Test Blu-ray / La Malédiction Winchester, réalisé par Michael Spierig et Peter Spierig

LA MALÉDICTION WINCHESTER (Winchester : The House that Ghosts Built) réalisé par Michael & Peter Spierig, disponible en DVD et Blu-ray le 3 juillet 2018 chez TF1 Studio

Acteurs : Helen Mirren, Jason Clarke, Sarah Snook, Eamon Farren, Angus Sampson, Tyler Coppin, Laura Brent, Finn Scicluna-O’Prey…

Scénario : Tom Vaughan, Michael Spierig, Peter Spierig

Photographie : Ben Nott

Musique : Peter Spierig

Durée : 1h40

Année de sortie : 2018

LE FILM

Proche de San Francisco se situe la maison la plus hantée au monde : construite par Sarah Winchester, riche héritière de l’entreprise d’armes Winchester, elle est en perpétuelle construction et contient des centaines de pièces. Sarah y construit une prison, un asile pour les centaines d’esprits vengeurs tués par ses armes, et le plus terrifiant d’entre eux veut en découdre avec sa famille…

Les frères jumeaux Spierig (nés en 1976), Michael et Peter, n’ont décidément pas de chance. Chef d’oeuvre absolu, leur troisième long métrage Prédestination (2014) n’a connu qu’une exploitation en DVD et Blu-ray en France. Laissons le temps faire son œuvre pour que ce film incroyable trouve enfin son public et soit considéré à sa juste valeur. Après avoir repris en main la franchise Saw avec le dernier opus en date Jigsaw, retour à la case e-cinema et DTV pour leur nouveau bébé, La Malédiction WinchesterWinchester : The House that Ghosts Built. Cette fois encore, dommage de ne découvrir ce film autrement qu’au cinéma où il aurait dû avoir sa place, surtout lorsque l’on regarde la qualité des trois quarts des productions de genre qui squattent continuellement les écrans.

La Malédiction Winchester est un excellent film fantastique inspiré de la vie de Sarah Winchester, épouse et veuve de William Wirt Winchester, fils d’Oliver Fischer Winchester, ingénieur et inventeur des fusils qui portent son nom, devenus le symbole de la Conquête de l’Ouest. A la mort de son époux et de leur fille, Sarah Winchester hérite de ses biens et de 50 % des parts de la Winchester Repeating Arms Company. Tombée dans une profonde dépression, convaincue que des esprits allaient la tuer, Sarah Winchester utilise sa fortune pour poursuivre de manière ininterrompue, 24 heures sur 24, la construction de son immense demeure pendant 38 ans. Depuis sa mort, la très étendue Mystérieuse Maison Winchester est devenue un monument historique national et une attraction touristique, connue pour ses nombreux escaliers et couloirs ne menant nulle part, ainsi que ses 160 pièces, 40 chambres, 17 cheminées, placards sans fond. Les frères Spierig et leur coscénariste Tom Vaughan partent de ce postulat pour imaginer une histoire de maison hantée, en jouant sur l’extraordinaire et hallucinante architecture de la bâtisse située en Californie à San José. Un merveilleux terrain de jeu idéalement exploité par les cinéastes, qui prouvent une fois de plus leur talent pour instaurer un climat angoissant, tout en livrant un objet plastiquement très recherché.

Le film démarre par le sempiternel panneau « Inspiré de faits réels » et repose en effet sur le sort qui semblait s’acharner sur Sarah et sa famille, mais aussi sur cette maison étrange bâtie dans le but d’enfermer tous les esprits des personnes tuées par la carabine qui a fait la fortune des Winchester. Les travaux continueront de jour comme de nuit, selon les plans établis par Sarah, retirée dans son salon privé, comme si certaines apparitions la guidaient pour établir les futures extensions. Ce qui frappe d’emblée dans La Malédiction Winchester, c’est la beauté de la photographie de Ben Nott, chef opérateur et fidèle collaborateur des frères Spierig qui happe les spectateurs. A cela s’ajoutent les incroyables décors et dédales dans lesquels on se perd volontiers et mis en valeur par les réalisateurs australiens qui instaurent une ambiance réaliste à leur récit, sans avoir recours gratuitement aux jump-scares.

La malédiction Winchester n’est pas un film d’horreur, mais un drame et thriller fantastique qui comporte un message intelligent sur l’usage abusif des armes aux Etats-Unis, ainsi que sur leurs répercussions. Ou comment user du folklore pour en tirer une histoire divertissante et excellemment interprétée par Helen Mirren, parfaite Sarah Winchester, Jason Clarke, vecteur du public pour le faire entrer dans ce labyrinthe hanté, sans oublier Sarah Snook, révélation de Prédestination. Tous ces talents sont réunis pour un divertissement de haute qualité, parfaitement mis en scène (malgré un budget très limité de 3,5 millions de dollars), flatteur pour les mirettes et qui réserve son lot d’émotions fortes, tout en interrogeant sur le sang versé par les armes à feu. Une très grande réussite.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de La Malédiction Winchester, disponible chez TF1 Studio, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est très légèrement animé et musical.

Cette édition s’accompagne d’un seul supplément, un making of (22’) classique, mais assez complet, revenant sur tous les aspects du tournage. La véritable histoire de Sarah Winchester est évidemment au centre de ce documentaire. Tous les comédiens, les réalisateurs, les producteurs, les responsables des départements costumes, décors (très impressionnants) et maquillages, interviennent à tour de rôle, tandis que des images du plateau viennent illustrer l’ensemble.

L’Image et le son

TF1 Studio soigne son master HD. Les contrastes sont d’une densité rarement démentie, y compris sur les très nombreuses séquences sombres, avec une image sans cesse affûtée. Le piqué est acéré, les gros plans riches, les contrastes denses et la colorimétrie reste chatoyante. Les détails sont légion aux quatre coins du cadre large et la copie restitue les volontés artistiques du chef opérateur Ben Nott. Ce Blu-ray offre d’excellentes conditions pour revoir le film des frères Spierig et profiter de la superbe photographie. L’apport HD sur ce titre est évidemment indispensable.

Les deux versions DTS-HD Master Audio 5.1 font quasiment match nul en ce qui concerne la délivrance des ambiances sur les enceintes latérales, la restitution des dialogues et la balance frontale. Le spectateur est littéralement plongé dans ce quasi- huis clos, la spatialisation reste solide tout du long et le caisson de basses est utilisé à bon escient comme lors du tremblement de terre. Sans surprise, la version originale l’emporte de peu sur l’homogénéité et la fluidité acoustique, tandis que la piste française a tendance à mettre les voix un peu trop en avant. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © Splendid Film / Vértice Cine / TF1 Studio / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Dernier été à Tanger, réalisé par Alexandre Arcady

DERNIER ÉTÉ À TANGER réalisé par Alexandre Arcady, disponible en combo DVD+Blu-ray le 29 mai 2018 chez TF1 Studio

Acteurs : Valeria Golino, Thierry Lhermitte, Roger Hanin, Vincent Lindon, Jean Bouise, Julien Guiomar, Jacques Villeret, Anna Karina…

Scénario : Alexandre Arcady, Alain Le Henry, Tito Topin d’après le roman Au diable son dû (The Devil His Due) de William O’Farrell

Photographie : Robert Alazraki

Musique : Serge Franklin

Durée : 2h04

Année de sortie : 1987

LE FILM

L’été 1956 à Tanger : Richard Corrigan dans son bureau de détective privé rêve d’Amérique. Quand un avocat suisse lui propose une forte somme pour porter une enveloppe à quelques mètres de là au bar de l’hôtel Minzah. Là, Claudia, magnifique Italienne de vingt ans l’attend. Pour Corrigan c’est le début de la fortune, mais aussi le commencement des ennuis. De nombreux crimes suivent le sillage de la pulpeuse Claudia.

Rétrospectivement, Dernier été à Tanger est le premier revers commercial d’Alexandre Arcady. Abonné au succès depuis son premier film Le Coup de Sirocco, le réalisateur met pourtant tous les atouts de son côté dans ce cinquième long métrage aux décors fastes et à la reconstitution soignée. Il peut se permettre ce luxe grâce à ce qui restera ses deux plus grands triomphes, Le Grand pardon (1982) avec 2,2 millions d’entrées et Hold-up (1985) avec Jean-Paul Belmondo qui attire 2,4 millions de spectateurs. Avec Dernier été à Tanger, le cinéaste revient à une œuvre plus personnelle, réunit un casting impressionnant devant la caméra et livre une histoire où plane l’ombre du cinéma classique hollywoodien. Si le projet est ambitieux, le résultat n’est pas à la hauteur des espérances, même si Dernier été à Tanger n’a rien de honteux et reste un divertissement très honnête.

En 1956, avec l’indépendance du Maroc, la conférence de Fedala rend Tanger au Maroc et la ville est sens dessus-dessous. Depuis qu’il a fait assassiner son rival, Marchetti, le truand William Barrès règne en maître sur la pègre de la ville. C’est alors que Richard Corrigan, un détective privé couvert de dettes et rêvant de s’embarquer pour l’Amérique, reçoit la visite d’un avocat suisse, Schmidt, qui lui demande, en échange d’une forte somme, de remettre une enveloppe à une jeune femme, qui vient d’arriver à Tanger. Le détective s’acquitte de sa mission, sans savoir que la charmante jeune femme, qui se présente sous une fausse identité, n’est autre que Claudia Marchetti, venue venger son père. De retour à son bureau, Corrigan découvre le cadavre de l’avocat. Gomez le commissaire chargé de l’enquête, le soupçonne tout de suite du meurtre.

S’il y a quelque chose de foncièrement sympathique dans le cinéma d’Alexandre Arcady, c’est sa propension à croire au romanesque. Et Dernier été à Tanger réunit tous les ingrédients chers à son auteur. Des fusillades maladroites mais « pensées » comme celles du Parrain de Francis Ford Coppola, un détective privé miteux et lisse que le cinéaste espère digne d’un Humphrey Bogart, une femme fatale aux yeux émeraude qui fait tourner la tête aux hommes qu’elle croise, des décors exotiques, des bagnoles rutilantes, des accents à couper au couteau, des bellâtres aux cheveux gominés, un méchant bien pourri, des histoires d’amour contrariées. On ne pourra pas reprocher à Alexandre Arcady de ne pas voir grand. Le problème, c’est qu’il le fait pour si peu de choses.

Le réalisateur n’est pas le premier à vouloir épater la galerie. Il s’en donne les moyens ici dès la première séquence où deux bandes rivales s’affrontent dans un bain de sang, où tout le monde est pulvérisé devant les yeux d’une gamine innocente. Alexandre Arcady voit grand, son histoire sera celle d’une vengeance pensée et mise au point pendant dix ans. Si la sublime Valeria Golino s’acquitte fort honorablement de sa tâche et incendie littéralement l’écran, Thierry Lhermitte ne dégage absolument rien en private, galurin mou vissé sur la tête, chemise trempée de sueur (« Quelle poutain de chaleeeur ! »), prenant la pose en espérant combler un peu le vide de son personnage jamais intéressant. Le fidèle Roger Hanin semble prendre un malin plaisir à interpréter un gangster odieux, vulgaire, impudique et monstrueux, capable de peloter la nana de son fils devant ses yeux. Ce dernier n’est autre que Vincent Lindon, qui incarne le plus beau personnage du film, fragile, en quête d’amour et d’affection.

Alexandre Arcady se contente de « faire à la manière de », sans imprimer véritablement sa marque de fabrique et en frôlant parfois la parodie avec un humour souvent involontaire, à travers des dialogues « pimentés » ou des séquences voulues couleurs locales qui tombent souvent dans la gratuité. C’est le cas avec la participation de Jacques Villeret qui campe un vendeur de bazar en prenant l’accent d’un tenancier de boui-boui de la rue Belleville. Malgré toute l’immense affection que l’on peut avoir pour le comédien, ses scènes s’avèrent gênantes. Heureusement, les immenses Jean Bouise, Anna Karina et Julien Guiomar se livrent à des numéros particulièrement enthousiasmants.

Le metteur en scène soigne ses images, comme il le peut, en mettant en valeur les décors de l’Afrique du Nord. S’il maîtrise mal les codes du film d’espionnage, Alexandre Arcady est toujours plus attachant qu’un Claude Lelouch auquel on pense souvent, et Dernier été à Tanger, malgré ses faiblesses, n’en reste pas moins agréable.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Dernier été à Tanger, disponible chez TF1 Studio dans la collection Passion Cinéma, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur une des séquences du film. Le DVD sorti en 2003 chez le même éditeur n’était plus disponible.

Ce titre d’Alexandre Arcady ne dispose pas du même prestige que Le Coup de Sirocco. Du coup, cette édition Blu-ray ne contient qu’un seul supplément, une interview du réalisateur réalisée à l’occasion de la sortie de Dernier été à Tanger dans les bacs (25’30). Comme à son habitude, le cinéaste regorge d’anecdotes sur la genèse, la production et le tournage de son film. Il revient notamment sur sa découverte de Tanger quand il était jeune, une ville qui l’a toujours fascinée. Alexandra Arcady revient également sur les décors et le casting. Il indique notamment que le rôle de Thierry Lhermitte avait été écrit pour Jean-Pierre Bacri, qui a finalement décliné, tandis que celui d’Anna Karina devait être interprété par Marianne Faithfull. S’il s’égare quelque peu, en mentionnant notamment que Jacques Villeret passait ses nuits à boire, Alexandre Arcady fait preuve de franchise en indiquant que malgré son échec, Dernier été à Tanger reste son plus beau souvenir de tournage.

L’interactivité se clôt sur deux bandes-annonces.

L’Image et le son

Le master HD de Dernier été à Tanger ne manque pas de qualités, notamment sa restauration qui ne laisse aucun doute. En revanche, on se demande où est passé le grain original. La texture argentique manque cruellement à l’appel et donne un aspect artificiel à l’image. En dehors de certains visages particulièrement rosés et cireux, les couleurs sont très belles, chatoyantes à souhait, la copie stable, mais le film paraît presque tourné en numérique ! Certaines séquences s’en tirent honorablement, notamment celles tournées de jour, mais globalement, ce Blu-ray de Dernier été à Tanger peut laisser perplexe.

Comme pour l’image, le rendu acoustique est en demi-teinte. Au cours d’une même séquence, l’échange entre deux personnages peut être clair puis beaucoup plus sourd. La part belle est faite à la musique de Serge Franklin, bien mise en avant, mais le reste, même si très propre, demeure étouffé. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : © TF1 Studios Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Le Coup de Sirocco, réalisé par Alexandre Arcady

LE COUP DE SIROCCO réalisé par Alexandre Aracady, disponible en combo DVD+Blu-ray le 29 mai 2018 chez TF1 Studio

Acteurs : Roger Hanin, Michel Auclair, Marthe Villalonga, Patrick Bruel, Philippe Sfez, Marie-Anne Chazel, Gérard Jugnot, Lucien Layani…

Scénario : Alexandre Arcady, Daniel Saint-Hamont, Jan Saint-Hamont d’après le roman éponyme de Daniel Saint-Hamont

Photographie : Jean-François Robin

Musique : Serge Franklin

Durée : 1h45

Année de sortie : 1978

LE FILM

Paul Narboni se souvient de son enfance heureuse à Oran en Algérie avant de quitter le pays suite aux événements de 1954. Avec sa famille, il arrive alors à Marseille avant de monter à Paris. Epicier, son père Albert va devoir s’adapter à ce nouveau pays. Paul est alors adolescent : c’est le temps des premiers amours. La famille rencontre d’aimables gens qui se révéleront être des escrocs. Ensemble, ils vont malgré tout s’intégrer peu à peu et s’habituer à leur nouvelle vie…

C’est de là que tout est parti pour Alexandre Arcady. Dans son premier long métrage, Le Coup de Sirocco, le réalisateur de 32 ans se penche sur un événement qu’il a connu personnellement avec ses parents et ses quatre frères, l’exil en métropole à la fin de la guerre d’Algérie. Après une carrière avortée de comédien, puis de metteur en scène de théâtre, Alexandre Arcady est attiré par le cinéma et réalise quelques courts métrages. Avec sa compagne Diane Kurys, il crée une société de production, Alexandre Films et coproduit Diabolo menthe, immense succès de l’année 1977 avec plus de 3 millions d’entrées. De son côté, Alexandre Arcady découvre la première ébauche du roman Le Coup de Sirocco de Daniel Saint-Hamont, dans lequel il y voit une résonance avec sa propre histoire. Les deux hommes s’associent et adaptent le livre pour le grand écran. C’est un grand succès. Non seulement le film est l’un des premiers à évoquer le rapatriement des familles Pieds-noirs en métropole, mais il est également largement autobiographique et a aussi contribué à relancer la carrière de Roger Hanin. Quarante ans après sa sortie, Le Coup de Sirocco reste un film très frais, joliment mis en scène avec des personnages très attachants.

Paul Narboni (Patrick Bruel) avait quatorze ans quand sa famille, à la suite de l’indépendance de l’Algérie, a quitté ce pays et s’est installée en France. Il se rappelle sa jeunesse et le rapatriement. Paul est né près d’Oran peu après la dernière guerre mondiale. Ses parents, Albert Narboni (Roger Hanin) et Marguerite (Marthe Villalonga) tenaient une épicerie. Instruit par les Frères d’une école catholique, Paul réussit tout juste son certificat d’études et commence une difficile carrière de lycéen. En 1954, date du début des hostilités en Algérie, seul le football passionne vraiment les « petits blancs » d’Oranie. D’ailleurs, même parmi les adultes, seul Tonton Jacob (Lucien Layani) semble lucide : « on partira tous un jour » dit-il à son entourage fort sceptique. Après le football vient le temps des filles pour le jeune garçon. Et puis c’est l’inévitable départ pour la France. Albert Narboni vend son épicerie et la famille débarque. Après des semaines difficiles, le père parvient à trouver un emploi dans un magasin tandis que l’oncle Jacob fabrique du couscous. Mais la réinsertion sociale n’est pas si facile.

Le Coup de Sirocco a donné le feu vert pour les comédies dites communautaires. Tous les ingrédients se trouvent dans ce premier film sur lequel glissent doucement les années. Alexandre Arcady trouve un juste équilibre entre l’humour léger et la nostalgie avec cette évocation du « pays perdu ». L’émotion est toujours présente et le réalisateur n’en fait jamais trop, contrairement à ce que l’on pourra lui reprocher bien assez tôt dans ses films suivants. Le Coup de Sirocco possède cette fraîcheur et ce charme propres à une première œuvre. Certes, tout n’est pas parfait et malgré quelques facilités d’écriture ou cette voix-off quelque peu agaçante (celle d’Alexandre Arcady lui-même), cette chronique ne laisse aucun personnage en retrait.

Malgré plus de 25 ans de carrière, Roger Hanin explose littéralement dans ce rôle qui allait alors lui coller à la peau le reste de sa vie, au cinéma (où il allait tourner encore cinq fois avec Arcady) comme à la télévision. Son accent, son sourire éclatant, ses airs de colosse aux pieds (noirs) d’argile font merveille dans ce film. Même chose pour la géniale Marthe Villalonga, qui venait d’interpréter l’inoubliable mère de Guy Bedos dans le diptyque d’Yves Robert, Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis, qui surfe pour ainsi dire sur la même vague dans Le Coup de Sirocco. La comédienne au tempérament volcanique est ici mise au premier plan comme elle aura rarement l’occasion de l’être durant sa carrière, même si elle brillera très souvent en tant que second rôle. Leur fils à l’écran est quant à lui interprété par le jeune Patrick Bruel, 17 ans, dans sa première apparition au cinéma. Par la suite, il tournera à quatre reprises avec Alexandre Arcady, leur dernier film en date remontant à 2010 avec Les 5 doigts de la main. A ce tiercé gagnant, s’ajoutent des acteurs confirmés comme Michel Auclair, Jacques Duby, Maurice Chevit et même quelques débutants venus du Théâtre du Splendid comme Marie-Anne Chazel et Gérard Jugnot.

Sur un rythme soutenu, Le Coup de Sirocco évite tout pathos et s’en remet à l’énergie contagieuse de ses interprètes, qui crée immédiatement l’empathie pour cette famille digne, aimante et courageuse, qui fait également passer les passages obligés (le couscous à chaque repas, mère juive limite oedipienne) comme une lettre à la poste. Le film sort sur les écrans en avril 1979. Le bouche-à-oreille contribue largement à son succès. Le Coup de Sirocco attire au final près d’1,4 millions de spectateurs.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray du Coup de Sirocco, disponible chez TF1 Studio dans la collection Passion Cinéma, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur une des séquences du film.

Cette nouvelle édition du Coup de Sirocco comprend à la fois les suppléments tournés en 2003 et présentés sur le DVD sorti chez TF1 Studio en 2015, mais aussi un entretien avec Alexandre Arcady enregistré à l’occasion de cette sortie Blu-ray. Le gros problème provient de la redondance des suppléments puisque le réalisateur reprend les mêmes anecdotes, parfois au mot près, dans chacun des bonus !

Un conseil, si vous désirez en savoir plus sur Le Coup de Sirocco, alors sélectionnez d’office le commentaire audio d’Alexandre Arcady, accompagné de son co-scénariste et auteur du roman original, Daniel Saint-Hamon. Les deux hommes, complices et amis se renvoient souvent la balle, même si Alexandre Arcady a toujours beaucoup plus de choses à dire, et livrent un commentaire endiablé, blindé en anecdotes de tournage. Tous les aspects du film sont abordés. La genèse, l’écriture, le casting, les difficultés rencontrées sur un premier long métrage, la part autobiographique, la sortie et le succès du Coup de Sirocco.

Produit et réalisé pour la sortie du Coup de Sirocco en Haute-Définition, l’entretien avec Alexandre Arcady (33’, Itinéraire d’une famille en exil) condense en fait tous les propos entendus précédemment dans le commentaire audio. Le réalisateur a beaucoup de choses à dire, s’avère très bavard même. Et s’il s’égare parfois dans quelques souvenirs personnels, il en revient toujours au film qui nous intéresse.

Nous retrouvons ensuite les bonus du DVD :

Alexandre Arcady et Patrick Bruel (14’) s’entretiennent sur Le Coup de Sirocco. Dans un premier temps, le comédien raconte comment il a débarqué dans cette aventure, alors qu’il n’avait jamais fait de cinéma auparavant. Puis Alexandre Arcady entre dans la partie en racontant une fois encore ses anecdotes préférées que l’on a déjà entendues dans les bonus précédents. Un peu comme si au cours d’un repas votre voisin de table vous racontait les mêmes histoires sans se rendre compte qu’il vous les avait déjà narré vous voyez ? Ce qui à la longue peut être un peu gênant il faut bien le dire, même si le bonhomme est très sympathique.

D’ailleurs, si vous n’avez pas encore retenu certaines anecdotes, le cinéaste en remet une couche dans le dernier bonus, au cours de l’entretien croisé avec le co-scénariste Daniel Saint-Hamon (18’). Nous passerons donc sur les propos d’Alexandre Arcady puisque nous venons de l’écouter durant près de 2h30 et qu’il s’évertue à nous raconter encore la même chose, pour nous focaliser sur son collaborateur, qui apporte un peu de nouveauté à l’ensemble.

La bande-annonce est également proposée.

L’Image et le son

Le DVD du Coup de Sirocco n’est pas bien vieux puisqu’il remonte seulement à 2015 ! Trois ans seulement après son arrivée dans les bacs, le film d’Alexandre Arcady a déjà subi un nouveau lifting pour sa sortie en Blu-ray. Le Coup de Sirocco est donc de retour chez TF1 en HD dans un format 1080p, AVC. Cette galette bleue s’en sort pas mal du tout, la restauration est admirable et quasiment toutes les scories – subsistent quelques poils en bord de cadre – ont été nettoyées. L’élévation HD offre au film une nouvelle cure de jouvence avec un grain cinéma très bien restitué et des contrastes denses. L’encodage consolide l’ensemble, les noirs sont concis, le piqué renforcé. Signalons tout de même une colorimétrie aux tons parfois trop pastels ou ternes selon les séquences, soit une clarté qui bouffe un peu les détails, certains plans sensiblement plus altérés ainsi qu’une profondeur de champ parfois limitée et des visages un peu rosés.

Le mixage DTS-HD Master Audio Mono 2.0 instaure un très bon confort. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise, les effets riches et les silences denses, sans aucun souffle. La composition de Serge Franklin jouit également d’un très bel écrin. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : © TF1 Studios Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Point de chute, réalisé par Robert Hossein

POINT DE CHUTE réalisé par Robert Hossein, disponible en combo DVD/Blu-ray le 5 juin 2018 chez TF1 Studio

Acteurs :  Johnny Hallyday, Robert Hossein, Pascale Rivault, Albert Minski, Robert Dalban, Christian Barbier, Marie-Christine Boulard, Yasmine Zimmerman…

Scénario :  Claude Desailly, Robert Hossein

Photographie : Daniel Diot

Musique : André Hossein

Durée : 1h20

Année de sortie : 1970

LE FILM

Trois voyous enlèvent une jeune fille de quinze ans, Catherine, pour obtenir de son père le versement d’une rançon. Ils la séquestrent dans une cabane perdue au bord de la mer et la battent. Seul Eddie, un jeune voyou, gardien de la jeune fille, s’insurge contre ces méthodes. À travers un fait divers tragique, le portrait de deux adolescents dans un climat d’angoisse et de violence.

Tout de suite après Le Spécialiste de Sergio Corbucci, Johnny Hallyday persévère dans le cinéma et enchaîne avec Point de chute, un drame sentimentalo-policier coécrit, mis en scène et interprété par Robert Hossein, qui était passé derrière la caméra dès 1955 avec Les Salauds vont en enfer. Si ce petit film reste méconnu, Johnny Hallyday y trouve l’un de ses meilleurs rôles et signe d’ailleurs une excellente performance. Quasi-mutique du début à la fin, les dialogues sont d’ailleurs réduits à leur plus strict minimum, le comédien est bien dirigé, filmé et s’impose sans mal dans la peau de ce personnage de bad boy malgré-lui, qui va tomber amoureux de la jeune fille que lui et ses complices ont kidnappé dans le but de demander une rançon. Jeux de masques, au sens propre comme au figuré, retournements de situations et valse des sentiments, Point de chute est une très jolie surprise, délicate et qui n’a pas peur des envolées romanesques.

Lui, Vlad « le Roumain », est un jeune voyou, dur, sans scrupules. Elle, Catherine, une toute jeune fille, une lycéenne, d’une famille de la haute bourgeoisie. Ils n’ont rien en commun l’un et l’autre. Catherine est enlevée par des gangsters, et Vlad est chargé de la garder dans une cabane isolée au bord de la mer. Un monde les sépare, ils n’ont rien à se dire et ce n’est pas la situation qui va les rapprocher. Pourtant, en dépit de tout, au fil des heures qui s’écoulent dans l’attente de la rançon, des liens silencieux et invisibles se créent entre eux…

Le film démarre sur une séquence en N&B. Une plage comme décor principal. On assiste à la reconstitution d’un crime qui vient d’avoir lieu. Un inspecteur de police (Robert Dalban, très belle présence) découvre la clé de l’énigme dans un cahier d’écolière caché sous un matelas. Puis, dix minutes après, les événements passés sont racontés en couleur. Sur un rythme lent, mais maîtrisé, Robert Hossein prend le temps d’observer le regard bleu azur de son protagoniste, dissimulé derrière un masque blanc sans expression. A l’instar de deux animaux sauvages, Vlad (Johnny Hallyday donc) et Catherine (Pascale Rivault) s’observent, s’affrontent, rivalisent, avant de finalement s’apprivoiser. Vlad tombe alors le masque, se révèle attentionné envers Catherine malgré ses tentatives d’évasion. Quand ses complices reviennent, Vlad se rend compte qu’il ne peut plus supporter le traitement violent accordé à Catherine.

Robert Hossein instaure une très belle atmosphère éthérée et dépouillée grâce à la photo de Daniel Diot, mais aussi avec le décor de la petite cahute en bois paumée sur une plage du Nord sur fond de ciel ivoire, tandis que la musique récurrente d’André Hossein, qui rappelle le thème principal de Jeux interdits, apporte une vraie mélancolie à l’ensemble. On s’attache à ce voyou repenti auquel Johnny Hallyday apporte une vraie sensibilité et même une certaine poésie. Le chanteur prouve d’ailleurs qu’il n’est jamais aussi bon comédien que lorsque ses répliques sont rares. Contrairement au Spécialiste, dans lequel son jeu était à la limite de la parodie involontaire (ou pas) de Clint Eastwood, Lee Van Cleef et Franco Nero, Johnny Hallyday signe une vraie prestation émouvante dans Point de chute, peut-être la plus convaincante de sa carrière sur grand écran.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Point de chute, disponible chez TF1 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Comme sur le Blu-ray du Spécialiste, Jean-François Rauger présente ici Point de chute. Le directeur de la programmation de la Cinémathèque française est beaucoup plus succinct que pour l’autre film avec Johnny Hallyday, puisque son introduction ne dure que sept minutes. Rauger se penche surtout sur l’évolution du jeu d’acteur de Johnny Hallyday au cinéma, sur les personnages et les thèmes du film de Robert Hossein.

Ce qui va ravir les fans du chanteur, c’est la présence du concert de Johnny Hallyday à la prison de Bochuz (40’). Cette prestation légendaire de 1974 a été filmée par la Radio Télévision Suisse. Durant cette représentation présentée pour la première fois en version restaurée Haute Définition, Johnny Hallyday enchaîne onze titres (dont Que je t’aime, Toute la musique que j’aime, Les Portes du pénitencier, Blue Suede Shoes, Tutti frutti) devant les prisonniers visiblement conquis.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce, durant laquelle une critique enflammée affirme que « Robert Hossein est désormais l’égal d’un Hitchcock ». Cette édition combo Blu-ray/DVD dispose également un livret exclusif et inédit de 36 pages comprenant des photos d’exploitation du film et les propos de Robert Hossein et Johnny Hallyday sur Point de chute.

L’Image et le son

Difficile de faire mieux que ce master restauré 4K à partir du négatif image ! Ce Blu-ray permet aux spectateurs de redécouvrir totalement Point de chute, dès la séquence d’ouverture en N&B. La définition est exemplaire avec des contrastes denses, des noirs profonds, des blancs lumineux et un grain original heureusement préservé. La partie en couleur est peut-être moins précise, mais la clarté est de mise, le piqué aussi tranchant qu’inédit et les détails étonnent par leur précision. Toutefois, en raison des partis pris esthétiques, quelques flous sporadiques sont à noter, des séquences paraissent plus douces et les arrière-plans peuvent paraître moins précis. Mais cela reste anecdotique.

L’éditeur est aux petits soins avec le film de Robert Hossein puisque la piste mono bénéficie d’un encodage en DTS HD-Master Audio. Si quelques saturations et chuintements demeurent, l’écoute se révèle fluide, équilibrée, limpide. Aucun craquement intempestif ne vient perturber l’oreille des spectateurs, les ambiances sont précises. Les dialogues sont clairs, sans souffle. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : ©  TF1 Studio / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Le Spécialiste, réalisé par Sergio Corbucci

LE SPÉCIALISTE (Gli Specialisti) réalisé par Sergio Corbucci, disponible en combo DVD/Blu-ray et 4K Ultra HD/Blu-ray le 5 juin 2018 chez TF1 Studio

Acteurs :  Johnny Hallyday, Sylvie Fennec, Mario Adorf, Françoise Fabian, Gastone Moschin, Serge Marquand, Angela Luce, Mario Castellani…

Scénario :  Sergio Corbucci, Sabatino Ciuffini

Photographie : Dario Di Palma

Musique : Angelo Francesco Lavagnino

Durée : 1h45

Année de sortie : 1969

LE FILM

Charlie, le frère de Hud, a été lynché après avoir été injustement accusé de vol par les habitants de Blackstone. Pour le venger, Hud fait route vers la petite ville. Il est alors témoin de l’attaque d’une diligence dont il parvient à sauver les passagers. Fêté en héros, il rencontre le shérif de Blackstone puis fait la connaissance de Virginia, la veuve du banquier qui avait confié de l’argent à Charlie.

Réalisateur éclectique d’une soixantaine de longs métrages, Sergio Corbucci (1927-1990) est appelé par Johnny Hallyday lui-même, qui lui fait part de son désir de collaborer avec lui. Le metteur en scène de Django, Le Justicier du Minnesota et Le Grand Silence, sorti l’année précédente, accepte. Le western européen, qui avait explosé en 1964 avec Pour une poignée de dollars de Sergio Leone est alors à son apogée en 1969. De cette association naît Le Spécialiste (Gli Specialisti en italien), film aujourd’hui très prisé par les fans de l’idole des jeunes et qui avait connu un honnête succès à sa sortie en attirant plus d’1,2 million de spectateurs dans les salles en avril 1970. Aujourd’hui, Le Spécialiste reste une curiosité qui vaut bien plus pour la mise en scène de Sergio Corbucci que pour la prestation assez transparente de Johnny Hallyday.

Hud Dixon, cow-boy solitaire et taciturne, se rend à Blackstone, petite bourgade du Nevada, dans l’intention de venger la mort de son frère Charlie. Accusé à tort d’avoir dérobé les fonds de la banque qu’il était chargé de surveiller, ce dernier s’est fait lyncher par les gens du coin, mais le butin reste toujours introuvable. Hud est persuadé que son frère a été victime d’un complot et va tout faire pour retrouver les coupables. Les habitants ne sont pas rassurés par la présence de ce pistolero, surtout que le maire vient d’interdire l’usage des armes à feu. Dès son arrivée, Hud prend contact avec le shérif et avec Virginia, la veuve du banquier. Tous nient avoir été mêlés à la mort de Charlie et se refusent à aider Hud dans ses recherches. Entre-temps, le cow-boy sauve Sheba, une belle paysanne, des griffes de son beau-frère, un individu brutal. La jeune femme s’éprend de Hud et confirme l’innocence de Charlie. Pendant ce temps, un bandit mexicain du nom de El Diablo veut à tout prix mettre la main sur l’argent volé…

S’il reste un grand nom du cinéma bis italien, c’est avec les péplums, Romulus et Rémus et Le Fils de Spartacus, que Sergio Corbucci se fait un nom. Production franco-germano-italienne tournée dans la province de Belluno en Vénétie, Le Spécialiste est un vrai western spaghetti dans lequel Johnny Hallyday campe un pistolero hérité de l’Homme sans nom interprété par Clint Eastwood dans la trilogie du Dollar. Cheveux blonds, teint hâlé, yeux bleus reptiliens à la Franco Nero, Johnny Hallyday a une gueule, c’est indéniable, mais c’est autre chose concernant le talent d’acteur. En fait, Le Spécialiste c’est un peu comme si le chanteur arborait un déguisement réussi de cowboy, mais dans un décor artificiel du genre Frontierland d’un parc Disney. On ne croit pas à son personnage et malgré son investissement dans les scènes d’action, Johnny Hallyday n’est guère crédible dans les gunfights. S’il n’a de cesse d’imiter le regard plissé et la bouche pincée de Clint Eastwood, il prend surtout la pose en mode duckface avant l’heure et n’a pas suffisamment d’aura pour tenir le film sur ses petites épaules. D’ailleurs, le réalisateur n’est pas dupe et laisse une belle place aux seconds rôles, notamment Gastone Moschin (le Sheriff) et Mario Adorf (le révolutionnaire mexicain El Diablo).

La véritable star du Spécialiste demeure Sergio Corbucci lui-même. Le cinéaste s’intéresse aux personnages, à leurs tourments, espoirs et doutes, tout en offrant aux spectateurs ce pour quoi ils sont venus avec des fusillades rondement menées, des trahisons fatales, des règlements de comptes dans une ville où chacun semble avoir quelque chose à se reprocher. Même s’il ne peut s’empêcher de calquer encore le western américain, Le Spécialiste trouve indéniablement ses propres marques avec un style souvent baroque et le caractère pittoresque de certains tueurs ou situations, comme quand les habitants sont tous obligés de se mettre à poil et de ramper. N’oublions pas le charme et la sensualité de Françoise Fabian à qui le costume du Far West sied à ravir.

Donc oui, en dépit d’un manque de rythme, Le Spécialiste est un film à voir, mais plus pour les partis pris et intentions de son auteur qui annoncent le Matalo de Cesare Canevari avec ses hippies dégénérés, que pour Johnny qui joue du Colt et du poing.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray du Spécialiste, disponible chez TF1 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical. Le film est présenté dans sa version intégrale. L’excellent Jean-François Rauger, directeur de la programmation de la Cinémathèque, revient sur Le Spécialiste de Sergio Corbucci (25’), dont une rétrospective est d’ailleurs programmée du 9 au 29 juillet 2018 dans le temple français du septième art. Rauger insiste sur le décalage créé par la présence de Johnny Hallyday dans un western italien, ainsi que sur le « jeu » du comédien calqué sur la référence iconique de Clint Eastwood dans la trilogie de Sergio Leone. L’origine du projet, le relatif succès du film en France, le casting, les conditions de tournage, la mise en scène de Sergio Corbucci, les tensions entre Françoise Fabian et le réalisateur, tout y est abordé avec passion et humour.

L’interactivité se clôt sur deux bandes-annonces. Cette édition combo Blu-ray/DVD dispose également un livret exclusif et inédit de 32 pages comprenant Le Guitariste, parodie du film en bande-dessinée signée Guichard et Morchoisne, parue dans Pilote en 1970 et rééditée ici pour la première fois.

L’Image et le son

TF1 Studio livre un master HD qui permet aux spectateurs de redécouvrir Le Spécialiste dans de très belles conditions techniques. Les volontés artistiques du chef opérateur Dario Di Palma (Affreux, sales et méchants, Mimi métallo blessé dans son honneur) sont respectées, à l’instar de la texture argentique originale. Le confort de visionnage est indéniable, avec de très belles couleurs. Le piqué est flagrant, l’apport HD non négligeable sur plans larges, les séquences sombres sont aussi bien définies que le reste, les noirs sont concis, les détails fort appréciables. N’oublions pas le relief des textures, la profondeur de champ inédite, la stabilité et la restauration 4K (à partir du négatif image 35mm Technicolor-Techniscope) très impressionnante effectuée par L’Immagine Ritrovata.

Les pistes italienne et française DTS-HD Master Audio sont de même acabit. Les deux versions délivrent leurs dialogues avec suffisamment d’ardeur et les ambiances annexes sont dynamiques. S’il fallait vraiment les différencier, la piste italienne s’avère plus modérée, les voix des comédiens apparaissent plus fluides et les ambiances plus naturelles et homogènes. Dans les deux cas, aucun souffle intempestif n’est à déplorer, la propreté est de mise et la partition du prolifique compositeur Angelo Francesco Lavagnino est restituée avec efficacité. Les sous-titres sont imposés sur la version italienne. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : ©  TF1 Studio / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / D’où viens-tu Johnny ?, réalisé par Noël Howard

D’OÙ VIENS-TU JOHNNY ? réalisé par Noël Howard, disponible en combo DVD/Blu-ray le 5 juin 2018 chez TF1 Studio

Acteurs :  Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Pierre Barouh, Jean-Jacques Debout, Evelyne Dandry, Fernand Sardou, André Pousse, Jean-Marie Rivière, Hélène Tossy, Henri Vilbert, Daniel Cauchy…

Scénario :  Yvan Audouard

Photographie : Walter Wottitz

Musique : Eddie Vartan, Jean-Jacques Debout, Johnny Hallyday

Durée : 1h40

Année de sortie : 1963

LE FILM

Johnny Rivière est un jeune Parisien au cœur pur, passionné de rock’n’roll. Le sous-sol d’un bar lui sert de salle de répétition, à lui et à ses musiciens, en échange de menus services qu’il rend au patron, M. Franck. Lorsqu’il comprend qu’il est manipulé par des truands, il se révolte et jette à la Seine un chargement de drogue qu’il était chargé de convoyer à son insu. Menacé de mort, il part se réfugier auprès des siens en Camargue, bientôt rejoint par sa fiancée Gigi mais aussi traqué par les malfrats qui se sont lancés à ses trousses. D’où bagarres, chevauchées, amour et chansons…

D’où viens-tu Johnny ? (1963) n’est pas la première apparition de Johnny Hallyday au cinéma, mais le film qui l’a véritablement consacré star du rock’n’roll en France. Outre une apparition subliminale dans Les Diaboliques de Henri-Georges Clouzot (1955) alors qu’il n’est âgé que de douze ans, le film à sketches Les Parisiennes (1962) marque son incursion dans le septième art, dans le segment Sophie, réalisé par Yves Allégret, dans lequel il donne la réplique à une débutante nommée Catherine Deneuve. Mais c’est bel et bien D’où viens-tu Johnny ? qui assoit définitivement sa popularité. Par ailleurs, le film restera son plus grand succès au box-office avec 2,8 millions d’entrées. S’il démarre comme un petit polar en N&B, teinté de musique et de chansons, le long métrage de Noël Howard passe ensuite en couleurs après le générique (qui apparaît au bout d’un quart d’heure) pour plonger le personnage principal dans un western tourné dans les magnifiques décors naturels de la Camargue, où les seconds couteaux entourent la vedette avec leur accent chantant.

Avec sa petite amie Gigi, Johnny Rivière joue et chante dans un groupe de rock à Paris. En échange d’un local de répétition, le jeune homme rend quelques services au patron du club, un dénommé M. Franck. Un jour, il découvre que la valise qu’il a été sommé de récupérer à la consigne contient de la drogue et jette son contenu dans la Seine. Furieux, M. Franck jure de se venger. Johnny part alors se réfugier en Camargue d’où il est originaire. Il retrouve avec bonheur ses amis d’enfance et les habitants du coin. Mais les acolytes de M. Franck vont bientôt retrouver sa trace…

Produit par Ray Ventura, D’où viens-tu Johnny ? devait à la base être réalisé par Abel Gance. Victime d’un infarctus, le cinéaste laisse finalement la place à l’américain Noël Howard, réalisateur de seconde équipe sur La Terre des pharaons de Howard Hawks (1955), Ariane de Billy Wilder (1957), Le Roi des rois de Nicholas Ray (1961) et même sur Lawrence d’Arabie de David Lean (1962). C’est sans doute pour avoir côtoyé les plus grands que la mise en scène de Noël Howard apporte un vrai sens visuel à ce petit film devenu culte. Tourné dans un superbe N&B, le prologue parisien installe le récit et les personnages, notamment celui campé par l’idole des jeunes qui venait alors d’exploser sur la scène musicale française.

Charismatique, démarche à la James Dean, mimiques à la Elvis Presley, Johnny Hallyday, 20 ans, s’impose face à la caméra en faisant preuve de naturel et d’aisance. Le générique arrive puis le cadre capture les merveilles de la Camargue, terrain de jeu malin pour instaurer un western à la française.

Si l’histoire qui s’ensuit est somme toute anecdotique et prétexte pour mettre Johnny en valeur et le faire pousser la chansonnette à la moindre occasion, dont le tube écrit par Jean-Jacques Debout Pour moi la vie va commencer, le spectacle se laisse suivre très agréablement. Johnny doit non seulement essayer d’échapper à ceux qui sont lancés à ses trousses, mais il se retrouve également plongé dans un triangle amoureux, doit faire du rodéo avec ses potes, compter fleurette à l’élue de son coeur Gigi (Sylvie Vartan), boire du pastis avec Fernand Sardou (qui ne faisait certainement pas semblant d’enchaîner les verres), tout ça en gardant le sourire et les yeux plissés pour montrer sa fureur de vivre. D’où viens-tu Johnny ? reste un film frais, léger, beau à regarder et bourré de charme.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de D’où viens-tu Johnny ?, disponible chez TF1 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est lumineux, animé et musical.

Journaliste français et critique musical, Philippe Manoeuvre présente D’où viens-tu Johnny ? (25’). Cette introduction se concentre sur l’arrivée de Johnny Hallyday sur la scène musicale, sur ses premiers succès, son triomphe, sa consécration et ses apparitions au cinéma jusqu’au film qui nous intéresse. Le grand concert gratuit donné devant 150.000 personnes de la Place de la Nation en juin 1963 est également évoqué. Cinq minutes avant la fin, Philippe Manoeuvre est rejoint par le chanteur, auteur et compositeur Jean-Jacques Debout qui se souvient de la création de la chanson Pour moi la vie va commencer et du tournage du film de Noël Howard.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce. Cette édition combo Blu-ray/DVD dispose également un livret exclusif et inédit de 36 pages comprenant le carnet de tournage et 40 photos commentées.

L’Image et le son

D’où viens-tu Johnny ? a été restauré en 4K à partir du négatif image par le Laboratoire VDM. La première partie en N&B est sublime. Les noirs sont denses, les blancs lumineux, les contrastes très riches, la texture argentique respectée, la propreté indéniable et le piqué inédit. Après le générique, la partie couleurs déçoit légèrement. Les teintes apparaissent parfois un peu pâles, la gestion du grain est aléatoire, la définition chancelle parfois et certaines séquences laissent apparaître des rayures verticales. Mais dans l’ensemble ce master HD permet de (re)voir ce film très sympathique dans les meilleures conditions possibles.

Le mixage DTS-HD Master Audio 2.0 permet aux chansons de Johnny et à la musique d’Eddie Vartan d’être délivrées avec un coffre inédit. Egalement restauré à partir du négatif, le son a subi un dépoussiérage. Le confort acoustique est ici largement assuré, jamais entaché par un souffle quelconque. Les effets annexes, les voix des comédiens, tout est ici mis en valeur avec fluidité probante. Les sous-titres français pour sourds et malentendants sont également disponibles.

Crédits images : ©  TF1 Studio / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Permission, réalisé par Brian Crano

PERMISSION réalisé par Brian Crano, disponible en DVD le 2 mai 2018 chez TF1 Studio

Acteurs :  Rebecca Hall, Dan Stevens, Gina Gershon, François Arnaud, Jason Sudeikis, Morgan Spector, Bridget Everett, David Joseph Craig…

Scénario :  Brian Crano

Photographie : Adam Bricker

Musique : Mathieu Lamboley

Durée : 1h35

LE FILM

Anna et Will s’aiment depuis le premier jour de leur rencontre et ne se sont jamais quittés depuis les bancs du lycée. Après 10 ans de relation, ils décident enfin de se marier. Mais, lors d’un dîner arrosé, le frère homosexuel d’Anna, Hale, lui propose qu’elle rencontre d’autres hommes avant son mariage avec l’accord de son futur époux. Dès lors, le couple, avant de s’unir, s’autorise à coucher avec d’autres personnes, avec le consentement de chacun, mais la situation leur échappe…

Que voilà un bien joli film ! Réalisé par Brian Crano, acteur et monteur à ses heures, producteur, metteur en scène d’un premier long métrage en 2011 (A Bag of Hammers, avec Jason Ritter et Rebecca Hall), Permission est une comédie-dramatique sur le thème de l’usure d’un jeune couple de trentenaires, qui se sont connus très jeunes, qui n’ont d’ailleurs connu aucun autre partenaire, qui sont entrés ensemble dans le monde adulte, traversé la vingtaine, avant de s’installer dans une inévitable routine et de s’enfoncer dans le déni. Jusqu’au jour où, à la suite d’une blague, Anna et Will vont se retrouver face à leur situation et faire le point sur leur vie.

Le sujet est délicat, certains l’ont déjà abordé pour en faire une comédie survolée (Bon à Tirer (B.A.T.) des frères Farrelly) et pourtant Brian Crano, également scénariste, réussit à éviter les clichés. Les personnages sont très attachants, le réalisateur passant du couple principal, interprété par les excellents et visiblement complices Rebecca Hall et Dan Stevens (le Matthew Crawley de la série Downtown Abbey), au couple gay (David Joseph Craig et Morgan Spector), par qui la remise en question arrive et qui va également entrer en pleine crise existentielle. La question de la sexualité, celle de la fidélité, sont au coeur de Permission, prenant pour décor la ville de New York, très bien filmée, bénéficiant d’une très belle et élégante photographie hivernale.

Si le malaise est palpable entre Anna et Will quand leur ami Reece leur conseille de briser leur monogamie afin de ne pas avoir de regrets alors qu’ils sont sur le point de se marier et d’emménager dans leur maison, le couple décide tout de même de tenter l’expérience. Mais en jouant avec le feu, Anna, qui rencontre un musicien romantique, et Will qui entame une relation avec une femme mûre (Gina Gershon), vont se rendre à l’évidence et découvrir ce qu’ils essayaient de se cacher depuis des années.

De leur côté, Hale, le frère d’Anna, souhaiterait adopter un enfant, ce qui n’est pas le cas de Reece, son partenaire. Leurs désirs et aspirations prennent alors des chemins divergents. Un couple peut-il résister aux années qui passent ? Comment l’amour évolue-t-il ? Jusqu’où un couple peut-il refouler ses problèmes ? La passion s’émousse-t-elle inexorablement ? Hétéros ou gays, un couple peut-il vivre ensemble toute sa vie ? Brian Crano aborde toutes ces questions avec une très belle sensibilité.

Si l’on peut trouver le rythme assez lent et une fin quelque peu brutale et expédiée, elle s’avère avec le recul inévitable et marquante. Permission est une réflexion mature et universelle, qui révèle un auteur à suivre de près. Et même si tous les acteurs sont vraiment très bons, nous n’avons d’yeux que pour la sublime Rebecca Hall, révélée en 2006 dans Le Prestige de Christopher Nolan, puis qui a très vite confirmé avec Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen (2008), que l’on a plaisir à retrouver ici au premier plan.

Il est dommage que Permission ne soit pas passée par les salles françaises, arrivant chez nous directement en e-Cinéma. Sa sortie en DVD devrait lui donner une nouvelle opportunité pour toucher un nouveau public, ce que le film de Brian Crano mérite largement.

LE DVD

Le test du DVD de Permission, disponible chez TF1 Studio, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

L’éditeur ne propose qu’un entretien du réalisateur (11’). Visiblement enregistré lors d’un chat sur internet, Brian Crano revient sur la genèse de Permission, sur les thèmes qu’il a voulu aborder, sur ses références (John Cameron Mitchell, Todd Haynes). Il évoque également les partis pris esthétiques de son film, le travail sur les couleurs, l’alchimie des comédiens, le tournage à New York. Le tout illustré par de très belles photos de plateau.

L’Image et le son

Permission sort dans les bacs français uniquement en DVD. La copie est évidemment très propre, les contrastes élégants font honneur à la belle photo du chef opérateur Adam Bricker, marquée par des couleurs hivernales. Le cadre offre son lot conséquent de détails ciselés, la stabilité est de mise. En dehors de quelques sensibles pertes de la définition, ce DVD ne déçoit pas et instaure un confort de visionnage évident.

Permission n’est pas à proprement parler d’un film à effets, mais les pistes anglaise et française Dolby Digital 5.1 parviennent à distiller ici et là quelques ambiances. La plupart des séquences reposent sur les dialogues et les mixages se concentrent souvent sur les enceintes avant. Il ne faut pas vous attendre à des effets explosifs, la spatialisation est essentiellement musicale, les effets latéraux sont rares. Les voix des comédiens sont ardentes en version originale, tout comme en français, même si cette piste les met un peu trop à l’avant. Le confort acoustique est assuré tout du long. L’éditeur joint également deux solides pistes Stéréo, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

Crédits images : ©  TF1 Studio / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Tout nous sépare, réalisé par Thierry Klifa

TOUT NOUS SÉPARE réalisé par Thierry Klifa, disponible en DVD et Blu-ray le 20 mars 2018 chez TF1 Studio

Acteurs :  Catherine Deneuve, Diane Kruger, Nekfeu, Nicolas Duvauchelle, Sébastien Houbani, Michaël Cohen, Olivier Loustau, Brigitte Sy, Julia Faure…

ScénarioThierry Klifa, Cédric Anger

Photographie : Julien Hirsch

Musique : Gustavo Santaolalla

Durée : 1h39

Année de sortie : 2017

LE FILM

Une maison bourgeoise au milieu de nulle part. Une cité à Sète. Une mère et sa fille. Deux amis d’enfance. Une disparition. Un chantage. La confrontation de deux mondes.

Ex-journaliste du magazine Studio, Thierry Klifa passe derrière la caméra en 2001 pour le court-métrage Emilie est partie, puis signe son premier long métrage en 2004, Une vie à t’attendre, joli succès dans les salles avec près de 900.000 entrées. Spécialisé dans le drame romantique, social ou familial, il réalise un film choral, Le Héros de la famille (2006), puis réunit Catherine Deneuve (déjà dans son film précédent) et Nicolas Duvauchelle en 2011 dans Les Yeux de sa mère. Ces deux bides au box-office n’ont pas découragé le metteur en scène, puisqu’il revient avec Tout nous sépare, dans lequel il dirige à nouveau deux des comédiens principaux de son dernier film, auxquels se joignent cette fois Diane Kruger et le rappeur Ken Samaras, plus connu sous le nom de Nekfeu. Les ingrédients sont toujours les mêmes, ainsi que les maladresses d’écriture et la direction d’acteurs brinquebalante. En d’autres termes, Tout nous sépare est un nouvel échec.

Julia, jeune femme mutilée, est profondément éprise de Rodolphe, un voyou qu’elle rémunère pour ses prestations sexuelles et qui lui livre de la drogue. Un soir, après avoir fait l’amour dans un endroit isolé, celui-ci se montre violent envers Julia, qui, sous l’effet de drogues, lui assène un coup mortel à la tête. La mère de Julia, Louise, bourgeoise sûre d’elle-même, aide alors sa fille à dissimuler l’homicide. Peu après, Ben, ami de Rodolphe, commence à faire chanter les deux femmes.

Voilà. Thierry Klifa tourne en rond, propose les mêmes personnages, du moins les mêmes archétypes, leur fait dire des dialogues ineptes et drôles involontairement. Il faut voir les envolées lyriques entre Nicolas Duvauchelle (en mode wesh gros!) et Diane Kruger (qui se demande constamment ce qu’elle est en train de dire) : « On a baisé ça y est, t’as ton fric, j’ai mon matos ! » « Bah ouais, regarde mes yeux tu vois d’l’amour là ? REGARDE MOI J’TE DIS ! TU VOIS DE L’AMOUR LA ??? » ou bien encore « 4000 euros ? Mais c’est qui ces types ? » Arrête de poser des questions tu les connais pas ! » « J’ai quand même le droit de savoir ! L’argent ça pousse pas dans un jardin ! » « Oui bah je sais merci, ça va ! J’te dis tu les connais pas ! J’te demande juste si tu peux m’aider, alors tu m’réponds oui ou non ! Ok ? Alors soit tu m’aides tu m’sauves, soit c’est non ET JE M’CREVE T’ENTENDS ??? J’VAIS M’CREVER !!! TU VEUX QU’JE ME CREVE OU PAS ??? DIS MOI ET JE LE FAIS !!! ». Et on en a déjà marre au bout de dix minutes. Sans compter Catherine Deneuve qui passe la majeure partie du film à fumer face à Nekfeu qui s’endort durant ses répliques. C’est difficile.

Certes, les excellentes Julia Faure et Brigitte Sy font une apparition bienvenue, mais cela ne sauve en rien le film du marasme. A l’instar de son ex-confrère de Studio, Marc Esposito (rappelons que Toute la beauté du monde est l’un des pires films du monde), Thierry Klifa n’a rien d’un auteur, encore moins d’un cinéaste. Croisons les doigts pour que Laurent Weil ne décide pas un jour de passer derrière la caméra ! Conçu pour et autour de Catherine Deneuve, qu’il considère comme son actrice fétiche, Tout nous sépare manque constamment de crédibilité. Rien ne fonctionne. Ni les dialogues, ni les personnages, encore moins les rebondissements, le cadre dépeint et l’opposition entre le milieu bourgeois et les prolos. Tout nous sépare est symbolique d’un cinéma français périmé, qui croit avoir des choses à dire alors qu’il s’englue d’emblée dans un récit éculé et une parodie de film noir, dont Klifa ne maîtrise absolument pas les codes. Dommage, car le film est co-écrit par Cédric Anger, réalisateur de La prochaine fois je viserai le cœur et surtout co-scénariste du formidable Petit Lieutenant de Xavier Beauvois et du très bon L’Homme qu’on aimait trop d’André Téchiné. Et puis voir Catherine Deneuve prendre la pétoire dans la dernière partie, prête à défendre sa fille et son territoire, cela finit par nous fatiguer autant que la comédienne elle-même qui a l’air aussi convaincue que nous par ce qu’elle est en train de faire.

100 minutes de calvaire, durant lesquelles les comédiens se renvoient la balle avec mollesse, en espérant que le spectateur sera indulgent fasse à la pauvreté de ce qu’on leur propose. Le problème c’est que même la forme est au rabais, avec une mise en scène digne d’un téléfilm de France 3 Picardie. Un ratage sur toute la ligne.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Tout nous sépare a été réalisé sur check-disc. TF1 Studio propose un menu lambda, animé et musical. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film.

Finalement, ce qu’il y a de plus intéressant sur ce disque, c’est le making of (48’). Bien filmé, ponctué par des interventions des comédiens et du réalisateur, ce documentaire propose des images des essais, de tournage et du plateau où l’on peut voir l’attente entre les prises et les répétitions. Forcément, les compliments pleuvent comme bien souvent dans ce genre d’exercice, mais cela ne manque pas de sincérité.

A ce making of s’ajoute un extrait de la présentation de Tout nous sépare lors de l’émission Quotidien de Yann Barthès, en compagnie de Catherine Deneuve et de Nekfeu. L’occasion de voir que l’immense comédienne a bien adopté le rappeur, sur lequel elle ne tarit pas d’éloges (14’).

L’Image et le son

On ne change pas une équipe qui gagne (ou pas c’est selon) puisque Thierry Klifa a de nouveau fait appel à l’excellent chef opérateur Julien Hirsch (Impardonnables, La Fille du RER, Bird People). Les contrastes sont denses et flatteurs pour les mirettes, la copie se révèle claire et lumineuse, le relief est appréciable, la colorimétrie chatoyante mais quelques fourmillements sont constatables sur les arrière-plans et quelques détails manquent à l’appel. Le piqué est parfois émoussé mais cela n’entrave en rien les conditions de visionnage qui demeurent plaisantes. Rien à redire, le moindre recoin du cadre large demeure splendide de précision sur les séquences diurnes tournées en extérieur. Ce Blu-ray est au format 1080p (AVC).

La musique composée par Gustavo Santaolalla est admirablement délivrée et spatialisée par le mixage DTS-HD Master Audio 5.1. Les voix des comédiens s’imposent sans mal sur la centrale, toujours claires et distinctes. Quelques ambiances naturelles parviennent à percer sur les latérales sur les séquences en extérieur, la balance gauche-droite est dynamique, même si le caisson de basses reste au point mort. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Mars Films / TF1 Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Trahisons, réalisé par David Leveaux

TRAHISONS (The Exception) réalisé par David Leveaux, disponible en DVD et Blu-ray chez TF1 Studio le 20 février 2018

Acteurs :  Jai Courtney, Lily James, Christopher Plummer, Janet McTeer, Anton Lesser, Ben Daniels, Aubeline Barbieux, Martin Swabey…

ScénarioSimon Burke d’après le roman « The Kaiser’s Last Kiss » d’Alan Judd

Photographie : Romain Osin

Musique : Ilan Eshkeri

Durée : 1h47

Année de sortie : 2016

LE FILM

Au début de la Seconde Guerre mondiale, le monarque kaiser Wilhelm vit en exil depuis 1917. Avec l’objectif de repousser l’avancée nazie aux Pays-Bas, la résistance néerlandaise s’allie avec Winston Churchill pour infiltrer un agent dans le repaire du Kaiser.

Décidément, la jeune comédienne Lily James a le vent en poupe. D’ailleurs, ce n’est pas pour nous déplaire. Lady Rose MacClare de la série Downtown Abbey a su faire sa place au cinéma, au point de devenir l’une des actrices les plus convoitées du moment. Cendrillon chez Kenneth Branagh, Elizabeth Bennet dans Orgueil et Préjugés et Zombies de Burr Steers (si si, ça existe), jeune serveuse au grand coeur dans le génial Baby Driver d’Edgar Wright et tête d’affiche des Heures sombres de Joe Wright aux côtés de l’oscarisé Gary Oldman, Lily James n’a pas fini de faire parler d’elle. On la retrouve dans TrahisonsThe Exception, premier long métrage du britannique David Leveaux, metteur en scène de théâtre très renommé. Pour son coup d’essai derrière la caméra, le nouveau cinéaste adapte le roman The Kaiser’s Last Kiss (2003) d’Alan Judd et se penche sur un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale, à savoir l’exil du kaiser Guillaume II. Force est de constater que les années de théâtre ont forgé une solide direction d’acteurs chez David Leveaux, qui parvient même à tirer quelque chose d’intéressant chez le mal aimé Jai Courtney. On peut même dire que l’acteur australien trouve ici son meilleur rôle.

L’histoire se déroule au début de la Seconde Guerre mondiale et se concentre sur les dernières années de la vie de l’empereur Guillaume II qui vit en exil en Hollande. Wilhelm se retrouve bientôt sous la protection de Brandt, un jeune officier ambitieux et patriote de la Wehrmacht. Pendant ce temps, l’entourage du kaiser engage une nouvelle femme de chambre juive, Mieke, pour laquelle le capitaine prend un intérêt immédiat. Le chef de la gestapo en Hollande demande à Brandt de démasquer une taupe appartenant à la résistance qui s’est infiltrée dans l’entourage de l’empereur pour l’assassiner, alors qu’une visite de Heinrich Himmler, chef des SS, se prépare. Brandt découvre qu’il s’agit de Mieke, dont il est tombé secrètement amoureux…

Histoire d’amour (avec un soupçon d’érotisme), thriller de guerre, drame intimiste, film d’espionnage, Trahisons est un peu tout cela à la fois. Si le rythme est lent et que quelques longueurs se font ressentir à mi-chemin, on ne pourra pas reprocher à David Leveaux de soigner ses plans et le côté romanesque de son récit. Même si la romance va trop vite en besogne et peine à convaincre comme ça au premier abord, on se laisse autant séduire par Mieke que le capitaine Stefan Brandt, auquel Jai Courtney parvient à donner suffisamment d’ambiguïté et étonnamment beaucoup d’émotions. Habituellement cantonné dans les grosses machines hollywoodiennes souvent très mauvaises comme Die Hard : Belle journée pour mourir, Divergente, Terminator Genisys et Suicide Squad, l’acteur né en 1986 est impeccable dans l’uniforme allemand, froid, droit comme un i, dont les fêlures – son personnage est revenu blessé et traumatisé d’un champ de bataille après avoir vu des dizaines de cadavres – vont se révéler au contact de Mieke. Jeune juive hollandaise qui a perdu son père et son mari à la guerre, la jeune femme a réussi à se faire engager comme bonne auprès du kaiser et agit secrètement pour la résistance, en étant en contact avec l’Angleterre.

Alors qu’il lorgnait sur le rôle de Guillaume II, roi déchu, depuis quelques années, le comédien Christopher Plummer, né en 1929, crève l’écran une fois de plus à chaque apparition. Sa femme, la princesse Hermine, est quant à elle interprétée par Janet McTerr, immense actrice shakespearienne, vue également au cinéma dans Albert Nobbs de Rodrigo Garcia. A noter également une courte mais marquante et glaçante apparition d’Eddie Marsan dans le rôle d’Heinrich Himmler.

On se laisse prendre à ce jeu d’espions. Même si le final est attendu, Trahisons ne déçoit pas et tient en grande partie grâce à son excellent casting et la rigueur de sa mise en scène.

LE BLU-RAY

Après son passage par la VOD, Trahisons est aujourd’hui disponible en DVD et Blu-ray chez TF1 Studio. L’éditeur aurait pu soigner un peu plus la jaquette, glissée dans un boîtier classique de couleur bleue, dont le visuel se focalise essentiellement sur Jai Courtney. Lily James, de profil, est méconnaissable et ressemble à Anne Hathaway. Etrange décision de la part de TF1 qui aurait pu capitaliser sur la comédienne, qui commence à avoir une certaine renommée. Le menu principal est animé et musical.

Seul un making of (19’) est proposé comme prolongement au film. Les acteurs, le réalisateur et les producteurs interviennent à tour de rôle pour présenter l’histoire, les personnages, le casting et les partis pris. Diverses images filmées sur le plateau montrent le calme entre les prises et pendant les répétitions.

L’Image et le son

TF1 Studio prend soin de l’édition Blu-ray du film de David Leveaux. Voici donc un très beau master HD. Respectueuse des volontés artistiques originales concoctées par Romain Osin (The Jane Doe Identity), la copie de Trahisons se révèle un petit bijou technique avec des teintes à la fois froides dans les extérieurs et chatoyantes dans les pièces du manoir, le tout soutenu par un encodage AVC solide. Le piqué, tout comme les contrastes, sont tranchants, les arrière-plans sont bien détaillés, le relief omniprésent et les détails souvent foisonnants.

L’éditeur a également soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais. Les effets annexes sont systématiques dans toutes les séquences en extérieur, les voix solidement exsudées par la centrale. La spatialisation musicale est luxuriante avec un net avantage pour la version originale. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé à la volée.

Crédits images : © Egoli Tossell Film. / TF1 Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Marvin ou la belle éducation, réalisé par Anne Fontaine

MARVIN OU LA BELLE ÉDUCATION réalisé par Anne Fontaine, disponible en DVD et Blu-ray le 27 mars 2018 chez TF1 Studios

Acteurs :  Finnegan Oldfield, Grégory Gadebois, Vincent Macaigne, Catherine Salée, Jules Porier, Catherine Mouchet, Charles Berling, Isabelle Huppert…

ScénarioAnne Fontaine, Pierre Trividic

Photographie : Yves Angelo

Durée : 1h54

Année de sortie : 2017

LE FILM

Martin Clément, né Marvin Bijou, a fui. Il a fui son petit village des Vosges. Il a fui sa famille, la tyrannie de son père, la résignation de sa mère. Il a fui l’intolérance et le rejet, les brimades auxquelles l’exposait tout ce qui faisait de lui un garçon « différent ». Envers et contre tout, il s’est quand même trouvé des alliés. D’abord, Madeleine Clément, la principale du collège qui lui a fait découvrir le théâtre, et dont il empruntera le nom pour symbole de son salut. Et puis Abel Pinto, le modèle bienveillant qui l’encouragera à raconter sur scène toute son histoire. Marvin devenu Martin va prendre tous les risques pour créer ce spectacle qui, au-delà du succès, achèvera de le transformer.

Marvin ou la nouvelle éducation est le septième long métrage en dix ans réalisé par Anne Fontaine. Après avoir fait tourner deux blondes solaires, Naomi Watts et Robin Wright dans Perfect Mothers (2013), puis la magnifique Gemma Arterton qui faisait tourner la tête à Fabrice Luchini dans Gemma Bovery (2014), et Lou de la Laâge dans son premier drame historique (Les Innocentes, 2017), la réalisatrice éclectique s’inspire du roman autobiographique En finir avec Eddy Bellegueule d’Edouard Louis. Dans ce livre, l’auteur évoquait son enfance difficile passée dans un village de Picardie. Victime d’humiliations et de la violence de son entourage en raison de ses « manières efféminées », l’écrivain avait su toucher un large public en 2014, y compris Anne Fontaine. Bouleversée par ce roman, la réalisatrice y a vu matière pour réinventer une partie de l’histoire et le destin du personnage principal. En s’emparant du livre original, Anne Fontaine livre néanmoins un film bancal, tour à tour attachant et agaçant, qui n’évite pas de nombreux clichés et moments gênants, même si l’interprétation du jeune comédien Finnegan Oldfield emporte tous les suffrages.

Élevé dans un milieu très populaire et violent, incompris tant par un père alcoolique et rustre que par une mère dépassée, le jeune Marvin Bijoux pâtit d’une différence qui le rend marginal et en fait le souffre-douleur de son frère et de ses camarades d’école. Grâce à la principale du collège, Marvin découvre le théâtre et finit par imposer son choix d’entrer au Conservatoire pour s’adonner à cette passion. Marvin fuit ainsi sa famille et son village des Vosges. En changeant d’identité et en devenant Martin Clément, grâce au théâtre, il va pouvoir s’assumer et s’épanouir. Devenu adulte, à Paris, ses rencontres avec un metteur en scène au parcours similaire, un homosexuel flambeur et la grande Isabelle Huppert, avec laquelle il se produit sur scène, vont l’aider à façonner son propre destin.

Si l’on sent le coup de coeur d’Anne Fontaine pour le roman, son adaptation (non officielle), et non pas transposition, donne constamment l’impression d’avoir le cul entre deux chaises. Entre la représentation souvent ridicule de la famille prolo, avec notamment un Grégory Gadebois, arborant fièrement slip et marcel tâché de binouse, et celle du parisianisme branchouille où les spectateurs semblent prendre du plaisir à aller voir un spectacle chiantissime et aux dialogues ineptes, mais interprété par Isabelle Huppert, Marvin ou la belle éducation a du mal à éveiller l’intérêt et finit par ennuyer à force de faire des allers-retours entre le passé et le présent.

On suit donc mollement le parcours de Marvin, de son enfance à sa découverte du théâtre dans quelques ateliers de son collège, jusqu’à son départ pour Paris et sa plongée dans le monde intellectuel évidemment peuplé d’artistes homosexuels mal dans leur peau (Vincent Macaigne), qui ont vécu le même itinéraire que lui. Les rencontres déterminantes se multiplient, avec un vieux-beau qui souhaite faire son éducation sexuelle (Charles Berling), jusqu’à celle avec Isabelle Huppert, qui joue ici son propre rôle, qui accepte d’interpréter à ses côtés la pièce de théâtre qui s’inspire de sa propre histoire.

Pour son quinzième film, Anne Fontaine n’y va pas avec le dos de la cuillère en ce qui concerne la représentation du désir d’émancipation sociale de son personnage principal. Elle s’en tire finalement mieux dans le portrait dressé de l’intelligentsia bobo-parisienne, que dans sa caricature des bouseux qui semble tout droit sortie d’un épisode des Ch’tis à Ouzouer-le-Marché. On se dit qu’à côté de cette famille, même les Tuche, avec lesquels la famille de Marvin partage l’amour des frites, passeraient pour la famille de Windsor. La sensibilité de la cinéaste surnage malgré tout, tout comme l’intense interprétation de Finnegan Oldfield (Les Cowboys, Nocturama), par ailleurs nommé aux César pour la meilleure révélation masculine, mais Marvin ou la belle éducation n’est clairement pas une réussite et met plus souvent mal à l’aise qu’il n’émeut.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Marvin ou la belle éducation, disponible chez TF1 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est élégant, animé et musical.

Est-ce en raison de l’échec du film dans les salles ? Toujours est-il que cette édition Blu-ray ne propose aucun supplément !

L’Image et le son

Quelques petites pertes de la définition et un piqué manquant parfois de mordant nous empêchent d’attribuer la note maximale à cette édition HD. Néanmoins, ce master au format 1.66 (choix de la réalisatrice pour être au plus près des visages) demeure fort plaisant et n’a de cesse de flatter les yeux avec une superbe restitution de la colorimétrie, d’un léger grain et des gros plans des comédiens. Les contrastes sont denses, la gestion solide, et les partis pris esthétiques raffinés du chef opérateur Yves Angelo (Tous les matins du monde, Germinal, Ouvert la nuit) trouvent en Blu-ray un magnifique écrin.

Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 offre un bon confort acoustique en mettant à l’avant la musique du film. De ce point de vue-là, il n’y a rien à redire sur la spatialisation. Les ambiances naturelles sont en revanche un peu plus discrètes et finalement, l’ensemble de l’action se retrouve canalisé sur les enceintes frontales. Néanmoins, les dialogues sont solidement plantés sur la centrale. Une piste Audiodescription ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles.

Crédits images : © Carole Bethuel / Mars Films / TF1 Studios / Captures Blu-ray: Franck Brissard pour Homepopcorn.fr