
SUR LA ROUTE DE PAPA réalisé par Nabil Aitakkaouali & Olivier Dacourt, disponible en DVD le 18 octobre 2025 chez UGC.
Acteurs : Redouane Bougheraba, Caroline Anglade, Farida Ouchani, Jean-Stan du Pac, Oussem Kadri, Anouar Akerrouach, Laura Petrone, Lisa Montiège…
Scénario : Nabil Aitakkaouali & Hakim Zouhani
Musique : Cedryck Santens
Durée : 1h28
Date de sortie initiale : 2025
LE FILM
Prêt à partir en vacances, Kamel se retrouve obligé de changer ses plans à la dernière minute pour prendre la route du Bled avec sa mère. À bord de la vieille Renault 21, un long périple commence pour Kamel et sa famille. Sur la route de son passé, les souvenirs et les rancœurs refont surface, révélant toute la beauté des liens qui les unissent.

C’est un petit film sorti en catimini juste avant l’été 2025. Une comédie traditionnelle à la française, dont l’affiche s’orne d’un sempiternel et indéboulonnable fond bleu. Pas ou peu de noms connus sur cette devanture, à part celui de la délicieuse Caroline Anglade, révélée au grand public en 2018 par Franck Dubosc, dans le génial Tout le monde debout. Ce premier long métrage aura réussi à attirer 130.000 spectateurs, conquis par la chaleur humaine qui s’en dégage et la spontanéité des comédiens. Sur la route de papa est la première œuvre de deux réalisateurs et amis depuis vingt ans, Nabil Aitakkaouali (inconnu au bataillon) et Olivier Dacourt. Étrange parcours que pour dernier, puisqu’il s’agit d’un ancien joueur de football international français (RC Lens, Leeds United, AS Rome, Inter Milan), devenu consultant, puis réalisateur de documentaire (Ma part d’ombre, Je ne suis pas un singe, Papa, Le Crépuscule des champions), avant de passer à la fiction avec Sur la route de papa. Pas étonnant qu’un certain Robert Pirès, champion du monde 1998, fasse une apparition aussi gratuite que remarquée dans le film qui nous intéresse aujourd’hui. Celui qui se démarque facilement de cette tranche de vie est sans conteste l’excellent Redouane Bougheraba, frère des comédiens Ali Bougheraba et Ichem Bougheraba, ainsi que du réalisateur Hakim Bougheraba, auteurs, scénaristes et metteurs en scène des SEGPA et des SEGPA au ski, deux cartons (mérités) au box-office. Vraie gueule de cinéma, croisée dans Taxi 5 de Franck Gastambide, La Vie scolaire de Grand Corps Malade et Mehdi Idir et 14 Jours pour aller mieux d’Édouard Pluvieux, l’humoriste accède ici au premier rôle et s’en tire merveilleusement bien. Feel Good Movie, Sur la route de papa est sans doute inspiré de souvenirs personnels et fait appel à des acteurs qui apportent une authenticité attachante à ce récit, road movie forcément existentiel, bien écrit et rempli de beaux sentiments.



Kamel, architecte aux origines modestes et qui a bien réussi sa vie, doit bientôt partir pour Los Angeles afin de soumettre son projet à un commanditaire qatari. Il compte en profiter pour passer des vacances en famille et se rabibocher avec son épouse Sophie, apprentie écrivaine. Sa mère, Mima, vient bouleverser ses plans en décidant de rentrer au Maroc avec la voiture de son défunt père, une R21 Break. Kamel est obligé de prendre le volant pour un périple à travers l’Espagne, à cinq dans la voiture… sans compter les cousins de Belgique qui suivent dans un autre véhicule. L’équipée ne sera pas de tout repos et le périple va faire ressurgir des souvenirs et des ressentiments…


Le principal, est que l’on croit à cette famille dysfonctionnelle. Kamel est tellement plongé dans ses affaires professionnelles, qu’il en a délaissé son épouse, avec laquelle le dialogue passe mal désormais. Ils sont parents de deux ados et leur thérapie de couple ne présage plus rien de bon pour un avenir commun. C’est alors que la promesse d’un gros chantier à Los Angeles autorise Kamel à inviter sa petite famille aux États-Unis, sans leur dire bien entendu la vraie raison de ce départ surprise. Mais c’était sans compter sur la grand-mère paternelle, qui a décidé au même moment de ramener au bled la voiture de son mari disparu. Véhicule qu’elle ne sait évidemment pas conduire. Son fils, alors coupé de ses racines, n’a pas d’autre choix de traverser la Méditerranée avant l’Atlantique et de rouler pendant 2400 kilomètres avec femme, enfants, mère et même cousins dans la voiture qui suit.


Et c’est parti pour 85 minutes de bitume avalé à bord d’une bagnole où nos cinq passagers principaux prennent place. Cette promiscuité forcée va donner lieu à quelques règlements de comptes, mais aussi à des prises de conscience, puisque ce temps qui leur est donné va leur permettre de réaliser une introspection. Les deux réalisateurs s’en sortent derrière la caméra et privilégient l’émotion (inattendue) à l’humour (quand même bien présent). La transmission, les occasions perdues, la deuxième chance, le devoir de mémoire sont les thèmes abordés, avec tendresse et délicatesse. Pas étonnant que Sur la route de papa ait su trouver un certain public, se prenant d’affection pour les personnages, bien dépeints et comme nous le disions précédemment, solidement campés par de formidables comédiens.


Se détachent Farida Ouchani (La Daronne, Opération Portugal, L’Italien) dans le rôle de Mima, tandis que les fans de JCVD reconnaîtront Michel Qissi, oui oui, le Suan Paredes de Bloodsport et surtout LE Tong Po de Kickboxer, sûrement présent par amitié, qui incarne son propre rôle, mais aussi le père de Yasmina, jeune fille dont s’éprend Gauthier, le fils de Kamel et Sophie. Si ses potes le mettent en garde en lui rappelant qu’il risque d’énerver Tong Po, Gauthier va pour la première fois prendre ses responsabilités et affronter le monde des adultes. Il en est de même pour l’ensemble des protagonistes, qui s’opposent, pour mieux se retrouver et profiter à nouveau du temps présent, ensemble. Au final, un joli film réussi.



LE DVD
C’est chez UGC que débarque Sur la route de papa dans les bacs, uniquement en DVD. Le visuel de la jaquette, glissée dans un boîtier Amaray classique, reprend celui de l’affiche d’exploitation. Le menu principal est animé et musical.

Aucun supplément.
L’Image et le son
Nous ne sommes pas en présence d’une édition HD mais le résultat est très appréciable et ce DVD de Sur la route de papa s’avère lumineux. Le piqué est acéré, les couleurs chatoyantes, le relief est indéniable et les contrastes affichent une belle densité. N’oublions pas la profondeur des noirs, l’aspect clinquant de l’ensemble et le rendu des matières qui demeure assez bluffant. Quelques baisses de la définition, mais rien d’important.

Sur la route de papa est disponible en Dolby Digital 5.1 et Stéréo. En dehors d’une légère spatialisation musicale, l’ensemble du mixage se focalise sur les enceintes avant avec une nette restitution des dialogues sur la centrale et des effets discrets. La piste Stéréo est largement suffisante pour un film de cet acabit et conviendra aisément à ceux qui ne seraient pas équipés sur les latérales. Le caisson de basses reste assoupi tout du long. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.



Crédits images : © 2024 GAD PRODUCTION – UGC IMAGES / Captures DVD : Franck Brissard pour Homepopcorn.fr
