Test DVD / Pris de court, réalisé par Emmanuelle Cuau

PRIS DE COURT réalisé par Emmanuelle Cuau, disponible en DVD le 22 août 2017 chez Ad Vitam

Acteurs : Virginie Efira, Gilbert Melki, Marilyne Canto, Renan Prévot, Jean-Baptiste Blanc, Zacharie Chasseriaud…

Scénario : Raphaëlle Valbrune, Emmanuelle Cuau, Eric Barbier, Lise Bismuth-Vayssières

Photographie : Sabine Lancelin

Musique : Alexandre Lecluyse

Durée : 1h22

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Nathalie est joaillière et vient de s’installer à Paris pour un nouveau travail avec ses deux fils. Mais la direction de la bijouterie change soudainement d’avis et lui annonce que le poste ne sera pas pour elle. Nathalie veut protéger ses enfants et décide de ne rien leur dire. De ce mensonge vont naître d’autres mensonges de part et d’autre part.

Voilà dix ans que nous attendions impatiemment le retour de la réalisatrice Emmanuelle Cuau derrière la caméra après son second long métrage et coup de maître Très bien, merci, sorti en avril 2007. Venue de l’IDHEC, elle signe son premier film en 1995, Circuit Carole, avec Bulle Ogier et Laurence Côte. Elle est également l’auteure du scénario de Secret défense de Jacques Rivette (1998) et met en scène quelques épisodes de séries télévisées (Combats de femme, Pepe Carvalho) avant de reprendre la caméra pour Très bien, merci. En 2017, Pris de court est donc son troisième long métrage et c’est encore une fois une grande réussite.

Emmanuelle Cuau coécrit le scénario avec Raphaëlle Desplechin (Tournée), Lise Bismuth et surtout l’excellent Eric Barbier, auteur et réalisateur de deux brillants polars, Le Serpent (2006) et Le Dernier diamant (2014). Dans Pris de court, on retrouve cette rigueur propre au thriller et présente dans les deux films d’Eric Barbier, alliée à la structure en engrenages déjà présente dans Très bien, merci. Emmanuelle Cuau fait basculer le drame familial vers le film à suspense, et n’hésite pas à jouer la carte du romanesque. Nathalie, joaillière, veuve, quitte le Canada avec ses deux fils pour s’installer à Paris. Elle vient en effet de se voir proposer un poste intéressant. Mais, à la dernière minute, les bijoutiers pour lesquels elle doit travailler lui annoncent que le poste n’est plus pour elle. Nathalie, qui vient de trouver un logement et d’inscrire ses fils à l’école, est désespérée. Pour protéger ses enfants, elle décide de ne rien leur dire et cherche un emploi de remplacement. Elle trouve alors du travail dans une brasserie. Bientôt, Paul, son fils aîné découvre qu’elle leur a menti. De son côté, il commence à se livrer à quelques larcins au profit de Fred, un truand du quartier. Paul est pris également dans une spirale et sa famille en vient à être menacée. Nathalie décide de prendre les choses en main pour les sortir de ces ennuis.

Nathalie est interprétée par la désormais incontournable Virginie Efira. Décidément, la carrière de la comédienne a connu une sacrée accélération depuis Caprice d’Emmanuel Mouret, puisqu’elle aura enchaîné avec Victoria de Justine Triet et Elle de Paul Verhoeven, avec qui elle se prépare d’ailleurs à tourner à nouveau, cette fois en tant qu’actrice principale. A l’instar de Gilbert Melki dans Très bien, merci, présent également au générique de Pris de court, le personnage de Virginie Efira se retrouve entraîné dans une succession d’événements peu banals, mais bien que dépassée par ce qui lui arrive, Nathalie va tenter de garder la tête haute et de s’en sortir. Emmanuelle Cuau présente son film comme un thriller familial. Le mélange des genres peut tout d’abord être étonnant et même décontenancer les spectateurs, toujours est-il que cela fonctionne parfaitement. L’étau se resserre sur les personnages, la tension est permanente et repose sur des situations auxquelles on croit pouvoir échapper et qui ne nous concernent pas, mais qui finissent par arriver au sein d’une famille monoparentale (les deux jeunes acteurs sont très bons par ailleurs) et qui espérait un nouveau départ.

La prestation de Virginie Efira est aussi formidable qu’élégante, à l’image du film, et nous sommes également ravis de voir à ses côtés la trop rare et talentueuse Marilyne Canto. Pris de court est une œuvre épurée, dépouillée même, vive et dynamique, qui va droit à l’essentiel grâce aux ellipses, sans jamais s’appesantir sur le malaise des personnages, mais qui au contraire se concentre sur leur contre-attaque en emportant ainsi les spectateurs dans un courant jusqu’à son dénouement inattendu.

LE DVD

Le DVD de Pris de court, disponible chez Ad Vitam, repose dans un boîtier classique transparent. La jaquette reprend le visuel de l’affiche du film. Le menu principal est animé et musical.

Aucun supplément, si ce n’est la bande-annonce. Vraiment dommage.

L’Image et le son

Malgré l’engouement critique, il semble qu’Ad Vitam n’ait pas jugé bon de sortir Pris de court en Blu-ray. Il faudra donc se contenter de cette édition standard, mais heureusement la qualité est là. Les couleurs sont bien loties, entre chaud et froid, le piqué est suffisamment affûté, la clarté de mise sur toutes les séquences en extérieur et les contrastes élégants. Les détails ne manquent pas aux quatre coins du cadre, les noirs sont denses. On aurait vraiment aimé une édition HD !

Le mixage Dolby Digital 5.1 déçoit par son manque d’envergure et de peps, tant au niveau de la délivrance des dialogues que des effets latéraux. S’il n’y a pas grand-chose à redire sur la balance frontale, ce mixage ne parvient pas vraiment à créer une véritable spatialisation. Les enceintes latérales ne servent finalement qu’à mettre en relief les quelques ambiances naturelles de la ville. Bon point en revanche pour la version Stéréo, dynamique à souhait. Les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Crédits images : © Ad Vitam / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Butterfly Kiss, réalisé par Michael Winterbottom

BUTTERFLY KISS réalisé par Michael Winterbottom, disponible en combo DVD/Blu-ray le 5 septembre 2017 chez Outplay

Acteurs : Saskia Reeves, Amanda Plummer, Kathy Jamieson, Des McAleer, Lisa Riley, Freda Dowie…

Scénario : Frank Cottrell Boyce, Michael Winterbottom

Photographie : Seamus McGarvey

Musique : John Harle

Durée : 1h28

Date de sortie initiale : 1995

LE FILM

Eunice, une femme visiblement dangereuse, passe sa vie à arpenter les autoroutes du nord de l’Angleterre à la recherche d’Edith, la seule qui lui ait jamais témoigné de l’amour. Dans une station-service, elle rencontre Miriam, qui quitte tout pour la suivre, même si elle devine très vite qu’Eunice est une meurtrière.

« Je t’aurai corrompu bien avant que tu me bonifies. »

Inclassable et prolifique, le cinéaste britannique Michael Winterbottom (né en 1961) fait ses débuts à la télévision en 1990 avec le drame Forget About Me. Il enchaîne très vite en réalisant quelques séries (Family, Cracker), puis signe un deuxième téléfilm Under the Sun en 1992. Mais c’est avec son troisième film, cette fois réalisé pour le cinéma en 1995, que Michael Winterbottom se fait connaître sur la scène internationale. Sur une idée du scénariste Frank Cottrell Boyce, Butterfly Kiss est un road-trip mortel, éprouvant et hypnotique, rapidement devenu culte auprès des cinéphiles.

Le film est à l’image de ses conditions de prises de vues puisque réalisé dans l’urgence, avec une équipe réduite et un budget limité de 400.000 livres. Imprévisible et extravertie, Eunice arpente les autoroutes du nord de l’Angleterre à la recherche d’une dénommée Edith, qui lui aurait écrit des lettres d’amour. Dans une station-service, elle rencontre Miriam, jeune femme réservée et solitaire, coincée entre son métier de caissière et sa mère, âgée et invalide. Fascinée par Eunice, Miriam décide de tout quitter pour la suivre. Très vite, elle comprend qu’Eunice est une meurtrière mais ne peut se résoudre à la quitter. Film choc, Butterfly Kiss n’a rien perdu de son magnétisme. Absolument fascinant, viscéral, sombre et parcouru pourtant par un indéfectible amour, le troisième long métrage de Michael Winterbottom convie le spectateur à prendre place auprès de deux jeunes femmes à qui la vie n’a pas fait de cadeau, embarquées dans une mortelle randonnée. Si la violence est finalement « soft » à l’écran, ce sont avant tout les actes et leurs conséquences qui foudroient l’audience. Très tôt, Michael Winterbottom aimait déjà jouer avec l’empathie du spectateur envers des personnages détestables, difficile d’accès, peu recommandables. Des marginaux, des solitaires, des êtres rejetés par la société. Une marginalisation qui n’est pas volontaire ou le fruit d’une révolte.

Le réalisateur de Jude, Bienvenue à Sarajevo, 9 Songs, Tournage dans un jardin anglais, Un coeur invaincu et The Killer Inside Me dresse le portrait sans fard de deux jeunes femmes que tout oppose, mais dont l’alchimie est immédiate et qui se retrouvent unies par les sentiments qu’elles ont l’une pour l’autre. Eunice est interprétée par l’ahurissante et insaisissable Amanda Plummer. L’actrice américano-canadienne livre une prestation ébouriffante et inquiétante. Elle se fond totalement dans la peau d’Eunice, coincée malgré-elle dans une boucle constituée de voies rapides, qui passe de station-service en restaurants autoroutiers à la recherche une certaine Judith et une chanson d’amour en vinyle, même si on ne lui propose que des K7. Cheveux de feu, regard habité, son corps est recouvert de 17 tatouages, ses seins percés par des anneaux, son abdomen et son dos recouverts de chaînes et de cadenas. Elle rencontre Miriam, jeune employée d’une station-service. Timide, effacée, ingrate peut-être, douce, elle se prend d’affection pour Eunice et souhaite lui venir en aide. Elle lui propose alors l’hospitalité chez sa vieille mère, handicapée clouée sur un fauteuil roulant. Mais le désir de révolte est plus fort que tout et très vite Eunice envoie tout balader. Elle retourne sur la route. Pour la première fois de sa vie, Miriam quitte elle aussi son domicile, bien décidée à rejoindre Eunice sur la route, là où le destin voudra bien les conduire. Elle découvre très vite qu’Eunice est une tueuse, qui laisse des cadavres derrière elle, ou plutôt dans le coffre des voitures qu’elle trouve sur son chemin. Métamorphosée pour son rôle, Saskia Reeves livre une prestation tout aussi impressionnante et crève autant l’écran que sa partenaire, même si son personnage peut tout d’abord paraître plus effacé par nature. Pourtant, Miriam évolue autant qu’Eunice.

Ces deux jeunes femmes opposées rentrent en confrontation, se scrutent, s’embrassent, se caressent, s’avèrent les facettes d’une même pièce. Si Miriam souhaiterait bouffer la vie comme Eunice en agissant de façon impulsive sans se soucier des conséquences, Eunice voudrait être sereine comme Miriam. Ces deux corps qui s’attirent physiquement vont ensuite se tirer vers le haut, sur une route cimentée où le ciel grisâtre contraste avec la campagne verdâtre du Lancashire et le sang écarlate.

Résolument violent, même si les assassinats ne sont pas montrés à part ceux du chauffeur-routier et du représentant, Butterfly Kiss démontre que la société impitoyable est en partie responsable de cette implosion. Toutefois, Michael Winterbottom et son scénariste ne cherchent pas de circonstances atténuantes pour les actes commis par les personnages. Certains spectateurs n’y verront que deux pauvres nanas timbrées – il faut dire que le cinéaste ne fait rien pour les caresser dans le sens du poil – et un récit qui n’aspire visiblement que le rejet, mais l’empathie se crée, tandis que l’audience patiente et investie sera entraînée dans le sillage de Miriam et d’Eunice, jusqu’au dénouement libérateur, le châtiment rédempteur tant attendu, l’absolution dans une ablution, au crépuscule. Une folle, troublante et fiévreuse odyssée bercée par les chansons des Cranberries et PJ Harvey, qui n’a pas pris une ride depuis sa sortie. Un film coup de poing. Un chef d’oeuvre.

LE BLU-RAY

Pour cette sortie, l’éditeur Outplay a concocté un magnifique combo Blu-ray/DVD. Les deux disques reposent dans un superbe Digipack à trois volets, composé du portrait des deux personnages et d’un encart pour un livret. L’ensemble est glissé dans un fourreau cartonné au visuel très élégant et attractif. Grand travail éditorial.

Comme nous l’indiquons plus haut, cette édition comprend un livret de 16 pages composé de photos du film, mais surtout d’un entretien de Michael Winterbottom réalisé par Michel Ciment et Yann Tobin pour le n°430 de la revue Positif publié en décembre 1996. Le réalisateur revient sur les lieux du tournage, les conditions de prises de vues, son travail avec le scénariste Frank Cottrell Boyce, les thèmes du film, la création des personnages et leur difficulté à les faire accepter auprès des spectateurs.

En guise de supplément vidéo, Outplay a confié à l’imminent N.T. « Yann » Binh, journaliste, critique, enseignant de cinéma à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, la présentation de Butterfly Kiss de Michael Winterbottom (31’). A travers cet exposé passionnant, mister Binh (pardon) reprend peu ou prou les mêmes arguments et informations distillés dans l’interview du cinéaste dont il avait recueilli les propos pour le magazine Positif il y a plus de vingt ans. Cela lui permet d’approfondir les thèmes, de se pencher un peu plus sur le fond et la forme de Butterfly Kiss, tout en replaçant le film dans la carrière du réalisateur. Yann Binh indique même l’influence du cinéma d’Ingmar Bergman, auquel Michael Winterbottom venait de consacrer deux documentaires, dans son premier long métrage pour le cinéma. La genèse de Butterfly Kiss, l’évolution des personnages, leur trajectoire, leur quête, le casting et encore bien d’autres éléments sont abordés dans cette remarquable analyse du film.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce.

L’Image et le son

Alors qu’il demeurait inédit dans nos contrées en DVD, l’éditeur Outplay frappe fort puisque non seulement Butterfly Kiss est enfin disponible en DVD, mais aussi et pour la première fois en Blu-ray (1080p) ! C’est une exclusivité mondiale et cela mérite vraiment d’être souligné. Nous sommes donc face à un nouveau master Haute-Définition issu d’une restauration qui a visiblement quelques heures de vol, mais qui n’en demeure pas moins fort correcte. Ce master ne cherche pas à épater la galerie, cela serait d’ailleurs difficile avec les partis pris de la photographie de Seamus McGarvey (High Fidelity, World Trade Center, Avengers), mais les volontés artistiques sont heureusement respectées avec des couleurs atténuées qui se réchauffent au fur et à mesure du parcours des deux personnages, un grain cinéma aléatoire, des contrastes du même acabit. Le piqué est évident, les détails souvent plaisants et malgré divers points et tâches fréquemment constatables, la copie demeure propre et stable.

Seule la version originale est ici disponible en DTS-HD Master Audio 2.0, ainsi que les sous-titres français non verrouillés. L’écoute s’avère claire, sans aucun souffle, avec une restitution dynamique des dialogues, ainsi que des effets annexes, notamment du trafic automobile incessant. La musique de John Harle ainsi que les chansons qui illustrent le film (The Cranberries, Patsy Cline, Björk, PJ Harvey) ne manquent pas de coffre et le confort acoustique est largement assuré. Les sous-titres français pour le public sourd et malentendant sont également au menu.

Crédits images : © British Screen and The Merseyside Film Production Fund. / Dan Films LTD / Outplay / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test Blu-ray / Pris au piège, réalisé par Álex de la Iglesia

PRIS AU PIÈGE (El Bar) réalisé par Álex de la Iglesia, disponible en DVD et Blu-ray le 5 septembre 2017 chez L’Atelier d’Images et Condor Entertainment

Acteurs : Blanca Suarez, Mario Casas, Carmen Machi, Secun de la Rosa, Jaime Ordonez, Terele Pávez, Joaquin Climent, Alejandro Awada…

Scénario : Álex de la Iglesia, Jorge Guerricaechevarría 

Photographie : Ángel Amorós

Musique : Carlos Riera, Joan Valent

Durée : 1h42

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Madrid, 9 heures du matin. Des clients, qui ne se connaissent pas sont dans un bar. L’un d’entre eux sort et se fait tirer dessus, les autres se retrouvent bientôt prisonniers de l’établissement.

Le réalisateur espagnol fou, expert de l’humour noir et grinçant est de retour avec une satire socio-politique. A l’instar de son récent Un jour de chance, chaque protagoniste plongé dans une situation extraordinaire et dans laquelle dépend leur survie, va apparaître sous son vrai visage et dévoiler qui se cache réellement derrière la façade affichée quotidiennement. Comme souvent chez Álex de la Iglesia, la situation sociale est au centre de Pris au piège El Bar, comédie brutale et cinglante, jubilatoire et décalée.

Avec sa virtuosité coutumière (malgré un espace confiné), un montage alerte et une photographie à couper le souffle, Álex de la Iglesia signe un film ovni très attachant, virulent, émouvant et drôle. Merveilleux directeur d’acteurs, il offre à ses comédiens l’occasion de composer des personnages explosifs, sournois, pathétiques, menteurs, hypocrites et égoïstes que n’auraient pas reniés la comédie italienne, grande source d’inspiration du réalisateur, et qui s’apparentent souvent à des cousins ibériques des mythiques Monstres. A travers une galerie de personnages hétéroclites présentés dans un fabuleux plan-séquence en guise d’ouverture, une jeune femme belle et sexy qui a visiblement réussi dans la vie (Blanca Suárez), un représentant en lingerie fine (Alejandro Awada), un ex-flic (Joaquín Climent), un SDF aux dents gâtées prénommé Israel (sensationnel Jaime Ordóñez, déjà présent dans Les sorcières de Zugarramurdi), deux tenanciers de bar (Secun de la Rosa et la regrettée Terele Pávez), un hipster (Mario Casas), une accro au jeu (Carmen Machi) et d’autres individus de la vie de tous les jours, Álex de la Iglesia dresse le portrait d’une société effrayée qui se dissimule derrière des faux-semblants, qui s’écroulent dès que leurs petites habitudes sont rattrapées par la réalité.

Dans un quartier de Madrid, en début de matinée. Quelques clients, habitués ou non, qui se connaissent de visu ou qui se rencontrent pour la première fois, prennent tranquillement leur café dans un bar. Quand soudain, un homme qui vient de sortir est tué net sous leurs yeux par la balle d’un sniper. Ils réalisent alors qu’ils sont dans sa ligne de mire, se retrouvant de fait prisonniers du bar et en danger de mort. Le compte à rebours est lancé pour trouver le moyen de s’échapper ! Quelques minutes plus tard, un homme imposant, au corps enflé, sort des toilettes en toussant jusqu’à tomber raide mort à leurs pieds. Le petit groupe comprend alors que cet individu a été victime d’une arme bactériologique et qu’ils se trouvent tous confinés dans le bar, à la merci de l’armée, prête à les tuer l’un après l’autre. Pris au piège (d’où le titre français), la tension monte, les non-dits éclatent, certains sont plus facilement pris pour cible à l’instar du hipster qui fait peur en raison de sa barbe…Le réseau ne passe plus et les chaînes d’informations restent muettes. La paranoïa entre en éruption.

Álex de la Iglesia réalise un film fou, qui ne ressemble qu’à lui. Inclassable, capable de combiner le sordide au sexy en plongeant notamment la bombe Blanca Suárez (La Piel que habito, Les Amants passagers) dans les égouts, le cinéaste espagnol montre qu’il n’a rien perdu de sa verve et qu’il n’est pas prêt de se calmer à cinquante ans passés. Si la première partie peut parfois mettre les nerfs à rude épreuve avec son avalanche de dialogues vachards et sa musique omniprésente, Pris au piège devient très vite un redoutable tour de force et prend même la forme inattendue d’un survival invraisemblable avec errance dans les bas-fonds où tous les coups semblent permis, comme dans un thriller d’épouvante. Mais pour y accéder, il faut encore pouvoir glisser dans un espace réduit et s’enduire d’huile, séquence aussi tordante que tordue et même érotique quand Blanca Suárez (encore elle, mais ceux qui verront le film comprendront pourquoi), en petite tenue, est badigeonnée des pieds à la tête pour pouvoir s’introduire dans l’interstice.

Álex de la Iglesia réunit les différentes faces cachées de l’Espagne contemporaine, qui vit sous la crainte de devenir elle aussi la cible récurrente d’attentats comme Paris (qui sont évoqués au travers d’une réplique), repliée sur elle-même, victime d’amalgames, prête à dénoncer et à rejeter celui ou celle qui semble ne pas lui inspirer confiance. Pris au piègeEl Bar est donc un film 100 % Álex de la Iglesia qui à travers le genre, réalise une fois de plus une sensationnelle radiographie de son pays en crise et au bord du gouffre, traitée avec intelligence, maestria et une savoureuse amoralité. Un grand spectacle, injustement privé d’une sortie dans les salles françaises, comme le précédent film du cinéaste, Mi Gran Noche.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Pris au piège, coédité par L’Atelier d’Images et Condor Entertainment, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel de la jaquette est attractif. Le menu principal est animé sur la musique du film.

Cette édition comporte tout d’abord une interview d’Álex de la Iglesia (15’), réalisée en prévision de la sortie de Pris au piège dans les bacs français. Contrairement à ses films, le réalisateur apparaît toujours calme et posé et cet entretien ne déroge pas à la règle. Álex de la Iglesia revient sur son rapport aux spectateurs, sur les thèmes abordés dans Pris au piège (la peur et sur ce qu’elle engendre chez l’être humain), sur la longue gestation du film (entre dix et quinze ans) et l’évolution des personnages au fil du récit, tout en indiquant quelques-unes de ses références comme The Thing de John Carpenter, ainsi que ses intentions de mise en scène. Quelques photos dévoilent l’envers du décor.

Nous trouvons également un excellent making of (37’) constitué d’entretiens avec les comédiens du film et d’Álex de la Iglesia, ainsi que de très nombreuses et impressionnantes images de tournage. Dans la première partie, nous assistons à la première lecture du scénario avec toute l’équipe réunie, puis nous passons aux prises de vues souvent très difficiles quand les acteurs sont plongés dans la fange, même si les égouts ont évidemment été créés en studios. Les comédiens se montrent véritablement investis, notamment Jaime Ordóñez dont le corps était véritablement recouvert d’ecchymoses que devaient dissimuler les maquilleurs ! Chaque acteur présente son personnage et aborde les thèmes du film, tandis que la caméra s’immisce dans les loges où les maquilleurs s’apprêtent à donner naissance à Israel. Comment la scène du trou a-t-elle été tournée ? Les bagarres ? La poursuite dans les égouts ? L’affrontement final ? L’épilogue ? Il faudra visionner ce formidable documentaire pour le savoir.

L’Image et le son

Que voilà un bel objet ! Les deux éditeurs ont mis les petits plats dans les grands et offre à la belle photo d’Ángel Amorós (Mi Gran Noche) un superbe écrin qui restitue adroitement les partis pris esthétiques originaux. Le piqué est diaboliquement ciselé, le cadre large flatte les rétines, les contrastes sont particulièrement riches et tranchés, les noirs concis et la colorimétrie froide des décors est bigarrée à souhait. L’ensemble est soutenu par une compression AVC de haute volée et fort élégante, et malgré quelques sensibles pertes des détails sur quelques plans sombres, ce master français HD (1080p) est brillant, dense et minutieux, avec même un léger grain très plaisant.

Le confort acoustique a été soigné avec deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 espagnol et français, aussi probants dans les scènes agitées que dans les séquences plus calmes, même si effectivement il n’y en a pas beaucoup puisque tous les personnages sont sans cesse en train de parler « très fort ». Les pics de violence peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec des effets foisonnants qui environnent le spectateur de partout. A ce titre, l’acte final dans les égouts mettra à mal votre installation ! Les ambiances annexes sont omniprésentes et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des séquences au moment opportun. La spatialisation musicale est luxuriante avec un net avantage pour la version originale. Si possible, évitez la version française. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale et le changement de langue non verrouillé à la volée.

Crédits images : © Helher Escribano / L’Atelier d’Images / Condor Entertainment / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Magnus, réalisé par Benjamin Ree

MAGNUS réalisé par Benjamin Ree, disponible en DVD le 5 septembre 2017 chez Pretty Pictures

Acteurs : Magnus Carlsen, Garry Kasparov, Viswanathan Anand…

Scénario : Linn-Jeanethe Kyed, Benjamin Ree

Photographie : Øyvind Asbjørnsen, Magnus Flåto, Vanchinathan Murugesan, Benjamin Ree

Musique : Uno Helmersson

Durée : 1h15

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

En 2004, à l’âge de 13 ans, Magnus Carlsen décide qu’il deviendra champion du monde d’échecs. A mesure qu’il s’épanouit, le jeune prodige gravit les échelons du classement international, au prix de sacrifices personnels, mais aussi grâce au soutien de ses amis, et d’une famille très impliquée dans sa carrière.

Il fallait bien un film-documentaire rétrospectif pour raconter le destin du norvégien Magnus Carlsen, connu sous le nom du Mozart des échecs. Tout simplement et sobrement intitulé Magnus, le documentaire réalisé par son compatriote Benjamin Ree se penche sur ce véritable phénomène national devenu mondial, en compilant des archives personnelles provenant de la famille de Magnus, avec des images provenant de compétitions internationales, ainsi que de très rares interventions de la famille de l’intéressé et de Magnus lui-même. Des photos et films de vacances sur lesquels Magnus est montré comme un enfant « à part », dans son monde, perdu dans ses pensées, à l’écart, jusqu’à sa découverte des chiffres et la révélation des échecs grâce à son père, le film s’intéresse à l’un des êtres les plus extraordinaires de ces vingt dernières années.

Loin de tout académisme, Magnus est souvent filmé comme un véritable match de boxe. Entre les dernières réflexions quelques minutes avant « l’entrée sur le ring », jusqu’à l’escorte avec son père (omniprésent, tout comme sa famille qui n’est jamais bien loin) et de ses conseillers jusque devant la table où repose l’échiquier sur lequel reposeront toutes les attentions, Magnus est devenu en quelques années le plus grand de sa catégorie à l’instar d’un sportif qui aurait remporté toutes les médailles jusqu’au Saint Graal espéré. Né le 30 novembre 1990, Magnus Carlsen évolue devant l’écran à travers une mosaïque d’images revenant sur chaque étape décisive de sa vie. Ainsi, le petit garçon effacé de 1994, qui se tient loin de ses sœurs devient par la magie du montage une petite vedette dans sa catégorie, puis continue son chemin jusqu’à devenir grand maître international, numéro un mondial au classement Elo et champion du monde en titre. Au-delà de sa dimension documentaire, Magnus se suit comme une histoire sur une personnalité hors-du-commun.

Bercé par de nombreux films de genre, le cinéphile pourra trouver une dimension quasi-fantastique au personnage principal, doté d’une mémoire qui dépasse l’entendement à l’instar du challenge relevé par Magnus en 2013. Invité par la prestigieuse université d’Harvard, Magnus Carlsen, les yeux bandés, doit affronter dix des meilleurs avocats joueurs d’échecs au monde. Ainsi, il doit mémoriser la position de 320 pièces et déplacements, tout en calculant dix coups et contre-attaques par échiquier. Pari relevé, Magnus remporte ses dix victoires. Et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres qui sont abordés au fil de ce documentaire, où les défaites ne sont pas oubliées, ainsi que les moments où Magnus perd pied et craque sous la pression.

Dix ans auparavant, en 2004, Magnus, s’installe calmement et attend son adversaire qui n’est autre que Garry Kasparov. Si l’enfant est éliminé dès le premier tour, ce n’est pas sans mal et le champion du monde et d’échecs connaît quelques sueurs froides, largement relayées dans les médias. Désormais, le jeune Magnus Carlsen est observé dans le monde entier et devient grand maître à l’âge de 13 ans. Il faudra attendre 2013 après être devenu le champion du tournoi des candidats de Londres et le nouveau prétendant au titre de champion du monde, pour que Magnus affronte l’indien Viswanathan Anand et atteigne l’objectif qu’il s’était fixé depuis sa plus tendre enfance.

A l’écran, le petit garçon s’affirme et devient un homme, semble s’apaiser à mesure qu’il prend son envol. Magnus est un documentaire remarquable, un récit initiatique doublé d’un document sportif et même sociologique. Court (75 minutes montre en main sur plus de 500 heures filmées en dix ans), mais dense et passionnant du début à la fin.

LE DVD

Nous devons la sortie en DVD de Magnus à l’éditeur/distributeur Pretty Pictures. Le disque repose dans un boîtier classique de couleur noire. La jaquette est attractive, le menu principal animé et musical.

L’éditeur ne vient pas les mains vides. Le premier supplément est une interview cool et décontractée du réalisateur Benjamin Ree (12’) réalisée en Norvège pour annoncer la sortie du film au cinéma, notamment pour la Première au Festival de Tribeca. L’invité en dit un peu plus sur sa rencontre avec Magnus Carlsen, la genèse du projet, ses intentions et l’évolution de Magnus au fil des années passées à ses côtés.

Si vous faites partie des 600 millions de joueurs d’échecs dans le monde, alors vous vous dirigerez sur le second supplément puisque Magnus Carlsen y donne quelques leçons pour aider ceux qui voudraient débuter, ou pour conseiller ceux qui souhaiteraient se perfectionner (21’).

L’Image et le son

Difficile de juger une image comme celle de Magnus puisque le film est un collage de différentes sources vidéo analogiques et numériques. Dans l’ensemble, la copie est très propre, nette, les contrastes affirmés. La gestion du piqué est aléatoire et dépend des conditions de prises de vues.

Le mixage Dolby Digital 5.1 instaure un excellent confort acoustique. La musique est constamment spatialisée, les effets latéraux naturels et convaincants (applaudissements, ambiances avant et après les divers championnats), les voix bien délivrées par la centrale et les frontales en grande forme. La Stéréo conviendra aisément à ceux qui ne seraient pas équipés sur la scène arrière. Les sous-titres français sont imposés.

Crédits images : © Pretty Pictures / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / L.A. Rush, réalisé par Mark et Robb Cullen

L.A. RUSH (Once Upon a Time in Venice) réalisé par Mark et Robb Cullen, disponible en DVD et Blu-ray le 5 juillet 2017 chez AB Vidéo

Acteurs : Bruce Willis, Jason Momoa, Famke Janssen, John Goodman, Ana Flavia Gavlak, Elisabeth Röhm, Thomas Middleditch, Stephanie Sigman, Jessica Gomes…

Scénario : Mark et Robb Cullen

Photographie : Amir Mokri

Musique : Jeff Cardoni

Durée : 1h34

Date de sortie initiale : 2017

LE FILM

Steve Ford, vieux détective privé et légende de L.A, est engagé par un promoteur pour arrêter un graffiteur qui fait des dessins obscènes sur son immeuble. Menant son enquête, Steve voit sa vie prendre une autre dimension, lorsque son chien Buddy se retrouve aux mains de Spyder, un chef de gang lié aux cartels de la drogue. Face à cette situation, Steve est forcé d’utiliser la manière forte…

Au fait, il va comment Bruce Willis ? Cela fait longtemps qu’on ne l’a pas vu au cinéma ! Pourtant, à 62 ans, le comédien tourne – presque – autant qu’un Nicolas Cage et ses derniers films sont arrivés directement dans les bacs ou en VOD en France. En dehors d’un caméo dans Split (et pour cause) de M. Night Shyamalan, sa dernière véritable apparition sur le grand écran remonte à Sin City : J’ai tué pour elle de Frank Miller et Robert Rodriguez. Depuis, Bruce Willis enchaîne les séries B et Z comme des perles sur un collier dans des œuvres aux titres inconnus, Sans compromis, Fire with Fire : Vengeance par le feu, The Prince, Vice, Extraction, Braqueurs, Precious Cargo, Marauders, en affichant sur les visuels la même moue et les yeux plissés. Parfois, l’acteur semble se souvenir de son métier et qu’il peut être très bon quand il s’en donne la peine. C’est le cas de ce L.A. Rush Once Upon a Time in Venice.

Contrairement à ce que la jaquette pourrait faire penser, il ne s’agit en aucun cas d’un film d’action, bien que Bruce Willis et Jason Momoa y figurent la pétoire à la main. L.A. Rush est une comédie et cela tombe bien puisque Bruce Willis a toujours excellé dans le genre. S’il est indéniable que ce petit film léger et décalé aurait bien eu du mal à se démarquer du tout-venant pour une sortie dans les salles, il n’en demeure pas moins qu’on passe un bon et agréable moment. Bruce Willis a visiblement décidé de s’amuser et de sortir un peu de sa torpeur en jouant notamment avec son image, tout en rappelant son personnage de Joe Hallenbeck du Dernier Samaritain de Tony Scott. On le voit donc (sa doublure certes) en train d’échapper à quelques sbires, en faisant du skateboard dans le plus simple appareil et en dissimulant son pistolet dans la raie des fesses. Avec le sourire en coin bien entendu.

Il interprète Steve Ford, un détective de Los Angeles sur le déclin, qui voit sa vie prendre une autre dimension lorsque son chien est kidnappé par un gang. Car les dangereux trafiquants n’ont aucune idée de ce dont Ford est capable pour retrouver son fidèle compagnon. Voilà un pitch qui n’est pas sans rappeler le sublime John Wick de David Leitch et Chad Stahelski. Sauf que la comparaison s’arrête là puisque Steve Ford est tout sauf un homme d’action. Plus proche d’un Jeff Lebowski, le privé préfère rester là à ne rien faire, à prévenir quelques jeunes adolescents sur les dangers de la fumette ou des maladies vénériennes contractées avec quelques femmes de petite vertu. Le reste du temps, Steve range le bazar qui s’entasse sur son bureau, donne quelques indications à son jeune associé John (sympathique Thomas Middleditch de la série Silicon Valley), aide le promoteur immobilier Lou le Juif (Adam Goldberg) à mettre la main sur un artiste de rue qui a décidé de lui nuire en le représentant en fâcheuse posture sur la façade d’un immeuble qu’il souhaite mettre en vente. En dehors du travail, ou de ses occupations plutôt, Steve rend visite à son meilleur ami Dave Phillips (John Goodman, génial), propriétaire d’un magasin de planches de surf, qui déprime en raison de son divorce. Steve s’occupe également de sa sœur Katey (Famke Janssen) et de sa petite nièce, qu’il considère un peu comme la fille qu’il n’a pas eue, surtout depuis que le père de cette dernière les a abandonnées. Au milieu de tout ça, Steve voue un amour inconsidéré pour le chien de Katey, « même s’il a des gaz ». Jusqu’au jour où des petites frappes à la solde d’un chef de gang improbable (Jason Momoa excellent en abruti au bandana sur la tête) viennent cambrioler la maison de Katey en prenant avec eux le chien adoré de Steve. Ce dernier voit rouge. Il est bien décidé à retrouver son toutou.

Voilà L.A. Rush, une bonne et attachante comédie écrite et réalisée par les frères Cullen, qui avaient déjà signé Top Cops de Kevin Smith en 2010, avec Bruce Willis déjà en haut de l’affiche. Le film s’avère une chronique, celle d’un mec qui voulait se la couler douce sous le soleil ardent de la Californie et qui doit agir de temps en temps, d’une part parce que c’est son boulot (il est le seul privé de son quartier), d’autre part pour rendre parfois service à ses proches. L.A. Rush fonctionne grâce à l’alchimie de ses comédiens, mais aussi par l’abattage de Bruce Willis, qui a certes du mal à faire croire qu’il peut encore courir sans être essoufflé, mais qui ne recule devant rien pour faire marrer les spectateurs, quitte à arborer une robe, perruque et rouge à lèvres en étant poursuivi par une bande de travestis. Le film enchaîne les petits morceaux de bravoure sans se forcer, mais avec suffisamment d’efficacité et beaucoup de second degré pour ne pas ennuyer l’audience, tout en soignant la photographie et le montage. 5 minutes d’action sur 1h30, mais on rit le reste du temps et c’est déjà ça de pris !

LE BLU-RAY

L.A. Rush débarque directement en DVD et Blu-ray dans les bacs français, sous la houlette d’AB Vidéo. Le visuel de la jaquette est on ne peut plus trompeur puisque l’on pourrait croire qu’il s’agit d’un film d’action et que Bruce Willis et Jason Momoa ne sont pas là pour rigoler. Mais il s’agit bel et bien d’une comédie et Jason Momoa est loin d’inspirer la crainte ici. Le menu principal est animé et musical.

Outre la bande-annonce en version française, l’éditeur joint également un making of promotionnel, constitué de quelques images de tournage, d’autres tirées directement du film (un peu trop d’ailleurs) et d’interviews de quelques comédiens et même de Stuart Wilson, qui double le comédien Bruce Willis depuis une dizaine d’années. Aucune intervention de l’acteur principal ou des frères Cullen.

L’Image et le son

Le Blu-ray est au format 1080p. Très belle copie HD (master français d’ailleurs) que celle éditée par AB Vidéo et qui restitue des belles couleurs estivales et chaudes du chef opérateur Amir Mokri, habituellement occupé sur des grosses productions comme Pixels, Transformers: L’âge de l’extinction, Man of Steel et Fast and Furious 4. Le piqué est aiguisé, restituant chaque cheveu grisonnant sur le crâne de Bruce Willis, les contrastes sont denses, le cadre large fourmille de détails aux quatre coins. C’est superbe, c’est lumineux, on en prend plein les yeux, le ciel est azur, la mer verte et les décolletés ne manquent pas de profondeur.

Vous pouvez compter sur les mixages DTS-HD Master Audio 5.1 anglais et français pour vous plonger délicatement mais sûrement dans l’ambiance du film, bien que l’action demeure souvent réduite. La bande originale est la mieux lotie. Toutes les enceintes sont exploitées, les voix sont très imposantes sur la centrale et se lient à merveille avec la balance frontale, riche et dense, ainsi que les enceintes latérales qui distillent quelques effets naturels. Le caisson de basses se mêle également à la partie. Notons que la version originale l’emporte sur la piste française, se révèle plus naturelle et homogène, y compris du point de vue de la spatialisation musicale. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue verrouillé à la volée. Deux pistes Stéréo sont également au menu.

Crédits images : ©Venice PL, LLC, All Rights Reserved / AB Vidéo / Captures Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr