film essentiel.

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LE DVD

Le DVD disponible chez Tamasa Diffusion repose dans un slim digipack cartonné qui comprend également un petit livret de 16 pages illustré et comprenant quelques notes de production. Le menu principal est fixe et musical

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En guise d’interactivité nous trouvons une galerie de photos et d’affiches, ainsi que la bande-annonce, mais aussi et surtout un entretien exclusif avec Jean-Pierre Mocky lui-même ! En un peu plus d’un quart d’heure, le réalisateur et comédien revient sur Les EgarésGli Sbandati. Fidèle à son habitude, Mocky parle des stars et célébrités croisées à cette époque de sa vie : « J’étais au conservatoire avec Belmondo », « j’étais l’assistant d’Antonioni », « j’étais copain avec Clint Eastwood avec qui je faisais du mannequinat », « j’étais assistant de Visconti sur Senso », « je suis devenu ami avec Anthony Quinn », « j’ai assisté à la rupture de Fellini et Giulietta », « j’ai travaillé avec Ferreri qui m’adorait et Sergio Leone », « j’ai beaucoup travaillé avec François Truffaut, on était amis à l’époque ». Un vrai bonheur. Mocky parle évidemment du film qui nous intéresse en racontant quelques anecdotes de tournage (Lucia Bosè qui n’ouvrait pas la bouche en embrassant), les conditions des prises de vues, le travail avec Francesco Maselli, sans oublier sa propre carrière d’acteur.

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L’Image et le son

C’est agréable de découvrir Les Egarés dans de telles conditions. Les contrastes affichent d’emblée une véritable densité, les noirs sont profonds, la palette de gris riche et les blancs lumineux. Hormis divers moirages sur les surfaces rayées, quelques décrochages sur les fondus enchaînés et un générique qui apparaît peut-être moins aiguisé, le reste affiche une stabilité exemplaire ! Les arrière-plans sont bien gérés, le grain original est respecté, le piqué est souvent appréciable et les détails regorgent sur les visages des comédiens. On oublierait presque d’évoquer la restauration qui se révèle impressionnante, quasiment aucune scorie n’a survécu au scalpel numérique. L’encodage consolide l’ensemble avec brio. Toutes les qualités techniques sont de mise dans ce master élégant.

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Le confort acoustique est largement assuré par la piste mono d’origine italienne. Seule la version italienne est disponible, mais aucune raison de s’en plaindre. Ce mixage affiche une ardeur et une propreté remarquables, créant un spectre phonique fort appréciable. Les effets et les ambiances sont nets. L’ensemble demeure homogène et les dialogues solides.

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Crédits images : © Tamasa Diffusion / Captures du DVD et des suppléments : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Femme du dimanche, réalisé par Luigi Comencini

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LA FEMME DU DIMANCHE (La donna della domenica) réalisé par Luigi Comencini, disponible en DVD le 25 octobre 2016 chez Tamasa Diffusion

Acteurs : Jacqueline Bisset, Marcello Mastroianni, Jean-Louis Trintignant, Aldo Reggiani, Maria Teresa Albani, Omero Antonutti

Scénario : Agenore Incrocci, Furio Scarpelli d’après le roman La Femme du dimanche (La Donna della domenica) de Carlo Fruttero et Franco Lucentini

Photographie : Luciano Tovoli

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Garrone, un riche et célèbre architecte turinois, a été retrouvé chez lui, brutalement assassiné à l’aide d’un phallus en pierre retrouvé sur les lieux. L’inspecteur Santamaria est chargé de l’enquête. Originaire d’une famille modeste du sud de l’Italie, il navigue avec difficulté dans la haute bourgeoisie de Turin. Les suspects sont nombreux : Anna-Carla Dosio, la veuve désoeuvrée d’un industriel, oisive et séduisante, Massimo Campi, un ami homosexuel de Garrone et Lello Riviera, son amant, un petit fonctionnaire, sont tour à tour soumis aux questions pertinentes de Santamaria. L’assassinat de Riviera, qui menait sa propre enquête, brouille les pistes…

la-femme-du-dimanche6Dans les années 1970, le réalisateur Luigi Comencini a déjà bien entamé la cinquantaine et met les bouchées doubles. Loin des comédies de mœurs mégères qui ont fait sa renommée dans les années 1950-60, le cinéaste mythique de Pain, Amour et Fantaisie, Mariti in città, À cheval sur le tigre, Le Commissaire, La Ragazza, L’Incompris, Casanova, un adolescent à Venise et bien d’autres chefs-d’oeuvre entame une décennie placée sous le titre de la réflexion sur la dégradation des rapports entre individus, la bassesse de l’être humain, l’amertume et la haine qui a pourri toutes les couches sociales comme une véritable gangrène. Sur le fil entre le divertissement populaire et le drame policier ironique, La Femme du dimanche est le parfait reflet de la désillusion du cinéaste transalpin qui transparaît derrière les échanges des protagonistes, désabusés et dépassés par une enquête où tout le monde ou presque pourrait être le meurtrier d’un minable architecte libidineux et mondain, retrouvé le crâne fracassé par…un phallus en pierre.

la-femme-du-dimanche5Corrosif, La Femme du dimancheLa Donna della domenica l’est assurément. Passionnant ? Peut-être dans les débats qu’il entraîne après visionnage, beaucoup moins pendant à cause d’un rythme souvent poussif et inégal. Cette méditation amère et désenchantée – mais trop bavarde – sur les rapports de classe et la petite bourgeoisie mesquine peut tout d’abord apparaître froide, mais c’est sans compter sur le génie de Comencini qui ne nous jette pas une explicite radiographie des rapports sociaux sous les yeux. En vieux briscard et croyant en l’intelligence du spectateur, Comencini fait confiance à son audience pour décrypter ce qu’il y a au-delà, tout en respectant le livre phénomène de Carlo Fruttero et Franco Lucentini, adapté par le célèbre duo Age & Scarpelli. C’est là toute l’acuité d’un réalisateur arrivé au sommet de son art qui utilise l’art cinématographique comme objet d’analyse puisque le temps du divertissement – l’enquête n’intéresse pas Comencini – semble révolu. Mais le film vaut aussi pour son incroyable casting qui réunit Marcello Mastroianni, Jean-Louis Trintignant et Jacqueline Bisset.

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lfdd2Le premier est comme d’habitude parfait dans le rôle de Santamaria, le flic chargé de l’enquête. Officier méridional, il regarde le monde turinois d’un œil narquois. Ses premiers soupçons se portent sur la séduisante Anna Carla Dosio, campée par la magnifique Jacqueline Bisset. Elle est l’auteur d’une lettre où elle disait vouloir se débarrasser de Garrone, l’architecte assassiné. Mais c’est en réalité toute la bonne société et la grande bourgeoisie de la ville qui vont bientôt se retrouver dans son collimateur, pour une enquête sulfureuse où il sera question de jalousie, de prostitution et d’homosexualité. C’est là que rentre en scène Massimo Campi (Trintignant, superbe), ami et confident d’Anna Carla, qui vit secrètement avec un homme dans sa garçonnière.

la-femme-du-dimanche3Le réalisateur s’amuse à dépeindre des bourgeois décadents qui s’ennuient – ils passent leur temps à prononcer Boston à l’anglaise plutôt qu’à l’italienne – et qui profitent de la mort d’autrui pour en tirer du plaisir en jouant notamment à l’apprenti détective. C’est le cas d’Anna Carla, qui n’hésite pas à interférer dans l’enquête de Santamaria, quelque peu dépassé par les événements et les dessous insoupçonnés d’une ville corrompue. Il est aidé par son collègue De Palma (hilarant Pino Caruso), seul personnage vraiment attachant de toute cette cohue. Réalisé entre Les Aventures de Pinocchio (1975) et le film à sketchs Mesdames et messieurs bonsoir (1976), La Femme du dimanche n’est sans doute pas un grand Comencini, mais reste symbolique du cinéma italien qui n’hésitait pas à s’engager derrière les apparences de la comédie ou du film de genre, par ailleurs merveilleusement mis en musique ici par le maestro Ennio Morricone aux accents de giallo qui remplissait alors les salles. Mais mineur ou pas, La Femme du dimanche demeure une sympathique curiosité à connaître absolument.

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LE DVD

Le DVD disponible chez Tamasa Diffusion repose dans un slim digipack cartonné qui comprend également un petit livret de 12 pages illustré et signé Jean A. Gili, critique cinématographique et historien du cinéma, spécialisé dans le cinéma italien. En guise d’interactivité nous trouvons une galerie de photos et d’affiches, ainsi que la bande-annonce. Aucune trace des filmographies mentionnées sur le verso. Le menu principal fixe et musical.

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L’Image et le son

Posséder La Femme du dimanche en DVD était inespéré. Le film de Luigi Comencini renaît donc de ses cendres chez Tamasa dans une copie – présentée dans son format 1.66 – d’une propreté souvent hallucinante. Point d’artefacts de la compression à signaler, aucun fourmillement, les couleurs se tiennent, sont ravivées, le master est propre, immaculé, stable, les noirs plutôt concis et les contrastes homogènes. Hormis divers moirages, le cadre fourmille souvent de détails, le piqué est joliment acéré, le relief et la profondeur de champ permettent d’apprécier la ville de Turin présentée sous tous les angles, les partis pris du célèbre directeur de la photographie Luciano Tovoli (Suspiria, Nous ne vieillirons pas ensemble) sont divinement bien restitués. Certains plans rapprochés tirent agréablement leur épingle du jeu avec une qualité technique quasi-irréprochable. Une véritable redécouverte, merci Tamasa !

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Seule la version originale aux sous-titres français (peu élégants) amovibles est disponible. Ce mixage demeure consistant et le souffle aux abonnés absents. Comme de coutume, la bande-son a été entièrement retravaillée en post-production, d’autant plus que Jean-Louis Trintignant et Jacqueline Bisset ne parlaient évidemment pas italien. On peut d’ailleurs repérer que Marcello Mastroianni donne la réplique en français à Trintignant.

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Crédits images : © Tamasa Diffusion

Test DVD / A pleines dents, l’intégrale de la série documentaire avec Gérard Depardieu

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A PLEINES DENTS série documentaire réalisée par Stéphane Bergouhnioux et Sébastien Falliurd, disponible en Coffret DVD le 2 novembre 2016 chez Wild Side

Avec : Gérard Depardieu, Laurent Audiot, Edouard Baer, Isabel Coixet, Philip Kerr, Mathieu Sapin

Durée : 10 épisodes de 52 minutes

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LA SERIE DOCUMENTAIRE

Accompagné de Laurent Audiot, chef étoilé et chef cuisinier du restaurant La Fontaine Galion à Paris, Gérard Depardieu nous invite à la découverte de produits culinaires des terroirs. Ce périple gastronomique qui mène notre duo à travers l’Europe sera l’occasion de rencontres, de repas savoureux, de discussions sur les plaisirs de la vie, la nourriture, le cinéma et la culture… Un road-trip culinaire savoureux et drôle, aux moments de vie irrésistibles !

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Ce coffret 4 DVD regroupe les deux saisons et les dix épisodes-destinations gastronomiques de Gérard Depardieu avec son ami Laurent Audiot, diffusées sur Arte à raison d’un épisode par jour de 43 minutes. Chaque épisode est introduit par le comédien lui-même : «Je suis Gérard Depardieu. Je suis citoyen du monde et je suis vivant. J’aime manger, rire, et m‘émouvoir. J’ai rencontré le chef Laurent Audiot il y a vingt ans. Nous sommes devenus amis, et depuis nous partageons nos découvertes culinaires. La simplicité des produits, le contact humain et les territoires à explorer nous émerveillent toujours. Nous voulons transmettre nos passions, nos aventures, et cette vie gastronomique que nous dévorons…à pleines dents ! ».

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Les aventures de l’ogre Depardieu et du chef Audiot les emmènent à la rencontre de cultivateurs, producteurs, éleveurs, pâtissiers, pêcheurs, boulangers. Depardieu regarde, renifle, goûte, mange, dévore, engloutit, le sourire aux lèvres et l’oeil pétillant, tandis que Laurent Audiot regarde son ami toujours halluciné, mais ne reste évidemment pas le dernier pour tester et faire fonctionner ses papilles gustatives. Les deux mettent également la main à la pâte, s’en vont caresser le bétail, s’incrustent sur les marchés ou au milieu des ruches présentes sur le toit de l’Opéra Garnier et attendent patiemment les dégustations de miel, de saucisse blanche, de pasta, de jambon de Paris, de choucroute. De plus, c’est aussi l’occasion pour Depardieu de raconter quelques anecdotes savoureuses, comme une partie de chasse avec Fidel Castro, sur la fois où il a mangé de la baleine, du chameau, du hérisson, du cormoran, de la mouette, de la tortue, du lion. Mais il faut aussi l’entendre parler de certains tournages comme Buffet froid, 1900, Astérix et Obélix contre César, Maîtresse. On l’écouterait à satiété.

a-pleines-dents2a-pleines-dents4Les deux premiers disques sont consacrés à la première saison réalisée en 2015 et les épisodes, proposés en version intégrale inédite de 52 minutes, sont ainsi répartis :

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La Bretagne

Début du voyage en Bretagne, première région de pêche en France avec plus de 2 500 kilomètres de côtes. Dans le Finistère, autour de Morlaix, de Carantec et de Lannilis, les deux compères partent pêcher le homard, racontent le cidre, livrent le secret du levain ou l’histoire du beurre salé… Et cultivent des instants magiques qui s’égrènent au fil de la vague.

L’Écosse

Comme Laurent Audiot, Gérard Depardieu a entendu l’appel de la rivière et celui du saumon écossais qui remonte aux sources. Dans cet épisode, les deux amis découvrent la sauvage île de Skye, ses langoustines, ses vaches des Highlands, son whisky et ses moutons de Soay. Ils rencontrent également le romancier Philip Kerr sur ses terres.

Le Pays Basque
Aujourd’hui, Laurent Audiot et Gérard Depardieu s’arrêtent dans un élevage de porcs Kintoa, dégustent de l’Ossau-Iraty et rencontrent un producteur de piment à Itxassou, où ils retrouvent Édouard Baer. Puis ils arpentent les vignes d’Irouléguy avant de gagner Hendaye.

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L’Italie du Nord
S’il est vrai que la gastronomie française est d’une richesse inouïe, c’est dans la simplicité italienne que Gérard Depardieu se retrouve le plus. Cette cuisine de pauvreté repose sur des produits à la saveur sans égale. Avec son ami le chef étoilé Laurent Audiot, ils rencontrent des producteurs d’huile d’olive et de vin à Sienne et Petroio, en Toscane, avant de partir à la découverte de Parme et de son jambon, puis d’Alba, patrie de la truffe blanche…

L’Italie du Sud

Laurent Audiot, son complice gustatif l’emmène dans cet épisode au Sud de l’Italie, plus particulièrement au cœur de l’Italie, à Naples.  Dans les ruelles colorées et festives, coupant à travers les villes du Vésuve, nos deux hédonistes se rendent à Ischia ou résident de curieux lapins. Ils parcourent ensuite la péninsule amalfitaine de Cetara à Gragnano, de mozzarella en anchois, Gérard et Laurent se régalent des couleurs, des odeurs, des Hommes. Ici, chaque produit sauve des vies. C’est le cas du citron d’Amalfi et de sa vitamine C, qui guérit les marins du scorbut. Ou du sanguinaccio, dessert né après-guerre, où le chocolat dissimule le sang de porc pour que les enfants mangent enfin des protéines.

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Les épisodes de la deuxième saison réalisée en 2016 sont quant à eux présentés ainsi, toujours en version longue inédite de 52 minutes :

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L’Île-de-France
Gérard Depardieu et Laurent Audiot visitent des lieux franciliens abritant des produits parfois méconnus : le toit de l’Opéra de Paris et ses ruches, Méréville, la capitale du cresson, Milly-la-Forêt et sa menthe, Saint-Ouen-l’Aumône et ses anciennes champignonnières… Les deux compères s’octroient ensuite une pause baguette dans un bistrot parisien avant d’aller observer la fabrication du (vrai) jambon de Paris. Le périple se termine dans le potager du château de Courances.

La Bavière
Gérard Depardieu et Laurent Audiot nous font découvrir les produits et le terroir bavarois : le boeuf simmental dans les pâturages de Samerberg, le bretzel à Bichl, les champignons ramassés dans les sous-bois près de Suttensee, la choucroute, la fameuse weisswurst (la saucisse blanche)… Ils profitent de leur séjour pour rencontrer un bouilleur de cru qui prépare du schnaps.

La Catalogne
Méditerranéenne et au carrefour de toutes les influences – arabes, juives, romaines… -, la cuisine catalane séduit Gérard Depardieu. Il apprécie les gambas, les haricots crochets et les escargots. Nos deux amis commencent leur périple à La Calma, où ils évoquent les poulets du Prat, une race à crête rouge et pattes bleu-gris, pour finir du côté de Gallecs où est cultivé le haricot crochet, spécialité locale qui les intrigue.

Zur ARTE-Sendung Schlemmen mit Gérard Depardieu: Norditalien 3: Gérard Depardieu (4.v.l.) genießt die kulinarischen Köstlichkeiten Norditaliens. © Les Films d'Ici 2/S. Bergouhnioux Foto: ARTE France Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger Absprache: ARTE-Bildredaktion, Silke Wölk Tel.: +33 3 881 422 25, E-Mail: bildredaktion@arte.tv

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Le Portugal
Le périple portugais de Gérard Depardieu et Laurent Audiot démarre à Porto, au marché de Bolhão. Chinchards, sardines, morues, tripes : tout leur fait envie. Ils partent ensuite pour Aguada de Cima, où ils dégustent un cochon de lait. À Tentúgal, un producteur de châtaignes leur montre des arbres vieux de huit cents ans. Les deux compères retrouvent ensuite le dessinateur de BD Mathieu Sapin dans un bar lisboète. Dernière étape à Tróia, au bord de l’océan, où le duo s’initie à la pêche au poulpe et chasse les couteaux.

Le Maroc
Laurent Audiot et Gérard Depardieu traversent la Méditerranée pour se plonger dans la cuisine marocaine et ses produits. Après la visite d’une orangeraie, ils arrivent à Fès pour une promenade dans la médina. Ils y découvrent le klhei, des lamelles de vache séchées et assaisonnées, et aussi des étals généreux d’épices, d’olives et de pigeons. Ils terminent par un grand repas avec méchoui de mouton.

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Pour en savoir plus sur Laurent Audiot :

Chef cuisinier du restaurant la Fontaine Gaillon à Paris.
Laurent Audiot passe son enfance à Vendôme, pas très loin du Châteauroux de Gérard Depardieu. Attiré par la restauration, il s’oriente vers la gestion et sort diplômé de l’école hôtelière de Blois. Il travaille dans quelques restaurants mais c’est dans le Sud de la France, à Sète, qu’il tombe amoureux des beaux produits en voyant s’étaler devant lui chaque matin, des poissons de roche vivants, se trémoussant en dévoilant leurs épines, leurs écailles colorées et leurs odeurs. L’envie de cuisine pointe et Laurent se rend alors à Paris et est engagé dans la brigade d’une grande brasserie. Rapidement, le jeune aspirant cuisinier monte en grade et devient second. Puis, presque pour faire plaisir au patron qui repère en lui un talent inné pour mettre en valeur les produits, Laurent Audiot devient chef du célèbre restaurant Marius et Jeannette. Et une étoile du guide Michelin vient célébrer le jeune roi des fourneaux.

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La rencontre avec Gérard Depardieu :
C’est alors que Gérard Depardieu entre dans la vie et la cuisine de Laurent Audiot. L’acteur qui vient de tourner Cyrano et Christophe Colomb, attend sa femme Elisabeth qui joue au théâtre. Et plutôt que de tourner en rond, seul dans le froid, il préfère boire quelques canons de blanc en compagnie de son ami Jean Carmet entre les fourneaux de Laurent. L’amitié entre l’acteur et le cuisinier naît à ce moment-là. Et va se poursuivre. Un jour, Gérard propose à Laurent d’acheter un restaurant avec lui. Sans trop y croire, Laurent entreprend alors de chercher un lieu dans Paris. Pourtant Gérard appelle chaque soir et demande « Alors tu as trouvé ? Parce qu’il faut y aller, moi c’est dans ma tête ! ».
Dynamisé par son ami, Laurent trouve un petit restaurant chaleureux. Mais dans le même temps il visite une institution parisienne qui semble trop grande pour lui, La Fontaine Gaillon. Il en parle à Gérard qui part, seul, visiter les deux endroits. Le soir même Gérard appelle Laurent.

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Les meilleurs produits :

Gérard Depardieu et Laurent Audiot le Chef du restaurant la Fontaine Gaillon, ont l’habitude de s’approvisionner chez les meilleurs producteurs. Très attentifs à la qualité des produits et à l’histoire de ceux qui les produisent, Gérard et Laurent se déplacent régulièrement dans toutes les régions du monde pour aller à leur rencontre et capturer l’excellence. Comme deux aventuriers cuisiniers, ils partent faire leurs courses. Chaque région de chaque pays possède sa propre culture, sa nature, sa cuisine, sa nourriture, ses plats, ses recettes.

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Cette échappée belle et gourmande fait des étincelles. On salive, l’estomac gargouille et on rit des réparties de Gérard Depardieu, dont nous vous proposons quelques éclats :

« J’aime bien les cidres qui donnent la chiasse tout de suite ! Des cidres de paysans, des tord-boyaux ! Le goût de la cuite ! »

« Mon père buvait, bah regarde-moi, j’suis un alambic ! »

« Toute ma famille était diabétique, sauf moi, j’ai échappé mais c’est grâce aux russes ! »

« Ça doit être bon à manger un phoque ! »

« C’est quoi ça ? Une méduse ? Ça se bouffe ? »

« L’andouillette, ça sent le cul ! »

« Ton grand-père est venu ici pour fuir Franco ? Comme moi je fuis Hollande… »

(mangeant un jambon) « Si les hosties étaient comme ça, on irait communier le dimanche ! »

« Moi j’en ai du cholestérol ! Mais c’est pas le gras qui m’en a donné, c’est certaines personnes ! »

«Plus personne ne mange aujourd’hui. Quand tu vois les mecs à la télé, on ne sait même pas s’ils chient. Ils doivent pas casser les chiottes comme moi ! »

« C’est bourré d’iode, on a l’impression que la mer vous pisse dans la gueule ! »

« Tous les produits m’excitent. Je mange de tout. Il m’est même arrivé de croquer la viande à même le bœuf. »

« Lors du tournage de Maîtresse, de Barbet Schroeder, il y avait une scène où je mangeais une bavette. J’ai fait 24 prises. Il y avait trois kilos de viande, j’ai mangé ça en 2 heures. »

« Dans l’ivresse je n’ai pas de frein, je ne vois pas la sortie de secours. »

« Plus je mange, moins je peux me freiner. Surtout quand c’est pas bon. »

« Les bulots, c’est les chiottes de la mer ! »

« Je préfère manger ça à l’oursin. Je ne te cache pas que je ne peux plus en manger. L’autre fois, j’en ai mangé…une chiasse ! »

« Je mange exprès les pois chiches pour le gaz. Comme ça je peux faire chier le monde. »

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Depardieu est partout comme chez lui. Sa sublime voix commente les épisodes au fil de ses pérégrinations, n’hésitant pas à laisser parfois Laurent Audiot seul en scène, probablement pendant que le comédien se trouve entre deux avions et deux tournages aux quatre coins du monde. Mais quand l’ogre – et pas seulement pour la nourriture, mais pour tout ce que la vie peut offrir – revient, il ne fait pas semblant, souhaite se rattraper et goûter à tout ce qui lui tombe sous la main, quitte à le manger crû y compris des algues. Si Obélix n’a jamais eu le droit de tester à nouveau la potion magique parce qu’il était tombé dans la marmite quand il était petit, Gégé n’a de cesse d’y retourner. C’est sans doute la seule différence avec le personnage de Goscinny et d’Uderzo. Depardieu et Laurent Audiot, à l’instar d’Astérix et Obélix, sont à la recherche d’ingrédients et de produits à mettre dans leur potion magique pour le déjeuner ou pour le dîner. Leur passion, leur gourmandise, leur curiosité et leur érudition sont contagieuses et donnent furieusement envie de s’installer à table avec eux.

LE COFFRET DVD

L’intégrale de la série tient sur quatre disques. Le menu principal de chaque DVD est animé sur la musique du générique. Aucun supplément au programme, si ce n’est la version intégrale de chaque épisode de 52 minutes. Cinq fiches recettes de Laurent Audiot sont glissées dans le boîtier.

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L’Image et le son

Wild Side nous propose une image croustillante sur fond de contrastes bien fermes, saupoudrée d’une clarté bienvenue. Le tout est arrosé d’un piqué sec, des détails qui flattent les pupilles (ou papilles ?) gustatives et la profondeur de champ est offerte pour le dessert. En guise de digestif, nous admirerons le joli relief, la concision des noirs, la colorimétrie qui s’en sort avec les honneurs, la propreté de la copie ainsi que la stabilité. Quatre étoiles au Guide Homepopcorn.fr.

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Tous les épisodes sont proposés en français DTS 2.0 et Dolby Digital 2.0. La première acoustique est évidemment à privilégier, plus détaillée, au point d’entendre l’eau frémir, les ventres gronder et les dents de Depardieu claquer d’impatience. Pas de sous-titres.

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Copyright Wild Side Vidéo

Test DVD / Le Triangle du Diable, réalisé par Sutton Roley

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LE TRIANGLE DU DIABLE ( Satan’s Triangle) réalisé par Sutton Roley, disponible en DVD le 18 octobre 2016 chez Showshank Films

Acteurs : Kim Novak, Doug McClure, Alejandro Rey, Ed Lauter, Jim Davis, Michael Conrad

Scénario : William Read Woodfield

Photographie : Leonard J. South

Musique : Johnny Pate

Durée : 1h11

Date de sortie initiale : 1975

LE TELEFILM

Un hélicoptère et ses deux sauveteurs partent secourir un bateau en perdition. A son bord, des cadavres et une seule survivante… Au beau milieu de l’océan, la tempête se lève. Leurs coordonnées semblent indiquer qu’ils se trouvent au centre d’un endroit mystérieux surnommé le Triangle du Diable…

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Difficile à croire en découvrant ce téléfilm en 2016, mais Le Triangle du Diable, Satan’s Triangle, produit par la chaîne ABC, diffusée le 14 janvier 1975 aux Etats-Unis, puis en France en novembre 1975, mais surtout le 4 février 1979, a traumatisé toute une génération pour sa diffusion à une heure de grande écoute, un dimanche en début de soirée. Réalisé par Sutton Roley, grand habitué de la télévision avec une multitude de séries à son actif depuis la fin des années 50-60 (Mannix, Le Magicien) jusqu’aux années 1980 (Supercopter, Mike Hammer), Le Triangle du Diable demeure toujours aussi chéri par celles et ceux qui l’ont découvert quand ils étaient jeunes, même s’il faut bien avouer qu’il a considérablement mal vieilli.

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On comprend ce qui a pu choquer à l’époque puisque Le Triangle du Diable est un téléfilm sombre, parfois violent et macabre, avec une petite touche fantastique qui a dû effrayer les enfants qui se demandaient alors ce qu’on pouvait bien leur offrir de gentil et de propre dans la petite lucarne. Le Triangle du Diable vaut surtout aujourd’hui pour revoir Kim Novak, qui se faisait déjà rare sur les écrans. Sa dernière grande apparition au cinéma remontait déjà à 1969 dans Le Plus grand des hold-up d’Hy Averback, bien que la comédienne fît également une apparition dans le quatrième segment du film à sketchs Tales That Witness Madness en 1973. Hormis cette diffusion invraisemblable en fin de week-end alors que les petits n’avaient pas encore pris leur bain, on se demande pourquoi Le Triangle du Diable, modeste fiction à petit budget, est devenu aussi culte puisque le récit – écrit par William Read Woodfield, grand manitou de la série Mission Impossible – sous forme de flashbacks imbriqués apparaît aujourd’hui bien classique, efficace mais platement mis en scène, interprété par des acteurs peu concernés, notamment une Kim Novak complètement éteinte. Le twist final fonctionne, tout comme l’épilogue, mais le reste n’est souvent qu’ennui, il ne se passe rien et l’ensemble s’avère aussi passionnant qu’une partie de pêche à l’espadon diffusée à 3h du matin.

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C’est là tout le mystère de la fibre nostalgique, tout comme celui du Triangle des Bermudes qui sert ici de prétexte pour une entourloupe de 70 minutes, mais où il n’y a que les cinq dernières à sauver.

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LE DVD

Le DVD du Triangle du Diable, disponible chez Showshank Films, repose dans un Digipack un peu léger et fragile. Le visuel, cheap, mentionne « Le Film qui a traumatisé toute une génération » et vise ceux qui recherchaient activement ce téléfilm depuis des années.

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L’éditeur ne vient pas les mains vides ! En effet, nous trouvons une présentation du Triangle du Diable, ou plutôt de son contexte singulier de diffusion à la télévision française, par Jérôme Wybon (13′). Nous avons beaucoup de plaisir à retrouver l’auteur de Nos années Temps X : Une histoire de la science-fiction à la télévision française et le réalisateur de nombreux suppléments rétrospectifs présents sur moult DVD et Blu-ray. Jérôme Wybon replace ce téléfilm dans son contexte, puis donne quelques indications sur le scénariste, le réalisateur, le compositeur et le casting. Vous en saurez également un peu plus sur le sujet du Triangle des Bermudes abordé au cinéma et à la télévision.

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L’interactivité se clôt sur le générique français d’époque (« qui vous a fait frissonner ») et un petit comparatif avant/après la restauration.

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L’Image et le son

Le Triangle du Diable est un téléfilm. Le master plein cadre 1.33 (4/3) d’origine proposé par Showshank Films s’avère honnête, même s’il demeure marqué par l’usure du temps et ce malgré une restauration. Les couleurs retrouvent un certain éclat par rapport au master original, le grain est parfois très marqué et sa gestion reste aléatoire, certains moirages sont visibles, tout comme les stock-shots lors de la partie de pêche. Divers plans sont toujours flous et inhérents aux partis pris esthétiques qui privilégient un aspect cotonneux lors de l’arrivée du prêtre sur le voilier. La copie trouve néanmoins une stabilité, malgré des fourmillements à foison.

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La version originale Mono est beaucoup plus étouffée que la piste française, dynamique, aux dialogues et aux effets nettement plus élevés. De plus, le doublage est très bon, avec notamment Marcel Bozzuffi, Pierre Garin et Serge Lhorca (la voix de Yoda dans les épisodes V et VI de Star Wars).

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Crédits images : © Showshank Films / Captures DVD et Bonus : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test DVD / On ne joue pas avec le crime, réalisé par Phil Karlson

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ON NE JOUE PAS AVEC LE CRIME (5 Against the House) réalisé par Phil Karlson, disponible en DVD le 19 octobre 2016 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Kim Novak, Guy Madison, Brian Keith, Alvy Moore, Kerwin Mathews, William Conrad

Scénario : Stirling Silliphant, William Bowers, John Barnwell, d’après le roman de Jack Finney

Photographie : Lester White

Musique : George Duning

Durée : 1h20

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Alors qu’ils prennent du bon temps dans un casino, quatre étudiants américains entendent un policier affirmer que dérober l’argent contenu dans les coffres est ici totalement impossible. Il n’en faut pas moins pour piquer l’orgueil du plus riche des garçons. Il entraîne alors ses trois camarades à cambrioler l’établissement. Il réussit en effet à les convaincre que seul le défi l’intéresse : l’argent sera rendu à l’issue du vol. Mais rien ne se passe comme prévu…

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Réalisé par Phil Karlson (1908-1985) en 1955, On ne joue pas avec le crime5 Against the House est un drame aux allures de film noir adapté du roman éponyme de Jack Finney (L’Invasion des profanateurs), sorti en France sous le titre Néant à roulettes dans la collection Série noire. Produit par la Columbia Pictures, 5 Against the House montre le savoir-faire du metteur en scène, spécialiste des séries B, à qui l’on doit Le Quatrième homme (1952), L’Affaire de la 99ème rue (1953) ou bien encore Coincée (1955), et reste la principale source d’inspiration du Casino de Martin Scorsese. Le film démarre bien en montrant une bande de quatre étudiants venus à Reno (« la plus grande petite ville du monde ») dans le but de prendre du bon temps en jouant au casino. Il y a Al (Guy Madison), le meneur du groupe, Brick (Brian Keith), le colosse, Roy (Alvy Moore), le rigolo et Ronnie (Kerwin Mathews) l’intellectuel. Ils assistent à une tentative de braquage, rapidement mise en échec par la sécurité de l’établissement. Le groupe reprend la route et roule toute la nuit pour rejoindre la faculté de droit. C’est alors que Ronnie se met en tête de réaliser le crime parfait, en l’occurrence le braquage du casino de Reno que l’on dit impossible à dévaliser. Il commence à en parler à ses potes. Al retrouve sa petite amie Kay (Kim Novak), devenue chanteuse dans un nightclub. On apprend alors que Brick et Al ont fait la guerre de Corée et ont été rendus à la vie civile. Un lien les unit puisque Brick a sauvé la vie de son ami. Mais Brick est aussi revenu traumatisé et sujet à d’incontrôlables explosions de colère. Ayant passé un long séjour en hôpital psychiatrique, Brick s’est juré de ne jamais y retourner. Le casse prévu par Ronnie pourrait lui apporter une nouvelle protection. Seulement Ronnie ne souhaite réaliser ce coup que pour la beauté du geste. Brick entreprend alors de menacer sa bande d’amis à l’aide d’un revolver et les oblige à braquer ce casino en gardant le butin.

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S’il ne manque pas d’intérêt, On ne joue pas avec le crime est une œuvre qui manque d’enjeux dramatiques durant une bonne partie du film (en gros tout ce qui se passe à l’université) et qui s’avère souvent plombée par des dialogues trop abondants et explicatifs. De plus, Guy Madison manque vraiment de charisme et passe son temps à lever un sourcil, puis l’autre, avant d’emballer la sublime Kim Novak (tout juste révélée par le superbe Du plomb pour l’inspecteur de Richard Quine), dont le rôle de jolie minette qui pousse la chansonnette (en playback) est bien trop limité pour finalement retenir l’attention. Ajoutez à cela un humour maladroit qui pousse parfois le film dans une autre direction, ainsi que le choix maladroit d’un quatuor d’acteurs trop âgés pour jouer des étudiants. En revanche, l’interprétation de Brian Keith (Cher oncle Bill, Reflets dans un œil d’or, Nevada Smith) vaut vraiment le détour. Bâti comme une armoire à glace, le comédien apporte néanmoins une grande fragilité à son personnage de Brick, revenu cassé de la guerre de Corée, prêt à exploser à n’importe quel moment. Si Al parvient à le canaliser, les démons de Brick finiront par prendre le dessus par peur de retourner à l’asile où il a subi de nombreux chocs électriques.

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Finalement, On ne joue pas avec le crime est plus un drame qu’un film de casse, même si celui-ci est bien organisé et même passionnant dans les dernières vingt minutes, avec une apparition de William Conrad. Nous retiendrons aussi le dernier affrontement Al/Brick qui se déroule dans le décor singulier d’un parking mobile, impeccablement utilisé par Phil Karlson à travers des angles très recherchés. Cette séquence rappelle dans une moindre mesure, la scène finale du formidable Mission : Impossible – Protocole fantôme de Brad Bird.

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LE DVD

Disponible chez Sidonis Calysta, On ne joue pas avec le crime intègre la collection Film Noir. Le visuel de la jaquette est très attractif et soigné, tout comme la sérigraphie du DVD. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné. Le menu principal est quant à lui animé et musical.

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Comme bien souvent, Bertrand Tavernier commence sa présentation d’On ne joue pas avec le crime (16′) en se remémorant la première fois qu’il a vu le film en compagnie de ses amis étudiants du ciné-club Nickelodéon qu’ils avaient alors créé. Si le réalisateur et historien du cinéma a pu parfois changer d’avis sur un film au cours de sa vie, il déclare ici que le film de Phil Karlson l’a toujours déçu et laissé sceptique. Dans un premier temps, Bertrand Tavernier évoque comment Kim Novak divisait à la fois les critiques et les cinéphiles. Ensuite, il en vient à Phil Karlson, cinéaste qu’il aime tout particulièrement pour ses excellentes séries B, tout en passant en revue quelques-uns de ses films les plus marquants. Même s’il n’aime pas vraiment On ne joue pas avec le crime, Bertrand Tavernier en tire néanmoins quelques points positifs, notamment le final dans le casino, ainsi que l’interprétation de Brian Keith, un grand acteur, toujours parfait selon lui, et malheureusement trop souvent oublié aujourd’hui. Comme à son habitude, Guy Madison en prend plein son grade, chaque fois qu’un de ses films est passé au peigne fin par Tavernier. Le scénario est également observé à la loupe, tout comme la construction du film.

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Cette présentation est suivie de celle de François Guérif (13′). Le critique de cinéma, éditeur et directeur de la collection Rivages/Noir n’est guère plus enthousiaste que son confrère sur On ne joue pas avec le crime. Spécialiste du roman noir, François Guérif rappelle que le film de Phil Karlson est adapté du roman 5 Against the House, sorti en France dans la collection Série noire sous le titre Néant à roulettes. Il loue ensuite la réussite du décor du parking mobile et de l’interprétation de Brian Keith, tout en critiquant le jeu de Guy Madison, l’abondance des dialogues et le fait que les acteurs soient bien trop âgés pour incarner des étudiants.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et une galerie de photos.

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L’Image et le son

La restauration du film est indéniable, toutes les scories, tâches, poussières et rayures verticales ont été purement et simplement éradiquées. Si le piqué manque parfois de mordant, la gestion du grain original demeure solide et bien gérée. Le N&B est de très belle tenue avec des noirs suffisamment denses, des blancs lumineux et des contrastes solides. Mention spéciale à certains gros plans, nets et précis, bien détaillés. La copie 1.66 (16/9 compatible 4/3) affiche une remarquable stabilité.

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Seule la version originale sous-titrée en français est disponible sur cette édition. Ce mixage s’avère particulièrement riche, dynamique, sans aucun souffle et étonne par sa précision, surtout sur les scènes de casino avec des effets foisonnants. Un confort acoustique largement assuré. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale.

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Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures DVD : Franck Brissard

Test DVD / La Loi de la jungle, réalisé par Antonin Peretjatko

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LA LOI DE LA JUNGLE réalisé par Antonin Peretjatko, disponible en DVD le 18 octobre 2016 chez Orange Studio

Acteurs : Vincent Macaigne, Vimala Pons, Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Fred Tousch, Rodolphe Pauly, Jean-Luc Bideau

Scénario : Antonin Peretjatko, Frédéric Ciriez

Photographie : Simon Roca

Durée : 1h39

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Marc Châtaigne, stagiaire de 35 ans au Ministère de la Norme, est envoyé en Guyane pour la mise aux normes européennes du chantier GUYANEIGE : première piste de ski indoor d’Amazonie destinée à relancer le tourisme en Guyane. De mésaventure en mésaventure, on lui affuble un coéquipier. Pas de chance c’est une pin-up. Pire : elle a du caractère.

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Ce film est fait pour vous ! (extrait de la bande-annonce)

En 2013, à la sortie de La Fille du 14 juillet, l’auteur de ces mots avait écrit « Antonin Peretjatko. Retenez bien ce nom car il se pourrait bien que ce jeune scénariste-réalisateur-monteur signe un jour une grande comédie populaire. Son premier long métrage La Fille du 14 juillet s’inscrit dans le même esprit que ses excellents courts-métrages (Changement de trottoir, French Kiss, Paris Monopole, Les Secrets de l’invisible), avec des personnages poétiques et doux-dingues déambulant dans un monde complètement barré. ». Si La Loi de la jungle n’a pas dépassé les 100.000 entrées France, au moins le score a doublé entre le premier et le second film ! Antonin Peretjatko se lâche encore plus et signe une immense comédie estivale, complètement givrée, génialement dialoguée et interprétée cette fois encore par la talentueuse et sexy (à se damner même) Vimala Pons, l’indispensable (et non moins talentueux) Vincent Macaigne et bien d’autres électrons qui viennent circuler autour du noyau central (Pascal Légitimus, Mathieu Amalric, Jean-Luc Bideau), que l’on suit tout au long de leurs péripéties, parfois surréalistes, toujours réjouissantes, dans une jungle «hostile » de la Guyane.

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Là où La Fille du 14 juillet renvoyait au cinéma de Jacques Tati, Jacques Rozier, les premiers Godard made in Paris et même, osons le dire, aux films de Max Pécas qui ont fait les belles heures de M6, La Loi de la jungle fait penser aux comédies de Claude Zidi, Francis Veber et de Philippe de Broca avec un ton toujours aussi personnel et singulier, un joyeux bordel encore plus maîtrisé, des gags plus dingues (la baston va devenir culte !), bref c’est un vrai coup de maître. Sur une b.o. qui convoque à la fois les thèmes de Goldorak ou de l’ORTF (en fait le Te Deum de Charpentier mais c’est moins facile à retenir), Antonin Peretjatko livre un vrai film d’aventures qui ne ménage pas ses acteurs, réellement investis, qui descendent de vrais rapides sans doublures ou effets spéciaux, qui pataugent jusqu’aux genoux dans la boue la plus immonde, qui affrontent des araignées, des serpents, tout un tas d’insectes divers et variés, qui mangent des larves, ou même Vincent Macaigne qui doit résister à une Vimala Pons sous l’emprise d’un aphrodisiaque ultra-puissant qui tourne autour de lui en petite culotte. Pas certain qu’il puisse tenir longtemps.

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La Loi de la jungle est un film franchement hilarant, inclassable, animé par une folle énergie contagieuse, bourré de charme, qui fait du bien dans la comédie hexagonale et même pour le cinéma français en général. Jetez-vous sur ce sublime OVNI potache, malin, réjouissant et fantaisiste – qui aurait pu s’appeler Les Bronzés font du ski en Guyane – car il s’agit d’une des meilleures comédies de l’année avec Ma Loute de Bruno Dumont !

LE DVD

Le DVD de La Loi de la jungle, disponible chez Orange Studio, repose dans un boîtier classique. Le visuel reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

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Peu de suppléments sur cette édition, mais ils s’avèrent dans le ton du film.

On commence par quatre scènes coupées (7’), présentées avec une colorimétrie et un mixage son non finalisés. Si vous avez été conquis par La Loi de la jungle, jetez-vous sur ces séquences délirantes, à l’instar des turbulences rencontrées par Châtaigne lors de son voyage en avion vers la Guyane, ou bien encore une scène d’ouverture alternative qui oppose la jungle guyanaise « enragée » avec la jungle parisienne également sans pitié.

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Un mini making-of (2’20) montre les acteurs tourner leurs scènes avec les animaux, un boa bien dodu mis autour du cou de Vincent Macaigne, et Vimala Pons qui enchaîne les prises où son personnage goûte des larves vivantes.

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Le module intitulé Bestiaire (2’) est un montage de plans montrant quelques réjouissants insectes et reptiles de la jungle, comme l’impressionnant serpent grage à petits carreaux, les fourmis Atta, le magnifique papillon morpho ou l’impressionnante araignée Nephila clavipes.

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L’éditeur joint également un reportage sur le tournage du film (3’18), qui croise les propos du réalisateur Antonin Peretjatko et de la productrice Alice Girard, qui reviennent sur les conditions de tournage et les intentions du film, avec de rapides images des prises de vues.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Avec à peine 100.000 entrées, il semble qu’Orange n’ait pas jugé bon de sortir La Loi de la jungle en Blu-ray. Il faudra donc se contenter de cette édition standard, mais heureusement la qualité est là, d’autant plus que le film a été tourné en numérique. Les couleurs sont bien loties, chaleureuses et bigarrées, le piqué est suffisamment affûté, la clarté de mise et les contrastes élégants. Les détails ne manquent pas sur le cadre, les noirs sont denses. Que demander de plus ?

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Deux choix possibles, une écoute frontale riche et dynamique en Stéréo, ou bien une spatialisation solide et un plus grand confort acoustique en Dolby Digital 5.1. Dans les deux cas, l’écoute demeure ardente, fait une large place aux dialogues tout en mettant à l’avant la musique du film. Les effets latéraux et ambiances naturelles pointent habilement le bout de leur nez. Les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants sont également disponibles.

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Crédits images : © Haut et Court / Captures du DVD : Franck Brissard

 

Test DVD / Nos souvenirs, réalisé par Gus Van Sant

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NOS SOUVENIRS (The Sea of Trees) réalisé par Gus Van Sant, disponible en DVD le 31 août 2016 chez M6 Vidéo

Acteurs : Matthew McConaughey, Naomi Watts, Jordan Gavaris, Katie Aselton, Ken Watanabe, James Saito

Scénario : Chris Sparling

Photographie : Kasper Tuxen

Musique : Mason Bates

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Alors qu’il semble décidé à mettre fin à ses jours dans la forêt d’Aokigahara, au pied du Mont Fuji, Arthur Brennan se remémore les moments les plus marquants de sa vie de couple : sa rencontre avec sa femme Joan, leur amour, mais aussi l’usure de leur couple et leur éloignement progressif. Paradoxalement, une épreuve dramatique va leur ouvrir les yeux, renforcer leurs sentiments et les réunir à nouveau.
Alors qu’il revit ses souvenirs de couple, Arthur réalise comme cette passion a marqué sa vie…

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Avec Nos souvenirs, Gus Van Sant signe son neuvième long métrage en quinze ans. Palme d’or et Prix de la mise en scène au 56e Festival de Cannes pour Elephant, Prix du 60e anniversaire au Festival de Cannes 2007 pour Paranoid Park et Mention spéciale du jury au 63e Festival de Berlin pour Promised Land, la carrière du cinéaste américain était alors au beau fixe et ses films portés par une critique élogieuse. Personne n’est parfait et il fallait bien qu’un jour GVS fasse un faux pas et de ce point de vue-là Nos souvenirs, présenté en compétition officielle au Festival de Cannes en 2015 sous le titre français La Forêt des songes, est disons-le un vrai et grand navet.

THE SEA OF TREES

S’il s’était déjà intéressé aux derniers jours d’un homme dans Last Days, dont le personnage principal interprété par Michael Pitt était inspiré de Kurt Cobain, Gus Van Sant se focalise ici sur un quadra américain qui vient de perdre sa femme et qui a décidé de mettre fin à ses jours au Japon, dans la forêt labyrinthique et luxuriante d’Aokigahara, visiblement prisée par les personnes désirant mourir. Située au pied du Mont Fuji, cet océan constitué d’arbres – le titre original est d’ailleurs The Sea of Trees – considéré comme un des plus beaux endroits du monde, engloutit les âmes désespérées au point que les corps des suicidés ne sont jamais retrouvés ou presque. C’est l’occasion pour Arthur (Matthew McConaughey) de dresser le bilan de sa vie. Les flashbacks commencent à s’enchaîner, le montrant avec sa femme Joan (Naomi Watts). Un couple plutôt aisé, mais que la vie a rendu morne et triste. Joan dissimule son penchant pour l’alcool comme elle le peut et les relations entre le mari et la femme sont de plus en violentes. C’est alors que Joan se fait diagnostiquer une tumeur au cerveau. Arthur accompagne sa femme dans cette épreuve, d’autant plus que l’opération envisagée lui laisse une chance sur deux.

THE SEA OF TREES

Nos souvenirs apparaît comme un film-somme entre Restless, Gerry et Last Days, avec un homme perdu dans une Vallée de la Mort (même si la contrée n’est pas hostile ici) dont la femme est atteinte d’un mal quasi-incurable. Mais Nos souvenirs se rapproche plus d’un roman de Marc Lévy avec une écriture étonnamment maladroite. Sur un scénario original de Chris Sparling, scénariste du très réussi Burried de Rodrigo Cortés et réalisateur du mauvais Projet Atticus, les effets risibles s’enchaînent, rendant le film involontairement comique. La Palme revient à Matthew McConaughey, devenu une autocaricature de lui-même en quelques films. Son personnage, irritant et jamais attachant, se met à reconsidérer et à se réconcilier avec sa vie, réfléchit (en plissant les yeux derrière ses lunettes cassées) pour retrouver son chemin, sauf que la forêt a visiblement décidé de ne pas le laisser repartir aussi facilement. D’autant plus qu’il y fait la rencontre d’un homme japonais (Ken Watanabe) qui lui aussi avait décidé de passer l’arme à gauche, mais s’est finalement raccroché à la vie tout en perdant également le chemin vers la sortie. Mais cet homme est-il réel ou le fruit de son imagination à la dérive après avoir absorbé quelques cachets ? De son côté, Naomi Watts devient également experte dans l’art de pleurer que d’un œil et la bouche ouverte.

THE SEA OF TREES

Accueilli froidement par les critiques et sous les huées des spectateurs à Cannes, Nos souvenirs, tout d’abord envisagé comme un film d’horreur (véridique) est un véritable accident de parcours pour Gus Van Sant qui signe un mélodrame bourré de poncifs, mièvre et pathétique, grossier, interminable, indigne de lui, maladroitement mis en scène (et pourtant sublimement photographié), surtout lorsque l’histoire flirte légèrement avec le fantastique-mystique et que les violons ne s’arrêtent plus en fond sonore. A l’origine prévue en automne 2015, la sortie du film en France a été repoussée au printemps 2016 et le film présenté dans un montage et un titre différents. Cela n’a pas empêché Nos souvenirs de se solder par un échec grave et cinglant au box-office international.

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LE DVD

Le test du DVD de Nos souvenirs, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel diffère par rapport à celui de l’affiche française. Exit Ken Watanabe, la jaquette se focalise sur Matthew McConaughey et Naomi Watts. Si son visage apparaissait de profil sur l’affiche, la comédienne est ici de face afin qu’on puisse bien la reconnaître. Mention spéciale au sous-titre « Dites aux gens que vous les aimez tant qu’il est encore temps ». C’est beau comme une chanson de Sexion d’Assaut.

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En plus de la bande-annonce, l’éditeur livre un condensé d’interviews (16’) diverses et variées des comédiens Naomi Watts et Matthew McConaughey, du scénariste et producteur Chris Sparling, du producteur Ken Kao, du costumier Danny Glicker, du coordinateur Joe Rotando et du directeur de production Kevin Halloran. Chacun se présente face à la caméra, à l’exception de Matthew McConaughey qui suppose que tout le monde doit le connaître. Ces entretiens promotionnels enchaînent les propos sans intérêt du style «le scénario était formidable » « un tel est amazing », les thèmes du film sont à peine abordés. Les intervenants couvrent Gus Van Sant de lauriers. D’ailleurs, on aurait bien aimé quelques propos de ce dernier à se mettre sous la dent pour savoir s’il est bien le responsable de ce film !

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L’Image et le son

En vue de l’échec dans les salles (euphémisme), Nos souvenirs ne dispose pas d’une édition HD. Heureusement le DVD est de fort bonne qualité et permet d’admirer la photo du chef opérateur danois Kasper Tuxen, la seule chose à sauver du film d’ailleurs, avec sa belle luminosité et ses contrastes duveteux toujours plaisants pour les mirettes sur les scènes en forêt. Si les séquences sombres dénotent par rapport au reste avec un léger fléchissement de la définition, des noirs tirant sur le bleu et un piqué plus émoussé, les scènes diurnes sont agréables avec des détails plus ciselés, une profondeur de champ appréciable, un léger grain et des visages plus précis.

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Nos souvenirs n’est pas un film à effets et les mixages français et anglais Dolby Digital 5.1 ne font pas d’esbroufe inutile. L’essentiel de l’action est canalisé sur les enceintes avant, même si chacune des séquences en forêt s’accompagne inévitablement d’ambiances naturelles sur les latérales avec notamment le bruissement du vent dans les feuilles. Il en est de même pour la composition de Mason Bates, systématiquement mise en valeur par l’ensemble des enceintes. Les voix demeurent solidement délivrées par la centrale, bien que la version française demeure moins ardente que son homologue. Les deux pistes Stéréo sauront contenter ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière.

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Crédits images : © M6 Vidéo

Test DVD / Du plomb pour l’inspecteur, réalisé par Richard Quine

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DU PLOMB POUR L’INSPECTEUR (Pushover) réalisé par Richard Quine, disponible en DVD le 19 octobre 2016 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Fred MacMurray, Kim Novak, Philip Carey, Dorothy Malone, E.G. Marshall, Allen Nourse

Scénario : Roy Huggins d’après le roman The Night Watch de Thomas Walsh et Rafferty de Bill S. Ballinger

Photographie : Lester White

Musique : Arthur Morton

Durée : 1h24

Date de sortie initiale : 1954

LE FILM

Des braqueurs tuent un vigile avant de prendre la fuite avec leur butin. Un inspecteur infiltré surveille la maîtresse de l’un d’eux. Mais l’amour entre en jeu. Coincé entre gangsters et policiers, sa vie est en jeu.

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Dix ans après Assurance sur la mort de Billy Wilder, le comédien Fred MacMurray se retrouve à nouveau entre les griffes d’une femme fatale dans Du plomb pour l’inspecteurPushover, réalisé en 1954 par Richard Quine (1920-1989). Blonde incendiaire, sexy, pour ne pas dire sexuelle et animale, Kim Novak, 21 ans, incendie l’écran dans son premier rôle au cinéma. Le film s’ouvre sur une incroyable séquence de hold-up. Muette en dehors de la belle composition d’Arthur Morton, cette scène virtuose montre des gangsters calmes et appliqués, alors que les credits apparaissent, notamment « Introducing Kim Novak ». S’ensuit la rencontre entre les personnages principaux. Après la représentation d’une pièce de théâtre, une jeune femme se rend à sa voiture et tente de la démarrer, sans succès.  Un homme apparaît à sa vitre et lui propose de l’aider. C’est un coup de foudre. Autant pour le couple que pour le spectateur pour Kim Novak, véritable bombe sexuelle, envoûtante dès son apparition. On s’amuse des dialogues aux sous-entendus coquins du genre « je peux regarder sous votre capot » « oui j’attendais que vous me le proposiez ». Le moteur est noyé (sans métaphore) et le couple passe la soirée à discuter et à boire. Ils finissent la soirée chez elle. Le lendemain, on apprend que l’homme, Paul Sheridan (Fred MacMurray) est en réalité un flic qui surveillait Lona McLane (Kim Novak), compagne attitrée d’Harry Wheeler, chef des criminels soupçonnés du hold-up qui a coûté la vie à un membre des forces de l’ordre.

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La surveillance s’organise autour du logement de la jeune femme. Paul et ses collègues investissent l’appartement situé en face de celui de Lona et se relaient jour et nuit aux jumelles, ce qui leur permet d’observer en même temps la voisine dans l’appartement d’à côté, qui fait sa gym en toute innocence devant sa fenêtre. Pendant ce temps, Paul, alors épris de Lona, lui avoue la vérité. Tout d’abord désarçonnée, Lona lui avoue également ses sentiments. Ils décident tous les deux de s’emparer du butin du hold-up. Mais Paul va se rendre compte que jouer sur les deux tableaux n’est pas chose aisée. Ann, la voisine de Lona, interprétée par la non moins mythique Dorothy Malone, devient témoin malgré elle en les apercevant tous les deux. Et le réalisateur Richard Quine, ancien danseur et chorégraphe, d’organiser toute cette valse de sentiments, de meurtres, de planques, de surveillances, de faux-semblants, d’allées et venues !

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Remarquablement mis en scène et reposant sur un solide scénario de Roy Huggins d’après les romans The Night Watch de Thomas Walsh et Rafferty de Bill S. Ballinger, Du plomb pour l’inspecteur subjugue du début à la fin. Si l’on pense évidemment au chef d’oeuvre absolu de Billy Wilder, Assurance sur la mort, Pushover s’en éloigne et se démarque par le traitement réservé au couple principal. Paul et Lona s’aiment sans ambiguïté et sans aucune manipulation de la part de la femme. Le premier est un homme fatigué, solitaire, qui visiblement n’a jamais eu de chance et qui voit arriver d’un coup une jeune femme désirable et l’opportunité de mettre la main sur un magot inattendu. Lona, malgré son jeune âge, semble déjà avoir tout connu et être tombée sur des hommes mal intentionnés. Elle voit en Paul une maturité et une douceur qu’elle n’espérait plus. Tout pourrait aller pour le mieux si Paul n’était pas autant poursuivi par la poisse. C’est d’ailleurs la force du film et de l’interprétation de Fred MacMurray, rendre ce personnage très attachant dans sa maladresse, lui qui espère alors faire au mieux, mais qui ne cesse de s’enfoncer au fur et à mesure que l’étau se resserre sur lui.

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Du plomb pour l’inspecteur est un vrai et grand film noir à réhabiliter, entre suspense et tragédie, humour à froid et séduction, passionnant et immersif, avec une unité de temps et de lieu puisque l’action se déroule quasiment au cours d’une nuit pluvieuse – très belle photo de Lester White – dans un quartier en particulier. Après ce film, Richard Quine, cinéaste qui vaut bien plus que pour ses comédies populaires, épousera Kim Novak, qui collaboreront ensuite sur L’Adorable voisine, Liaisons secrètes et L’Inquiétante Dame en noir.

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Pushover (1954) Directed by Richard Quine Shown from left: Kim Novak, Fred MacMurray, Dorothy Malone

LE DVD

Disponible chez Sidonis Calysta, Du plomb pour l’inspecteur intègre la collection Film Noir. Le visuel de la jaquette est très attractif et soigné, tout comme la sérigraphie du DVD. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné. Le menu principal est quant à lui animé et musical.

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On ne change pas une équipe qui gagne ! Bertrand Tavernier est le premier à présenter Du plomb pour l’inspecteur (24’). Remarquable exposé, passionnant, érudit, drôle et communicatif, le réalisateur et historien du cinéma souhaite tout d’abord réhabiliter Richard Quine, dont il dresse le portrait et présente la carrière. Bertrand Tavernier enchaîne les anecdotes. Nous apprenons entre autres que ce film était le modèle utilisé par Jean-Luc Godard pour A bout de souffle. Mais ce qui intéresse Tavernier ce sont surtout les points communs, mais également les grandes différences avec Assurance sur la mort de Billy Wilder. Il met les deux œuvres en parallèle pour indiquer que Du plomb pour l’inspecteur est bien plus original que son histoire laisse supposer. L’historien du cinéma s’attarde ensuite minutieusement sur les personnages, celui de la femme fatale incarnée par Kim Novak (qui allait épouser Richard Quine après ce film), et bien sûr celui de l’inspecteur interprété par Fred MacMurray, qui renvoie évidemment à Assurance sur la mort.

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Cette présentation est suivie de celle de François Guérif, critique de cinéma, éditeur et directeur de la collection Rivages/Noir (14’). Si quelques propos reprennent quelques arguments entendus durant la présentation de Bertrand Tavernier, François Guérif rappelle que Du plomb pour l’inspecteur est en réalité l’adaptation de deux romans, The Night Watch de Thomas Walsh et Rafferty de Bill S. Ballinger. A l’instar de Bertrand Tavernier, François Guérif évoque les similitudes et les divergences avec Assurance sur la mort, tout en indiquant que le film de Richard Quine a lui-même été copié dans Etroite surveillance de John Badham (1987) ou même Ridley Scott avec Traquée (1987). Guérif loue les grandes qualités du film, l’efficacité du scénario, la beauté et le talent de Kim Novak (qu’il avait interviewé au festival de Deauville). Dans cette présentation, comme dans la première, les éléments de l’intrigue, y compris le dénouement sont révélés. Visionnez donc ces modules uniquement si vous avez déjà vu Du plomb pour l’inspecteur.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce (très abimée) et une galerie de photos.

L’Image et le son

Difficile de faire mieux ! Fort d’un master au format 1.85 respecté (16/9 compatible 4/3) et d’une compression solide comme un roc, ce DVD en met souvent plein les yeux dès l’introduction avec une définition étincelante du N&B qui laisse souvent pantois. Les contrastes sont d’une densité impressionnante, les noirs profonds, les blancs lumineux et le grain original préservé. En dehors d’une ou deux séquences peut-être moins définies, cela demeure franchement anecdotique car les très nombreuses séquences sombres sont tout aussi soignées que les scènes plus claires, le piqué est tranchant, la stabilité de mise, les détails étonnent par leur précision et la profondeur de champ permet d’apprécier la composition des plans de Richard Quine et la photo du chef opérateur Lester White. On ne peut qu’applaudir devant la beauté de la copie !

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L’éditeur nous propose les version anglaise et française de Du plomb pour l’inspecteur. Passons rapidement sur cette dernière, étouffée et sourde, qui peine à délivrer les ambiances annexes. Evidemment, notre préférence va pour la version originale, plus homogène et naturelle, très propre, sans souffle parasite. Le confort acoustique est largement assuré. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé.
pushover-11pushover-9Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures DVD : Franck Brissard
 

Test DVD / Le Trésor des Collines rouges, réalisé par Frank McDonald

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LE TRESOR DES COLLINES ROUGES (Treasure of Ruby Hills) réalisé par Frank McDonald, disponible en DVD le 4 octobre 2016 chez Artus Films

Acteurs : Lee Van Cleef, Zachary Scott, Carole Mathews, Barton MacLane, Dick Foran, Lola Albright

Scénario : Tom Hubbard, Fred Eggers d’après la nouvelle de Louis L’Amour

Photographie : John J. Martin

Musique : Edward J. Kay

Durée : 1h10

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

Deux propriétaires terriens concurrents veulent posséder la mainmise totale sur la région de Ruby Hills. Se faisant la guerre par tous les moyens, l’un et l’autre devront également affronter le propriétaire de la source alimentant toute la vallée.

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Le prolifique cinéaste Frank McDonald (1899-1980) se distingue par la longévité et l’éclectisme de sa carrière avec près de 145 films et séries télévisées réalisés sur une trentaine d’années. Dès le cinéma muet, il se spécialise dans les westerns et films d’aventures, avec parfois huit longs métrages mis en scène la même année ! Les producteurs lui confient des budgets modestes et Frank McDonald s’en acquitte grâce à beaucoup d’ingéniosité. C’est le cas du Trésor des collines rouges, réalisé en 1955, adapté d’une nouvelle de Louis L’Amour (1908-1988), écrivain et auteur principalement de westerns. Tourné dans les studios KTTV dans des décors honnêtes mais limités, Treasure of Ruby Hills est un petit western bien sympathique et délicieusement vintage. Certes, il ne faut pas s’attendre à des affrontements violents et une histoire alambiquée, mais Le Trésor des collines rouges est typique du western tourné à la chaîne, qui sait contenter le spectateur lambda désireux de passer un petit peu de temps dans le grand Ouest. Les cowboys s’apparentent à des playmobiles munis d’une pétoire à pétards, qui déambulent dans une ville faite de trompe-l’oeil ou de façades factices. Mais l’histoire tient la route et va à l’essentiel, surtout que le film ne dure que 70 minutes montre en main.

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Zachary Scott (Le Roman de Mildred Pierce, L’Homme du Sud) porte le film sur ses épaules (et sa moustache à la Clark Gable), le sourcil relevé, le rictus ironique qui semble indiquer « il faut pas me la faire », tout en emballant Carole Mathews et en flinguant ceux qui voudraient bien s’emparer de la source d’eau (le trésor du titre) dont il est propriétaire. Les dialogues sont secs et la mise en scène renvoit souvent à l’époque du cinéma muet, durant laquelle le cinéaste a fait ses classes, à l’instar des plans de « réaction » des personnages avant que ceux-ci n’en viennent aux mains ou aux colts. C’est le cas de Lee Van Cleef, âgé de trente ans, qui promène son visage émacié depuis quelques films seulement. Frank McDonald semble conscient du charisme atypique du jeune comédien et prend son temps pour filmer son visage aux traits ambigus, malgré ses deux petites scènes.

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Le Trésor des collines rouges est un western distrayant de série B, qui ne cherche pas à en mettre plein la vue, certes prévisible, mais généreux envers ses spectateurs puisque le réalisateur leur apporte tout ce qu’ils sont venus chercher en matière de règlements de comptes, amourette, pression psychologique, cavalcades, gunfights et punchlines.

LE DVD

Le DVD du Trésor des Collines rouges, édité chez Artus Films, repose dans un boîtier Amaray classique. La jaquette, estampillée Les Grands classiques du western, est très attractive avec un visuel élégant du plus bel effet. Le menu principal est fixe et musical.

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Dessinateur et scénariste français de bandes dessinées, Georges Ramaïoli présente Le Trésor des Collines rouges de Frank McDonald (15’) en abordant tout d’abord la très longue carrière du réalisateur (près de 150 films et séries répertoriés sur IMDB), puis celle des comédiens principaux. Cela manque un peu d’entrain et notre interlocuteur s’égare parfois en entrant dans la vie privée des acteurs, mais cet exposé n’est pas inintéressant.

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Cette section se clôt sur un diaporama de photos et d’affiches d’époque et de plusieurs bandes-annonces.

L’Image et le son

Le master (1.37, 16/9 compatible 4/3) présente encore un lot de défauts, rayures verticales, raccords de montage, tâches, poussières, mais l’image trouve très vite un équilibre convenable, d’autant plus que l’ensemble est plutôt stable. Le Trésor des Collines rouges est proposé dans un style Cinéma de minuit avec quelques fourmillements et plans flous. Si l’image n’est évidemment pas extraordinaire avec un N&B aux contrastes légers et des séquences plus altérées que d’autres avec un grain plus hasardeux, voir le film de Frank McDonald dans ces conditions rajoute au style rétro.

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Seule la version originale est disponible et se révèle heureusement riche et plutôt propre. La musique est joliment restituée bien qu’un peu chuintante, certains légers craquements persistent, le report des voix est appréciable, évite toutes saturations exagérées et l’ensemble est au final suffisamment dynamique. Seule une séquence à la 12e minute a visiblement plus subi les affres du temps avec un souffle plus marqué et des échanges sourds.

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Crédits images : © Artus Films / Captures : Franck Brissard

 

Test DVD / La Ronde du crime (The Lineup), réalisé par Don Siegel

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LA RONDE DU CRIME (The Lineup) réalisé par Don Siegel, disponible en DVD le 19 octobre 2016 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Eli Wallach, Robert Keith, Richard Jaeckel, Mary LaRoche, William Leslie, Emile Meyer, Marshall Reed

Scénario : Stirling Silliphant

Photographie : Hal Mohr

Musique : Mischa Bakaleinikoff

Durée : 1h23

Date de sortie initiale : 1958

LE FILM

Une bande de trafiquants d’héroïne a trouvé un moyen astucieux de faire passer de la drogue. Ils la cachent dans des objets achetés par des touristes. Lorsque ces derniers reviennent à San Francisco, ils sont pris en filature par plusieurs complices pour récupérer le précieux chargement. Deux de ces hommes, Dancer, un psychopathe extraverti, et Julian, un homme froid et calculateur, doivent reprendre la poudre à trois personnes qui viennent de débarquer, mais la police a découvert la manoeuvre…

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Don Siegel (1912-1991) commence sa carrière cinématographique en 1934 en tant que monteur pour la Warner. Il participe notamment au tournage de Griffes jaunes de John Huston (1943) et Casablanca (1943) de Michael Curtiz. En 1945, il passe derrière la caméra avec deux courts-métrages, Star in the Night et Hitler Lives, tous les deux primés par un Oscar. En 1946, Don Siegel signe son premier long métrage, The Verdict, son premier Film noir. Suivront Ça commence à Vera Cruz (1949), Duel sans merci (1952), Ici brigade criminelle (1954), L’Invasion des profanateurs de sépultures (1956). En 1958, on lui propose l’adaptation au cinéma de la série télévisée policière The Lineup, qui fait les beaux jours de la chaîne CBS depuis 1954. La série s’arrêtera en 1960 au bout de 200 épisodes. Mais pour l’heure, Don Siegel souhaite s’éloigner quelque peu de la série originale en se focalisant sur deux tueurs à gages. Même chose, il voudrait intituler son film The Chase, en référence à la poursuite finale prévue dans les rues de San Francisco, qui doit être le point d’orgue de l’intrigue. Le producteur Jaime Del Valle est aussi celui de la série originale et refuse puisque cette transposition doit surfer sur le succès déjà bien installé de ce rendez-vous télévisuel. Qu’à cela ne tienne, le scénario est confié à Stirling Silliphant, auteur du formidable Nightfall de Jacques Tourneur en 1956, qui signera ensuite quelques classiques comme Le Village des damnés (1960), Dans la chaleur de la nuit (1967), L’Aventure du Poséidon (1972) et La Tour infernale (1974).

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La Ronde du crimeThe Lineup démarre sur les chapeaux de roues. Sur un montage sec et nerveux, la première minute du film, foudroyante, plonge immédiatement les spectateurs dans l’action. Un taxi démarre en trombe, manque de percuter un camion, renverse un officier de la circulation et termine sa course accidentellement. Le titre apparaît. Nous ne sommes pas là pour rigoler. Les flics arrivent sur les lieux de l’accident. Warner Anderson reprend son rôle du Lieutenant Ben Guthrie pour cette adaptation sur le grand écran, tandis que le personnage de l’Inspecteur Al Quine (Emile Meyer) remplace celui de l’Inspecteur Matt Grebb, créé par Tom Tully dans la série. Les vieux de la vieille, semblant dépasser par les événements, tentent d’en savoir un peu plus. Durant les vingt premières minutes, l’intrigue est solidement posée, avec quelques éléments proches du documentaire, impression renforcée par les prises de vues réalisées dans les rues de San Francisco. C’est alors que les deux tueurs à gages débarquent. Julian (Robert Keith), le plus âgé, ne porte pas d’arme, ne tue pas, et forme son comparse Dancer (Eli Wallach), qui doit visiblement prendre sa relève. Mais Dancer est imprévisible, nerveux, et semble constamment sur le point d’exploser de violence alors difficilement contenue. Ils ont pour mission de récupérer trois chargements de drogue arrivés à San Francisco par l’intermédiaire de mules qui s’ignorent, en l’occurrence des passagers qui ont transporté sans le savoir quelques grammes d’héroïne. Un travail d’enfant selon Julian, même si Dancer, stressé, semble perdre patience, d’autant plus que la mission doit être remplie avant 16h05 le même après-midi.

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Le scénario de Stirling Silliphant ne s’encombre pas du superflu et va droit à l’essentiel. Les personnages sont bien installés et le réalisateur ne s’en cache pas, ce sont bien les deux tueurs à gages qui lui importent. Pour sa deuxième apparition au cinéma après La Poupée de chair d’Elia Kazan (1956), Eli Wallach, exceptionnel, crève littéralement l’écran dans le rôle du gangster psychopathe. Souvent filmé en gros plan, ses tics nerveux, ses rictus, ses regards noirs deviennent la principale attraction de The Lineup. Sur un rythme effréné et un montage remarquable signé Al Clark (Mr. Smith au Sénat, 3h10 pour Yuma), le réalisateur suit le parcours de ces deux tueurs jusqu’à ce que leur mission capote à cause d’une petite fille qui a trouvé le sachet de drogue dans sa poupée et l’a utilisé pour…lui repoudrer le visage. Dancer arrive à bout et Julian ne peut alors plus le contenir. Plus dure sera la chute, au sens propre comme au figuré.

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Méconnu en France, La Ronde du crime est un des meilleurs films de Don Siegel, qui compte pourtant déjà plusieurs classiques et chefs-d’oeuvre à son actif. Un diamant noir à découvrir absolument.

Et pour le plaisir…

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LE DVD

Disponible chez Sidonis Calysta, La Ronde du crime intègre la collection Film Noir. Le visuel de la jaquette est très attractif et soigné, tout comme la sérigraphie du DVD. Le boîtier est glissé dans un surétui cartonné. Le menu principal est quant à lui animé et musical.

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Bertrand Tavernier présente La Ronde du crime (25’) avec une passion contagieuse et un humour communicatif. Il évoque tout d’abord un entretien donné par James Ellroy à Eddie Muller, grand spécialiste du Film Noir, pour le DVD américain du film de Don Siegel. Un supplément interdit aux moins de 17 ans explique Tavernier, dans lequel Ellroy se lâche sur les « Chinetoques », les « Bonnes femmes » et quelques mots fleuris désignant les communautés. Après cette introduction, Bertrand Tavernier en vient directement au film en expliquant tout d’abord que la grande réussite de The Lineup ne lui avait pas sauté aux yeux la première fois. Il le considère aujourd’hui comme un des plus grands films de Don Siegel. La genèse du film, le scénario de Stirling Silliphant, le casting, les partis pris, les lieux de tournage (qui seront repris par le même Don Siegel pour L’Inspecteur Harry), tout est ici abordé avec une érudition exceptionnelle.

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C’est ensuite au tour de François Guérif, critique de cinéma, éditeur et directeur de la collection Rivages/Noir, de revenir sur La Ronde du crime (13’). Si quelques propos reprennent quelques arguments entendus durant la présentation de Bertrand Tavernier, François Guérif s’attarde surtout sur l’aspect documentaire du film, renforcé par le tournage en décors naturels, faisant de la ville de San Francisco un personnage à part entière.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce et une galerie de photos.

L’Image et le son

Ce master restauré au format respecté 1.85 de La Ronde du crime, jusqu’alors inédit en France, est on ne peut plus flatteur pour les mirettes. Tout d’abord, le splendide N&B de Hal Mohr (Capitaine Blood, L’Equipée sauvage) retrouve une densité inespérée dès l’ouverture. La restauration est indéniable, aucune poussière ou scorie n’a survécu au scalpel numérique, l’image est d’une stabilité à toutes épreuves. Les contrastes sont fabuleux et le piqué n’a jamais été aussi tranchant. Le grain original est présent, sans lissage excessif, ce qui devrait rassurer les puristes. Le cadre fourmille de détails, les fondus enchaînés n’entraînent pas de décrochages et cette très belle copie participe à la redécouverte de ce chef d’oeuvre oublié de Don Siegel.

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L’éditeur nous propose les versions anglaise et française de La Ronde du crime. Passons rapidement sur cette dernière, moins dynamique, qui a toutefois bénéficié d’un nettoyage aussi complet que son homologue. Evidemment, notre préférence va pour la version originale, plus homogène et naturelle, tout aussi propre, sans souffle parasite. Le confort acoustique est largement assuré. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé.

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