Test Blu-ray / Tchao Pantin, réalisé par Claude Berri

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TCHAO PANTIN réalisé par Claude Berri, disponible en Combo Collector Blu-ray + DVD le 7 décembre 2016 chez Pathé

Acteurs : Coluche, Richard Anconina, Agnès Soral, Philippe Léotard, Mahmoud Zemmouri, Ahmed Ben Ismaël

Scénario : Claude Berri et Alain Page, d’après le roman d’Alain Page Tchao Pantin

Photographie : Bruno Nuytten

Musique : Charlélie Couture

Durée : 1h40

Date de sortie initiale : 1983

LE FILM

Lambert, le regard fatigué et l’oeil rougi par l’alcool, traine sa solitude dans un garage parisien. Il est pompiste de nuit. Bensoussan, jeune dealer, fuit la police et se réfugie dans la station. Ils deviennent amis. Un jour, Bensoussan est assassiné…

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Tchao Pantin est un film culte. Pourtant, qui aurait pu parier sur le succès, voire le triomphe de l’oeuvre de Claude Berri réalisée en 1983 ? En 1970, le producteur-réalisateur avait offert à Coluche, alors inconnu du grand public, son premier rôle au cinéma dans Le Pistonné. Les deux hommes se retrouveront onze ans plus tard pour Le Maître d’école, grand succès de l’année 1981 avec 3 millions d’entrées. Au début des années 1980, Coluche est au sommet du box-office et vient d’enchaîner les triomphes commerciaux avec Inspecteur la bavure, Deux heures moins le quart avant J.C., Banzaï et La Femme de mon pote, tous produits par Claude Berri. En revanche, la vie personnelle du comédien part à vau-l’eau. Sa femme vient de le quitter en emmenant les enfants, son meilleur ami Patrick Dewaere met fin à ses jours en juillet 1982 en utilisant l’arme que Coluche lui avait offert et les dettes s’accumulent. Il se perd dans la drogue.

tchao-pantintchao-pantinagnesC’est alors que Christian Spillemaecker, secrétaire particulier et ami de Coluche, découvre le roman Tchao Pantin d’Alain Page. Alors que Claude Berri est sur le point de prendre l’avion pour rejoindre le tournage de L’Africain de Philippe de Broca dont il est le producteur, Spillemaecker lui conseille de découvrir ce livre en imaginant Coluche dans le rôle principal pour une possible adaptation. Claude Berri a le coup de foudre et décide de transposer lui-même ce roman dont il achète les droits pour le cinéma. Le tournage est prévu pour l’été 1983, en décors naturels dans le XVIIIe arrondissement. Halluciné par la transformation physique et la performance de Coluche devant sa propre caméra, Claude Berri parvient à faire avancer la sortie du film à décembre 1983, persuadé que le comédien obtiendra le César du meilleur acteur. Effectivement, Coluche obtiendra la compression lors de la cérémonie en mars 1984.

tchao-pantin2tchao-pantin5Il faut dire qu’il est exceptionnel dans la peau de Lambert, le pompiste alcoolique aux yeux tombants qui trompe son ennui la nuit en enchaînant les verres d’alcool. Le comédien incarne ce personnage avec une vérité époustouflante. Une nuit pluvieuse, Youseff Bensoussan (Richard Anconina), qui semble suivi par une voiture de police, parvient à s’abriter dans la station-service de Lambert. Il prétend vouloir remplacer la bougie de sa mobylette, mais Lambert n’est pas dupe. Ils engagent la conversation. Le jeune homme juif-arabe lui tient compagnie jusqu’à l’aube et les deux prennent un café. Lambert, homme solitaire, s’attache très vite à Bensoussan. Mais le jeune homme est en réalité plongé dans un trafic de drogue. Il deale la nuit pour le compte du propriétaire d’un bar du quartier de Belleville. Après s’être fait voler sa marchandise, Bensoussan est poursuivi par deux motards et assassiné dans la station-service de Lambert, devant ses yeux. On apprend que ce dernier est un ancien inspecteur de police, qui suite au décès de son fils à la suite d’une overdose, a sombré dans la dépression après que sa femme l’ait quitté. Lambert, qui voyait en Bensoussan comme un fils de substitution, décide de mener son enquête afin de retrouver les commanditaires de son assassinat.

tchao-pantin3tchao-pantin4Il rencontre Lola (Agnès Soral, superbe), une jeune punk dont Bensoussan était amoureux. Elle assiste à un règlement de comptes durant lequel Lambert tue un des responsables de la mort de Bensoussan. Si Lola représente une lueur d’espoir dans ce qui lui reste de vie, et si un officier de police (Philippe Léotard) suspecte le pompiste de vouloir mettre son nez là où il ne devrait pas, Lambert est bien décidé à aller jusqu’au bout de sa vengeance, même s’il doit y laisser la vie.

tchao-pantin6tchao-pantin10Chef d’oeuvre absolu de noirceur et de mélancolie, filmé près du métro aérien dans le quartier crasseux et glauque de la Chapelle à Paris (avant sa rénovation et sa réhabilitation), Tchao Pantin fascine toujours autant plus de trente ans après sa sortie. Epaulé par la photo – césarisée – du chef opérateur Bruno Nuytten, qui donne un aspect spectral à la station-service (éclairée aux néons froids) et la composition aussi marquante qu’inquiétante de Charlélie Couture (dont la chanson Les nuits sont trop longues), Claude Berri signe un de ses plus beaux films. Magistralement réalisé, Tchao Pantin doit également sa réussite à son ton parfois très réaliste qui fait froid dans le dos. Le personnage de Lambert collera tellement à la peau de Coluche, que le comédien gardera son costume tout du long, même en dehors du tournage. Une façon pour lui d’exorciser tout ce qui n’allait pas dans sa vie. De son côté, Richard Anconina trouve également un de ses rôles les plus marquants, pour lequel il sera récompensé par deux César, le premier pour le meilleur espoir masculin, le deuxième pour le meilleur second rôle. Tchao Pantin est un triomphe et attire plus de 3,8 millions de spectateurs en décembre 1983.

Zur ARTE-Sendung Am Rande der Nacht 3: Mit Hilfe der jungen Punkerin Lola (Agns Soral) macht sich der Ex-Polizist und Tankwart Lambert (Coluche) auf die Suche nach den Mšrdern seines Freundes Bensoussan Ð ein tšdliches UnterfangenÉ © PathŽ Renn Productions Foto: ARTE France Honorarfreie Verwendung nur im Zusammenhang mit genannter Sendung und bei folgender Nennung "Bild: Sendeanstalt/Copyright". Andere Verwendungen nur nach vorheriger Absprache: ARTE-Bildredaktion, Silke Wšlk Tel.: +33 3 881 422 25, E-Mail: bildredaktion@arte.tv

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray de Tchao Pantin a été réalisé à partir d’un check-disc. Le Blu-ray et le DVD reposent dans un Digipack dans la collection Version restaurée par Pathé, glissé dans un fourreau cartonné. Le menu principal est très élégant, animé sur un montage de séquences tirées du film.

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Près de deux heures de suppléments sont proposées, principalement repris de l’édition DVD Prestige sortie en 2006, même s’il manque l’interview de Coluche par France Roche !

Le principal bonus est le documentaire rétrospectif Il était une fois Tchao Pantin (51’), réalisé par Fabrice Ferrari et conçu par Serge July en 2003, composé d’entretiens de Christian Spillemaecker (producteur associé), Claude Berri (réalisateur et scénariste), Alain Page (romancier et dialoguiste), Fred Romano (compagne de Coluche), Paul Lederman (impresario-producteur qui a lancé Coluche), Didier Lavergne (maquilleur), Richard Anconina (« Bensoussan »), Mahmoud Zemmouri (« Rachid »), Agnès Soral (« Lola »), Bruno Nuytten (directeur de la photographie), Patrick Bordier (régisseur), Jacques Attali (conseiller politique) et Pierre Benichou (journaliste). A noter que le documentaire, jusqu’alors scindé en plusieurs modules sur le DVD Collector et en version tronquée, est ici présenté dans sa version intégrale.

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Malgré quelques légères digressions (sur la présentation de Coluche à l’élection présidentielle de 1981), vous y découvrirez tout ce qu’il faut savoir sur la genèse de Tchao Pantin, l’adaptation du roman d’Alain Page, le pari de confier le rôle principal à Coluche (qui traversait l’une des pires périodes de sa vie et sous l’emprise de la drogue), la préparation des comédiens (Agnès Soral qui a vécu avec des punks dans quelques squats), les partis pris esthétiques (la station-service éclairée aux néons), les conditions de tournage la nuit, durant deux mois, au milieu de véritables trafiquants de drogue et en décors naturels. Au-delà de l’aspect informatif, on apprécie le portrait de l’homme complexe qu’était Coluche, dressé au fil de ce documentaire.

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L’interview croisée de Richard Anconina et d’Agnès Soral (2003-29’) reprend peu ou prou les mêmes souvenirs de tournage racontés dans le documentaire précédent. Même s’ils sont assis l’un à côté de l’autre, les deux comédiens n’apparaissent étrangement jamais ensemble à l’écran. Agnès Soral revient sur la façon dont Claude Berri l’a engagée et lui a demandé de se préparer pour son personnage, tandis que Richard Anconina, explique comment il a obtenu le rôle grâce à son ami Coluche, qui lui a conseillé de mentir sur son âge et de dire qu’il avait 22 ans (alors qu’il en avait 31). Les deux comédiens évoquent également le travail avec Coluche et Claude Berri, le triomphe du film, celui aux César et l’après-Tchao Pantin.

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A l’instar de l’entretien précédent, l’éditeur reprend également celui de Claude Berri (10’) réalisé en 2003. Les propos tenus ici sont une fois de plus redondants avec ce qui a pu être entendu dans le film de Serge July ou lors de l’interview des deux acteurs. Une fois de plus, ce bonus revient sur l’adaptation du livre d’Alain Page, les personnages, le choix de Coluche pour incarner Lambert, les partis pris de la photo de Bruno Nuytten, la musique de Charlélie Couture. Seul argument inédit, Claude Berri évoque un remake qu’aurait dû réaliser et interpréter Al Pacino.

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Seul élément inédit, l’interview de Xavier Castano (18′), réalisée par Jérôme Wybon. L’assistant-réalisateur donne beaucoup d’éléments nouveaux sur le tournage de Tchao Pantin. Notre interlocuteur revient notamment sur une des premières fois où le film a été abordé avec Coluche (qui avait déjà trouvé la tête de son personnage), ainsi que sur la situation personnelle du comédien (« à un carrefour de sa vie ») et sur ce qui a pu le motiver pour se lancer dans ce projet après le tournage difficile de La Femme de mon pote et surtout la mort de Patrick Dewaere son meilleur ami. Quelques images de tournage inédites viennent illustrer cet excellent entretien, qui indique aussi comment se déroulaient les prises de vue, les partis pris de la photo de Bruno Nuytten et le fait que Claude Berri lui-même ne croyait pas au succès du film en raison de sa noirceur et du contre-emploi de Coluche.

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L’interactivité se clôt sur la bande-annonce originale (qui insiste sur la performance dramatique de Coluche et que l’on compare à Raimu, Fernandel et Bourvil), ainsi que sur le célèbre extrait (raccourci malheureusement) de la cérémonie des Césars en 1984 (3’).

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L’Image et le son

Tchao Pantin rejoint le plan de restauration du catalogue Pathé. La copie en 4K du film de Claude Berri est livrée dans un écrin Blu-ray au format 1080p. La photo signée par le grand chef opérateur Bruno Nuytten, qui a d’ailleurs supervisé la restauration en 2014 par les laboratoires Eclair, est ici respectée avec des couleurs très froides (aux teintes bleutées), volontairement délavées et une patine argentique très appréciable. L’image (1.66, 16/9 compatible 4/3) a été savamment nettoyée, la copie est vraiment très propre, l’ensemble est stable, le cadre ne manque pas de détails. Le piqué doux demeure agréable pour les mirettes, les contrastes sont élégants, bien que Tchao Pantin se déroule essentiellement de nuit et que certaines séquences s’avèrent très sombres. Si les noirs manquent légèrement de concision et tirent également sur le bleu, l’édition HD de Tchao Pantin demeure très soignée.

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L’éditeur propose un mixage DTS-HD Master Audio Mono 2.0. Comme pour l’image, le son a également subi un dépoussiérage par L.E. Diapason. La piste est propre, mais les dialogues sont parfois sensiblement étouffés, pour ne pas dire plats. Toutefois, l’écoute reste supérieure à celle des anciennes diffusions télévisées, certains effets se distinguent (la pluie au début du film) et la musique de Charlélie Couture possède même un coffre inédit. Les sous-titres anglais et français destinés au public sourd et malentendant sont également disponibles. Nous trouvons également une piste Audiovision.

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Crédits images : © Pathé / Captures du Blu-ray et des suppléments : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test DVD / Le Maître du monde (Tobor the Great) – Coffret La Guerre des Robots, réalisé par Lee Sholem

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Le Maître du monde (Tobor the Great) réalisé par Lee Sholem, disponible en coffret DVD Prestige « La Guerre des Robots » le 6 décembre 2016 chez Artus Films

Acteurs : Charles Drake, Karin Booth, Billy Chapin, Taylor Holmes, Steven Geray, Henry Kulky, Franz Roehn, Hal Baylor

Scénario : Philip MacDonald

Photographie : John L. Russell

Musique : Howard Jackson

Durée : 1h14

Date de sortie initiale : 1954

LE FILM

A l’ère de la conquête spatiale, le Dr. Ralph Harrison, en charge d’un projet de mission spatiale, démissionne de la Commission Interplanétaire Fédérale Civile, en refusant que des humains soient utilisés comme pilotes-cobayes, lors des tests de prototypes de fusées. Il est contacté par le Professeur Arnold Nordstrom qui lui propose de travailler avec lui sur Tobor, un robot destiné à aller dans l’espace. Un espion s’introduit dans la conférence de presse visant à présenter Tobor aux reporters. Après une tentative infructueuse de voler les plans de conception de Tobor, l’espion et ses complices enlèvent Nordstrom et son petit-fils. Tobor pourra-t-il les tirer de cette fâcheuse posture ?

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« C’est une histoire du futur, mais un futur proche » nous indique la géniale (et sérieuse) exposition de Tobor the Great, connu chez nous sous le titre Le Maître du monde – on se demande d’ailleurs pourquoi, y compris l’affiche qui ne représente en rien le film – ou bien encore Tobor le Grand en Belgique. Réalisé en 1954 par Lee Sholem (1913-2000), metteur en scène de Tarzan et la fontaine magique (1949) et Tarzan et la belle esclave (1950) avec Lex Barker dans le rôle-titre, sans oublier Superman et les nains de l’enfer (1951) avec George Reeves, Le Maître du monde explique d’emblée au spectateur que la course à l’espace est devenue l’une des priorités de toutes les nations du monde. A cette occasion, le gouvernement américain a créé la Commission Civile des Voyages Interplanétaires, dont les essais sont financés par le Congrès.

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Une explosion atomique nous rappelle que la Seconde Guerre mondiale est encore dans les mémoires et que les avancées scientifiques, techniques et technologiques ont connu un bond en avant sans précédent. Les recherches concernent les nouveaux matériaux fissiles, les alliages non fissiles et surtout les navigations spatiales, l’astrophysique et l’aérodynamique. Mais alors qu’en est-il du facteur humain ? C’est là qu’intervient le Dr. Ralph Harrison (Charles Drake), qui rejette tous les tests effectués sur les pilotes destinés à envoyer un homme dans l’espace en raison de tous les risques que cela comporte. A la suite d’un énième test d’un pilote harnaché dans une centrifugeuse, il démissionne. Harrison est alors soutenu dans ses positions par l’éminent Professeur Arnold Nordstrom (Taylor Holmes) qui souhaite alors l’engager pour travailler à ses côtés sur un projet révolutionnaire. Dans son atelier bourré de gadgets, Nordstrom a mis au point un robot doté d’une intelligence artificielle et de la capacité à ressentir les émotions (amour, amitié, hostilité), qu’il a baptisé Tobor (comprenez Robot écrit à l’envers). Ce robot sera destiné à prendre la place des pilotes humains dans les fusées envoyées dans l’espace.

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Nordstrom vit avec sa fille Janice (Karin Booth) et son petit-fils Gadge (Billy Chapin), le père de ce dernier étant décédé durant la guerre de Corée. Gadge est un enfant surdoué, passionné par la science et les travaux de son grand-père. Après avoir finalisé leur robot, Nordstrom et Harrison décident de présenter à la presse le fruit de leurs recherches. Mais Tobor attire bien vite les convoitises et quelques espions, probablement russes, décident de s’en emparer.

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Le Maître du monde – Tobor the Great est le prototype même de la série B SF vintage que les cinéphiles chérissent tout particulièrement. Le charme désuet de ce petit film repose sur un scénario malin écrit par le solide Philip MacDonald (La Patrouille perdue de John Ford, La Fiancée de Frankenstein de James Whale, Rebecca d’Alfred Hitchcock, Le Récupérateur de cadavres de Robert Wise) qui compile les éléments fantastiques alors à la mode : conquête spatiale, nouvelles technologies, fascination des robots et de l’intelligence artificielle. Certes, le spectateur d’aujourd’hui devra accepter certains éléments bien naïfs, mais Le Maître du monde – Tobor the Great n’a absolument rien perdu de son pouvoir divertissant, malgré son budget visiblement modeste (d’où l’usage de stock-shots), et demeure l’un des premiers films du genre à montrer l’amitié entre un enfant et un robot qui tape à la machine à écrire et qui s’entraîne à piloter sur ce qui s’apparente à un jeu d’arcade ! Les comédiens Charles Drake (Harvey, Le Météore de la nuit), Karin Booth (La Danse inachevée), le jeune Billy Chapin (La Nuit du chasseur) et Taylor Holmes (Les Hommes préfèrent les blondes) sont tous très attachants et nous font croire à cette histoire déjà marquée par l’espionnage industriel.

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Le spectacle s’adresse tout aussi bien aux enfants, qui se reconnaîtront dans le personnage de Gadge qui devient « ami » avec le robot (ou un simulacre d’homme électronique comme le préfère l’inventeur), qu’aux adultes cinéphiles adeptes de SF. Ces derniers ne manqueront pas de dresser un parallèle entre la présentation de Tobor à la presse, avec la séquence de RoboCop de Paul Verhoeven, lors de la première mise en route du ED 209. Mais bon, la conclusion n’est pas la même on vous rassure. Après la sortie du film sur les écrans, les producteurs ont essayé de vendre le robot Tobor à la télévision. Si un épisode pilote a été tourné, la série Here Comes Tobor prévue sera finalement avortée.

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LE DVD

Le Maître du monde – Tobor the Great, est pour le moment uniquement disponible dans le coffret DVD La Guerre des Robots disponible chez Artus Films. Sont également disponibles dans ce coffret, Objectif Terre (Target Earth) de Sherman A. Rose (1954) déjà chroniqué dans nos colonnes, Creation of the Humanoids de Wesley Barry (1962) et Cyborg 2087 de Franklin Adreon (1966), qui seront chroniqués prochainement.

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Un premier menu (fixe et muet) nous propose de sélectionner le film à visionner, ici Le Maître du monde – Tobor the Great ou Creation of the Humanoids. Puis un menu principal fixe et musical nous accueille. En guise d’interactivité, nous trouvons la bande-annonce originale, ainsi qu’un diaporama d’affiches et de photos d’exploitation. Le superbe Digipack – qui comblera les cinéphiles pour Noël – renferme les deux galettes, ainsi qu’un livret de douze pages Alerte aux robots – Le Robot au coeur de l’Age d’or de la SF cinématographique américaine (par Pr Brave Ghoul) et quatre reproductions de lobby cards reprenant les affiches des quatre films disponibles dans ce coffret.

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L’Image et le son

A l’instar du master d’Objectif Terre, la copie – 1.37 – 16/9 compatible 4/3 – du Maître du monde s’avère plutôt propre et stable, en dehors de quelques tâches, points, poussières et rayures, surtout durant l’introduction. Sinon, le N&B est honnête avec des blancs clairs et des noirs solides. La gestion du grain original est un peu plus aléatoire, surtout sur les stock-shots supposés représenter les avancées dans la course à l’espace. En dehors de quelques plans flous, le confort demeure assuré et participe à la (re)découverte de cette série B.

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Le film de Lee Sholem bénéficie d’un doublage français. Au jeu des comparaisons avec la version originale, la piste française (au doublage rétro et réussi) s’avère grinçante et grésille quelque peu, même si le volume des voix y est plus élevé. Si elle manque peut-être d’intelligibilité, la piste anglaise s’avère plus homogène dans son rendu, notamment au niveau des effets sonores. Les sous-titres français ne sont pas imposés.

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Crédits images : © Artus Films / Captures : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

Test DVD / Objectif Terre (Target Earth) – Coffret La Guerre des Robots, réalisé par Sherman A. Rose

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OBJECTIF TERRE (Target Earth) réalisé par Sherman A. Rose, disponible en coffret DVD Prestige « La Guerre des Robots » le 6 décembre 2016 chez Artus Films

Acteurs : Richard Denning, Kathleen Crowley, Virginia Grey, Richard Reeves, Robert Roark, Mort Marshall, Arthur Space, Whit Bissell, James Drake

Scénario : William Raynor, ,James H. Nicholson, Wyott Ordung d’après la nouvelle The Deadly City de Paul W. Fairman

Photographie : Guy Roe

Musique : Paul Dunlap

Durée : 1h11

Date de sortie initiale : 1954

LE FILM

Une grande ville a été entièrement évacuée. Une force extra-terrestre venue de Vénus composée de robots l’a envahie et a réduit l’humanité à néant ! Frank et une poignée d’autres personnes se réveillent dans une ville déserte. Non seulement ils vont devoir échapper aux patrouilles de robots, mais ils vont également devoir faire face à un psychopathe qui s’est joint à eux. Pendant ce temps-là, les scientifiques sont entrés dans une folle course contre la montre pour tenter de sauver la Terre de l’annihilation…

target-eath2Voilà typiquement le genre de film que l’auteur de ces mots adore visionner à l’approche des fêtes de fin d’année. Cela lui rappelle son adolescence, quand à plus de minuit il se blottissait dans une couverture, vautré dans le canapé et qu’il enchaînait ces séries B jusqu’à l’aube pendant les vacances de Noël. Disponible dans le coffret édité chez Artus Films « La Guerre des Robots » avec trois autres films du même acabit, Objectif Terre – Target Earth, réalisé par Sherman A. Rose en 1954 et coécrit par Wyott Ordung (Le Pionnier de l’espace) d’après la nouvelle Deadly City de Paul W. Fairman publiée en 1953 dans un magazine SF, est un tout petit film où quelques d’individus se réveillent dans une ville américaine (on nous montre Los Angeles vue du ciel, mais l’action est supposée se dérouler à Chicago) où ils sont visiblement les seuls survivants. Aucune voiture dans les rues, les radios sont coupées, tout comme l’électricité et l’eau courante. Si visiblement cela ne les inquiète pas trop – même les personnages féminins gardent le sourire en s’accrochant à leur sac à main – ils vont vite se rendre compte que la ville est en réalité envahie par une armée d’une centaine de robots extraterrestres. En fait, nous n’en verrons qu’un en activité (bah oui, faute de budget), qui s’apparente à un assemblage de cartons passés à la couleur métallisée, avec un gyrophare meurtrier en guise de tête et qui adopte la même démarche que la créature de Frankenstein.

target-eath4target-eath5La résistance (passive) s’organise en faisant un gueuleton ou en ouvrant des bouteilles de Bollinger 1948, en jouant du piano et en piquant un petit roupillon. Pendant ce temps, l’armée, qui a visiblement mal fait son boulot en oubliant certains habitants lors de l’évacuation, se met à la recherche du point faible des robots. Cela pourrait-il venir du tube cathodique situé dans leur tête ? Nos héros réussiront-ils à s’en sortir ?

target-eath6target-eath7Les robots exterminateurs semblent venir de Vénus comme l’indique un des personnages principaux, qui étaye d’ailleurs sa théorie à l’aide de nombreux arguments contre lesquels il est difficile de s’opposer. Dans ce groupe, il y a Nora (Kathleen Crowley), jeune femme qui se réveille brutalement en début d’après-midi. Elle croyait d’ailleurs ne jamais rouvrir les yeux puisqu’elle avait pris une dose massive de somnifères pour en finir avec la vie. Bon, puisqu’elle se réveille et que son plan a visiblement échoué, elle se lève tranquillement, le temps pour les spectateurs de l’époque d’admirer sa nuisette. Mais Nora découvre très vite que ses voisins ne répondent pas et que les rues paraissent étonnamment calmes. Excellente exposition avec un décor et une ambiance inquiétante. Puisque c’est ainsi, Nora s’en va flâner nonchalamment, même si les magasins s’avèrent déserts. C’est alors qu’elle tombe sur le cadavre d’une femme. Elle crie. Un homme débarque. Nora pense qu’il l’a tuée et s’enfuit en moulinant des bras. L’homme, Frank (Richard Denning), la rattrape très vite, tente de lui dire qu’il n’a rien à voir avec ce meurtre. Nora est vite soulagée, surtout après qu’il lui ait collé une belle baffe pour la résonner. D’autant plus que Frank est bel homme, alors comment a-t-elle pu croire une chose pareille ! Pourquoi ne pas continuer la promenade à deux ? Frank et Nora font connaissance comme si de rien n’était alors que tout est désert. Enfin presque tout. Ils entendent un air de piano provenant d’un restaurant. Ils entrent. Un homme (Richard Reeves) et une femme (Virginia Grey), éméchés, entourés de bouteilles de champagne et de victuailles, ont décidé de faire la fête. Frank et Nora se joignent rapidement à eux et festoient. C’est alors que l’ombre d’un robot géant fait son apparition sur la façade d’un building. Cette fois, ils prennent peur et partent se réfugier dans l’immeuble en face.

target-eath8target-eath9Formidable série B surannée, dynamique (à la base Sherman A. Rose était monteur), produite en toute indépendance par Herman Cohen, futur producteur de I Was a Teenage Werewolf, I Was a Teenage Frankenstein et Sherlock Holmes contre Jack l’Éventreur, tournée en seulement sept jours avec un budget inférieur à 100.000 dollars (et l’aide de stock-shots), Objectif Terre – Target Earth fera encore aujourd’hui le bonheur des cinéphiles adeptes des mini-films SF qui pullulaient alors sur les écrans dans les années 1950. Si les apparitions du robot au rayon laser sont finalement très limitées, Objectif Terre reste bien divertissant, kitsch à souhait, plaisant et surtout très attachant.

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LE DVD

Objectif Terre – Target Earth, est pour le moment uniquement disponible dans le coffret DVD La Guerre des Robots disponible chez Artus Films. Sont également disponibles dans ce coffret, Le Maître du Monde (Tobor le Grand) de Lee Sholem (1954), Creation of the Humanoids de Wesley Barry (1962) et Cyborg 2087 de Franklin Adreon (1966), qui seront chroniqués prochainement.

71m-seikzyl-_sl1200_Un premier menu (fixe et muet) nous propose de sélectionner le film à visionner, ici Objectif Terre – Target Earth ou Cyborg 2087. Puis un menu principal fixe et musical nous accueille. En guise d’interactivité, nous trouvons la bande-annonce originale, ainsi qu’un diaporama d’affiches et de photos d’exploitation. Le superbe Digipack – qui comblera les cinéphiles pour Noël – renferme les deux galettes, ainsi qu’un livret de douze pages Alerte aux robots – Le Robot au coeur de l’Age d’or de la SF cinématographique américaine (par Pr Brave Ghoul) et quatre reproductions de lobby cards reprenant les affiches des quatre films disponibles dans ce coffret.

target-eath12L’Image et le son

C’est pas mal du côté de l’image. La copie – 1.66 – 16/9 compatible 4/3 – est plutôt propre et stable. Les tâches, points et griffures sont assez rares, le N&B est honnête avec des blancs clairs et des noirs solides. La gestion du grain original est un peu plus aléatoire, surtout sur les stock-shots supposés représenter les forces de l’armée qui se préparent à contre-attaquer et les quelques plans tournés à la sauvette puisque la production n’avait pas demandé l’autorisation pour certaines prises de vue. Le confort est assuré et participe à la (re)découverte de cette excellente série B.

vlcsnap-2016-12-02-10h10m43s62Même chose en ce qui concerne l’acoustique, de fort bon niveau et peu marquée par quelques parasites imputables aux conditions de conservation ou tout simplement aux affres du temps. Les sous-titres français ne sont pas verrouillés et seule la version originale Dolby Digital mono est proposée ici. Les dialogues sont clairs et distincts, la musique dynamique, tout comme les effets sonores à l’instar du clic-clic de la démarche du robot ou de son rayon meurtrier.

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Crédits images : © Artus Films / Captures : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr

 

Test Blu-ray / Le BGG – Le Bon gros géant, réalisé par Steven Spielberg

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LE BGG – Le Bon Gros Géant (The BFG) réalisé par Steven Spielberg, disponible en Blu-ray, Blu-ray 3D et DVD le 1er décembre 2016 chez Métropolitan Vidéo

Acteurs : Mark Rylance, Ruby Barnhill, Penelope Wilton, Jemaine Clement, Rebecca Hall, Rafe Spall, Bill Hader

Scénario : Melissa Mathison, d’après le roman Le Bon Gros Géant de Roald Dahl

Photographie : Janusz Kaminski

Musique : John Williams

Durée : 1h57

Date de sortie initiale : 2016

LE FILM

Le Bon Gros Géant ne ressemble pas du tout aux autres habitants du Pays des Géants. Il mesure plus de 7 mètres de haut et possède de grandes oreilles et un odorat très fin. Il n’est pas très malin mais tout à fait adorable, et assez secret. Les géants comme le Buveur de sang et l’Avaleur de chair fraîche, sont deux fois plus grands que lui et aux moins deux fois plus effrayants, et en plus, ils mangent les humains. Le BGG, lui, préfère les schnockombres et la frambouille. À son arrivée au Pays des Géants, la petite Sophie, une enfant précoce de 10 ans qui habite Londres, a d’abord peur de ce mystérieux géant qui l’a emmenée dans sa grotte, mais elle va vite se rendre compte qu’il est très gentil. Comme elle n’a encore jamais vu de géant, elle a beaucoup de questions à lui poser.

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Le BGG emmène alors Sophie au Pays des Rêves, où il recueille les rêves et les envoie aux enfants. Il va tout apprendre à Sophie sur la magie et le mystère des rêves. Avant leur rencontre, le BGG et Sophie avaient toujours été livrés à eux-mêmes, chacun dans son monde. C’est pourquoi leur affection l’un pour l’autre ne fait que grandir. Mais la présence de la petite fille au Pays des Géants attire bientôt l’attention des autres géants. Sophie et le BGG quittent bientôt le Pays des Géants pour aller à Londres voir La Reine et l’avertir du danger que représentent les géants. Mais il leur faut d’abord convaincre la souveraine et sa domestique, Mary que les géants existent bel et bien ! Tous ensemble, ils vont mettre au point un plan pour se débarrasser des méchants géants une bonne fois pour toutes…

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Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les adaptations au cinéma des œuvres de Roald Dahl (1916-1990) ne sont pas légion. Parmi les meilleures demeurent Matilda de Danny DeVito (1996), James et la Pêche géante (1997) réalisé par Henry Selick et Fantastic Mr. Fox, film d’animation réalisé par Wes Anderson en 2009. Nous ne parlerons pas de Charlie et la Chocolaterie de Tim Burton, qui avait déjà commencé son entrée dans le blockbuster puéril et laid, jusqu’à son rebond inattendu en 2016 avec Miss Peregrine et les enfants particuliers. Si Le BGG – Le Bon Gros Géant avait déjà connu une adaptation animée en 1989, il aura fallu attendre 2016 pour voir le film live réalisé par Steven Spielberg tiré du livre écrit en 1982 par Roald Dahl et publié dans plus de quarante langues.

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Immédiatement après l’excellent Pont des espions, le cinéaste s’est attelé à la mise en scène du BGG – Le Bon Gros Géant en confiant le rôle-titre à Mark Rylance, tout juste auréolé de l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour ce film d’espionnage à succès écrit par les frères Coen. Pour transformer le comédien en géant de 7,5 mètres de haut, Steven Spielberg a eu recours à la désormais incontournable capture de mouvements, Rylance étant criblé de capteurs qui enregistraient sa performance en direct. Certes, Le BGG – Le Bon Gros Géant est et restera un film mineur dans l’immense carrière du maître, mais ce divertissement pour toute la famille, même si les enfants y trouveront plus leur compte que leurs parents, démontre encore à quel point Steven Spielberg demeure un des plus grands raconteurs d’histoires du cinéma.

Oscar (R) winner Mark Rylance stars as the BFG (Big Friendly Giant) in Disney's fantasy-adventure, THE BFG, directed by Steven Spielberg based on the best-selling book by Roald Dahl, which opens in theaters nationwide on July 1.

Disney"s THE BFG is the imaginative story of a young girl named Sophie (Ruby Barnhill) and the Big Friendly Giant (Oscar(R) winner Mark Rylance) who introduces her to the wonders and perils of Giant Country.  Directed by Steven Spielberg based on Roald Dahl's beloved classic, the film opens in theaters nationwide on July 1.

Il aura fallu près de 25 ans au cinéaste pour pouvoir concrétiser ce projet, longtemps envisagé avec Robin Williams dans le rôle-titre, mais les effets spéciaux et notamment les images de synthèse alors à leurs balbutiements ne lui permettaient pas encore de créer le monde dont il rêvait. Avec Janusz Kaminski à la photographie, Rick Carter aux décors, Michael Kahn au montage, Joanna Johnston aux costumes, Joe Letteri aux effets visuels et bien évidemment John Williams à la baguette, le metteur en scène s’entoure de collaborateurs fidèles. Devant ces personnages solitaires en quête d’amour et d’une famille, on comprend aisément ce qui a poussé Steven Spielberg à réaliser Le BGG – Le Bon Gros Géant, même si l’humour est ici marqué par une certaine noirceur qui a toujours été une composante de son cinéma, mais qui s’est encore plus appuyée dès la fin des années 1990. Ce mélange des tons est directement issu du roman original et reflète les sentiments propres aux enfants.

In Disney's fantasy-adventure THE BFG, directed by Steven Spielberg and based on Roald Dahl's beloved classic, a precocious 10-year-old girl from London named Sophie (Ruby Barnhill) befriends the BFG (Oscar (R) winner Mark Rylance), a Big Friendly Giant from Giant Country.  The film opens in theaters nationwide on July 1.

THE BFG, directed by Steven Spielberg based on the beloved novel by Roald Dahl, is the exciting tale of a young London girl (Ruby Barnhill) and the mysterious Giant (Mark Rylance) who introducers her to the wonders and perils of Giant Country.

Steven Spielberg est un réalisateur toujours soucieux de son public et donc très généreux. Toutefois, malgré la beauté des images, l’excellence de Mark Rylance (doublé en VF par Dany Boon) et l’immense réussite des effets spéciaux (par les génies de Weta Digital), tout comme celle des neuf ogres qui en font voir à notre héros, Le BGG – Le Bon Gros Géant manque singulièrement de rythme, s’avère même poussif et l’ennui peut parfois s’installer. Du coup, l’ensemble fait penser à une superbe galerie d’effets spéciaux (voir la très belle scène de la chasse aux rêves), mais l’intérêt s’émousse et le film reste froid, pour ne pas dire distant. De plus, ce n’est pas l’horripilante actrice principale Ruby Barnhill qui nous intéresse, puisque à force de gesticuler dans tous les sens et de grimacer, le personnage de Sophie est finalement peu attachant. Les enfants trouveront sans doute quelques accroches avec la petite fille de dix ans, mais les parents risquent de se fatiguer très vite.

In Disney's fantasy-adventure THE BFG, directed by Steven Spielberg and based on the best-selling book by Roald Dahl, the Big Friendly Giant (Oscar (R) winner Mark Rylance) from Giant Country, visits London at night when the city is asleep.  The film opens in theaters nationwide July 1.

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Mais Spielberg est malin et la dernière partie poético-burlesque, celle où le BGG rencontre la Reine d’Angleterre (interprétée par Penelope Wilton, lady Crawley de la série Downton Abbey) dans le Palais de Buckingham relève nettement le niveau jusqu’à la fin. Comme dans tous les contes, celui du BGG comporte quelques longueurs, que l’on excuse finalement devant tant de virtuosité.

LE BLU-RAY

Le test du Blu-ray du BGG – Le Bon Gros Géant, disponible chez Metropolitan Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est très légèrement animé et musical.

71gytiyftzl-_sl1500_Les suppléments de cette édition sont principalement destinés aux jeunes spectateurs. Le making of est d’ailleurs présenté par la jeune comédienne Ruby Barnhill, qui joue avec sa caméra et évoque ses impressions sur le tournage du film (27’). En plus de nombreuses images volées sur le plateau, ce documentaire se compose également d’interviews des comédiens, de Steven Spielberg, des producteurs, de la fille de Roald Dahl, des créateurs des effets visuels, de la scénariste. Les effets spéciaux sont passés au crible, tout comme le livre de Roald Dahl, la genèse de l’adaptation cinématographique, l’évolution du scénario, la préparation, le casting, les prises de vues réalisées en motion-capture. Divertissant et informatif.

screenshot001screenshot002screenshot003screenshot004screenshot005screenshot007screenshot008Le petit module suivant intitulé Le BGG et moi (2’) est réalisé en animation et présente la relation du Bon Gros Géant avec le petit garçon qui a vécu avec lui.

screenshot010Si vos enfants ont envie d’apprendre Le Merveilleux charabia du BGG (3’), l’éditeur propose une petite leçon particulière pour les initier au gobblefunk à travers quelques animations cette fois encore.

screenshot011Un documentaire de cinq minutes se focalise ensuite sur la création des Géants. C’est encore l’occasion de comparer le tournage réalisé en motion-capture, avec le résultat final. Un procédé toujours impressionnant.

screenshot012screenshot013L’interactivité se clôt sur un module-hommage à la scénariste Melissa Mathison, décédée en novembre 2015 à l’âge de 65 ans. Auteure de L’Etalon noir, E.T., l’Extra-terrestre et Kundun, ex-femme d’Harrison Ford, Melissa Mathison était une amie très proche de Steven Spielberg. Le cinéaste, les producteurs Kathleen Kennedy et Frank Marshall parlent ici de leur étroite collaboration.

screenshot006screenshot015screenshot009screenshot014screenshot016L’Image et le son

Seule la version 2D a été testée. Tourné grâce aux caméras numériques Arri Alexa XT, Panavision Primo Lenses, Le BGG – Le Bon Gros Géant doit se voir ou se revoir en Haute définition. Les effets numériques sont ahurissants de beauté, le piqué est ciselé (surtout sur les scènes diurnes), les couleurs impressionnantes. Seules quelques séquences plus agitées mettant en scène les géants apparaissent parfois moins nettes et occasionnent quelques pertes de la définition. Il n’empêche que les contrastes sont léchés, les noirs denses et la profondeur de champ omniprésente. Les détails sont légion à l’avant comme à l’arrière-plan, le relief ne cesse d’étonner et le rendu des textures (étoffes, boiseries, dorures) est subjuguant.

screenshot000La version française est proposée en DTS-HD Master Audio 7.1 tandis que la piste anglaise bénéficie d’une acoustique Dolby Atmos. Dans les deux cas, les dialogues y sont remarquablement exsudés par la centrale, les frontales sont saisissantes, les effets et ambiances riches et explosives, les enceintes arrière instaurent constamment un environnement musical, tout comme le caisson de basses, mis à rude épreuve, qui n’en finit pas de marteler les séquences les plus mouvementées ou même quand les géants ne font que marcher tranquillement. Un grand, très grand spectacle ! L’éditeur joint également une piste française Audiodescription, ainsi que les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant.

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Copyright Metropolitan FilmExport / Captures du Blu-ray : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr