Test Blu-ray / Un traître idéal, réalisé par Susanna White

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UN TRAITRE IDEAL (Our kind of Traitor) réalisé par Susanna White, disponible en Blu-ray et DVD le 25 octobre 2016 chez Studiocanal

Acteurs : Ewan McGregor, Stellan Skarsgård, Damian Lewis, Naomie Harris, Jeremy Northam, Mark Gatiss

Scénario : Hossein Amini, d’après le roman Un traître à notre goût de John le Carré

Photographie : Anthony Dod Mantle

Musique : Marcelo Zarvos

Durée : 1h47

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

En vacances à Marrakech, un couple d’Anglais, Perry et Gail, se lie d’amitié avec un millionnaire russe nommé Dima. Ils ignorent que cet homme charismatique et extravagant blanchit l’argent de la mafia russe… Lorsque Dima demande leur aide pour livrer des informations explosives aux services secrets britanniques, la vie de Perry et Gail bascule. À travers toute l’Europe, ils se retrouvent plongés dans un monde de manipulation et de danger où chaque faux pas peut leur coûter la vie. Pour avoir une chance de s’en sortir, ils vont devoir faire équipe avec un agent anglais aux méthodes vraiment particulières…

Our Kind Of Traitor

Le romancier John le Carré a travaillé pour les services secrets britanniques dans les années 50 et 60. L’auteur de L’Espion qui venait du froid, adapté dès 1965 par Martin Ritt avec Richard Burton, est certes le mieux placé pour décrire le monde des agents qu’il a côtoyés mais, une chose est certaine, c’est que ses histoires sont loin d’être aussi «explosives» qu’un James Bond. Pourtant, moult cinéastes se sont essayés à la transposition de cet univers glacial. Martin Ritt donc, mais aussi Sidney Lumet avec MI5 demande protection (1966), Frank Pierson avec Le Miroir aux espions (1969), George Roy Hill avec La Petite Fille au tambour (1984), Fred Schepisi avec La Maison Russie (1990) porté par Sean Connery et Michelle Pfeiffer. Il faudra attendre les années 2000 pour que les scénaristes jettent à nouveau leur dévolu sur les romans de John le Carré. John Boorman avec Le Tailleur de Panama (2001), Fernando Meirelles avec The Constant Gardener (2005), probablement la plus belle et intense transposition à l’écran de le Carré, Tomas Alfredson avec La Taupe (2011), largement surestimé, sans oublier le talentueux Anton Corbijn avec le passionnant Un homme très recherché (2013), avec le regretté Philip Seymour Hoffman, dans sa dernière très grande prestation. Un traître idéal est adapté du roman Un traître à notre goût, publié en 2011.

Perry (Ewan McGregor)

Hector (Damian Lewis)

Derrière la caméra, la réalisatrice britannique Susanna White, connue pour les mini-séries Jane Eyre (2006) et Parade’s End (2012), et dont la seule incursion au cinéma demeurait jusqu’alors le sympathique Nanny McPhee et le Big Bang en 2010. Sur un scénario d’Hossein Amini (Drive, Blanche-Neige et le Chasseur), la cinéaste livre une élégante transposition, qui repose avant tout sur ses stars, Ewan McGregor, Naomie Harris, Stellan Skarsgård et Damian Lewis. Les deux premiers interprètent Perry et Gail, un couple britannique, qui passent quelques jours à Marrakech pour essayer de reconsolider leur union. Un soir, Perry rencontre un certain Dima (Skarsgård, tatoué et l’accent soviétique imbibé de vodka), alors que Gail doit s’absenter pour son travail. Perry se lie rapidement avec ce mystérieux russe. Il va rapidement découvrir qu’il blanchit de l’argent pour la mafia soviétique. Contre toute attente, Dima demande à Perry de remettre une clef USB au MI6 lors de son retour à Londres. Dima souhaite livrer des informations explosives aux services secrets britanniques en échange de la protection de sa famille. Perry et Gail sont alors embarqués dans cette affaire, qui les mène entre Paris et Berne, sous la surveillance de l’agent Hector (Lewis), qui se retrouve face à sa hiérarchie. Intègre, il souhaite à la fois aider Dima et sa famille, mais également faire tomber les grosses pointures à qui profite l’argent sale.

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Hector (Damian Lewis)

Les ingrédients récurrents et chers à le Carré sont bel et bien présents : corruption des élites politiques et administratives des pays occidentaux, blanchiment international de l’argent sale introduit dans les grands groupes financiers (ici à Londres et la City avec l’accord du ministre des finances britannique). Mouvements de capitaux, argent sale, mafia russe, corruption, tout y est ! Un traître idéal est un film d’espionnage bien troussé et interprété, même si certains partis pris esthétiques – pourquoi cette photo jaunâtre ??? – n’emportent guère l’adhésion. Heureusement, l’essentiel est ailleurs et les acteurs connaissent leur boulot. On s’attache très vite aux personnages, y compris celui campé par Stellan Skarsgård, spécialiste du blanchiment d’argent de la mafia russe, repenti, qui souhaite mettre sa famille à l’abri par tous les moyens. Ewan McGregor apparaît un peu éteint dans le rôle de « l’homme dans la foule », ici un professeur de lettres, qui se retrouve impliqué malgré lui dans une affaire de crime international. Heureusement, la belle et talentueuse Naomie Harris (Moneypenny de l’ère James Bond – Daniel Craig) relève le niveau de son partenaire, tout comme Damian Lewis, que l’on verrait bien endosser le smoking de 007, impeccable et élégant.

Gail (Naomie Harris, l.) und Perry (Ewan McGregor, r.)

Dima (Stellan Skarsgård)

D’ailleurs, le film ne manque pas de classe, malgré la photo un peu douteuse. Susanna White s’en tire très bien et concocte un thriller entre feu et glace qui fonctionne, qui divertit sans prendre des airs hautains comme certaines autres adaptations de le Carré. Classique, mais efficace donc.

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LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray d’Un traître idéal, disponible chez Studiocanal, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est étonnamment fixe et muet.

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C’est ce qui s’appelle une « sortie technique » puisque l’éditeur ne livre que deux petites featurettes de 3 minutes. La première est consacrée aux comédiens et à la réalisatrice qui racontent quasiment toute l’histoire du film, tandis que la seconde fait un focus sur le casting. De rapides images du tournage montrent l’envers du décor, mais ces deux modules n’ont strictement aucun intérêt.

Perry (Ewan McGregor)

L’Image et le son

Bien que le film soit passé complètement inaperçu dans les salles, Studiocanal prend soin du thriller de Susanna White et livre un master HD au format 1080p, irréprochable et au transfert immaculé. Respectueux des volontés artistiques originales, la copie se révèle un petit bijou technique alliant des teintes chaudes, ambrées et dorées (des filtres orangés pour résumer), puis la partie bleutée et métallique de la partie anglaise, le tout étant soutenu par un encodage AVC de haute volée. Le piqué, tout comme les contrastes, sont tranchants, les arrière-plans sont magnifiquement détaillés, la colorimétrie est joliment laquée, le relief omniprésent et les détails foisonnants sur le cadre large. Un service après-vente remarquable.

Dima (Stellan Skarsgård)

Les mixages français et anglais DTS-HD Master Audio 5.1 créent un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique. Quelques ambiances naturelles percent les enceintes latérales sans se forcer mais avec une efficacité chronique. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue s’effectue via le menu contextuel. L’éditeur joint également une piste en audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

Our Kind Of Traitor

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Our Kind Of Traitor
Crédits images : © Studiocanal

Test DVD / Desert Gold, réalisé par James P. Hogan

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DESERT GOLD réalisé par James P. Hogan, disponible en DVD le 21 novembre 2016 chez Sidonis Calysta

Acteurs : Buster Crabbe, Tom Keene, Monte Blue, Marsha Hunt, Robert Cummings, Raymond Hatton

Scénario : Stuart Anthony, Robert Yost d’après le roman de Zane Grey

Photographie : George T. Clemens

Durée : 0h55

Date de sortie initiale : 1936

LE FILM

L’Arizona. Élevé par les blancs, Moya n’en demeure pas moins un chef indien fidèle aux traditions de sa tribu et aux promesses faites à son père. Lorsque Chet Kasedon lui propose de partager les gains d’une mine d’or située sur la terre de ses ancêtres, il refuse. Kidnappé, battu, Moya persiste. Déterminé, Kasedon engage l’ingénieur Randolph Gale pour mieux localiser le précieux gisement et en exploiter les richesses. Effrayé par les méthodes de son commanditaire pour faire parler Moya, Gale change de camp, prêt à apporter toute son aide aux Indiens…

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Desert Gold est un pur western rétro-vintage. Réalisé par James Patrick Hogan (1890-1943) en 1936, ce petit film de 55 minutes est typique d’un genre alors en plein essor. Adapté d’un roman de Zane Grey (1872-1939), écrivain américain célèbre pour ses histoires d’aventures et ses westerns, Desert Gold se regarde comme on lit une bonne nouvelle. Le récit est ramassé, les ingrédients attendus se mélangent bien avec des indiens d’un côté, des cowboys de l’autre, mais le film s’avère étonnant puisqu’il s’avère pro-indien. Malgré tout, le chef Moya est interprété par Buster Crabbe, ancien nageur, lancé en 1933 au cinéma dans le rôle-titre des Nouvelles aventures de Tarzan l’intrépide et celui de Flash Gordon en 1936. Son personnage, qui vient d’être proclamé chef de la tribu, détient le secret d’une mine d’or convoitée par des prospecteurs blancs peu scrupuleux menés par Chet Kasedon (Monte Blue).

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Moya, élevé et éduqué par les blancs, est néanmoins resté un vrai indien et ne souhaite pas divulguer ce secret gardé par ses ancêtres. Kasedon décide alors d’employer la manière forte. Ses hommes poursuivent Moya, l’enlèvent et le torturent à coups de fouet pour le faire parler. Engagé par Kasedon comme ingénieur, Randolph Gale n’apprécie pas ces méthodes et décide de venir en aide à Moya. Sur cette intrigue « asséchée », James P. Hogan signe un western mené à cent à l’heure, bourré d’action, d’aventures et même d’humour avec l’acolyte peureux et malchanceux de Gale, interprété par le jeune Robert Cummings. Même une petite amourette qui donne parfois au film des airs de screwball comedy vient se greffer à l’histoire.

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Le cinéaste prolifique depuis le début des années 1920 est à son affaire et certaines scènes restent d’ailleurs marquées par une forme héritée du cinéma muet avec des réactions parfois exagérées des personnages ou l’utilisation de l’accéléré pour les séquences d’action et de chevauchées.

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Habitué aux petites productions et aux histoires condensées en à peine 60 minutes, le réalisateur livre un film de série B fort honnête, rare, qui possède encore beaucoup de charme et qui demeure surtout extrêmement divertissant.

LE DVD

Le test du DVD de Desert Gold, disponible chez Sidonis Calysta, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

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Seul Patrick Brion a répondu présent pour présenter Desert Gold (6’). Enfin « présenter » est un bien grand mot puisque l’historien du cinéma se contente principalement d’évoquer le romancier Zane Grey, le comédien Buster Crabbe, le réalisateur James P. Hogan et de donner quelques titres de westerns sortis en 1936. Certes, il n’y a pas finalement grand-chose à dire sur ce petit film, mais nous pouvions espérer plus.

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L’interactivité se clôt sur une galerie de photos.

L’Image et le son

Un carton en introduction indique que malgré les efforts réalisés lors de la restauration, la qualité de l’image comporte encore de nombreux défauts, que les procédés actuels ne peuvent résoudre. C’est le moins qu’on puisse dire. Le master 1.33 est encore constellé de tâches, de points, de rayures verticales, de raccords de montage, sans oublier les flous, les sautes, les tremblements et tout ce qui est possible d’imaginer sur une image qui semble avoir été sauvée in extremis de la désintégration. Cela rajoute un cachet « curiosité » (pour ne pas dire un aspect VHS – Cinéma de minuit) à Desert Gold, dont la copie reste malgré tout lumineuse…sans doute trop.

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Il en est de même pour le confort acoustique. La piste anglaise unique et aux sous-titres imposés, reste sourde, couverte, émaillée de craquements, de dialogues parfois couverts et d’un bruit de fond qui s’apparente à une machine à laver en mode essorage. Mais bon…ça passe quand même.

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Crédits images : © Sidonis Calysta / Captures DVD : Franck Brissard

Test DVD / Tout de suite maintenant, réalisé par Pascal Bonitzer

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TOUT DE SUITE MAINTENANT réalisé par Pascal Bonitzer, disponible en DVD le 8 novembre 2016 chez Ad Vitam

Acteurs : Agathe Bonitzer, Vincent Lacoste, Lambert Wilson, Isabelle Huppert, Jean-Pierre Bacri, Julia Faure, Pascal Greggory, Virgil Vernier

Scénario : Pascal Bonitzer, Agnès de Sacy

Photographie : Julien Hirsch

Musique : Bertrand Burgalat

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Nora Sator, jeune trentenaire dynamique, commence sa carrière dans la haute finance.
Quand elle apprend que son patron et sa femme ont fréquenté son père dans leur jeunesse, elle découvre qu’une mystérieuse rivalité les oppose encore.
Ambitieuse, Nora gagne vite la confiance de ses supérieurs mais entretient des rapports compliqués avec son collègue Xavier, contrairement à sa sœur Maya qui succombe rapidement à ses charmes…
Entre histoires de famille, de cœur et intrigues professionnelles, les destins s’entremêlent et les masques tombent.

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S’il n’a pas battu le record d’entrées de Rien sur Robert (1999), le réalisateur Pascal Bonitzer a connu un de ses plus grands succès en 2012 avec l’excellent Cherchez Hortense, coécrit avec la scénariste Agnès de Sacy. Les deux amis et collaborateurs se retrouvent naturellement pour Tout de suite maintenant. Le cinéaste s’entoure de comédiens qu’il connaît déjà comme Jean-Pierre Bacri (Cherchez Hortense) et Lambert Wilson (Le Grand alibi), mais bénéficie également du talent d’autres grands acteurs, Isabelle Huppert et Pascal Greggory, nouveaux dans son univers. S’il retrouve également sa fille Agathe, présente dans quatre de ses précédents longs métrage, Pascal Bonitzer engage la jeune génération, le désormais incontournable Vincent Lacoste et la délicieuse Julia Faure.

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Agathe Bonitzer est Nora Sator, recrutée dans une société qui gravite dans la haute finance.  Incidemment, elle découvre que son directeur (Lambert Wilson) et son père (Jean-Pierre Bacri) se sont fréquentés dans leur jeunesse. Une rivalité semble encore les opposer. Au fil des semaines, Nora acquiert la confiance de la direction mais ses rapports avec son collègue direct, Xavier (Vincent Lacoste, impeccable), sont compliqués. Ce dernier séduit Maya (Julia Faure), la sœur de Nora. Les vieilles histoires de famille et les antagonismes professionnels vont bientôt se révéler au grand jour.

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Avec Tout de suite maintenant, Pascal Bonitzer a voulu aborder le monde de la finance et ses « requins ». Désireux de saisir l’esprit d’une époque dans chacun de ses films, le réalisateur et prolifique scénariste cristallise le rythme trépidant de ce monde à travers le titre du film Tout de suite maintenant, qui ne laisse aucun moment de répit à ses « acteurs » principaux. La caméra ne quitte pour ainsi dire jamais Agathe Bonitzer, magnétique, qui trouve ici son premier vrai rôle de femme et qui s’en acquitte merveilleusement. Pour l’anecdote, la jeune comédienne incarnait déjà la fille de Jean-Pierre Bacri dans Les Sentiments (2006) de Noémie Lvovski. Le titre Tout de suite maintenant correspond également à la volonté de tout obtenir, l’argent, la réussite, le respect, le succès, la célébrité et l’amour dans les plus brefs délais, de plus en plus jeune.

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Agathe Bonitzer et Vincent Lacoste incarnent de jeunes loups plongés dans ce monde sans foi ni loi, elle la fille d’un ancien homme d’affaires, lui issu d’un milieu modeste qui est prêt à tout pour s’élever socialement. Mais si le monde de l’entreprise n’a pas changé ou s’est encore plus endurci, la nouvelle génération semble moins « monstrueuse » que l’était celle de leurs aînés. Nora est sans doute pleine d’ambition, prête à tout pour réussir et être reconnue pour son travail plutôt que par son nom, ses projets vont tout de même être perturbés par les sentiments qui vont naître entre elle et son collègue Xavier, même s’il commence à flirter avec sa sœur, chanteuse-serveuse dans une boîte de nuit. C’est la première fois que le cinéaste centre son récit autour d’une jeune femme, même si les personnages satellites, Bacri (impérial), Huppert (sublime), Wilson et Greggory (décalés et formidables) s’avèrent typiques de Pascal Bonitzer, à savoir des êtres en plein spleen, désenchantés, fatigués avant l’âge. Ce que ces personnages ont vécu, ce pourquoi ils se sont confrontés, disputés, déchirés, se répercute inévitablement sur la génération suivante, qui l’apprend à son corps défendant.

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Là où Jean-Pierre Bacri incarnait un fils écrasé par l’aura d’un père important et très demandé dans Cherchez Hortense, l’acteur le devient ici malgré lui puisque son nom devient un fardeau pour sa fille Nora. Même s’il n’appartient plus à ce monde, son fantôme demeure dans les couloirs froids et aseptisés désormais arpentés par sa fille. Mais les requins qui lui tournent autour semblent également la convoiter et Nora devient malgré elle le nouveau centre névralgique de toutes les frustrations et des occasions manquées, qui demeuraient jusqu’alors enfouies. Le désir de s’affirmer, de s’affranchir d’un nom célèbre dans le même milieu professionnel, tout cela fait évidemment écho avec Agathe Bonitzer, fille de Pascal Bonitzer et de Sophie Fillières. Elégamment écrit et interprété, Tout de suite maintenant confirme la fraîcheur du cinéma de Pascal Bonitzer, qui parvient à accrocher les wagons entre les générations, qui questionne le passé pour mieux comprendre le présent. Une grande réussite, intelligente et bourrée de charme.

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LE DVD

Le test du DVD de Tout de suite maintenant, disponible chez Ad Vitam, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

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L’éditeur joint un entretien intéressant de 28 minutes avec Pascal Bonitzer et sa coscénariste Agnès de Sacy. Les deux amis et collaborateurs, qui avaient déjà signé Cherchez Hortense en 2012, reviennent sur la genèse de Tout de suite maintenant, la difficulté rencontrée à l’écriture en raison de leur méconnaissance du monde de l’entreprise, les personnages, l’évolution du scénario, les thèmes explorés et inspirés par le livre autobiographique d’Anne Lauvergeon, La Femme qui résiste, dans lequel elle raconte ses débuts comme conseillère de Mitterrand. Le travail avec les comédiens, la musicalité des dialogues et les quelques coupes au montage sont également abordés.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Le master d’A tout de suite maintenant est très propre et lumineux, détaillé à souhait et toujours plaisant pour les mirettes. Les séquences diurnes sont les mieux loties avec un piqué plus incisif et une colorimétrie pétillante. Les contrastes sont au beau fixe, tout comme les nombreux gros plans d’une précision sans failles. Mention spéciale aux ambiances tamisées du plus bel effet.

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Immersion totale que cette piste Dolby Digital 5.1 qui offre un confort sonore dynamique et un bel écrin acoustique. Les dialogues sont exsudés avec force par la centrale, la balance frontale est ardente et les ambiances en extérieur ne sont jamais oubliées à l’instar des scènes en bord de mer. La piste stéréo est également impressionnante et propose un confort suffisant pour qui n’est pas équipé en 5.1. L’éditeur joint les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste en audiodescription.

atdm9Crédits images : © Ad Vitam / Captures du DVD et des suppléments : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / La Petite voleuse, réalisé par Claude Miller

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LA PETITE VOLEUSE réalisé par Claude Miller, disponible en Blu-ray et DVD le 25 octobre 2016 chez TF1 Vidéo

Acteurs : Charlotte Gainsbourg, Didier Bezace, Simon de La Brosse, Clotilde de Bayser, Raoul Billerey, Chantal Banlier, Nathalie Cardone

Scénario : Claude Miller, Luc Béraud, Annie Miller d’après une histoire originale de François Truffaut et Claude de Givray

Photographie : Dominique Chapuis

Musique : Alain Jomy

Durée : 1h36

Date de sortie initiale : 1988

LE FILM

Une petite ville du centre de la France dans les années cinquante. Janine en sortant de l’école vole un paquet de cigarettes dans une voiture de l’armée américaine et un vêtement aux « Folies de Paris ». Le directeur de cet établissement arrive chez ses parents adoptifs et découvre le butin. Un jour, Janine rencontre Raoul, jeune couvreur, en train de voler. La complicité, puis l’amour va lier ces deux jeunes gens en rébellion contre leur monde.

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En juillet 1983, François Truffaut travaille sur le scénario de La Petite voleuse, quand il est victime d’une première attaque cérébrale. Il est atteint d’une tumeur, qui l’affaiblira de plus en plus. Le cinéaste s’éteint le 21 octobre 1984 à l’âge de 52 ans. Ami cinéphile de François Truffaut et surtout directeur de production de La Sirène du Mississippi (1969) à L’Histoire d’Adèle H. (1975), Claude Miller décide après le triomphe de L’Effrontée, de reprendre le scénario coécrit par François Truffaut et Claude de Givray, et de l’adapter avec l’aide de sa femme Annie et de Luc Béraud. Pour ce pendant féminin des 400 coups, le réalisateur jette une fois de plus son dévolu sur Charlotte Gainsbourg. Du haut de ses 17 ans, elle porte désormais entièrement le film sur ses épaules. Bien qu’elle se défende face aux journalistes de ne pas penser à devenir actrice, force est de constater que Charlotte Gainsbourg est devenue une comédienne professionnelle en peu de temps et son talent éclate une fois de plus à l’écran à travers le rôle de Janine Castang.

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En 1950, dans une petite bourgade paumée du centre de la France, cette adolescente, fruit d’une liaison entre une mère qui l’a abandonné sans explication il y a cinq ans et un officier allemand qu’elle n’a pas connu, Janine est élevée par son oncle (Raoul Billerey) et sa tante ingrate (Chantal Banlier) qui la laissent vivre et se débrouiller seule. A l’instar du personnage de Charlotte dans L’Effrontée, Janine Castang (qui a d’ailleurs le même nom de famille que Charlotte) étouffe dans cette petite maison en ruines, mais aussi à l’école et rêve de liberté. Pour tromper son ennui, elle vole tout ce qui se présente à elle, des cigarettes, de la lingerie fine, des bijoux, tout ce qui peut lui donner l’impression d’être déjà la femme qu’elle souhaite devenir, pour accélérer le temps. Elle fréquente aussi le cinéma (comme Antoine Doinel), avec une prédilection pour les histoires d’amour et les opérettes. Un soir, elle s’endort (ou feint de s’endormir ?) sur l’épaule de Michel (superbe Didier Bezace), un poète et musicien, marié et père d’une jeune fille qui a le même âge que Janine. Ils font connaissance. Janine s’éprend très vite de cet homme qui visiblement connaît tout de la vie et qui en parle bien. Si Michel est très vite attiré par Janine, c’est cette dernière qui fera le premier pas et le couple commence à se fréquenter.

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Janine souhaite devenir une femme et devenir indépendante. Elle trouve un travail de bonne chez un couple bourgeois. Mais si Janine commence à déambuler dans le monde qu’elle s’est longtemps imaginée, elle souhaite également en devenir une des actrices principales. Elle rencontre alors Raoul (Simon de La Brosse), également voleur à ses heures. Les deux jeunes gens se trouvent et Janine, pour la première fois de sa vie, tombe réellement amoureuse. Mais combien de temps encore peut-elle s’obstiner à vouloir aller plus vite que la vie ?

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Magnétique, drôle et bouleversante, Charlotte Gainsbourg accroche la pellicule, tout comme ses partenaires, Didier Bezace et Simon de La Brosse. L’écriture est délicate, la reconstitution des années 1950 est soignée, les dialogues percutants. Une actrice née sous nos yeux. Charlotte Gainsbourg réalise sa première performance et même si sa vraie personnalité est encore visible, Janine Castang est son premier vrai personnage original. Les spectateurs suivent émus cette jeune femme, immédiatement attachante, découvrir l’amour, la sexualité, le monde du travail, l’amitié, l’entraide, à travers un récit d’apprentissage doux, pudique, parfois cruel, toujours humain. Claude Miller parvient à s’approprier l’histoire originale de François Truffaut, tout en rendant quelques hommages au cinéma de ce dernier à travers quelques clins d’oeil. La Petite voleuse sort juste avant Noël 1988. S’il ne connaît pas le même succès que L’Effrontée, le film réalise tout de même un score fort honorable d’1,8 millions d’entrées.

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LE BLU-RAY

Contrairement aux éditions Blu-ray de Garde à vue et de Mortelle randonnée, et à l’instar de celle de L’Effrontée, l’édition Blu-ray de La Petite voleuse s’avère plus basique puisque le disque repose dans un boîtier classique de couleur bleue. Le test a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé sur une séquence du film.

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On commence les suppléments par le documentaire rétrospectif de 25 minutes intitulé Sur les traces de François Truffaut, coréalisé par Olivier Curchod et Luc Béraud. Ce dernier, collaborateur et ami de Claude Miller, également coscénariste de La Petite voleuse, intervient dans ce module. Il semble que les protagonistes n’aient pas grand-chose à dire ici, surtout que la réalisation de ce documentaire s’avère bien plate et basique. Nous retrouvons Nathan Miller, fils de Claude Miller, assistant-réalisateur sur La Petite voleuse, Annie Miller (la femme du cinéaste et coscénariste), Jean-Louis Livi (producteur), Guillaume Schiffman (deuxième assistant caméra), Jacqueline Bouchard (costumière), Alain Jomy (compositeur) et Nadine Muse (monteuse son).

screenshot001screenshot002Les intervenants ont l’air parfois gênés d’évoquer ce film, surtout quand on leur demande ce qui appartient à François Truffaut (qui a écrit le scénario original et qui aurait fait ce film s’il n’était pas tombé gravement malade) ou à Claude Miller. Du coup, les propos manquent souvent d’intérêt. Chacun évoque un tournage très agréable malgré une production plus lourde en raison du caractère « historique » et des reconstitutions nécessaires. La production, les conditions des prises de vues, le casting (avec évidemment le retour de Charlotte Gainsbourg) et la création de l’affiche sont abordés, mais sans véritable entrain.

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De son côté, le réalisateur Stéphane Brizé (Je ne suis pas là pour être aimé, Mademoiselle Chambon, La Loi du marché) se penche sur la psychologie des personnages dans le cinéma de Claude Miller (8’). Pour lui, La Petite voleuse fait écho à L’Effrontée et à Thérèse Desqueyroux avec cette jeune femme « qui refuse sa condition et qui n’accepte pas le monde étroit dans lequel elle vit ». Brizé évoque ensuite le thème récurrent de l’abandon dans les films de Miller, puis se penche un peu plus sur le jeu de Charlotte Gainsbourg qui l’impressionne toujours autant.

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Après avoir partagé ses souvenirs pour L’Effrontée, Charlotte Gainsbourg revient ici sur La Petite voleuse (17’), film pour lequel elle a refusé une proposition de Miloš Forman. Dans cette interview divisée en « 10 chapitres », la comédienne déclare n’avoir jamais lu le scénario original de François Truffaut, parle des essayages des costumes, de sa relation avec Claude Miller (« plus professionnelle que sur L’Effrontée »), le travail avec ses partenaires et le chef opérateur. Charlotte Gainsbourg semble nostalgique de la façon dont on faisait du cinéma à l’époque, quand « le réalisateur était derrière la caméra et pas dans un coin dissimulé derrière son combo ».

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L’Image et le son

Le master HD de La Petite voleuse tient ses promesses, même si le Blu-ray demeure parfois perfectible. La restauration est très appréciable et rares sont les tâches subsistantes. Toutefois, seules les séquences tournées en extérieur demeurent les plus lumineuses de ce transfert. La profondeur de champ déçoit quelque peu, le piqué est moins pointu sur les scènes en intérieur et les noirs manquent de consistance. Le grain original est heureusement conservé et bien géré. Beaucoup de séquences sortent du lot et font honneur au support. La colorimétrie retrouve une nouvelle fraîcheur, le relief des matières est palpable, le rendu des visages est plaisant et les fourmillements limités grâce à un encodage AVC de fort bon aloi. Quant aux contrastes, ils demeurent plutôt solides pour un rendu homogène.

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Ce mixage DTS-HD Master Audio Mono instaure un confort acoustique probant, riche et solide. Les dialogues sont ici délivrés avec ardeur et clarté, la propreté est de mise, sans souffle parasite. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés aux spectateurs sourds et malentendants.

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Crédits images : © TF1 Vidéo / Captures Blu-ray et Bonus : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Marie-Octobre, réalisé par Julien Duvivier

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MARIE-OCTOBRE réalisé par Julien Duvivier, disponible en Combo Collector Blu-ray + DVD le 7 décembre 2016 chez Pathé

Acteurs : Danielle Darrieux, Paul Meurisse, Bernard Blier, Lino Ventura, Noël Roquevert, Robert Dalban, Paul Frankeur, Serge Reggiani, Daniel Ivernel, Jeanne Fusier-Gir, Paul Guers

Scénario : Julien Duvivier d’après le roman Marie-Octobre de Jacques Robert

Photographie : Robert Lefebvre

Musique : Jean Yatove

Durée : 1h30

Date de sortie initiale : 1959

LE FILM

Marie-Hélène Dumoulin, patronne d’une maison de couture, était Marie-Octobre pendant la guerre. Membre d’un groupe de résistants, elle a vu son chef et amant Castille arrêté et exécuté par les Allemands. Quinze ans plus tard, elle apprend que le réseau avait été dénoncé par l’un des siens. Elle réunit tous les survivants pour un dîner, bien décidée à démasquer le traître.

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Imaginez un film dans lequel seraient réunis les comédiens prestigieux Danielle Darrieux, Paul Meurisse, Bernard Blier, Lino Ventura, Noël Roquevert, Robert Dalban, Paul Frankeur, Serge Reggiani, Daniel Ivernel, Jeanne Fusier-Gir et Paul Guers. Un casting de rêve qui est pourtant bien celui de Marie-Octobre, réalisé par Julien Duvivier (1896-1967) en 1958. Le metteur en scène de Pépé le Moko, La Fin du jour, Voici le temps des assassins et de La Belle équipe venait d’être marqué par 12 hommes en colère, tout juste réalisé par Sidney Lumet et souhaitait trouver une histoire qui lui permette de réunir une brochette de comédiens dans un espace réduit. Cinéaste du pessimisme et de la noirceur de l’âme humaine, Julien Duvivier trouve dans le roman Marie-Octobre de Jacques Robert, les éléments adéquats. Cependant, trouvant l’ouvrage trop inscrit dans son époque (1948), le réalisateur remanie le roman original et demande à son fidèle collaborateur Henri Jeanson de signer les dialogues qu’il souhaite plus incisifs.

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Marie-Octobre est un pur exercice de style : 11 personnages, 9 hommes, anciens résistants et 2 femmes, Marie-Octobre qui s’occupait du réseau avec Castille, exécuté par la Gestapo, et Victorine sa vieille gouvernante. Une intrigue qui respecte l’unité de lieu, de temps et d’action, autrement dit une maison cossue avec un grand salon au plafond bas, le temps d’une soirée, avec des échanges ininterrompus entre plusieurs individus. Sous l’égide de Marie-Hélène Dumoulin dite « Marie-Octobre » (Danielle Darrieux), directrice d’une maison de couture et de l’industriel François Renaud-Picart (Paul Meurisse), Julien Simoneau, avocat pénaliste (Bernard Blier), Carlo Bernardi, patron d’une boîte de strip-tease (Lino Ventura), Étienne Vandamme, contrôleur des contributions (Noël Roquevert), Léon Blanchet, serrurier plombier (Robert Dalban), Lucien Marinval, boucher mandataire aux Halles (Paul Frankeur), Antoine Rougier, imprimeur (Serge Reggiani), Yves Le Gueven, prêtre (Paul Guers) et Robert Thibaud, médecin-accoucheur (Daniel Ivernel) sont invités pour un dîner préparé par Victorine (Jeanne Fusier-Gir), qui scelle leurs retrouvailles. Il y a quinze ans, ces hommes et cette femme formaient un réseau de Résistance que dirigeait alors Castille, mort sous les balles de la Gestapo dans ce salon même où ils lui rendent hommage.

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Après le dîner, alors que le digestif et le café les apaisent, ces hommes sont invités à se réunir dans le grand salon qui servait alors de quartier général au réseau. Marie-Octobre et Renaud-Picart leur apprennent alors la véritable raison de cette soirée. Un traitre se cache parmi eux, celui qui en août 1944 a balancé le réseau aux allemands et qui se trouve par conséquent être le responsable de la mort de Castille. Les masques tombent, tous les coups sont permis. Les rancunes refont surface, les accusations commencent à pleuvoir, tout comme les secrets enfouis, les suspicions, les compromissions avec l’occupant. Une chose est sûre, le traitre sera démasqué avant l’aube et ne sortira pas vivant de cette maison.

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Alors que la Nouvelle vague pointe son nez et s’en prend violemment à ce « cinéma poussiéreux », Julien Duvivier démontre qu’il en a encore sérieusement sous le capot. Marie-Octobre est un très grand huis clos. La fluidité de la mise en scène, la photographie oppressante, l’excellence de l’interprétation et le montage percutant ne laissent aucune place à l’ennui. On admire la maîtrise de la technique et du langage cinématographique de Duvivier, tout comme les confrontations des monstres sacrés qui se renvoient la balle mouillée d’acide dans une remarquable partie de ping-pong verbal. Si le dispositif demeure proche du théâtre, Marie-Octobre échappe à ces limites imposées à travers une mise en scène inspirée, par ailleurs préparée bien en amont par le cinéaste avec quelques maquettes et des figurines en carton. Duvivier avait d’ailleurs tellement peaufiné ses plans et le montage que les prises de vues ont été réalisées en trois semaines seulement, du 17 novembre au 10 décembre 1958, dans un décor unique, dans l’ordre chronologique et sans que les comédiens eux-mêmes ne sachent qui était le coupable avant le dernier jour de tournage.

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Les corps, tout comme la caméra, se déplacent sans cesse, créant ainsi une valse des sentiments, tout d’abord légère quand les anciens résistants se retrouvent, puis qui se fait plus grave au fur et à mesure que la tension se resserre à cause de la peur et de l’issue qui semble fatale. Marie-Octobre est un film ingénieux, formidable, souvent captivant, même si finalement la révélation n’en est guère une et manque de puissance, malgré les doutes qui ne cessent de passer d’un personnage à l’autre. Sans doute parce que ce qui intéresse Julien Duvivier est ailleurs, comme les petites bassesses auxquelles se sont livrés ces hommes pourtant considérés comme des héros, comme quoi personne n’est parfait, surtout quand l’argent ou l’amour sont de la partie. Mais puisqu’un homme (ou une femme) doit payer pour ses fautes, autant qu’il/qu’elle serve d’exutoire pour les autres et que le spectateur serve de douzième homme pour composer un vrai jury.

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Marie-Octobre demeure une référence du whodunit à la française, qui inspirera d’ailleurs François Ozon pour 8 femmes, pour lequel Danielle Darrieux fait d’ailleurs le lien avec le film de Duvivier. Entre Dix petits nègres et une bonne partie de Cluedo (un tel, dans le grand salon avec le revolver), Marie-Octobre, grand succès de l’année 1959 avec 2,6 millions d’entrées, est une œuvre à redécouvrir et à réhabiliter.

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LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Marie-Octobre a été réalisé à partir d’un check-disc. Le Blu-ray et le DVD reposent dans un Digipack dans la collection Version restaurée par Pathé, glissé dans un fourreau cartonné. Le menu principal est très élégant, animé sur une des séquences du film.

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A l’instar des segments réalisés pour les éditions Blu-ray+DVD de Voici le temps des assassins, La Belle équipe et La Fin du jour sorties en juin 2016, celui de Marie-Octobre est signé Jérôme Wybon. Ce documentaire judicieusement intitulé Une femme en colère (17’), est composé d’entretiens avec Eric Bonnefille (auteur de Julien Duvivier – Le mal aimant du cinéma français), Hubert Niogret (auteur de Julien Duvivier – 50 ans de cinéma) et des archives montrant Danielle Darrieux qui évoque le prochain tournage de Marie-Octobre et d’autres images provenant d’une interview d’Henri Jeanson dans laquelle le dialoguiste explique ses rapports avec Julien Duvivier, « un personnage grognon et désagréable, n’ayant pas de conversation ».

screenshot002screenshot003screenshot005screenshot006Les deux spécialistes ès Duvivier replacent Marie-Octobre dans la filmographie éclectique du cinéaste et ne manquent pas de raconter quelques souvenirs liés à la production comme la genèse du film, la libre adaptation du roman de Jacques Robert, la minutieuse préparation du film, les conditions de tournage. Les thèmes de Marie-Octobre sont ensuite analysés, notamment la façon dont Duvivier aborde la face sombre et finalement « humaine » de ces héros de la Résistance. Enfin, l’accueil du film est évoqué, tout comme les attaques virulentes de Jean-Luc Godard envers le cinéma de Julien Duvivier.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Force est de constater que nous n’avions jamais vu Marie-Octobre dans de telles conditions. Les contrastes affichent une densité inédite, les noirs sont denses, la palette de gris riche et les blancs lumineux. Seul le générique apparaît peut-être moins aiguisé, mais le reste affiche une stabilité exemplaire ! Les arrière-plans sont bien gérés, le grain original est respecté, le piqué est souvent dingue et les détails regorgent sur les visages des comédiens. La restauration 2K du film effectuée en 2016 par l’Immagine Ritrovata de la Cineteca di Bologna. Celle-ci se révèle extraordinaire, aucune scorie n’a survécu au scalpel numérique, l’encodage AVC consolide l’ensemble avec brio du début à la fin, le relief des matières est palpable. La photo est resplendissante et le cadre au format respecté, brille de mille feux. Ce master très élégant permet de redécouvrir ce très grand classique dans une qualité technique admirable.

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Egalement restaurée, la piste DTS-HD Master Audio Mono instaure un haut confort acoustique avec des dialogues percutants. Aucun souffle sporadique ni aucune saturation ne sont à déplorer. L’éditeur joint également une piste Audiovision, ainsi que les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant.

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Crédits images : © Pathé / Captures du Blu-ray et des suppléments : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Les Egarés (Gli Sbandati), réalisé par Francesco Maselli

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LES EGARES (Gli Sbandati) réalisé par Francesco Maselli, disponible en DVD le 9 novembre 2016 chez Tamasa Diffusion

Acteurs : Jean-Pierre Mocky, Lucia Bose, Isa Miranda, Antonio De Teffe, Goliarda Sapienza, Leonardo Botta

Scénario : Francesco Maselli, Ageo Savioli, Eriprando Visconti

Photographie : Gianni Di Venanzo

Musique : Giovanni Fusco

Durée : 1h16

Date de sortie initiale : 1955

LE FILM

En 1943, la comtesse Luisa, son fils Andrea, son neveu Carlo, fils d’un dirigeant fasciste et Ferrucio, un ami de la famille, quittent Milan pour la campagne et ainsi échapper aux bombardements. Contre l’avis de sa mère, Andrea accepte d’héberger des sans-abris, dont la jeune ouvrière Lucia.

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Les Egarés Gli Sbandati est le premier long métrage de Francesco Maselli. Né à Rome en 1930 dans une famille bourgeoise, il participe aux activités de la Résistance italienne durant la Seconde Guerre mondiale, puis entre au Centro Sperimentale di Cinematografia de Rome dont il sort diplômé à la fin des années 1940. Il devient très vite l’assistant du réalisateur Michelangelo Antonioni sur Chronique d’un amour (1950) et La Dame sans camélia (1953). Parallèlement, Francesco Maselli se fait la main derrière la caméra en signant quelques documentaires. Il réalise son premier long métrage en 1955, Les Egarés, également connu en France sous le titre Les Abandonnés, amer constat de l’Italie en 1943, à la veille de l’armistice dit Armistice de Cassibile le 8 septembre 1943, signé par l’Italie avec les forces anglo-américaine. Véritable coup de maître, Gli Sbandati est déjà un superbe objet de cinéma, magnifiquement photographié par le chef opérateur Gianni Di Venanzo, qui signera ensuite les images inoubliables de La Nuit et L’Eclipse d’Antonioni, Main basse sur la ville de Francesco Rosi, Huit et demi et Juliette des esprits de Federico Fellini. Un N&B extraordinaire, qui subjugue du début à la fin et qui imprègne le film d’une évidente sensualité.

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Ce film réalisé par un jeune metteur en scène de seulement 24 ans, étonne par sa maturité, son engagement, son ton désespéré et mélancolique et sa justesse de tous les instants. Eté 1943. Les jours s’écoulent doucement, mais sans ennui au bord du Pô. Depuis le début de la guerre, la comtesse Luisa (Isa Miranda), femme d’affaires ayant repris l’activité de son mari décédé accidentellement, a quitté Milan pour venir se réfugier en Lombardie dans une villa, loin des combats, en compagnie de son fils Andrea (Jean-Pierre Mocky), de son neveu Carlo (Anthony Steffen), le fils d’un dignitaire fasciste, et de Ferrucio (Leonardo Botta), un vieil ami de la famille. Les trois jeunes gens ont à peine vingt ans et passent principalement leurs journées à batifoler le long du fleuve, sans véritablement penser à l’avenir. Andrea flirte avec une jeune fille de son âge, mais aime surtout plonger son nez dans ses livres et ses disques de jazz qui l’ont suivi depuis Milan. Un jour, le conflit les rattrape. Le maire du village voisin convainc Andrea d’héberger des sans-abris, des réfugiés ayant fui les bombardements. Parmi eux se trouve Lucia (Lucia Bosè), jeune ouvrière au caractère bien trempé, que la guerre a fait grandir trop vite. Contre l’avis de sa mère, Andrea accepte la proposition du maire et cache le groupe de réfugiés dans la propriété familiale. Il ne tarde pas à tomber amoureux de Lucia, puis découvre ensuite que son cousin Carlo fait partie d’un groupe de résistants. Andrea découvre alors ce que signifient l’engagement et le combat. Quelques semaines plus tard, après l’armistice, des prisonniers italiens désormais ennemis des nazis, sont parqués dans des wagons à bestiaux en direction de l’Allemagne. Certains – parmi eux le jeune Mario Girotti qui sera célèbre plus tard sous le pseudo de Terence Hill – parviennent à s’en échapper. Andrea décide de les aider et de les cacher une fois de plus dans la propriété de sa mère alors absente.

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Tourné entre septembre et octobre 1954 dans un contexte difficile, de manière quasi-clandestine, dans un pays placé sous le signe de la censure et des brimades, Les Egarés apparaît comme étant le premier volet d’une trilogie consacrée à la jeunesse issue et prisonnière malgré-elle de la grande bourgeoisie. Suivront Les DauphinsI Delfini (1960) et Les Deux rivalesGli indifferenti (1964). Jusqu’alors inédit en France, Les Egarés est une très grande découverte. L’une des particularités du film est aussi de voir le jeune Jean-Pierre Mocky, âgé de 22 ans. Beau, magnétique, sensible, intense, le comédien porte ce film avec un immense talent qu’on oublie malheureusement trop souvent aujourd’hui. Il est vraiment formidable dans la peau d’Andrea, dont la conscience et l’engagement politique vont se révéler notamment grâce à l’amour qu’il porte pour une jeune réfugiée interprétée par la belle Lucia Bosè. Malgré sa courte durée (1h16) et la rapide présentation des personnages, Les Egarés est un film passionnant, attachant, qui continue de faire écho à l’actualité contemporaine. C’est aussi une œuvre totalement maîtrisée, hypnotique et engagée. En un mot, Les Egarés est un film essentiel.

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LE DVD

Le DVD disponible chez Tamasa Diffusion repose dans un slim digipack cartonné qui comprend également un petit livret de 16 pages illustré et comprenant quelques notes de production. Le menu principal est fixe et musical

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En guise d’interactivité nous trouvons une galerie de photos et d’affiches, ainsi que la bande-annonce, mais aussi et surtout un entretien exclusif avec Jean-Pierre Mocky lui-même ! En un peu plus d’un quart d’heure, le réalisateur et comédien revient sur Les EgarésGli Sbandati. Fidèle à son habitude, Mocky parle des stars et célébrités croisées à cette époque de sa vie : « J’étais au conservatoire avec Belmondo », « j’étais l’assistant d’Antonioni », « j’étais copain avec Clint Eastwood avec qui je faisais du mannequinat », « j’étais assistant de Visconti sur Senso », « je suis devenu ami avec Anthony Quinn », « j’ai assisté à la rupture de Fellini et Giulietta », « j’ai travaillé avec Ferreri qui m’adorait et Sergio Leone », « j’ai beaucoup travaillé avec François Truffaut, on était amis à l’époque ». Un vrai bonheur. Mocky parle évidemment du film qui nous intéresse en racontant quelques anecdotes de tournage (Lucia Bosè qui n’ouvrait pas la bouche en embrassant), les conditions des prises de vues, le travail avec Francesco Maselli, sans oublier sa propre carrière d’acteur.

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L’Image et le son

C’est agréable de découvrir Les Egarés dans de telles conditions. Les contrastes affichent d’emblée une véritable densité, les noirs sont profonds, la palette de gris riche et les blancs lumineux. Hormis divers moirages sur les surfaces rayées, quelques décrochages sur les fondus enchaînés et un générique qui apparaît peut-être moins aiguisé, le reste affiche une stabilité exemplaire ! Les arrière-plans sont bien gérés, le grain original est respecté, le piqué est souvent appréciable et les détails regorgent sur les visages des comédiens. On oublierait presque d’évoquer la restauration qui se révèle impressionnante, quasiment aucune scorie n’a survécu au scalpel numérique. L’encodage consolide l’ensemble avec brio. Toutes les qualités techniques sont de mise dans ce master élégant.

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Le confort acoustique est largement assuré par la piste mono d’origine italienne. Seule la version italienne est disponible, mais aucune raison de s’en plaindre. Ce mixage affiche une ardeur et une propreté remarquables, créant un spectre phonique fort appréciable. Les effets et les ambiances sont nets. L’ensemble demeure homogène et les dialogues solides.

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Crédits images : © Tamasa Diffusion / Captures du DVD et des suppléments : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / La Femme du dimanche, réalisé par Luigi Comencini

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LA FEMME DU DIMANCHE (La donna della domenica) réalisé par Luigi Comencini, disponible en DVD le 25 octobre 2016 chez Tamasa Diffusion

Acteurs : Jacqueline Bisset, Marcello Mastroianni, Jean-Louis Trintignant, Aldo Reggiani, Maria Teresa Albani, Omero Antonutti

Scénario : Agenore Incrocci, Furio Scarpelli d’après le roman La Femme du dimanche (La Donna della domenica) de Carlo Fruttero et Franco Lucentini

Photographie : Luciano Tovoli

Musique : Ennio Morricone

Durée : 1h45

Date de sortie initiale : 1975

LE FILM

Garrone, un riche et célèbre architecte turinois, a été retrouvé chez lui, brutalement assassiné à l’aide d’un phallus en pierre retrouvé sur les lieux. L’inspecteur Santamaria est chargé de l’enquête. Originaire d’une famille modeste du sud de l’Italie, il navigue avec difficulté dans la haute bourgeoisie de Turin. Les suspects sont nombreux : Anna-Carla Dosio, la veuve désoeuvrée d’un industriel, oisive et séduisante, Massimo Campi, un ami homosexuel de Garrone et Lello Riviera, son amant, un petit fonctionnaire, sont tour à tour soumis aux questions pertinentes de Santamaria. L’assassinat de Riviera, qui menait sa propre enquête, brouille les pistes…

la-femme-du-dimanche6Dans les années 1970, le réalisateur Luigi Comencini a déjà bien entamé la cinquantaine et met les bouchées doubles. Loin des comédies de mœurs mégères qui ont fait sa renommée dans les années 1950-60, le cinéaste mythique de Pain, Amour et Fantaisie, Mariti in città, À cheval sur le tigre, Le Commissaire, La Ragazza, L’Incompris, Casanova, un adolescent à Venise et bien d’autres chefs-d’oeuvre entame une décennie placée sous le titre de la réflexion sur la dégradation des rapports entre individus, la bassesse de l’être humain, l’amertume et la haine qui a pourri toutes les couches sociales comme une véritable gangrène. Sur le fil entre le divertissement populaire et le drame policier ironique, La Femme du dimanche est le parfait reflet de la désillusion du cinéaste transalpin qui transparaît derrière les échanges des protagonistes, désabusés et dépassés par une enquête où tout le monde ou presque pourrait être le meurtrier d’un minable architecte libidineux et mondain, retrouvé le crâne fracassé par…un phallus en pierre.

la-femme-du-dimanche5Corrosif, La Femme du dimancheLa Donna della domenica l’est assurément. Passionnant ? Peut-être dans les débats qu’il entraîne après visionnage, beaucoup moins pendant à cause d’un rythme souvent poussif et inégal. Cette méditation amère et désenchantée – mais trop bavarde – sur les rapports de classe et la petite bourgeoisie mesquine peut tout d’abord apparaître froide, mais c’est sans compter sur le génie de Comencini qui ne nous jette pas une explicite radiographie des rapports sociaux sous les yeux. En vieux briscard et croyant en l’intelligence du spectateur, Comencini fait confiance à son audience pour décrypter ce qu’il y a au-delà, tout en respectant le livre phénomène de Carlo Fruttero et Franco Lucentini, adapté par le célèbre duo Age & Scarpelli. C’est là toute l’acuité d’un réalisateur arrivé au sommet de son art qui utilise l’art cinématographique comme objet d’analyse puisque le temps du divertissement – l’enquête n’intéresse pas Comencini – semble révolu. Mais le film vaut aussi pour son incroyable casting qui réunit Marcello Mastroianni, Jean-Louis Trintignant et Jacqueline Bisset.

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lfdd2Le premier est comme d’habitude parfait dans le rôle de Santamaria, le flic chargé de l’enquête. Officier méridional, il regarde le monde turinois d’un œil narquois. Ses premiers soupçons se portent sur la séduisante Anna Carla Dosio, campée par la magnifique Jacqueline Bisset. Elle est l’auteur d’une lettre où elle disait vouloir se débarrasser de Garrone, l’architecte assassiné. Mais c’est en réalité toute la bonne société et la grande bourgeoisie de la ville qui vont bientôt se retrouver dans son collimateur, pour une enquête sulfureuse où il sera question de jalousie, de prostitution et d’homosexualité. C’est là que rentre en scène Massimo Campi (Trintignant, superbe), ami et confident d’Anna Carla, qui vit secrètement avec un homme dans sa garçonnière.

la-femme-du-dimanche3Le réalisateur s’amuse à dépeindre des bourgeois décadents qui s’ennuient – ils passent leur temps à prononcer Boston à l’anglaise plutôt qu’à l’italienne – et qui profitent de la mort d’autrui pour en tirer du plaisir en jouant notamment à l’apprenti détective. C’est le cas d’Anna Carla, qui n’hésite pas à interférer dans l’enquête de Santamaria, quelque peu dépassé par les événements et les dessous insoupçonnés d’une ville corrompue. Il est aidé par son collègue De Palma (hilarant Pino Caruso), seul personnage vraiment attachant de toute cette cohue. Réalisé entre Les Aventures de Pinocchio (1975) et le film à sketchs Mesdames et messieurs bonsoir (1976), La Femme du dimanche n’est sans doute pas un grand Comencini, mais reste symbolique du cinéma italien qui n’hésitait pas à s’engager derrière les apparences de la comédie ou du film de genre, par ailleurs merveilleusement mis en musique ici par le maestro Ennio Morricone aux accents de giallo qui remplissait alors les salles. Mais mineur ou pas, La Femme du dimanche demeure une sympathique curiosité à connaître absolument.

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LE DVD

Le DVD disponible chez Tamasa Diffusion repose dans un slim digipack cartonné qui comprend également un petit livret de 12 pages illustré et signé Jean A. Gili, critique cinématographique et historien du cinéma, spécialisé dans le cinéma italien. En guise d’interactivité nous trouvons une galerie de photos et d’affiches, ainsi que la bande-annonce. Aucune trace des filmographies mentionnées sur le verso. Le menu principal fixe et musical.

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L’Image et le son

Posséder La Femme du dimanche en DVD était inespéré. Le film de Luigi Comencini renaît donc de ses cendres chez Tamasa dans une copie – présentée dans son format 1.66 – d’une propreté souvent hallucinante. Point d’artefacts de la compression à signaler, aucun fourmillement, les couleurs se tiennent, sont ravivées, le master est propre, immaculé, stable, les noirs plutôt concis et les contrastes homogènes. Hormis divers moirages, le cadre fourmille souvent de détails, le piqué est joliment acéré, le relief et la profondeur de champ permettent d’apprécier la ville de Turin présentée sous tous les angles, les partis pris du célèbre directeur de la photographie Luciano Tovoli (Suspiria, Nous ne vieillirons pas ensemble) sont divinement bien restitués. Certains plans rapprochés tirent agréablement leur épingle du jeu avec une qualité technique quasi-irréprochable. Une véritable redécouverte, merci Tamasa !

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Seule la version originale aux sous-titres français (peu élégants) amovibles est disponible. Ce mixage demeure consistant et le souffle aux abonnés absents. Comme de coutume, la bande-son a été entièrement retravaillée en post-production, d’autant plus que Jean-Louis Trintignant et Jacqueline Bisset ne parlaient évidemment pas italien. On peut d’ailleurs repérer que Marcello Mastroianni donne la réplique en français à Trintignant.

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Crédits images : © Tamasa Diffusion

Test DVD / A pleines dents, l’intégrale de la série documentaire avec Gérard Depardieu

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A PLEINES DENTS série documentaire réalisée par Stéphane Bergouhnioux et Sébastien Falliurd, disponible en Coffret DVD le 2 novembre 2016 chez Wild Side

Avec : Gérard Depardieu, Laurent Audiot, Edouard Baer, Isabel Coixet, Philip Kerr, Mathieu Sapin

Durée : 10 épisodes de 52 minutes

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LA SERIE DOCUMENTAIRE

Accompagné de Laurent Audiot, chef étoilé et chef cuisinier du restaurant La Fontaine Galion à Paris, Gérard Depardieu nous invite à la découverte de produits culinaires des terroirs. Ce périple gastronomique qui mène notre duo à travers l’Europe sera l’occasion de rencontres, de repas savoureux, de discussions sur les plaisirs de la vie, la nourriture, le cinéma et la culture… Un road-trip culinaire savoureux et drôle, aux moments de vie irrésistibles !

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Ce coffret 4 DVD regroupe les deux saisons et les dix épisodes-destinations gastronomiques de Gérard Depardieu avec son ami Laurent Audiot, diffusées sur Arte à raison d’un épisode par jour de 43 minutes. Chaque épisode est introduit par le comédien lui-même : «Je suis Gérard Depardieu. Je suis citoyen du monde et je suis vivant. J’aime manger, rire, et m‘émouvoir. J’ai rencontré le chef Laurent Audiot il y a vingt ans. Nous sommes devenus amis, et depuis nous partageons nos découvertes culinaires. La simplicité des produits, le contact humain et les territoires à explorer nous émerveillent toujours. Nous voulons transmettre nos passions, nos aventures, et cette vie gastronomique que nous dévorons…à pleines dents ! ».

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Les aventures de l’ogre Depardieu et du chef Audiot les emmènent à la rencontre de cultivateurs, producteurs, éleveurs, pâtissiers, pêcheurs, boulangers. Depardieu regarde, renifle, goûte, mange, dévore, engloutit, le sourire aux lèvres et l’oeil pétillant, tandis que Laurent Audiot regarde son ami toujours halluciné, mais ne reste évidemment pas le dernier pour tester et faire fonctionner ses papilles gustatives. Les deux mettent également la main à la pâte, s’en vont caresser le bétail, s’incrustent sur les marchés ou au milieu des ruches présentes sur le toit de l’Opéra Garnier et attendent patiemment les dégustations de miel, de saucisse blanche, de pasta, de jambon de Paris, de choucroute. De plus, c’est aussi l’occasion pour Depardieu de raconter quelques anecdotes savoureuses, comme une partie de chasse avec Fidel Castro, sur la fois où il a mangé de la baleine, du chameau, du hérisson, du cormoran, de la mouette, de la tortue, du lion. Mais il faut aussi l’entendre parler de certains tournages comme Buffet froid, 1900, Astérix et Obélix contre César, Maîtresse. On l’écouterait à satiété.

a-pleines-dents2a-pleines-dents4Les deux premiers disques sont consacrés à la première saison réalisée en 2015 et les épisodes, proposés en version intégrale inédite de 52 minutes, sont ainsi répartis :

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La Bretagne

Début du voyage en Bretagne, première région de pêche en France avec plus de 2 500 kilomètres de côtes. Dans le Finistère, autour de Morlaix, de Carantec et de Lannilis, les deux compères partent pêcher le homard, racontent le cidre, livrent le secret du levain ou l’histoire du beurre salé… Et cultivent des instants magiques qui s’égrènent au fil de la vague.

L’Écosse

Comme Laurent Audiot, Gérard Depardieu a entendu l’appel de la rivière et celui du saumon écossais qui remonte aux sources. Dans cet épisode, les deux amis découvrent la sauvage île de Skye, ses langoustines, ses vaches des Highlands, son whisky et ses moutons de Soay. Ils rencontrent également le romancier Philip Kerr sur ses terres.

Le Pays Basque
Aujourd’hui, Laurent Audiot et Gérard Depardieu s’arrêtent dans un élevage de porcs Kintoa, dégustent de l’Ossau-Iraty et rencontrent un producteur de piment à Itxassou, où ils retrouvent Édouard Baer. Puis ils arpentent les vignes d’Irouléguy avant de gagner Hendaye.

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L’Italie du Nord
S’il est vrai que la gastronomie française est d’une richesse inouïe, c’est dans la simplicité italienne que Gérard Depardieu se retrouve le plus. Cette cuisine de pauvreté repose sur des produits à la saveur sans égale. Avec son ami le chef étoilé Laurent Audiot, ils rencontrent des producteurs d’huile d’olive et de vin à Sienne et Petroio, en Toscane, avant de partir à la découverte de Parme et de son jambon, puis d’Alba, patrie de la truffe blanche…

L’Italie du Sud

Laurent Audiot, son complice gustatif l’emmène dans cet épisode au Sud de l’Italie, plus particulièrement au cœur de l’Italie, à Naples.  Dans les ruelles colorées et festives, coupant à travers les villes du Vésuve, nos deux hédonistes se rendent à Ischia ou résident de curieux lapins. Ils parcourent ensuite la péninsule amalfitaine de Cetara à Gragnano, de mozzarella en anchois, Gérard et Laurent se régalent des couleurs, des odeurs, des Hommes. Ici, chaque produit sauve des vies. C’est le cas du citron d’Amalfi et de sa vitamine C, qui guérit les marins du scorbut. Ou du sanguinaccio, dessert né après-guerre, où le chocolat dissimule le sang de porc pour que les enfants mangent enfin des protéines.

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Les épisodes de la deuxième saison réalisée en 2016 sont quant à eux présentés ainsi, toujours en version longue inédite de 52 minutes :

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L’Île-de-France
Gérard Depardieu et Laurent Audiot visitent des lieux franciliens abritant des produits parfois méconnus : le toit de l’Opéra de Paris et ses ruches, Méréville, la capitale du cresson, Milly-la-Forêt et sa menthe, Saint-Ouen-l’Aumône et ses anciennes champignonnières… Les deux compères s’octroient ensuite une pause baguette dans un bistrot parisien avant d’aller observer la fabrication du (vrai) jambon de Paris. Le périple se termine dans le potager du château de Courances.

La Bavière
Gérard Depardieu et Laurent Audiot nous font découvrir les produits et le terroir bavarois : le boeuf simmental dans les pâturages de Samerberg, le bretzel à Bichl, les champignons ramassés dans les sous-bois près de Suttensee, la choucroute, la fameuse weisswurst (la saucisse blanche)… Ils profitent de leur séjour pour rencontrer un bouilleur de cru qui prépare du schnaps.

La Catalogne
Méditerranéenne et au carrefour de toutes les influences – arabes, juives, romaines… -, la cuisine catalane séduit Gérard Depardieu. Il apprécie les gambas, les haricots crochets et les escargots. Nos deux amis commencent leur périple à La Calma, où ils évoquent les poulets du Prat, une race à crête rouge et pattes bleu-gris, pour finir du côté de Gallecs où est cultivé le haricot crochet, spécialité locale qui les intrigue.

Zur ARTE-Sendung Schlemmen mit Gérard Depardieu: Norditalien 3: Gérard Depardieu (4.v.l.) genießt die kulinarischen Köstlichkeiten Norditaliens. © Les Films d'Ici 2/S. Bergouhnioux Foto: ARTE France Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger Absprache: ARTE-Bildredaktion, Silke Wölk Tel.: +33 3 881 422 25, E-Mail: bildredaktion@arte.tv

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Le Portugal
Le périple portugais de Gérard Depardieu et Laurent Audiot démarre à Porto, au marché de Bolhão. Chinchards, sardines, morues, tripes : tout leur fait envie. Ils partent ensuite pour Aguada de Cima, où ils dégustent un cochon de lait. À Tentúgal, un producteur de châtaignes leur montre des arbres vieux de huit cents ans. Les deux compères retrouvent ensuite le dessinateur de BD Mathieu Sapin dans un bar lisboète. Dernière étape à Tróia, au bord de l’océan, où le duo s’initie à la pêche au poulpe et chasse les couteaux.

Le Maroc
Laurent Audiot et Gérard Depardieu traversent la Méditerranée pour se plonger dans la cuisine marocaine et ses produits. Après la visite d’une orangeraie, ils arrivent à Fès pour une promenade dans la médina. Ils y découvrent le klhei, des lamelles de vache séchées et assaisonnées, et aussi des étals généreux d’épices, d’olives et de pigeons. Ils terminent par un grand repas avec méchoui de mouton.

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Pour en savoir plus sur Laurent Audiot :

Chef cuisinier du restaurant la Fontaine Gaillon à Paris.
Laurent Audiot passe son enfance à Vendôme, pas très loin du Châteauroux de Gérard Depardieu. Attiré par la restauration, il s’oriente vers la gestion et sort diplômé de l’école hôtelière de Blois. Il travaille dans quelques restaurants mais c’est dans le Sud de la France, à Sète, qu’il tombe amoureux des beaux produits en voyant s’étaler devant lui chaque matin, des poissons de roche vivants, se trémoussant en dévoilant leurs épines, leurs écailles colorées et leurs odeurs. L’envie de cuisine pointe et Laurent se rend alors à Paris et est engagé dans la brigade d’une grande brasserie. Rapidement, le jeune aspirant cuisinier monte en grade et devient second. Puis, presque pour faire plaisir au patron qui repère en lui un talent inné pour mettre en valeur les produits, Laurent Audiot devient chef du célèbre restaurant Marius et Jeannette. Et une étoile du guide Michelin vient célébrer le jeune roi des fourneaux.

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La rencontre avec Gérard Depardieu :
C’est alors que Gérard Depardieu entre dans la vie et la cuisine de Laurent Audiot. L’acteur qui vient de tourner Cyrano et Christophe Colomb, attend sa femme Elisabeth qui joue au théâtre. Et plutôt que de tourner en rond, seul dans le froid, il préfère boire quelques canons de blanc en compagnie de son ami Jean Carmet entre les fourneaux de Laurent. L’amitié entre l’acteur et le cuisinier naît à ce moment-là. Et va se poursuivre. Un jour, Gérard propose à Laurent d’acheter un restaurant avec lui. Sans trop y croire, Laurent entreprend alors de chercher un lieu dans Paris. Pourtant Gérard appelle chaque soir et demande « Alors tu as trouvé ? Parce qu’il faut y aller, moi c’est dans ma tête ! ».
Dynamisé par son ami, Laurent trouve un petit restaurant chaleureux. Mais dans le même temps il visite une institution parisienne qui semble trop grande pour lui, La Fontaine Gaillon. Il en parle à Gérard qui part, seul, visiter les deux endroits. Le soir même Gérard appelle Laurent.

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Les meilleurs produits :

Gérard Depardieu et Laurent Audiot le Chef du restaurant la Fontaine Gaillon, ont l’habitude de s’approvisionner chez les meilleurs producteurs. Très attentifs à la qualité des produits et à l’histoire de ceux qui les produisent, Gérard et Laurent se déplacent régulièrement dans toutes les régions du monde pour aller à leur rencontre et capturer l’excellence. Comme deux aventuriers cuisiniers, ils partent faire leurs courses. Chaque région de chaque pays possède sa propre culture, sa nature, sa cuisine, sa nourriture, ses plats, ses recettes.

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Cette échappée belle et gourmande fait des étincelles. On salive, l’estomac gargouille et on rit des réparties de Gérard Depardieu, dont nous vous proposons quelques éclats :

« J’aime bien les cidres qui donnent la chiasse tout de suite ! Des cidres de paysans, des tord-boyaux ! Le goût de la cuite ! »

« Mon père buvait, bah regarde-moi, j’suis un alambic ! »

« Toute ma famille était diabétique, sauf moi, j’ai échappé mais c’est grâce aux russes ! »

« Ça doit être bon à manger un phoque ! »

« C’est quoi ça ? Une méduse ? Ça se bouffe ? »

« L’andouillette, ça sent le cul ! »

« Ton grand-père est venu ici pour fuir Franco ? Comme moi je fuis Hollande… »

(mangeant un jambon) « Si les hosties étaient comme ça, on irait communier le dimanche ! »

« Moi j’en ai du cholestérol ! Mais c’est pas le gras qui m’en a donné, c’est certaines personnes ! »

«Plus personne ne mange aujourd’hui. Quand tu vois les mecs à la télé, on ne sait même pas s’ils chient. Ils doivent pas casser les chiottes comme moi ! »

« C’est bourré d’iode, on a l’impression que la mer vous pisse dans la gueule ! »

« Tous les produits m’excitent. Je mange de tout. Il m’est même arrivé de croquer la viande à même le bœuf. »

« Lors du tournage de Maîtresse, de Barbet Schroeder, il y avait une scène où je mangeais une bavette. J’ai fait 24 prises. Il y avait trois kilos de viande, j’ai mangé ça en 2 heures. »

« Dans l’ivresse je n’ai pas de frein, je ne vois pas la sortie de secours. »

« Plus je mange, moins je peux me freiner. Surtout quand c’est pas bon. »

« Les bulots, c’est les chiottes de la mer ! »

« Je préfère manger ça à l’oursin. Je ne te cache pas que je ne peux plus en manger. L’autre fois, j’en ai mangé…une chiasse ! »

« Je mange exprès les pois chiches pour le gaz. Comme ça je peux faire chier le monde. »

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Depardieu est partout comme chez lui. Sa sublime voix commente les épisodes au fil de ses pérégrinations, n’hésitant pas à laisser parfois Laurent Audiot seul en scène, probablement pendant que le comédien se trouve entre deux avions et deux tournages aux quatre coins du monde. Mais quand l’ogre – et pas seulement pour la nourriture, mais pour tout ce que la vie peut offrir – revient, il ne fait pas semblant, souhaite se rattraper et goûter à tout ce qui lui tombe sous la main, quitte à le manger crû y compris des algues. Si Obélix n’a jamais eu le droit de tester à nouveau la potion magique parce qu’il était tombé dans la marmite quand il était petit, Gégé n’a de cesse d’y retourner. C’est sans doute la seule différence avec le personnage de Goscinny et d’Uderzo. Depardieu et Laurent Audiot, à l’instar d’Astérix et Obélix, sont à la recherche d’ingrédients et de produits à mettre dans leur potion magique pour le déjeuner ou pour le dîner. Leur passion, leur gourmandise, leur curiosité et leur érudition sont contagieuses et donnent furieusement envie de s’installer à table avec eux.

LE COFFRET DVD

L’intégrale de la série tient sur quatre disques. Le menu principal de chaque DVD est animé sur la musique du générique. Aucun supplément au programme, si ce n’est la version intégrale de chaque épisode de 52 minutes. Cinq fiches recettes de Laurent Audiot sont glissées dans le boîtier.

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L’Image et le son

Wild Side nous propose une image croustillante sur fond de contrastes bien fermes, saupoudrée d’une clarté bienvenue. Le tout est arrosé d’un piqué sec, des détails qui flattent les pupilles (ou papilles ?) gustatives et la profondeur de champ est offerte pour le dessert. En guise de digestif, nous admirerons le joli relief, la concision des noirs, la colorimétrie qui s’en sort avec les honneurs, la propreté de la copie ainsi que la stabilité. Quatre étoiles au Guide Homepopcorn.fr.

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Tous les épisodes sont proposés en français DTS 2.0 et Dolby Digital 2.0. La première acoustique est évidemment à privilégier, plus détaillée, au point d’entendre l’eau frémir, les ventres gronder et les dents de Depardieu claquer d’impatience. Pas de sous-titres.

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Copyright Wild Side Vidéo

Test Blu-ray / Love & Friendship, réalisé par Whit Stillman

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LOVE & FRIENDSHIP réalisé par Whit Stillman, disponible en DVD et Blu-ray le 2 novembre 2016 chez Blaq Oout

Acteurs : Kate Beckinsal, Chloé Sevigny, Tom Bennett, Jenn Murray, Lochlann O’Mearáin, Sophie Radermacher

Scénario : Whit Stillman, d’après le roman Love & Friendship de Jane Austen

Photographie : Richard Van Oosterhout

Musique : Benjamin Esdraffo

Durée : 1h33

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Angleterre, fin du XVIIIe siècle : Lady Susan Vernon est une jeune veuve dont la beauté et le pouvoir de séduction font frémir la haute société. Sa réputation et sa situation financière se dégradant, elle se met en quête de riches époux, pour elle et sa fille adolescente.
Épaulée dans ses intrigues par sa meilleure amie Alicia, une Américaine en exil, Lady Susan Vernon devra déployer des trésors d’ingéniosité et de duplicité pour parvenir à ses fins, en ménageant deux prétendants : le charmant Reginald et Sir James Martin, un aristocrate fortuné mais prodigieusement stupide…

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En 2011, soit 13 ans après son dernier film The Last Days of Disco (1998), le cinéaste Whit Stillman signait son retour derrière la caméra avec Damsels in Distress. Metropolitan (1990) avait fait de lui l’un des réalisateurs du cinéma indépendant les plus en vue et s’était vu auréolé d’une nomination pour l’Oscar du meilleur scénario original en 1991. Après Les Derniers jours du disco, le réalisateur américain s’était trouvé en manque d’inspiration. Parallèlement à la novélisation de son précédent long métrage, Whit Stillman, installé à Paris, travaille sur l’adaptation de Lady Susan, un roman de jeunesse épistolaire méconnu écrit (et inachevé) par Jane Austen à la fin du XVIIIe siècle, mais publié vers 1870.

Location images of Love & Friendship, a Jane Austen film adaptation starring Kate Bekinsdale and Chloe Sevigny, directed by Whit Stillman. CHURCHILL PRODUCTIONS LIMITED. Producers Katie Holly, Whit Stillman, Lauranne Bourrachot. Co-Producer Raymond Van Der Kaaij. Also Starring: Xavier Samuel, Emma Greenwell & Morfydd Clark

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Nous sommes en 2003 et Whit Stillman souhaite confier le rôle principal à la comédienne britannique Kate Beckinsale, qu’il avait dirigée dans The Last Days of Disco. Mais l’actrice âgée de 25 ans était encore bien trop jeune pour incarner Lady Susan Vernon. Les années passent, Damsels in Distress sort sur les écrans et Whit Stillman peut enfin se concentrer sur cette libre transposition. Love & Friendship est caractéristique du réalisateur. Une comédie quasi inclassable qui se déroule dans l’Angleterre du XVIIIe et prenant pour cible un groupe de personnages dont la plupart voient leurs repères ébranlés et bouleversés par l’arrivée d’une femme, veuve, précédée d’une réputation peu flatteuse, à la recherche d’un nouvel époux fortuné, tout en cherchant à marier sa propre fille. Tous les coups sont permis, mais en restant classe bien entendu et en tâchant d’éveiller le moins possible les soupçons de son ex-belle famille.

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Comme souvent chez Whit Stillman, il faut s’armer de patience pour pouvoir entrer véritablement dans l’univers qu’il nous dépeint et même certains spectateurs risquent de passer complètement à côté en raison de son abondance des dialogues et de personnages multiples qui se croisent et s’entrecroisent entre rires et pleurs, calèches qui stoppent et qui s’ébranlent, prétendants qui arrivent le sourire aux lèvres et qui repartent la queue entre les jambes. Malgré une présentation drôle, intelligente et théâtrale des protagonistes principaux, il n’est pas certain de parvenir à tous les relier entre eux. Mais pour les spectateurs les plus investis, Love & Friendship apparaîtra comme une vraie comédie finaude, charmante, sophistiquée et singulière, qui certes repose plus sur l’énergie, l’immense talent et le charisme de ses interprètes que sur son histoire à tiroirs proprement dite. Les spectateurs habitués aux adaptations des œuvres de Jane Austen, pour la télévision et le cinéma, vont sans doute être bousculés puisque le ton est ici drôle, cynique, ironique et décalé, bref un excellent remède contre la morosité.

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Les dialogues, certes omniprésents, sont déclamés à une vitesse folle par les acteurs, sublimes, où trône la merveilleuse Kate Beckinsale, formidable en garce pourtant attachante, que nous n’avions pas vue à pareille fête depuis…toujours ? Par conséquent, l’audience est emportée par ce cyclone de femmes opportunistes issues de la petite bourgeoisie déchue, qui s’attaquent à la fortune des autres pour pouvoir survivre. Kate Beckinsale retrouve Chloë Sevigny, sa partenaire des Derniers jours du Disco, et donne la formidable réplique à une ribambelle de comédiens (Stephen Fry, Xavier Samuell et la révélation Tom Bennett) en très grande forme, pour ne pas dire exceptionnels, qui prennent un plaisir évident à se renvoyer la balle.

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Tous les thèmes récurrents de l’oeuvre de Jane Austen, y compris les émois et les tourments des personnages sont bel et bien présents, mais le ton, ouvertement cynique est radicalement différent. Love & Friendship est donc une vraie comédie menée à cent à l’heure (le tournage s’est d’ailleurs déroulé en 26 jours seulement), élégante, raffinée, intelligente et follement moderne. Un vrai régal.

LE BLU-RAY

Le Blu-ray de Love & Friendship, disponible chez Blaq Out, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est élégant, animé et musical.

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Voici une édition soignée avec quelques suppléments fort sympathiques à se mettre sous la dent.

On commence par un entretien avec le réalisateur Whit Stillman (11′) qui revient dans un premier temps sur la longue gestation de Love & Friendship, projet qui remonte à 2003 et pour lequel il voulait déjà Kate Beckinsale dans le rôle principal. La trouvant encore trop jeune à l’époque, le film est ensuite resté dans les tiroirs, à une époque où le cinéaste se trouvait en panne d’inspiration après son dernier film Les Derniers jours du disco en 1998. Après son comeback en 2011 avec Damsels in distress, Whit Stillman peut enfin se consacrer à cette libre adaptation de Jane Austen. Il indique ensuite la difficulté d’adaptation de cette œuvre épistolaire et évoque son humour inattendu (qu’il compare à celui d’Oscar Wilde). Les personnages sont passés au peigne fin, tandis que le réalisateur avoue son attachement aux écrits de Jane Austen en rappelant qu’on lui avait proposé l’adaptation de Raisons et sentiments, finalement réalisé par Ang Lee en 1995.

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C’est au tour de Sophie Demir, docteur en littérature britannique et auteure de Jane Austen : Une poétique du différend (PU Rennes), de parler de l’univers, des thèmes puis des personnages et de la singularité de cette adaptation de l’oeuvre de Jane Austen. Un exposé brillant de dix minutes, qui donne envie de se (re)plonger dans toutes ces histoires souvent transposées au cinéma et à la télévision.

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S’ensuit un making of (10′) dynamique qui donne un bel aperçu du tournage. Les comédiens et le réalisateur se confient sur cette libre adaptation et sur l’humour qui s’en dégage à travers les dialogues et le cynisme des personnages.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Voilà une belle édition HD ! Sans pour autant être un disque de démonstration, Blaq Out livre un objet élégant qui respecte toutes les volontés artistiques du chef opérateur Richard Van Oosterhout. Les couleurs sont froides et la luminosité parfois très poussée. Soutenus par un codec solide, ces partis pris esthétiques auraient pu donner du fil à retordre pour le passage du film en Blu-ray, mais l’écrin est beau, tout comme ce léger grain qui se fait parfois sentir sur les scènes en extérieur. Le piqué est suffisamment tranchant (comme les dialogues), les contrastes solides et les détails appréciables.

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Seule la version originale est disponible. Franchement, qui s’en plaindra ? Car Love & Friendship est un film à découvrir et à savourer uniquement en anglais puisque la langue et l’accent britannique font partie intégrante de la réussite du film de Whit Stillman ! Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 se révèle ample et dynamique. La spatialisation musicale est omniprésente, les dialogues percutants sur la centrale, la balance frontale est riche et les effets annexes ne manquent pas. Le mixage ne tombe jamais dans la surenchère. La Stéréo est tout aussi riche et contentera ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène avant. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

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Copyright Blaq Out / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Le Triangle du Diable, réalisé par Sutton Roley

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LE TRIANGLE DU DIABLE ( Satan’s Triangle) réalisé par Sutton Roley, disponible en DVD le 18 octobre 2016 chez Showshank Films

Acteurs : Kim Novak, Doug McClure, Alejandro Rey, Ed Lauter, Jim Davis, Michael Conrad

Scénario : William Read Woodfield

Photographie : Leonard J. South

Musique : Johnny Pate

Durée : 1h11

Date de sortie initiale : 1975

LE TELEFILM

Un hélicoptère et ses deux sauveteurs partent secourir un bateau en perdition. A son bord, des cadavres et une seule survivante… Au beau milieu de l’océan, la tempête se lève. Leurs coordonnées semblent indiquer qu’ils se trouvent au centre d’un endroit mystérieux surnommé le Triangle du Diable…

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Difficile à croire en découvrant ce téléfilm en 2016, mais Le Triangle du Diable, Satan’s Triangle, produit par la chaîne ABC, diffusée le 14 janvier 1975 aux Etats-Unis, puis en France en novembre 1975, mais surtout le 4 février 1979, a traumatisé toute une génération pour sa diffusion à une heure de grande écoute, un dimanche en début de soirée. Réalisé par Sutton Roley, grand habitué de la télévision avec une multitude de séries à son actif depuis la fin des années 50-60 (Mannix, Le Magicien) jusqu’aux années 1980 (Supercopter, Mike Hammer), Le Triangle du Diable demeure toujours aussi chéri par celles et ceux qui l’ont découvert quand ils étaient jeunes, même s’il faut bien avouer qu’il a considérablement mal vieilli.

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On comprend ce qui a pu choquer à l’époque puisque Le Triangle du Diable est un téléfilm sombre, parfois violent et macabre, avec une petite touche fantastique qui a dû effrayer les enfants qui se demandaient alors ce qu’on pouvait bien leur offrir de gentil et de propre dans la petite lucarne. Le Triangle du Diable vaut surtout aujourd’hui pour revoir Kim Novak, qui se faisait déjà rare sur les écrans. Sa dernière grande apparition au cinéma remontait déjà à 1969 dans Le Plus grand des hold-up d’Hy Averback, bien que la comédienne fît également une apparition dans le quatrième segment du film à sketchs Tales That Witness Madness en 1973. Hormis cette diffusion invraisemblable en fin de week-end alors que les petits n’avaient pas encore pris leur bain, on se demande pourquoi Le Triangle du Diable, modeste fiction à petit budget, est devenu aussi culte puisque le récit – écrit par William Read Woodfield, grand manitou de la série Mission Impossible – sous forme de flashbacks imbriqués apparaît aujourd’hui bien classique, efficace mais platement mis en scène, interprété par des acteurs peu concernés, notamment une Kim Novak complètement éteinte. Le twist final fonctionne, tout comme l’épilogue, mais le reste n’est souvent qu’ennui, il ne se passe rien et l’ensemble s’avère aussi passionnant qu’une partie de pêche à l’espadon diffusée à 3h du matin.

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C’est là tout le mystère de la fibre nostalgique, tout comme celui du Triangle des Bermudes qui sert ici de prétexte pour une entourloupe de 70 minutes, mais où il n’y a que les cinq dernières à sauver.

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LE DVD

Le DVD du Triangle du Diable, disponible chez Showshank Films, repose dans un Digipack un peu léger et fragile. Le visuel, cheap, mentionne « Le Film qui a traumatisé toute une génération » et vise ceux qui recherchaient activement ce téléfilm depuis des années.

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L’éditeur ne vient pas les mains vides ! En effet, nous trouvons une présentation du Triangle du Diable, ou plutôt de son contexte singulier de diffusion à la télévision française, par Jérôme Wybon (13′). Nous avons beaucoup de plaisir à retrouver l’auteur de Nos années Temps X : Une histoire de la science-fiction à la télévision française et le réalisateur de nombreux suppléments rétrospectifs présents sur moult DVD et Blu-ray. Jérôme Wybon replace ce téléfilm dans son contexte, puis donne quelques indications sur le scénariste, le réalisateur, le compositeur et le casting. Vous en saurez également un peu plus sur le sujet du Triangle des Bermudes abordé au cinéma et à la télévision.

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L’interactivité se clôt sur le générique français d’époque (« qui vous a fait frissonner ») et un petit comparatif avant/après la restauration.

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L’Image et le son

Le Triangle du Diable est un téléfilm. Le master plein cadre 1.33 (4/3) d’origine proposé par Showshank Films s’avère honnête, même s’il demeure marqué par l’usure du temps et ce malgré une restauration. Les couleurs retrouvent un certain éclat par rapport au master original, le grain est parfois très marqué et sa gestion reste aléatoire, certains moirages sont visibles, tout comme les stock-shots lors de la partie de pêche. Divers plans sont toujours flous et inhérents aux partis pris esthétiques qui privilégient un aspect cotonneux lors de l’arrivée du prêtre sur le voilier. La copie trouve néanmoins une stabilité, malgré des fourmillements à foison.

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La version originale Mono est beaucoup plus étouffée que la piste française, dynamique, aux dialogues et aux effets nettement plus élevés. De plus, le doublage est très bon, avec notamment Marcel Bozzuffi, Pierre Garin et Serge Lhorca (la voix de Yoda dans les épisodes V et VI de Star Wars).

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Crédits images : © Showshank Films / Captures DVD et Bonus : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr